220W0043.TXT

PL. STERPENICH 220W
A.Jérôme
8 Juillet 1914
43 (VII)

Un peu au Nord, dans le talus de Snas, près du chemin-sentier allant à
la route par la hauteur, il y des traces d'une ancienne extraction moins
importante.

Sous une couche de terre sableuse, on observe une épaisseur de deux mètres
de minces bancs en plaquettes, quelque peu dérangés de leur situation
horizontale, puis un banc lumachelle épais qui se continue sans joint de
stratification par une masse gréseuse qui présente des perforations assez
volumineuses, irrégulières, remplies de nodules de sable ferrugineux de
couleur grenat.

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PL. STERPENICH 220W
A.Jérôme
9 Juillet 1914
43 (Suite)

Ces perforations sont d'un intérêt primordial et il m'a paru qu'il y avait
lieu de faire une étude approfondie de leur mode de gisement et de leur
origine. Nous les rencontrerons d'ailleurs dans des points d'observation
ultérieure. Elles sont englobées dans un banc dur, compact qui fait corps
avec le banc coquiller. Elles sont localisées et ne se trouvent
qu'accidentellement, mais toujours sous le banc coquiller. Celui-ci, au
lieu actuel d'observation, est divisé en plaquettes qui ont une texture
oolithique; il a une puissance de 2 mètres environ, tandis que le banc
sous-jacent à perforations a 1m50, à front de carrière; comme il n'y a là
qu'un embryon d'exploitation, le sol n'est pas ouvert plus bas.

Il n'y a pas de doute que les perforations sont dues à des mollusques
saxicaves qui creusent les pierres dures, les roches calcaires sur le
rivage, les récifs de coraux pour s'y loger (voir le traité de zoologie par
Claus, traduction de Moquin-Tandon).

La roche était donc émergée lors du travail de ces mollusques.
Le remplissage de sable ferrugineux a dû se faire après la mort et la
disparition des animaux et pendant l'émersion. Le retour de la mer a dû
précéder l'établissement de ces autres mollusques dont la cimentation des
débris de coquilles a formé le banc lumachelle immédiatement superposé à
la roche perforée.

Ce phénomène d'émersion assez prolongée suivi d'une immersion, doit,
à mon avis, servir localement de limite entre les époques hettangienne et
sinémurienne.

Croquis représentant la coupe ci-dessus.

Au pied du talus, au même endroit, dans une sapinière de quelques
mètres carrés, se voit une lumachelle de Gryphea arcuata et Pecten dans
du calcaire marneux que j'ai cru d'abord pouvoir attribuer à une couverture
de Snbm sur le Snas à la lèvre Ouest de la faille signalée plus haut.
Après réflexion, je la considère comme du terrain rapporté, provenant de
matériaux extraits d'un puits ou d'une excavation quelconque au village
de Sterpenich.