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PL. ARLON 219E
A.Jérôme

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q-pl En montant de tous les côtés sur le plateau supérieur du Hirtzenberg,
le point le plus élevé du Luxembourg jurassique (altitude 465
mètres), on voit le sol se couvrir d'une terre rouge brun entremêlée
de cailloutis ferrugineux; on arrive vers le haut à des tranchées
d'exploitations abandonnées.

Les tranchées ont été creusées, il y a quelques années pour exploiter
l'argile blanche réfractaire qui y forme quelques veines: elles
montraient, lorsqu'elles étaient fraîchement creusées la
stratification entrecroisée, lenticulaire, à faible puissance des
eaux douces, les couches de gravier, argile, sable, se succédent en
grand nombre sur une faible épaisseur.

L'exploitation d'argile blanche réfractaire a bientôt cessé par suite
de la trop faible épaisseur des couches, de leur irrégularité, de
leur mélange avec des linéoles ou du gravier ferrugineux qui
rendaient la terre impropre à la fabrication de produits
réfractaires. (7)

Les limons et cailloux du Hirtzenberg ont été déposés en eaux douces
antérieurement à la formation des vallées actuelles. Eu égard à
l'altitude, on peut les considérer comme pliocènes, ou même d'age
antérieur. Tout ce que l'on peut affirmer, c'est qu'ils sont
postérieurs aux dépôts secondaires. Ils me paraissent être un lambeau
de sédiments d'un large cours d'eau avec expansion lacustre venant
des formations ferrifères au Sud et dirigé vers la vallée actuelle
de l'Attert.

Pendant le creusement des vallées, ils sont descendus en partie le
long des pentes, les éléments fins étant entrainés par les eaux,
tandis que les graviers et cailloutis demeuraient sur les versants.

Une nappe détritique s'est ainsi épandue en large courant
particulièrement vers Wolkrange et vers Toernich.

Avant l'utilisation sur une vaste échelle du minerai du bassin minier
de la Lorraine, qui ne remonte pas à plus de trois quarts de siècle,
le gravier ferrugineux était recherché, lavé et conduit aux petites
forges existant à de nombreux endroits sur les cours d'eau de la
région, au milieu des bois, où l'on traitait cette mine de fer par la
méthode catalane.

Exploitation d'argile blanche au Hirtzenberg

1 Limon rougeâtre, terre graveleuse, blocaux et plaquettes de limonite
quartzifère.
2 Argile réfractaire.
3 Gravier.
4 Argile blanche et jaune et sable jaune avec prédominance d'argile
blanche et jaune.
5 Sable jaune.
6 Couche de terre jaune, graveleuse et cailloutis.
7 Argile blanche et rose avec linéoles jaunâtres.
8 Alternance de minces lits d'argile blanche, rose, jaune et de
graviers ferrugineux.


Un particulier de Stockem exploite aussi certaines couches de la
partie supérieure du Hirtzenberg en guise d'ocre. Il retire la terre
aussi fine que possible, la délaie dans l'eau, l'amène dans de
petits bassins de décantation où elle se débarrasse des matières
graveleuses et autres impuretés, et se dépose dans un dernier bassin.
Le dépôt séché est moulé en briquettes qui, délayées dans l'eau,
constituent une peinture extérieure appréciée dans les localités
voisines.


Le Hirtzenberg est constitué de la base au sommet:

1. par le sable Virtonien: Vrass
2. par le schiste d'Ethe. Vrb
3. enfin par le dépôt lacustre (q-pl) que nous venons de décrire.


Le puits Hallebardier établi sur le versant Nord, à la cote 405 à une
profondeur de 36 mètres 75 comprenant:
Mètres
Argile à briques (limon et schiste d'Ethe altéré): 9.00
Argile bleue: Vrb 12.00
Sable jaunâtre ) 15.00
Sable brun ou grisâtre aquifère ) Vrass 0.75
-----
36.75


Le contact entre le virtonien sableux et le schiste d'Ethe est donc
à la cote 984 mètres.

Il y a autour du Hirtzenberg, vers l'altitude de 400 à 405 mètres,
toute une couronne de sources, particulièrement abondantes au Sud
et à l'Est qui me paraissent jalonner le passage du schiste d'Ethe au
dépôt diluvien supérieur, celui-ci constituant une véritable cuvette
plate remplie d'éléments assez perméables, dont le fond imperméable
est constitué par Vrb.

Les coupes ci-contre donnent une idée aussi exacte que possible de la
constitution du Hirtzenberg.