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102E0138.TXT

Pl. TERVUREN 102E.
X. Stainier

138 (VIII)

Puits artésien
creusé aux Papeteries de La Hulpe,
par M. Axer, constructeur
479, Chaussée de Jette, à Jette-St-Pierre,
en juin 1907.
Cote 57 ?
Echantillons recueillis par le chef sondeur J.B. Samyn, de
Denderleeuw, surveillé par Edm. Bourgeois.
Cote 55.

alm ? 0.00
1* Argile limoneuse avec vivianite 1.00
2* Sable argileux gris avec débris de végétaux 2.00
3* Alluvion grise avec végétaux 3.00
4* Idem avec tourbe 4.00 6.80
5* Alluvion gris-blanchâtre sableuse avec concrétions
calcaires et traces de végétaux 5.00
q2n 6* Sable gris jaunâtre quartzeux avec cailloux de silex
roulés et fragment de grès 6.80

Yc 7* Argile gris jaunâtre sableuse bigarrée finement 0.20
glauconifère 7.00

8* Argile grise finement sableuse 8.00
9 Idem 9.00
10 Idem 10.00
11* Idem avec intercalations de sable quartzeux 11.00 8.00
12 Argile grise finement sableuse 12.00
13 Idem 13.00
14 Idem 14.00
Lld 15* Sable verdâtre glauconifère légèrement argileux 15.00

16* Sable légèrement argileux gris verdâtre glauconi-
fère 16.00
17 Idem 17.00
18 Idem 18.00
19* Sable demi-fin gris verdâtre très glauconifère 19.00
20 Idem 20.00 8.10
21 Idem 21.00
22 Idem 22.00
23 Idem 23.00
Llc 24 Grès 23.10
Llc 25 Sable gris verdâtre 23.25
26 Grès 24.10
27 Sable gris verdâtre 24.30
28 Grès 24.60
29 Sable gris verdâtre 24.80
30 Grès 25.50
31 Sable gris verdâtre 25.70
32 Grès 26.10
33 Sable gris verdâtre 26.30
34 Grès 26.70 7.90
35 Sable gris verdâtre 26.90
36 Grès 27.50
37* Sable gris clair quartzeux, glauconifère 27.70
38 Idem 29.00
39* Sable quartzeux gris très glauconifère, avec débris
de grès 30.00
Lla 40* Gravier de quartz roulés et débris de silex broyés
avec craie 31.00
41 Idem 33.00
42 Idem 34.00 3.50
Cp3cb 43* Cailloux de silex et de quartz roulés 34.50

44* Craie blanche traçante 35.00
45* Idem avec silex noirs 36.00
46 Idem sans silex 37.00 4.50
47 Idem 38.00
Cp3a 48* Craie grossière blanche rappelant un peu le tuffeau
finement glauconifère 39.00

49 Idem 40.00 7.00
50 Idem 41.00
51 Idem 42.00
52 Idem 43.00
53* Craie grossière marneuse gris blanchâtre glauco-
nifère 44.00
54 Idem 45.00

Cp2 55 Craie marneuse gris verdâtre glauconifère 46.00
56 Idem 47.00
57 Idem 47.60 7.65
58* Marne verte 50.00
59* Craie marneuse verte très glauconifère avec petits
cailloux de quartz roulés 53.10

Dv 60* Argile grise avec un petit cailloux et quelques
graviers de quartz roulés 53.65 1.35
61 Argile gris blanchâtre provenant de l'altération des
schistes primaires 55.00


Premier essai de rendement avec un petit compresseur. Niveau de
l'eau sous le sol : au repos 2m40
: en pompant 2m40

Débit 28000 litres par heure.
Diamètre du puits : 15cm.


Deuxième essai de rendement peu différent du précédent.


Un second puits de 30cm de diamètre creusé à quelques
mètres de celui-ci a donné avec le grand compresseur
de la maison Beduwé de Liège, le rendement suivant :

Niveau de l'eau sous le sol : au repos 2m25
en pompant ?
Débit 200.000 litres par heure.
Quand la pompe est placée, on ne doit plus descendre
de flotteur dans le puits pour prendre les cotes de
l'eau pendant le pompage.

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Pl. TERVUREN 102E.

138 (VIII) (suite)

Stainier X.- Bulletin de la Société belge de géologie.
Bruxelles 1908., t.XXII, pp. 77-89, séance du 17 mars.
8.- Papeterie de La Hulpe.

L'Union des Papeteries, qui possède cette usine, y a
fait, depuis quelques années, plusieurs tentatives
pour se procurer de l'eau artésienne. Ayant été
consulté pour la dernière et récente tentative et
ayant eu en communication les documents et échantillons
provenant des premieres tentatives, je me suis trouvé
en possession d'une somme très importante de matériaux
qui jettent un jour remarquable sur cette région peu
connue, en sous-sol, du Brabant. L'autorisation de
publier les renseignements recueillis m'a été gracieu-
sement accordée par M.H. Siret, directeur général de
l'Union des Papeteries, et M. Pupikofer, directeur de
l'usine de La Hulpe, a mis tous ses soins pour faci-
liter la récolte de bonnes séries d'échantillons
provenant des forages qui ont été exécutés par M. Axer.
Ces séries, ainsi que celles provenant des premières
tentatives, ont été généreusement données aux
collections de l'Université de Gand, et je suis heureux
de pouvoir remercier ici MM. Siret et Pupikofer de leur
aimable et intelligent procédé.


Recherches de 1904.

En 1904, on a fait un grand nombre de petits sondages,
pratiqués par M. Monnoyer, de Bruxelles. Ces sondages,
exécutés à la tarière, ont fourni de très bons
échantillons. Un de ces sondages a été poussé à une
certaine profondeur. Ces divers sondages ont été
pratiqués, sauf deux, dans le périmètre de l'usine, et
leur orifice, sensiblement à la même cote, se trouve à
l'altitude approximative de +57 mètres, d'après la
carte de l'Etat-Major.

Nous reproduisons ci-après la coupe de ces divers
sondages d'après les indications du sondeur et la
détermination que j'ai faite des échantillons.


Sondage no 1

Mètres

Quaternaire Remblai 0.00 à 0.80
Alm Argile grise 0.80 à 2.00
Q3o. Sable gris 2.00 à 3.60
Tourbe mêlée de sable et d'argile 3.60 à 5.50

Yprésien Yc Argile bleue 5.50 à 13.50

Landenien Ll Argile sableuse bleu verdâtre. 13.50 à 21.50



Sondage no 2

Quaternaire Remblai 0.00 à 1.20
Q3o Sable 1.20 à 2.10
Tourbe argileuse 2.10 à 7.20
Sable 7.20 à 8.00
Cailloutis 8.00 à 8.50

Yprésien Yc Argile bleue 8.50 à 13.50



Sondage no 3

Quaternaire Remblai 0.00 à 2.10
Alm Argile grise 2.10 à 3.50
Q3o Sable vert 3.50 à 5.00
Argile jaune 5.00 à 6.70

Yprésien Yc Argile bleue 6.70 à 13.00



Sondage no 4

Quaternaire Remblai 0.00 à 1.90
Q3o Argile bleue 1.90 à 2.40
Sable gris 2.40 à 4.10
Argile grise 4.10 à 5.50
Tourbe 5.50 à 8.00
Sable vert 8.00 à 8.40
Cailloutis de silex et de grès 8.40 à 10.40



Sondage no 5

Remblai 0.00 à 1.70
Alm Argile grise 1.70 à 2.50
Quaternaire Q3o Sable gris 2.50 à 3.10
Argile grise 3.10 à 4.50
Tourbe 4.50 à 7.90
Sable gris 7.90 à 8.10
Cailloutis 8.10 à 8.20

Yprésien Yc Argile grise 8.20 à 12.00



Sondage no 6

Remblai 0.00 à 1.60
Alm Argile grise 1.60 à 4.90
Quaternaire Q3o Tourbe 4.90 à 6.80
Argile grise 6.80 à 7.30
Sable gris 7.30 à 7.80
Cailloutis 7.80 à 10.80

Yprésien Yc Argile bleue 10.80 à 11.90



Sondage no 7

Alm Terre végétale et argile grise 0.00 à 1.20
Q3o Sable vert 1.20 à 2.10
Quaternaire Argile grise 2.10 à 4.50
Tourbe 4.50 à 7.30
Cailloutis 7.30 à 8.50

Yprésien Yc Argile bleue 8.50 à 10.00



Sondage no 8

Quaternaire Remblai 0.00 à 0.50
Alm Argile grise 0.50 à 1.80
Q3o Sable vert 1.80 à 2.10
Argile grise 2.10 à 4.60
Tourbe 4.60 à 6.10
Sable gris et argile 6.10 à 7.20
Cailloutis 7.20 à 7.35

Yprésien Yc Argile bleue 7.35 à 10.50



Sondage no 9

Remblai 0.00 à 0.50
Alm Argile grise 0.50 à 1.80
Q3o Sable vert 1.80 à 2.30
Quaternaire Argile grise 2.30 à 4.80
Tourbe 4.80 à 6.40
Argile grise 6.40 à 6.90
Sable vert 6.90 à 8.10
Cailloutis 8.10 à 9.20

Yprésien Yc Argile bleue 9.20 à 12.30



Sondage no 10

Quaternaire Remblai 0.00 à 0.50
Alm Argile jaunâtre avec coquilles 0.50 à 1.40
Q3o Sable argileux gris jaunâtre avec
coquilles 1.40 à 3.80
Argile sableuse gris violacé 3.80 à 4.50
Tourbe et argile tourbeuse 4.50 à 7.00
Argile grise 7.00 à 7.45
Sable gris micacé un peu tourbeux 7.45 à 7.80
Cailloutis de silex brun et de grès
bruxellien roulé 7.80 à 10.40

Yc Argile gris violacé, brunâtre à sec,
sableuse et avec lamelles de mica
blanc 10.40 à
Yprésien Les échantillons et les renseigne-
ments font défaut entre 12 mètres
et 20m65.

Lld Sable un peu argileux vert grisâtre 20.65 à 22.00
Llc Tufeau blanchâtre, dur, un peu
Landénien pointillé de noir verdâtre. Humecté,
il prend une teinte verdâtre 22.00 à 30.75
Llca Tufeau blanchâtre rempli de petits
cailloux ou de grains bien roulés de
quartz gras, de phtanite noir,
de phyllade vert 30.75 à 31.25



Sondage no 11

R Remblai 0.00 à 0.60
Alm Argile grise 0.60 à 1.80
Quaternaire Q30 Sable gris 1.80 à 2.60
Argile grise 2.60 à 3.60
Tourbe 3.60 à 6.80
Sable gris 6.80 à 8.00
Argile grise mêlée de sable gris 8.00 à 9.70
Cailloutis 9.70 à 10.30

Yprésien Yc Argile bleue 10.30 à 12.50


N.B. Les deux sondages no 7 et no 9 ont été pratiqués
dans le jardin de M. Hulet, de l'autre côté de la
rivière de l'Argentine et tout contre.

Je possède tous les échantillons du sondage no 10,
d'après lesquels j'ai fait les déterminations qui
m'ont permis d'identifier les coupes des autres
sondages, qu'a fournies le sondeur et pour lesquelles
il n'existe que quelques échantillons.

Nous réservons les remarques que peut suggérer l'étude de ces
sondages pour le moment où nous aurons étudié, plus loin, le
résultat des forages subséquents de façon à baser nos déductions
sur l'ensemble des renseignements que nous possèdons sur la
région.


Recherches de 1907.

En 1907, on a fait forer par M. Axer, sondeur à
Jette-Saint-Pierre, deux puits artésiens. Voici la
coupe du premier puits, telle que nous l'avons déduite
de la belle série d'échantillons receuillie.
Malheureusement, dans les commencements, les
échantillons n'ont été prélevés que de mètre en mètre,
ce qui empêche de donner les limites des terrains avec
une précision absolue. De plus, certaines parties du
sondage ont été pratiquées par le système d'injection
d'eau, qui fournit des échantillons d'une valeur très
faible, alors que le reste était fait à la cuiller à
sec. Nous aurons soin d'indiquer le système d'après
lequel ont été prélevés les fifférents échantillons
(Dans la coupe suivante, la lettre i désignera les
échantillons pris par injection d'eau et la lettre c
ceux pris à la cuiller ).

Puits No 1
Mètres

Alm (c) Argile brun noirâtre 0.00 à 2.00
(c) Argile brun clair 2.00 à 3.00
Quaternaire Q30 (c) Tourbe grasse argileuse 3.00 à 5.00
(c) Argile bistre pâle, avec rares radi-
celles, un peu micacée 5.00 à 6.80
(c) Cailloutis de grès bruxellien roulé
de, quartz et de silex dans du
sable graveleux 6.80 à 7.00

Yc (c) Argile sableuse, altérée, jaune
Yprésien brunâtre, avec lamelles de mica
blanc 7.00 à 8.00
(c) Argile, schistoïde micacée, grisâtre
à sec, noirâtre violacé à l'état
humide 8.00 à 15.00

Lld (c) Sable glauconifère un peu argileux
noir verdâtre foncé 15.00 à 19.00
Landenien Llc (i) Sable glauconifère noir intense 19.00 à 30.00
(i) Sable gris pointillé de noir-vert 30.00 à 34.50
Llc (c) Cailloutis de silex jaune-brun à
croûte verdie, dans de la marne
crayeuse 34.50 à 35.00

Cp3 (c) Craie blanche très pure. A 35m50,
il y a un peu de silex blond trans-
lucide ou opaque 35.00 à 39.00
Sénonien (i) Sable blanc calcaire avec débris de
quartz 39.00 à 42.00
(i) Boue blanche crayeuse 42.00 à 43.00

Tr2-(c) Marne sableuse grenue un peu poin-
Tr1 tillée de glauconie. (Laisse, après
Turonien dissolation par les acides, un
? résidu de sable et de glauconie) 43.00 à 44.00
(c) Marne grise argileuse pointillée de
vert, devenant verdâtre par humec-
tation. (Même résidu avec des éclats
de silex brun et de l'argile) 44.00 à 46.00
(c) Marne grise sableuse plus verdâtre,
devenant vert foncé sale à l'état
humide et de plus en plus argileuse
vers le bas 46.00 à 50.20

Cn2 (c) Sable marneux cohérent, d'un beau
vert-bleu clair, avec cailloux roulés
de quartz (0m001). Il devient de
Cénomanien plus en plus foncé vers le bas. A
? 50m80, il y a un banc de 0m10 cohé-
rent, très dur, formé de fossiles
agglutinés 50.20 à 53.25
(c) Cailloutis marneux glauconifère
d'un beau vert, bleu, avec zones
grises. Cailloux parfaitement roulés
de phtanite noir et de quartz hyalin
verdâtre (0m01) 53.25 à 53.30

Dv2 (c) Argile finement sableuse, un peu
Devillien plastique, blanc verdâtre à sec.
Vers le bas, elle renferme de petits
fragments anguleux de quartz filo-
nien avec chlorite. Sous le Crétacé,
elle est un peu calcarifère, mais
ne l'est plus vers le bas. C'est
évidemment un produit d'altération
sur place de phyllade cambrien 53.30 à 55.60

Afin de permettre d'apprécier le plus ou moins de
valeur des déterminations, nous donnons ici, en mètres
la liste des profondeurs auxquelles des échantillons
ont été prélevés : 1; 2; 3; 4; 5; 6; 6m80; 7; 8; 9; 10;
11; 12; 13; 14; 15; 16; 17; 18; 19; 20; 21; 22; 23; 24;
25; 26; 27; 28; 29; 30; 31; 32; 33; 34; 34m50; 35;
35m50; 36; 37; 38; 39; 40; 41; 42; 43; 44; 45; 46;
46m80; 47; 47m20; 47m40; 47m60; 48m10; 48m20; 48m40,
48m60; 49; 49m50; 50; 50m20; 51; 51m50; 51m80; 52; 53;
53m25; 53m30; 54; 55; 55m60;


Puits no 2.

Ce puits a été foré contre le premier, pour compléter les
renseignements fournis par le premier puits, on a bien voulu prendre
à la cuiller quelques échantillons alors que le restant du puits a
été exécuté par injection d'eau. Voici quels sont ces échantillons :

(Lld (c) Sable glauconifère argileux 18.00 à 19.00
Landenien ( (c) Sable noir foncé très argileux 19.00 à 19.50
( (c) Tufeau sableux glauconifère
blanchâtre 19.50 à 20.50


En combinant les renseignements fournis par les recherches de 1904
et celles de 1907, on peut dresser la coupe résumée suivante, qui
représenterait la constitution géologique de la région de La Hulpe :

Mètres

Quaternaire moderne et hesbayen 0.00 à 8.50 (moyenne)
Yprésien Yc 8.50 à 13.50
Landénien inférieur Lld 13.50 à 19.50
Landénien inférieur Llc 19.50 à 34.50
Landénien inférieur Lla 34.50 à 35.00
Sénonien Cp3 35.00 à 43.00
Turonien Tr2-Tr1? 43.00 à 50.20
Cénomanien Cn2? 50.20 à 53.30
Devillien Dv2 53.30 à 55.60

Si nous commentons maintenant les résultats fournis par tous ces
sondages, nous ne pouvons nous empêcher de remarquer combien de
faits intéressants et nouveaux ils nous apprennent et combien plus
compliquée doit nous paraître maintenant la structure géologique
de la région. Nous allons examiner, successivement et par ordre, les
renseignements fournis par ces sondages.

QUATERNAIRE.

Nous ne pouvons que répéter ce que nous avons déjà dit plus haut
pour d'autres sondages, que le Quaternaire se montre à la fois très
variable d'allures et très compliqué. Comme on a rarement l'occasion
d'avoir autant de sondages sur un espace aussi restreint, il
nous a semblé utile de schématiser le résultat de ces sondages par
une coupe disposée de façon à fournir une section en travers de la
vallée de l'Argentine. C'est cette coupe que nous avons représentée
à la figure I de la planche.

Un coup d'oeil sur cette coupe montre immédiatement les allures
capricieuses, enchevêtrées, lenticulaires, des différents termes du
Quaternaire, ainsi que les variations de puissance de celui-ci. Le
cailloutis de base dessine dans la coupe la section d'un lit de
cours d'eau qui ne coïncide pas du tout avec la rivière actuelle. La
tourbe a une allure des plus curieuses et atteint, par places, des
épaisseurs remarquables.

Ce qu'il faut retenir de tout cela, au point de vue pratique, c'est
que dans le fond des vallées, là où d'habitude s'élèvent les
villages, les grands établissements industriels, etc., la structure
du sous-sol immédiat est très compliquée et très variable en des
limites très restreintes, et que partant, au point de vue de l'art
des constructions civiles, un sol en apparence des plus uniformes à
la surface peut, à faible profondeur, présenter des différences
énormes. La nécessité des sondages d'étude s'impose donc toujours,
avant tout travail de quelque importance.


YPRESIEN.

Il n'y a rien de particulier à en dire. Il s'est
montré dans tous les sondages avec des caractères
classiques et incontestables.

Il doit être pyriteux par places, car certains
échantillons étaient couverts de cristaux de gypse.
Sa base n'a pu malheureusement être convenablement
étudiée.

LANDENIEN.

Cet étage s'est montré à La Hulpe remarquablement
épais, bien caractérisé et bien complet. Son cailloutis
de base était des mieux reconnaisables. Le tufeau
était très puissant et beaucoup plus calcareux et plus
blanc que dans n'importe quel de ses affleurements en
Belgique. Comme nous avons rencontré le même facies
dans plusieurs des sondages que nous venons d'étudier,
cela tendrait à faire croire que tel est le facies
normal de ce tufeau dans la région, et il sera bon de
le noter pour ne pas le confondre avec la craie, dont
certaines variétés impures et grises pourraient
facilement être confondues avec lui. La base de ce
tufeau, à La Hulpe comme à Genval, se montre, sur
plusieurs mètres, riche en petits éléments caillouteux,
parfaitement roulés, malgré que la roche soit encore
très calcaire. Partout ce Landénien s'est montré
absolument imperméable.

SENONIEN

La craie blanche bien developpée a son caractère de
craie très pure, presque sans silex, qu'on lui connaît
depuis longtemps dans l'affleurement de Grez-Doiceau.

La découverte la plus remarquable des sondages de
La Hulpe a été celle de couches fort épaisses de marnes
glauconifères en dessous de la craie ordinaire.

Dans notre travail précité sur le puits du Petit
Séminaire de Basse-Wavre, nous avons déjà signalé une
découverte semblable dans cette localité.

Dans ce travail, nous disions que, faute d'échantillons,
la nature et la détermination de l'âge de cette formation,
et même sont attribution au Crétacé, restaient douteuses.
Une partie de ces doutes est levée par les trouvailles
récentes. Les deux roches sont bien vraisemblablement les
mêmes et toutes deux crétacées. Reste maintenant à fixer
leur âge précis.

Dans l'état actuel des choses, cette détermination
précise n'est pas possible. On ne peut émettre que des
suppositions, car malheureusement on n'a pas rencontré
de fossiles et on n'a pas, à La Hulpe, observé la
nature du contact entre ces roches glauconifères et la
craie susjacente. On ne saurait donc dire si ce contact
se fait par transition insensible, par passage brusque,
s'il y a ravinement et cailloutis séparatif, tous renseigne-
ments qui auraient été de première importance pour la solu-
tion du problème qui nous occupe.

Si le passage se fait par transition insensible, dans ce cas
ces roches glauconifères, seraient sénoniennes et pourraient
être considérées comme représentant l'assise de Herve (Cp2),
ou celle d'Aix-la-Chapelle (Cp1), ou toutes deux réunies.
Je ne pense pas que l'on puisse s'arrêter à cette supposition
En effet, s'il en était ainsi, c'est dans les régions
de la Méhaigne et de la Geete qu'il faudrait aller chercher les
correspondants les plus rapprochés de ces terrains. Or, d'après
les descriptions qu'en ont données MM. Rutot et Van den Broeck,
dans plusieurs travaux, l'assise de Herve, la seule dont la
présence soit indiscutable, se montre par là beaucoup moins
puissante, non calcareuse et avec un facies tout à
fait littoral, ce qui est rationnel. Elle n'a qu'un
seul caractère commun avec les roches de La Hulpe, et
encore, c'est la glauconie dont la teinte et l'aspect
ne sont nullement les mêmes. Si les roches glauconifères de
La Hulpe étaient simplement du Hervien, elles devraient
présenter un facies encore plus littoral que dans la vallée
de la Geete, puisque La Hulpe est bien plus à l'Ouest encore.
Or nous avons vu que c'est tout le contraire.

En l'absence de fossiles, nous n'avons qu'un seul
critérium de l'âge de ces formations glauconifères,
c'est leur caractère lithologique. Or, à ce point de
vue, il y a dans le bassin de Mons, des formations qui
ressemblent complètement à celles que nous étudions :
ce sont celles du Turonien et du Cénomanien. Tout
spécialement la base des roches glauconifères de La
Hulpe ressemble a s'y méprendre au tourtia de Mons.

De part-et d'autre, c'est la même marne glauconifère
avec zones plus blanches et avec cailloux bien arrondis
et assez petits de quartz et de phtanite noir.

On retrouve aussi à La Hulpe, au-dessus de ce tourtia de Mons
supposé, des roches plus argileuses ressemblant aux dièves;
et au sommet, de la craie glauconifère qui pourrait représenter
la craie de Maisières (Tr2b). Naturellement, tant que l'on n'aura
pas rencontré de fossiles caractéristiques, l'hypothèse
que j'émets restera absolument sujette à caution.

Mais, en tout cas, il me paraît évident que si l'âge
cénomanien des roches de base reste douteux, on ne
peut se refuser à admettre qu'au moins le tout serait
turonien et comparable à la glauconie de Lonzée par
exemple.

Certes, au premier abord, il semble difficile
d'admettre que le Turonien et surtout le Cénomanien se
seraient étendus si loin au Nord-Est des gisements du
bassin de Mons, mais la chose à priori n'a rien
d'impossible.

On a déjà signalé dans plusieurs puits artésiens
des Flandres et du Brabant occidental des roches sous-jacentes
au Sénonien, et que l'on a rapportées au Turonien, quoiqu'elles
fussent presque aussi éloignées du bassin de Mons que celles de
La Hulpe. Nous rappellerons que nous avons précédemment signalé
la rencontre de Rabots de Saint-denis, non roulés et très
reconnaissables, à la surface de quartzites cambriens
d'une carrière de Noirmont (Cortil-Noirmont), donc tout
près des points qui nous occupent (I)

Nous connaissons fort peu de chose concernant les
formations qui recouvrent directement les terrains
primaires au Nord du bassin de Mons, car presque
partout la surface de ce Primaire est masquée par
d'épais dépôts sénoniens, tertiaires et quaternaires.
D'ailleurs, l'érosion des mers tertiaires et la grande
transgression sénonienne ont très bien pu enlever les
dépôts septentrionaux antérieurs et ne les avoir plus
laissés que dans des anfractuosités locales du
Primaire. C'est ainsi que l'on s'expliquerait la
localisation très limitée que nous avons signalée à
Basse-Wavre, et la rencontre de dépôts assez complets
à La Hulpe, là où semble exister une dépression plus
marquée de la surface du Primaire.

Il est bien regrettable que l'on n'ait pas receuilli
de bons échantillons du banc fossilifère cohérent
signalé dans la coupe de La Hulpe. Malheureusement, le
sondeur a cru rencontrer un banc de silex et l'a
traversé au trépan. Lorsque j'ai été averti, trop tard
je n'ai plus trouvé que d'infines fragments, parmi
lesquels il en était un portant un tubercule, qui
pouvait faire croire que l'on avait affaire à l'une des
aspérités si marquées qui caractérisent le Pecten asper
du Cénomanien.

CAMBRIEN.

Le fond du sondage se trouvait , de toute évidence,
dans un produit d'altération sur place de roches
schisteuses cambriennes. Nous avons rapporté celles-ci
à l'assise de Tubize (Dv2), car nous connaissons des
formations absolument identiques à la surface de cette
assise dans les affleurements brabançons, et aucune
autre assise cambrienne ou silurienne ne nous en a
montré de semblables.

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(I) Cf. Ann. Soc-géol. de Belgique, t.XVI, 1889, p. 38. Mém.
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Conclusions.

Les sondages de la Hulpe nous ont appris quantité
de choses intéressantes, dont les unes ont un grand
cachet de certitude et d'autres sont encore fort
sujettes à caution. Mais il est une chose certaine,
c'est que ces sondages, avec ceux de Genval, comblent
une lacune importante dans nos connaissances sur la
structure profonde du Sud-Est du Brabant.

En effet, le long de la ligne de chemin de fer du
Luxembourg, depuis la gare d'Ottignies, où l'on voit
pour la dernière fois des affleurements de roches
primaires, jusque dans la banlieue immédiate de
Bruxelles, nous n'avions aucun renseignement, ni sur
l'allure du Primaire, ni sur celle des assises de
l'Eocène inférieur. L'existence de dépôts crétacés
était totalement inconnue. Aussi, nous avons voulu
profiter des matériaux nouveaux pour représenter sur
une coupe l'allure des couches entre Bruxelles et la
région d'Ottignies. (Voir coupe no 2, planche B).

Pour tracer cette coupe, nous nous sommes basé sur
les éléments suivants :

1o la coupe bien connue du puits artésien de la
brasserie de la Chasse Royale, à Auderghem lez-
Bruxelles;
2o Les traces de la Carte géologique pour l'allure
des formations de l'Eocène, de l'Oligocène et du
Quaternaire (feuilles de Uccle-Tervueren, Waterloo-
La Hulpe, Wavre-Chaumont-Gistoux, Chastre-Gembloux, par
M. Mourlon );
3o L'étude des affleurements des environs d'Ottignies,
Mont-Saint-Guibert et Gembloux;
4o La coupe des puits artésiens de Genval et de La
Hulpe;
5o La Carte de l'Etat-major pour le relief, les
distances et les cotes.

L'examen de cette coupe montre
que l'inclinaison générale des couches vers le Nord et
bien régulière. La surface de contact entre le
Primaire et les formations tertiaires et secondaires
est aussi bien uniforme. On constate seulement, comme
nous l'avons déjà fait remarquer, la présence d'une
petite cuvette sous La Hulpe, et l'on remarque aussi,
à la hauteur du village d'Hévillers, que cette
surface du Primaire remonte fortement. Cela tient sans
doute à ce fait que juste à cet endroit ou arrive sur
le massif des quartzites de Blanmont (Devillien
inférieur), dont la résistance a du contrarier
l'érosion de la mer bruxellien.

On voit aussi que la projection sur notre coupe
du puits de l'établissement des Eaux de Genval a pour
conséquence de déprimer les lignes de contact en cet
endroit, rompant aussi la régularité du pendage Nord.
Cela tient probablement à ce fait qu'il doit y avoir
un pendage général vers le Nord-Est, dans la direction
de ce puits, et que par conséquent, pour une même
latitude, les profondeurs sont plus grandes vers l'Est.
D'ailleurs, la projection perpendiculaire de ce puits
sur le plan de coupe a pour résultat de le ramener
trop au Sud, accentuant ainsi encore la dénivellation.

Enfin, il est un dernier fait que la coupe met en
évidence : c'est la denivellation que subit la surface
du Primaire, de part et d'autre de la vallée de la Dyle.
Pour pouvoir en tirer des conclusions formelles, la
chose devrait être contrôlée par des observations plus
nombreuses.

M. RUTOT - Je me rallie entièrement aux interprétations
données par M. X. Stainier dans son travail.

Au point de vue des couches du Crétacé, j'aurais
toutefois une observation à présenter. M. Stainier dit,
en effet, que l'âge de la marne glauconifère inférieure
dépend surtout de la nature du passage ou du contact
de la craie blanche sur la couche inférieure. Cela est
parfaitement exact, mais avec une nuance qui paraît
avoir échappé à M. Stainier.

Ma longue expérience de la composition du Crétacé de
Belgique, m'a nettement montré qu'en cas de transition
insensible de la craie blanche à une marne glauconifère
cette marne est toujours le représentant de la Craie
d'Obourg et jamais le représentant du Hervien ou d'une
autre couche crétacée.

Je ne connais aucun exemple où la craie blanche passe
insensiblement au Hervien; c'est toujours le contraire
qui a lieu. Dans le Hainaut, comme sur la Méhaigne,
comme dans le Limbourg, le Hervien est toujours séparé
des couches supérieures par un gravier, et dans des
forages ce gravier peut passer inaperçu, parce qu'il
peut se trouver en pleine couche glauconifére, c'est-
à-dire au contact du représentant glauconifère de la
Craie d'Obourg-et du Hervien, dans la région Est du
pays.

La légende de la Carte géologique indique cela très
nettement.

La couche glauconifère sénonienne, diminue
d'épaisseur en allant vers l'Est, mais la glauconie
s'y condense, et aux environs d'Aix-la-Chapelle,
notamment, nous avons vu cette couche de glauconie vert
foncé, épaisse de 1 mètre, reposant sur le facies
hervien de Vaels, avec gravier séparatif.

Cette observation importante faite je n'entends pas
prétendre que la marne dont parle M. Stainier ne puisse
être cénomanienne ou turonienne. L'avenir nous dira
sans doute bientôt ce qui en est effectivement; mais
je prie M. Stainier de ne pas persister à croire au
passage insensible de la craie blanche au Hervien, car
c'est là certainement une erreur.

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Pl. TERVUREN 102E
X. Stainier

138' Deuxième puits artésien
creusé à la Papeterie de la Hulpe
et appartenant à l'Union des Papeteries,
par M. Axer, Constructeur,
479 Chaussée de Jette, à Jette-Saint-Pierre,
en mars 1909.

Echantillons receuillis par le chef sondeur, Jean
Axer-Maes, Chaussée d'Anvers 295, à Laeken.

Puits suivi et repéré par Edm. Bourgeois.
Cote 55.

Profondeurs Epaiss.

e 5m35 1 Remanié 0.00 3.15
2* Sable grossier graveleux avec coquilles
lacustres 3.15 1.25
3* Grès roulés 4.40 0.30
4* Sable quartzeux grossier graveleux avec
débris végétaux 4.70 0.65
alm 5 Tourbe 5.35 0.45
3m05
6* Sable gris-foncé tourbeux 7.80 0.60
q2m 7 Cailloux de silex roulés 8.40 0.40
0m40
8* Argile plastique grise finement sableuse 8.80 3.20
yc (5m20) 9 Idem 12.00 2.00
10 Argile grise avec sable grossier 14.00 0.80

yb (1m00) 11 Idem 14.80 0.20
12* Sable gris-verdâtre, glauconifère 15.00 3.00

Lld (4m50)13 Idem 18.00 1.50
14* Grés sableux glauconifère 19.50 0.10

Llc 15 Sable argileux gris 19.60 0.40
16 Psammite 20.00 0.12
17* Tufeau sableux gris, glauconifére 20.12 1.78
18 Psammite 21.90 0.14
19* Argile sableuse gris-verdâtre, glauco-
nifère 22.04 1.96
20 Idem 24.00 1.00
21* Argile grise, glauconifére avec psammites
altérés 25.00 1.00
22 Argile grise, glauconifère avec psammites
altérés 26.00 1.00
Llc 13m60 23* Argile légèrement sableuse gris-verdâtre
glauconifère avec psammite glauconifère 27.00 1.00
24 Idem 28.00 1.00
25 Idem 29.00 1.00
26 Idem 30.00 1.55
27 Argile gris-verdâtre avec psammite 31.55 0.15
28 Idem avec gros grès lustré glauconifère 31.70 1.40
Lla
1m85 29* Elements graveleux avec bryozoaires 33.10 1.50
30* Silex verdis et roulés 34.60 0.35
Cp3c-b
7m20 31* Craie blanche traçante avec silex
brunâtre 34.95 0.05
32* Craie blanchâtre traçante 35.00 2.50
33 Idem 37.50 0.50
34 Idem 38.00 1.00
35 Idem 39.00 1.00
36 Idem avec silex 40.00 1.00
37 Idem sans silex 41.00 1.00
38 Idem 42.00 0.15
Cp3a
1m85 39* Craie grossière blanchâtre glauconifère 42.15 0.10
40* Idem avec quelques silex noirs 42.25 0.75
41* Craie marneuse finement glauconifère avec
un cailloux roulé 43.00 0.50
42* Idem avec concrétions siliceuses
paraissant roulées et un débris de Belemnite
macronata 43.50 0.50
Cp2
7m15 43* Craie marneuse finement glauconifère 44.00 1.00
44 Idem 45.00 0.10
45 Craie marneuse avec concrétions 45.10 0.90
46 Craie grise grossière marneuse 46.00 0.70
47 Grès (manque) 46.70 0.17
48* Craie grise grossière marneuse 46.87 0.23
49 Grès (manque) 47.10 0.15
50* Marne un peu sableuse grise, glauconifère 47.25 0.75
51 Grès (manque) 48.00 0.10
Cp2 7m15 52 Marne grise un peu sableuse glauconifère 48.10 0.80
53 Grès (manque) 48.90 0.12
54* Marne grise un peu sableuse glauconifère 49.02 1.08
55 Grès (manque) 50.10 0.14
56 Marne grise un peu sableuse, glauconifère 50.24 0.76
57* Marne un peu sableuse grise 51.00 0.15
jusqu'à 51.15