219E0217.TXT

PL. ARLON 219E
A.Jérôme

217 (3)

Htbs Captage de nouvelles sources pour la distribution d'eau à Arlon.

La source Wester captée en 1893 pour la distribution d'eau d'Arlon
étant devenue insuffisante par suite de pertes partielles et
d'augmentations des besoins de la consommation, la ville a acheté une
source à côté du Moulin Nys et a fait creuses une galerie drainante
entre cette nouvelle source et l'ancien bassin de captage de la
source Wester.

La galerie à flanc de coteau parallèle à la vallée a environ 230
mètres de longueur, une direction Sud-Ouest Nord-Est et une pente de
3 millimètres par mètre, 7 mètres de profondeur à son débouché, un
peu plus de 6 mètres à son origine. Voutée en ciment, la conduite
d'eau aura dans la galerie 1m80 de hauteur; le fond sera pavé de
dalles en ciment; des piedroits non jointifs en ciment seront
disposés des 2 Côtés; de la pierraille placée à l'extérieur contre
les piedroits favoriseront l'afflux des eaux.

Le 10 août 1910, les travaux de creusement étaient assez avancés,
mais n'étaient pas terminés. J'ai observé sur toute la longueur de la
galerie un sable compact jaunâtre, vers le milieu, il y avait une
légère dépression du sol; des suintements s'observaient du côté amont
sous le sable compact. Les eaux, amenées des deux côtés suivant la
pente du fond de la galerie vers le milieu, étaient conduites du côté
aval vers le ruisseau.

Au débouché de la galerie et en amont, on observait dans le fond, des
bancs de grès espacés à 2m50 et 3 mètres environ de profondeur. Les
bancs fissurés et en partie caverneux, livraient facilement passage à
l'eau. Des griffons ont été recoupés par le creusement et se sont
infiltrés momentanément entre les grès jusque dans le bassin de
captage de l'ancienne source, jusqu'à ce que l'on soit descendu à un
niveau inférieur. L'eau de l'ancienne source a été troublée
momentanément.

En général, dans la région, des griffons en éventail se réunissent
pour former un ruisselet d'émergence, en amont d'une dépression
brusque. Les eaux amènent du sable d'obstruction dans lequel l'eau
jaillit.

Ici les bancs de grès ont une pente marquée vers le Moulin Nys ou
vers Arlon, direction NE-SO de 1m25 sur 80 mètres ou 1m50%.
Dans le haut, à l'origine de la galerie, dans le sable compact et
sec, il n'y a pas de bancs de grès.

Les couches traversées appartiennent à Htbs; les bancs de grès
favorisent la convergence des eaux en griffons importants; ils
forment une espèce de drain naturel; les grès forment voûte au-dessus
de vides résultant de l'enlèvement des éléments meubles, et de la
corrosion de la partie inférieure des bancs.

S'il n'y avait que du sable, l'éboulement continu des parcelles
comblerait les vides ou plutôt, ils ne se formeraient pas, l'eau
n'ayant qu'un écoulement très lent par des conduits capillaires.

Le 13 août, la galerie ayant été approfondie à 7 mètres, à son
débouche a mis à nu dans le fond des sables gris bleuâtre alternant
avec de minces couches de marne bleue; leur coloration prouve
qu'elles n'ont pas été altérées par le mouvement des eaux; dans ces
couches gris-bleuâtre, il n'y a plus de bancs de grès calcareux.

Les couches de marne pure doivent se trouver à une faible profondeur,
et on peut considérer ces couches comme pratiquement imperméables.

Cote d'après le plan: 299 mètres.

Plus au Nord, dans une fouille du talus, voisin d'une dépression
contre l'ancien canal du Moulin Wester ou Gruber, les mêmes couches
gris-bleuâtre non altérées se sont rencontrées à 296 mètres.

Le débit de la source Nys était au début des travaux d'environ
8 litres à la seconde. Le creusement de la galerie a eu pour effet de
le réduire considérablement, différents griffons qui s'y rendaient,
ayant été recoupés par la galerie, plus profonde que l'émergence de
la source; la source Wester (ancienne source) au débouché de la
galerie a diminué pour la même raison. La galerie recevra ainsi entre
les deux sources beaucoup d'eau qui se rendait à ces dernières. Elle
fournira aussi l'eau de 2 petites sources intermédiaires qui
alimentaient directement l'étang Nys, dans lequel elles avaient leur
point d'émergence. La quantité d'eau fournie grâce au creusement de
la galerie sera donc un peu plus grande que si l'on s'était contenté
de la capter les deux sources; mais on a commis une faute grave, à
mon avis, en l'inclinant dans le sens opposé à celui du pendage des
bancs, car les bancs formant un drain naturel, comme nous l'avons
expliqué, par le fait qu'ils sont recoupés par la galerie, donneront
lieu à des pertes.

Les petites sources intermédiaires correspondent à la légère
dépression du sol signalée plus haut, et à un léger ressant des bancs
suivant une faille, comme l'indique la coupe précedente.

Le massif du grès de Luxembourg (calcaire sableux de Florenville et
sables de Metzert), limité en profondeur par la marne de Jamoigne
constitue un réservoir d'eau important alimenté partie par les
précipitations directes sur les affleurements de ces assises
sableuses, partie par les eaux qui ruisselent sur la marne de
Strassen des plateaux et se perdant ensuite en contrebas dans les
formations gréseuses perméables.

La puissance de ces formations gréseuses étant de 60 à 80 mètres dans
la région, une bonne filtration des eaux est assurée. L'eau est assez
dure, par suite de la nature calcareuse du ciment qui agglutine les
grains de sable.

Les sources, très importantes: plusieurs litres à la seconde,
émergent à la bordure Nord des formations gréseuses et dans les
vallons profonds qui les sillonnent.

C'est aussi à ce réservoir d'eau que s'alimente la distribution d'eau
que le Grand Duché de Luxembourg établit pour les cantons de Cappelen
et d'Esch sur l'Alzette: les sources sont captées dans la vallée de
l'Esch et à la Geischel.

Pour ces captages, les bancs sont généralement recoupés de front ce
qui est la façon rationnelle de procéder. (3)

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PL. ARLON 219E
F.ENGLEBERT

217 (suite)

F.ENGLEBERT - Distribution d'eau d'Arlon. - Ann.de l'Assoc. des Ingénieurs
sortis des écoles spéciales de Gand, 1896, t.XIX,3 libr.page 6.

La source choisie, dite QUELLENBOUR, est à peu de distance de l'usine
élevatoire, c'est-à-dire des pompes qui doivent en refouler le produit dans
ces réservoirs. Le débit de cette source varie de 6,5 à 8,5 litres à la
seconde, soit 561 à 734 m cubes pour jour.