222E0143.TXT

PL. VIRTON 222E
F.HALET

143 (II)

Carrières de Montauban.
(Extrait du prospectus de la Société Anonyme des carrières réunies de
Gobertange).

Ces carrières sont situées à Buzenol, au lieu dit Montauban dont elles
portent le nom. Elles sont situées à 10 mètres à peine de la gare de
Buzenol.

La pierre exploitée est un grès jaune-paille pour pavés, du ballast pour
routes et béton, des moëllons de brutis pour façades et parements
d'églises, châteaux, murs de clôture, travaux d'art, etc.

Résistance = 1200 à 1400 kg par centimètre carré à l'écrasement.

Les longueurs de plus de 0m60 sont rares, les épaisseur en lite de carrière
varient de 10 à 30 centimètres. Les largeurs sont proportionnelles. La
grande spécialité de ces carrières est la confection des parements débrutis
(faits au marteau) variant de 0m20 à 0m50 de longueur, de 0m10 à 0m30
d'épaisseur ou hauteur et de 0m12 à 0m30 d'épaisseur ou hauteur et de 0m12
à 0m30 de queue.

Grès inaltérable, nullement hygrométrique, non gélif, d'une belle teinte
jaune paille rendue plus chaude, moins monotone d'aspect par certains
faciès de moëllons d'un jaune plus foncé, ferrugineux.

Une analyse faite en 1917 sur un échantillon de ces grès a révélé 68% de
calcaire.

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PL. VIRTON 222E
A.Jérôme

143 (Suite)

Compte-Rendu de la Session extraordinaire de la Société belge de géologie,
etc. et de la Société géologique de Belgique du 16 au 20 septembre 1911.

Visite des carrières de Montauban.

Après le diner à Virton, le train nous conduit à la halte de Buzenol, sur
la ligne de Virton-Marbehan, et nous descendons à la carrière Montauban, où
nous pouvons observer les calcaires sableux de Florenville et d'Orval dans
leur plein développement.

Le dernier, qui se présente dans le haut de la carrière, est constitué de
bancs assez réguliers alternant avec des assises de sable, d'épaisseur
variable. Dans les bancs supérieurs, on observe la division en plaquettes
parallèles à la stratification.

A la base, un banc dur d'une puissance de 20 à 30 centimètres, tout pétri
de fossiles, marque un changement dans la composition pétrographique.

En-dessous, en effet, le calcaire gréseux n'est plus représenté par des
bancs continus, mais par de gros rognons irréguliers, parfois allongés dans
le sens de la stratification, séparés par des couches épaisses de sable;
dans le bas de la carrière, on observe plus de régularité dans les assises
de calcaire sableux, quoiqu'il y ait souvent encore des terminaisons en
biseau. De minces feuillets d'argile interrompent la continuité des couches
de sable; on observe de nombreux exemples de stratification entrecroisée.

Le banc dur, pétri de fossiles, qui limite les deux zones différant par la
composition pétrographique, doit être considéré comme la limite entre le
calcaire sableux d'Orval et le calcaire sableux de Florenville. Nous y
avons trouvé des belemnites qui caractérisent la première assise à
l'exclusion de la seconde.

A l'extrémité droite de la carrière un fouillis de blocaux irrégulièrement
entassés dans le sable avec vides nombreux attire notre attention. Des
masses extraites de cette région et gisant sur le sol nous montrent des
parois enduites de tuf calcaire blanc.

Nous nous trouvons en présence de l'ancien passage d'une source qui a pris
un autre cours. (Voir photo à la farde minute). (1)

Actuellement (1 juillet 1920), il y a 4 à 5 mètres de déblais dans la
partie supérieure, puis de haut en bas, trois fronts successifs d'exploitation
d'environ 4 mètres chacun, ce qui porte le front total à environ 16 mètres.

Il y a un banc fossilifère en-dessous des déblais: le banc limite entre le
Virtonien et le calcaire sableux d'Orval.

En-dessous les bancs sont en général épais, sans de trop fortes intercalations
de sable, mais ils sont irréguliers et par suite donnent lieu à beaucoup de
déchets.

Au niveau inférieur d'exploitation, on voit des crevasses largement ouvertes,
avec enduit de tuf calcaire.

La carrière est depuis l'armistice exploitée par la Société anonyme des
carrières de Gobertange, en vue de la reconstruction des localités.


(1) Cette carrière est assez activement exploitée pour la confection de
pavés, et de moëllons de parement de façade, ravagées par les
Allemands. On y fait surtout des moëllons de parement de façade; du
sable est livré à diverses entreprises; de la pierraille pour ballast
est expédié par chemin de fer en France.
Actuellement 45 ouvriers y sont occupés.

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PL. VIRTON 222E
A.Grosjean

143* (suite) 8 mai 1935

Le banc argileux limite des calcaire d'Orval et de Florenville affleure au
niveau du sol dans la partie Est des carrières de Montauban. Echantillon de
calcaire de Florenville, compact, oolithique, à grain fin. Spécimen de cf.
Arietites Bucklandi recueilli dans des déblais qui proviennent, assurent
les ouvriers, du calcaire d'Orval.

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PL. Virton 222E
C.Camerman

143 (II) suite 1951

La carrière de Montauban est exploitée activement depuis quelques années
par Mr Drapier de Virton.

Elle possède une installation de concassage et produit les matériaux
d'enrochement et les concassés pour routes.

Le banc dur, pétri de fossiles qui selon A.Jerôme sépare les assises de
Florenville et d'Orval est nommé "Crassin" par les ouvriers. C'est en
dessous de ce banc que se trouve la pierre la plus appréciée.

La carrière de Montauban a fourni des pierres de parement pour le tunnel
sous l'Escaut à Anvers, l'Eglise de Lierre et diverses façades à Bruxelles:
213, Bd Reyers, 80, Boulevard Brand Witlock, 125, Avenue général
Eisenhower, 36, rue St Hubert, 233 Avenue Deschanel,136, rue de Livourn
angle de la rue du Magistrat et de l'Avenue Louise, etc...)

Feuille : 222E - VIRTON - 712
secteur : 2
numéro : 143
code : 222E0143 - 7120143
X :
Y :
Z :
commune :
auteur : R. MONTEYNE
références : R. MONTEYNE, 1958. Recherches sur le Lias inférieur du Sud de la Belgique. Thèse de doctorat ULB, p. 172 [V-38].

date : 1958
roche :
formation :

localisation : A la tête du vallon, au Nord de la Halte.
nature : Affleurement

description :

143 - suite - R. MONTEYNE - 1958

Là, se trouve le siège des grandes carrières de Montauban-Buzenol, les plus grandes du Sinémurien sableux belge.
310 m.
L'exploitation se fait en deux paliers : le palier supérieur à 7 m sous le niveau de la voie ferrée, le palier inférieur à 5 m plus bas.
On y voit :
4. complexe de bancs de calcaire marno-gréseux, continus, alternant avec des bancs de sable à débris de coquilles; les bancs sont fractionnés en miches par la décalcificatin - 4.00 m
Prototheutis acutus (Miller)
Plagiostoma gigantea Sow.
Chlamys textorius (Schlot.)
3. sable grossier, ferrugineux, cohérent, passant à du grès au sommet du banc; le tout est criblé de grosses perforations de lithophages - 0.80 m
Ce banc passe latéralement et très rapidement à une lumachelle conglomératique riche en gros moulages externes de Isastrea condeana Ch. et Dew.
A la base du banc passe un niveau de galets de grès sinémurien, atteignant 0.30 à 0.40 m de diamètre pour une épaisseur de 0.10 à 0.15 m; celle-ci est parfois beaucoup plus faible et peut être inférieure au dizième du diamètre. J'indique une hypothèse
pour expliquer la formation de ces galets.
Ce banc est considéré par V. Dormal et les autres auteurs belges comme le "banc-limite" entre les Calcaires Gréseux de Florenville et d'Orval ("hardground" de P.L. Maubeuge, 1950, p. 188).
2. complexe de sables et de grosses lentilles de grès calcaire, parfois sphériques; quelques fins filets d'argile grasse, gris-verdâtre; stratifications obliques à pente S.O.
Prototheutis acutus (Miller)
---- palier principal
1. complexe de sable argileux ocre et de calcaire gréseux jaune, en longues lentilles régulières, épaisses de 15 à 20 cm, parcouru de nombreux filets argilo-charbonneux; stratifications obliques à pente S.SO - 4 à 5.00 mètres.

Ce complexe inférieur marque un pendage général vers le SO, tranchant nettement avec l'apparente horizontalité des couches supérieures.

La présence d'un exemplaire de Prototheutis acutus (Miller) dans le complexe 2, c'est à dire dans le Grès de Florenville, est digne d'intérêt.

La source qui a donné naissance au vallon se trouve en amont de la carrière, à un niveau correspondant à peu près avec le "hardground" qui marque la limite Snbs/Snas.

Au-dessus de ce niveau, une petite paroi montre encore des sables avec des grosses lentilles de grès, en stratification oblique à pente Sud.

En descendant le vallon vers le Gros-Ruisseau, on recoupe plusieurs lumachelles qu'on retrouve dans les carrières abandonnées de l'affleurement 81. On y voit les mêmes niveaux qu'à Montauban.