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226W0015.TXT

PL. MUSSON 226W
V.DORMAL

15 (III) Exploitation de limonite.

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PL. MUSSON 226W

15 (Suite) (III)

Delmer A.-Annales des Mines de Belgique.-Bruxelles, 1913, t.XVIII,
pp.330-335.

IV. La limonite oolithique de Mont-Saint-Martin

(Minette du sud du Luxembourg)

Comme on le sait, les roches primaires de l'Ardenne sont recouvertes, dans
le sud de la province de Luxembourg, par des terrains secondaires du bassin
de Paris.

Ces terrains appartiennent presque exclusivement à la série inférieure du
Jurassique et ce n'est qu'aux confins du pays, près de la frontière
française, que l'on voit apparaître les couches de l'étage Bajocien du
Jurassique moyen renfermant à sa base la limonite oolithique dite de Mont-
Saint-Martin. Cette formation ferrugineuse n'éxiste en Belgique qu'au sud
de Musson et de Halanzy et fait défaut à l'ouest, car le massif de calcaire
de Longwy, qui se développe entre Ruette et Lamorteau, repose sur les
marnes de l'étage toarcien sans interposition de limonite.

Le gisement de limonite oolithique dans le sud du Luxembourg.
Echelle: 1/50.000.

La vallée où coule la Batte, affluent de la Basse-Vire, est dominée au sud
par des hauteurs boisées constituées par les terrains bajociens. La couche
de minerai de fer oolithique dont l'affleurement se trouve à flanc de
coteau est surmontée de grès calcareux (calcaire de Longwy).

Les terrains sont réguliers, très faiblement inclinés vers le sud. C'est là
le commencement du gisement des minerais de fer oolithiques de la Lorraine
dont la Belgique ne possède qu'une minime partie, car la frontière
française suit de très près la ligne d'affleurement.

Le gisement est entaillé par les vallées d'érosion. Le lambeau exploité en
Belgique, situé entre les vallées de la Batte et de la Vire, forme comme
une presqu'ile rattachée au bassin de Longwy par un isthme, du cote de Mont-
Saint-Martin. La ligne d'affleurement contournant cette presqu'île se
trouve au nord en Belgique et au sud en grande partie sur le territoire
français; toutefois, sur le revers méridional du bois de Musson, l'affleu-
rement revient sur le territoire belge.

Le gisement s'étend dans le pays sur une superficie de 270 hectares
environ, dont une partie seulement est exploitable (1).

La couche principale est située au milieu de bancs de marne. Au toit, et à
faible distance, on trouve parfois une autre couche exploitable. Cette
seconde formation lenticulaire, caractéristique dans le bassin des
minettes, n'offre pas une grande ressource. On peut dire qu'en Belgique
il n'y a qu'une seule couche exploitable. Les recherches effectuées en
France ont du reste établi que dans le bassin de Longwy, auquel appartient
le gisement belge, à l'ouest de la faille de Longlaville, la couche grise
siliceuse existe seule.

Le minerai diminue de puissance de l'est à l'ouest et finit par
disparaître; à partir de Ruette, on ne le trouve plus. A l'est, dans
l'exploitation de Halanzy, l'épaisseur atteint 3 mètres et à l'ouest,
sous le bois de Musson, elle est inférieure à 1 mètre.

La couche n'est pas toujours homogène dans sa composition. Souvent on y
distingue un lit de rognons d'un minerai moins riche en fer, mais assez
calcareux, caractéristique surtout par une dureté bien supérieure à celle
du minerai siliceux. La proportion de cette limonite calcareuse dans la
production totale peut être estimée à 10 %.

La teneur en fer du minerai est d'environ 40%. La proportion de phosphore
est élevée, comme dans toutes les minettes en général.

La limonite oolithique exploitée dans le sud du Luxembourg n'a pas une bien
grande valeur. Elle est trop siliceuse et exige l'addition au lit de fusion
de castine ou de minerais calcareux. En outre, elle est friable. Certaines
parties du gisement, à l'ouèst, sont même inexploitables, car le minerai y
a la consistance du sable et est inutilisable.

Une désagrégation facile empêche de donner au haut-fourneau une grande
hauteur. La pression du vent soufflé doit être faible; les gaz, très
chargés de poussières, ne peuvent pas être entièrement captés et le
chauffage de l'air dans les appareils Cooper est peu efficace. La conséquence
finale est une consommation considérable de coke.

Ce minerai de mauvaise qualité ne peut servir que d'appoint dans l'alimen-
tation des hauts-fourneaux. On l'exploite à cause de son bas prix de re-
vient qui n'atteint pas 2 francs à la tonne, y compris la redevance.

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(1) On estime la superficie du gisement exploitable de la limonite
oolithique en Lorraine, en Meurthe-et-Moselle et dans le Grand-Duché de
Luxembourg à 108,000 hectares. On voit combien la part du Luxembourg belge
est minime.

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L'exploitation à flanc de coteau ne nécessite pas de frais d'épuisement. Le
coût de l'abatage est minime à cause du peu de consistance du minerai. Il
n'y a pour ainsi dire pas de frais de boisage. Le transport, effectué dans
la mine par chevaux ou au moyen de locomotives à benzine, est économique.

Les wagonnets sortant de la galerie principale descendent par un plan
incliné le long de la colline jusqu'au pied des hauts-fourneaux de Musson
et de Halanzy qui consomment tout le minerai extrait. La faible valeur de
la limonite siliceuse et friable n'en permettrait pas le transport, même à
petite distance.

L'exploitation est relativement ancienne. Lorsque le minerai de fer fort,
qui alimentait les hauts-fourneaux du sud de la province de Luxembourg,
commença à faire défaut, on tenta d'exploiter la couche de limonite
oolithique. La minière fut établie à Conneveau, au sud du bois de Halanzy;
mais en 1856, les travaux furent abandonnés à cause de la qualité du
minerai et de la difficulté des transports.

L'exploitation commença régulièrement en 1867. Les grandes sociétés
métallurgiques, Cockerill, Ougrée, Orban et Cie furent intéressées dans les
premières minières. La commune Halanzy, qui possédait dans ses terrains la
plus grande partie du gisement, céda en 1870 à MM. Descamps, Froment et
Delattre le droit d'exploiter, moyennant une redevance de fr. 0.30 par
tonne, avec un minimum de 4,600 francs. Dix ans plus tard, la redevance
pour l'amodiation d'une nouvelle partie du gisement fut de fr. 0.40 et le
minimum de 6,000 francs. Actuellement, ces redevances varient de fr. 0.40 à
fr. 0.60 à la tonne.

Les sociétés métallurgiques de Halanzy et de Musson ont été constituées
respectivement en 1881 et 1884 et ont repris les exploitations minières.

Ces sociétés possédant des hauts-fourneaux et ne pouvant pas les alimenter
exclusivement par le minerai belge, ont dû acquérir des mines à l'étranger.

La Société de Halanzy possède la minière de Kayl dans le Grand-Duché de
Luxembourg et la Société de Musson une minière à Differdange (Grand-Duché
de Luxembourg) et la mine française de Warnimont. Cette dernière mine se
trouve dans le prolongement du gisement belge et est exploitée par des
galeries débouchant en Belgique. Le minerai est grevé de la taxe de
statistique de fr. 0.10 par tonne perçue par l'administration des douanes
françaises.

On trouvera dans l'appendice page XG le tableau de la production annuelle
qui s'est approchée mais n'a jamais atteint 100,000 tonnes.

Les différents renseignements que je viens de donner sur le gisement et son
exploitation n'indiquent pas une grande richesse ni un avenir très brillant.
Les exploitations actuelles continueront à alimenter les hauts-fourneaux de
Musson et de Halanzy durant de nombreuses années encore, car la
production est faible. Mais les travaux ne sont pas susceptibles d'une
grande extension.

La loi du 5 juin 1911 complétant et modifiant la loi du 21 avril 1810
oblige les exploitants à demander des concessions. Dans les demandes qui
viennent d'être introduites, le stock du minerai restant est évalué à trois
millions et demi de tonnes.

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