Skip to content. | Skip to navigation

Personal tools

You are here: Home / arch / 204E / 204E0009.TXT

204E0009.TXT

PL. SIBRET 204E
X. Stainier

9 (V)

X. Stainier.- Mémoires de la Classe des Sciences de l'Académie royale de
Belgique. Deuxième série, Collection in-4°, t.I, 1907,

pp. 56-57.

Gîte no 7. Morhet.

En continuant à suivre la grand'route précitée, on arrive à 2,400 mètres
du chemin de fer, vis-à-vis d'un monticule rocheux situé à l'entrée du
village, côté nord-est de la route et compris dans le triangle très aigu
de trois chemins.

Ce monticule porte le nom significatif de Péry (renseigné par erreur sur
la carte de l'état-major, comme porté par la colline qui lui fait face).
Ce monticule, tout perforé d'excavations, est un endroit remarquablement
métamorphique (pl. Sibret, no 861).

On se trouve là sur l'extrémité orientale d'une des ondulations qui con-
stituent la voûte centrale de la région, car les couches montrent une
direction générale nord-35°-est et une inclinaison vers l'est variant de
15° à 45° par suite de petits plissements qui présentent les roches dans
le sens est-ouest.

De l'ouest à l'est, on observe dans le monticule les roches suivantes:

1) du grès quartzeux bastonitifère;
2) du phyllade noir dur ilménitifère, mal feuilleté;
3) des grès stratoïdes en petits bancs alternant avec du schiste gris ou
noir compact d'un aspect peu ou pas métamorphique;
4) du quartzite à texture grenue, à éclat gras, très métamorphique que
j'ai décrit dans les roches de métamorphisme général et qui est exploité
dans une série de carrières;
5) puis du phyllade noir passant au quartzophyllade zonaire;
6) enfin une grande carrière dont la paroi nord montre la coupe ci-contre
(fig.20).

1. Grès vert grenu, quartzeux, assez schisteux.
2. Gros bancs de quartzite noir-bleu finement grenu, parfois un peu zonai-
re, esquilleux, translucide sur les bords, excessivement dur et tenace.
Un échantillon pris au point X, très métamorphique.
3. Grès noir très feuilleté, schisteux.
4. Nodule de roche grenatifère et surtout amphibolique, du type 5, terreux,
noir, manganésifère. A sa base ce nodule montre tout du long une couche
de 0m02 de roche amphibolique très dure, quartzeuse, du type 2, 1re
variété. Dans les déblais de la carrière, j'ai trouvé des débris d'une
curieuse roche amphibolique.
5. Filons de quartz.
6. Filon de quartz avec lamelles de bastonite.

------------------------------------------------------------------------

PL. SIBRET 204E

9 (suite)

Bull. Soc. Belge de Géologie. Bruxelles, 1939, tome 49, pp. 119-125.

Sur la microstructure et la composition des "cone-in-cone" du Siegenien
métamorphique de Morhet (Ardennes belges),

par Marcel-E. DENAEYER.

A la séance du 19 juillet 1938 de la Société, j'ai présenté un échantillon
de phyllade noir ilménitifère à structure cone-in-cone provenant des
déblais des carrières du Péry, à Morhet. Ces carrières sont ouvertes dans
les grès et phyllades métamorphiques du Siegenien inférieur. Je donnais
alors, de ce spécimen, une description macroscopique complète dont je
rapprochais d'anciennes observations, tout à fait occassionnelles et
imprécises d'ailleurs, et j'exprimais l'opinion que les cone-in-cone des
terrains belges méritaient une étude d'ensemble (1).

L'intérêt que j'ai porté depuis lors au problème des cone-in-cone a fait
converger vers mon laboratoire un matériel important (2) dont l'examen m'a
tout de suite incité à réexaminer la valeur des phypothèses qui prétendent
expliquer cette structure assez exceptionnelle.

En m'attardant de la sorte, j'ai négligé jusqu'à présent de donner une
suite à ma première note. D'autre part, mon désir d'élucider, si possible,
les relations stratigraphiques des cone-in-cone de Morhet m'a ramené plu-
sieurs fois dans cette région.

Malheuresement, en vain.

Il ne sera question ici que des caractères micrographiques et de la compo-
sition chimique du spécimen dont j'ai déjà donné la discription macrosco-
pique à laquelle je renvoie le lecteur.

COMPOSITION MINERALOGIQUE ET MICROSTRUCTURE.

Au microscope toutes les coupes minces se résolvent, en première analyse,
à un feutrage général extraordinairement serré et homogène, composé de
granules de quartz et d'une poussière de minuscules cristaux d'un minéral
noir, opaque, à rapporter à l'ilménite; le tout est semé de nombreux
phénoblastes de biotite brune, eux-mêmes fortement chargés d'ilménite.

Dans les sections parallèles au plan axial des cônes (fig. 1), ce fond
apparaît haché d'innombrables veinules claires ou de traînées parallèles
ou subparallèles, essentiellement constituées par un minéral phylliteux.
Ces veinules et traînées forment deux systèmes de droites qui se coupent
en plusieurs endroits sous des angles de 80 à 110°, conformément
à l'aspect macroscopique de la face polie que j'ai caractérisé dans
ma note précédente.

Au grossissement faible, l'ensemble suggère l'idée d'une peau de chagrin
zébrée de blanc et criblée de taches de rousseur.

Fig. 1. - Secion axiale. Distribution des phénoblastes de biotite.

(1) M.-E. DENAEYER, Présentation d'un échantillon de phyllade noir à
structure "cone-in-cone provenant des carrières du Péry à Morhet
(Ardennes belges) (Bull. de la Soc. belge de Géol., Paléont. et
d'Hydrol., t. XLVIII, 1938, pp. 408-410).
(2) J'adresse mes remerciements à tous ceux qui ont bien voulu me confier
des échantillons.

En section transversale (fig. 2), les veinules et traînées phylliteuses
claires se présentent d'une tout autre façon; elles affectent l'aspect
d'arcs de cercle à grand rayon de courbure qui se coupent sous des angles
très ouverts et donnent, par endroits, l'impression d'un vol de mouettes
sur un ciel d'orage.

Que peut-on conclure de ces données générales?

1. De toute évidence, les surfaces coniques emboîtées sont soulignées grâce
à l'existence de la matière phylliteuse dont le rôle s'avère primordial.

2. Les cônes élémentaires ne sont pas, en général, des cônes de révolution,
mais bien, plutôt, des segments de cônes emboîtés et imbriqués comme les
écailles d'une pomme de pin.

3. L'ouverture angulaire des cônes élémentaires n'a aucun rapport avec
l'ouverture des cônes macroscopiques, que j'ai évaluée à une trentaine
de degrés. Ces derniers ne sont que les "enveloppes" des cônes ou des
segments de cônes élémentaires.

Ce sont là des remarques d'ordre général que l'on peut faire à propos de la
plupart des cone-in-cone.

Mais d'autres enseignements intéressants peuvent être tirés de l'examen
détaillé des divers éléments minéralogiques et structuraux des cone-in-cone
de Morhet.

Du feutrage fondamental d'ilménite et de quartz il n'y a pas grand'chose à
dire, sinon qu'il donne l'impression d'être lui-même affecté d'une organi-
sation, d'une orientation générale parallèle aux lignes directrices de la
structure conique. Si l'étude statistique de l'orientation des grains de
quartz par la méthode de Sander était possible, peut-être cette impression
se confirmerait-elle. Mais, la poussière d'ilménite est d'une telle ténuité
et envahit si bien toute la roche qu'elle nuit considérablement aux obser-
vations de détail. Ce n'est que très rarement que l'ilménite se présente en
cristaux de dimensions suffisantes pour se prêter à un examen microscopi-
que; même dans ce cas, en section polie et lumière réfléchie, aux forts
grossissements, on ne voit que des éléments fortement déchiquetés sur
lesquels il est pratiquement impossible de se livrer à des déterminations
précises. L'analyse chimique indique cependant sans ambiguïté qu'il s'agit
bien d'ilménite.

Les granules de quartz ont des dimensions apparentes assez variables:
en moyenne, de l'ordre de 0,01mm. Leurs bords sont diffus, noyés sous
l'ilménite qui, pourtant, n'existe pas à l'état d'inclusions dans le
quartz. Les contours des granules paraissent généralement anguleux, les
extinctions sont souvent onduleuses. Le quartz participe aussi, pour une
part non négligeable, à la constitution des veinules phylliteuses.

Réciproquement, les phyllites sont mêlées, sans aucun doute, au feutrage
fondamental d'ilménite et de quartz. Mais, ni dans les veinules claires,
où l'ilménite est peu abondante, ni, à plus forte raison, dans ce feutrage,
les phyllites ne laissent deviner leur véritable nature.

L'analyse montre, pourtant, qu'il s'agit de minéraux fortement hydratés.
Tout ce qu'on peut dire est que ces phyllites n'ont qu'une très faible
action sur la lumière polarisée, un indice inférieur à celui de la biotite
et supérieur à celui du baume de Canada; on voit, par-ci, par-là, de peti-
tes fibres plus biréfringentes à allongement positif et extinction droite.

Par contre, la structure de certaines de veinules et trainées claires que
ces phyllites constituent offre un intérêt beaucoup plus direct.

La plupart de ces veinules ou traînées présentent une alternance, parfois
assez régulière, d'étranglements et de renflements plus ou moins fusiformes
et, en général, dissymétriques.

Mais, par endroits, la régularité de cette structure est si parfaite qu'el-
le affecte la forme de triangles et fait penser à un escalier en miniature
(fig. 3). Dans un des cas observés, la hauteur des gradins de cet escalier,
ou distance séparant deux étranglements, est de l'ordre de 0,3mm.

Il est intéressant de rappeler que cette disposition en gradins de matière
phylliteuse ou argileuse, est de règle dans les cone-in-cone calcaires.
L'orientation des paillettes de phyllites qui constituent le remplissage
des veinules est légèrement soulignée par une poussière ténue d'ilménite,
à telle enseigne qu'on a l'impression d'une structure fluidale.

D'une manière générale, cette orientation est parallèle à la direction
d'allongement des veinules. Mais, dans le détail, elle épouse les contours
des fuseaux et gradins, avec cette particularité que les phyllites ont une
tendance à s'étaler suivant l'un des côtés des gradins (le côté supérieur,
sur la fig. 3).

L'existence d'une telle structure, plus ou moins développée dans tous les
cone-in-cone, quelle qu'en soit la nature, n'est certainement pas le fait
du hasard.

Il est à peine besoin d'ajouter que dans un cône complet, cette structure
et de révolution et engendre une suite de gradins concentriques et super-
posés comme ceux d'un amphithéâtre.

Il me reste à parler des phénoblastes de biotite dont les dimensions moyen-
nes sont de l'ordre de 0,06 à 0,07mm. Ils sont intéressants à un tout autre
point de vue.

Quand on examine leur distribution dans les coupes minces, on s'aperçoit
qu'ils sont indifféremment développés dans le feutrage fondamental et à
l'intérieur des veinules phylliteuses.

Bien plus, il est fréquent qu'ils se développent, sans aucun égard à la
structure de la roche, avec une extrémité engagée dans le feutrage et
l'autre dans une veinule (fig. 1 et 3).

La conclusion à tirer de cette observation est nette: le métamorphisme qui
a donné naissance à la biotite est postérieur au développement de la struc-
ture cone-in-cone et sans aucun rapport avec elle.

Quant à cette dernière, mon avis est qu'elle est la conséquence d'actions
mécaniques déformantes qui ont engendré des plans de décollement avec
structure en gradins et remplissage concomitant de phyllite et de quartz et
entraînement de poussière d'ilménite du feutrage fondamental de la roche.

Je m'expliquerai à une autre occasion sur ces actions mécaniques.

Qu'il me suffise de dire, ici, que j'ai trouvé, dans la littérature scien-
tifique que j'ai consultée, aucune explication satisfaisante relative à la
genèse de la structure cone-in-cone. C'est pourquoi j'ai cru nécessaire
d'enregistrer soigneusement les observations de détail.

COMPOSITION CHIMIQUE.

L'analyse ci-dessous, de l'échantillon étudié, a été effectuée par mon
assistante, Mlle D.Eliasberg:

SiO2 Al2O3 Fe2O3 FeO MnO CaO Na2O K2O TiO2 P2O5 H2O+ H2O- CO2
69,29 4,16 1,12 5,57 tr. 2,29 1,58 0,95 1,44 5,51 0,19 7,38 1,11

Total = 100,84

Les caractères chimiques de la roche, exprimés en paramètres de Niggli,
sont les suivants:

si al fin c alk k mg c/fm h ti
492 17,4 57,5 12,3 12,7 0,5 0,4 0,21 174,5 29,4

Il y a lieu de remarquer la quantité anormale d'eau liberée au-dessus de
100°C. Deux dosages concordants en ont été faits. Je pense qu'il faut
attribuer cette eau à la nature des phyllites.

Il est maheureusement tout à fait impossible d'isoler cette matière pour en
faire un examen plus serré. Mais, en cherchant parmi les minéraux riches en
eau, compatibles avec la paragenèse de cette roche, on est conduit à penser
qu'il s'agit peut-être de minéraux du groupe des palygorskites.

Le calcul chimico-minéraloque, suivant la méthode américaine, permet de se
faire une idée approchée du pourcentage de la roche en quartz, silicates
hydratés et minerais.

La composition virtuelle de la roche s'établit comme suit:

Quartz = 53,04

Orthose 8,34 )
Albite 7,86 ) Feldspaths = 19,26
Anorthite 3,06 )

Diopside 1,95 )
Hypersthène 5,05 ) Pyroxènes = 7,00

Magnétite 1,62 )
Ilménite 10,49 ) Minerais = 12,11

Apatite 0,34 )
Calcite 0,06 ) Divers = 0,40

H2O+ = 7,38

En bloquant les feldspaths, les pyroxènes et H2O+, sous le titre
"Biotite + Phyllites", on obtient la composition:

Quartz = 53,04
Biotite et phyllites = 33,64
Minerais = 12,11
Divers = 0,40
H2O- = 1,11
------
100,30

qui représente sensiblement la composition minéralogique réelle de la
roche, sauf à dire que celle-ci doit être un peu plus riche en quartz et
moins riche en silicates hydratés, attendu que le calcul des feldspaths et
pyroxènes virtuels, qui représentent ces derniers, consomme une plus grande
quantité de silice que celle qui entre effectivement dans la composition de
la biotite et des phyllites.

---------------------------------------------------------------------------

PL. SIBRET 204E
F. CORIN

9 (suite)

Société Géologique de Belgique. - Liège, tome 55, 1931-1932, pp. B 119-121.

LES ROCHES APLITIQUES DE MORHET (1).

Les carrières du "Pery", à Morhet, sont situées le long et à l'Est de la
route, 1700 m environ au Nord de la station de chemin de fer de Morhet,
à l'entrée du village. La petite exploitation qui est la plus proche de
la route, dans l'angle des chemins, est ouverte dans les "grès saccharo-
ïdes", roches quartzitiques blanchâtres décolorées, montrant, ça et là des
bandes gris-violacées. Ces roches sont sillonées par des filons de quartz,
parfois avec biotite et feldspaths. Dans certains cas, il semble bien
qu'une zone décolorée auréole les filons et que les bandes grisâtres vien-
nent mourir en coin le long de cette zone. Nous avons exprimé l'avis que
ces roches ont été décolorées par les fluides magmatiques.

Le long de la paroi ouest de cette carrière, nous avons recueilli,
au début de cette année, la roche blanchâtre, feldspathique, grenue,
qui fait l'objet de la présente note.

Au microscope, on peut se rendre compte qu'il s'agit d'une roche aplitique,
de nature tonalitique, qui se perd dans le quartzite encaissant en absor-
bant de plus en plus de quartz.

ETUDE MICROSCOPIQUE DES ROCHES DU GISEMENT.

La roche tonalitique est principalement formée de feldspath généralement
zone. Les individus sont maclés, parfois de façon très complexe, suivant
les lois de l'albite, de Carlsbad et de la péricline. Le centre des cris-
taux a une composition correspondant à celle de l'andésine, les bordures
sont albitiques. Il n'y a pas de récurrence dans les zones.

La roche renferme en outre du quartz interstitiel, mais il n'est pas cer-
tain que ce quartz ne provienne pas du quartzite. On y trouve en outre de
la biotite, également interstitielle, et que, pour cette raison, nous ne
considérons pas comme provenant de la tonalite, de la biotite chloritisée
et de la chlorite (pennine ou de lessive), de l'épidote et du zircon.

En se chargeant de quartz, la roche prend l'aspect du quartzite, dont les
grains ont fréquemment l'extinction onduleuse, et qui serait chargé de
feldspath.

A côté de cette roche type du gisement, il en est d'autres très particu-
lières, mais dont nous n'avons pas pu établir les relations avec la
précédente.

Une de celles-ci est formée d'une pâte phylliteuse, qui épigénise une
mosaïque de feldspaths. On y observe des grains de quartz, de la biotite
chloritisée et de la chlorite, ainsi que des plages de felspaths, les unes
et les autres rongées par les phyllites. Il y a en outre des lamelles d'un
minéral noir-brunâtre opaque et qui paraît être de l'ilménite. Les paillet-
tes de phyllite sont orientées en tous sens.

Dans un échantillon de cette roche phylliteuse, nous avons trouvé un grenat
de 6mm de diamètre, entièrement auréolé de quartz.

Une autre roche feldspathique est chargée d'ilménite, de chlorite, de
séricite écailleuse, et renferme en outre de la tourmaline verte ou brune,
du zircon, des prismes d'apatite très peu biréfringente atteignant 0,4mm de
diamètre, et de grands individus d'andalousite incolore. Il y a aberration
partielle des feldspaths en zéolites.

Il faut donc, dans les roches de ce gisement, distinguer une succession
très complexe de phénomènes magmatiques. La roche feldspathique correspond
à une phase intermédiaire entre la venue d'un magma et celle des pegmatites
(filons de quartz à biotite et feldpaths de la région). Sa nature confirme
l'opinion que nous avons exprimée précédemment, à savoir que nulle des
roches éruptives connues dans la zone de Paliseul ne correspond à un magma
granitique. Il n'y a pas d'orthose.

La biotite, l'apatite et la tourmaline sont d'origine pneumatolytique.
Quant à l'andalousite, nous ne savons qu'en penser. De nouvelles recherches
seront nécessaires pour expliquer son origine.

--------------
(1) Voir Comte rendu de la Session extraordinaire de 1931 de la Société
belge de Géologie. Bull. Soc. belg. de Géol., t.XL1, Bruxelles, 1932.

---------------------------------------------------------------------------

PL. SIBRET 204E
F. CORIN

9 (suite)

F. CORIN.- Bulletin de la Société belge de Géologie, etc. Bruxelles,
tome 50, 1940-1941, p.56.

4) Aplite de Morhet.

Cette roche a fait l'objet d'une mention (12, fig. 12, point 1) et
d'une description détaillée (13). On ne la connaît qu'à l'état d'enduit,
fortement contaminé par des inclusions xénolithiques (grenats et, peut-
être, biotite).

Certaines biotites y montrent des halos pléochroïques concentrés à leur
périphérie (fig. 3, pl. II). Elles semblent donc antérieures à la venue
radioactive; peut-être ne sont-ce que des résidus d'une digestion
incomplète.

-----------------
(12) F. CORIN.- Compte rendu de la Session extraordinaire de la Société
belge de Géologie, tenue à Libramont en 1931 (Bull. Soc. belge de
Géol., t.XLI, pp.339-381, et Ann. Soc. Géol.de Belg., t.LIV, 1932,
pp.B413-455).

(13) F. CORIN.- Les roches aplitiques de Morhet (Ann. Soc. géol.de Belg.,
t.LV, pp.119-121, Liége, 1932).


---------------------------------------------------------------------------

PL. SIBRET 204E
A. LEDOUX - septembre 1913

9 (V) (Suite)

Il y a toute une série de carrières en cet endroit: elles sont réparties
dans le triangle formé par 3 chemins comme l'indique le croquis ci-dessous:

Carrière a.- (1) Quartzite verdâtre zonaire, les zones étant plus foncées
et parallèles à la stratification. On y trouve par places des paillettes de
bastonite et des filons de quartz chargés de grandes lamelles de bastonite
atteignant souvent plus de 1 centimètre de diamètre. Ces filons ne se
trouvent que dans le quartzite et ne se prolongent pas dans le phyllade
encaissant. Parfois ils ne sont visibles que sur une partie de l'épaisseur
totale des bancs de quartzite : cela indique qu'il s'agit bien de filons de
sérgégation. Les filons de quartz sont désignés sur le croquis par q.

Le filon "a" a 20 centimètres de puissance et contient de très grandes
lamelles. On constate au voisinage de ce filon un enrichissement de la
roche en bastonite. La direction est de N.45°E., l'inclinaison passe de 40
à 60° Sud.

Près de cette excavation j'ai recueilli sur un tas de pierres des fragments
de roches amphiboliques intéressantes. Il y avait notamment une grande
dalle de quartzite amphibolique renfermant toute une série de nodules
schisto-gréseux de couleur bleu-noir, alors que le quartzite est gris
tacheté de vert. Ces fragments englobés dans le quartzite ont généralement
une forme lenticulaire: je crois qu'on peut les considérer comme des fos-
siles très déformés: dans certains d'entre-eux on semble voir un crochet.

Carrière b.- Elle est située à une dizaine de mètres à l'Ouest de "a".
On y trouve des phyllades bleu-noir ilménitifères passant au quartzophyl-
lade et se débitant en grandes lames.
La direction = N.50°E. Inclinaison 55°Sud.

Carrière c.- Il y a une dizaine de mètres entre cette excavation et l'ex-
cavation b. C'est la carrière dont la coupe est figurée dans le mémoire de
M. X.Stainier sur "Le Mode de Gisement et l'origine des Roches Métamorphi-
ques de la région de Bastogne (page 56). Elle est surtout intéresssante par
l'existence d'un nodule de roche grenatifère. Ce dernier n'a plus l'exten-
tion que M. Stainier lui figurait sur sa coupe publiée en 1907 (probable-
ment par suite de l'avancement des travaux de la carrière).

Le croquis ci-après en représente l'état actuel (1913). Il est développé en
plein dans le quartzite dans l'espace compris entre deux gros filons de
quartz ne contenant pas de bastonite.

A l'oeil nu le quartzite que l'on trouve au dessus de la roche grenatifère
ne diffère pas de celui que l'on trouve en dessous. C'est une roche bleue,
dure, à cassure esquilleuse parsemée de petites houppes verdâtres, et
parcourue par des veines de quartz très minces.

Près du filon de quartz, le quartzite est plus compact.

Près du nodule grénatifère sur quelques millimètres d'épaisseur la texture
semble plus fine et d'autres éléments que le quartz entrent dans la con-
stitution de cette roche intermédiaire beaucoup moins dure que le quartzi-
te: quant à la roche grenatifère elle même, elle est noire, schisteuse,
très facile à désagréger, elle tache les doigts ce qui provient vraisem-
blablement d'une forte proportion de bioxyde de manganèse: les grenats
disséminés dans cette masse sont très bien terminés par les faces du rhom-
bododécaèdre ils atteignent 1 à 2 millimètres d'épaisseur.

La direction générale des couches est N.50°E avec une inclinaison de
45° Sud.

Les filons de quartz sont sensiblement parallèles et de direction N.50°E.
avec une inclinaison de 80°N. Ces filons sont limités aux bancs de quart-
zite et ne traversent pas les phyllades encaissants.

Carrière d.- Située à 15 mètres de la précédente (c), elle montre un af-
fleurement de phyllade noir-bleu paraissant ne pas contenir d'ilménite en
grande abondance.

Carrière e.- L'affleurement est voisin de la surface du sol: on y trouve du
quartzite et du quartzophyllade très délités et traversés par de petites
veines de quartz.

Carrière f.- On y trouve sur une épaisseur de 3 mètres des bancs de quart-
zite dur, esquilleux, avec zones vertes et bleues superposées et veines de
quartz à bastonite.
Direction N.40°E. Inclinaison 35°Sud.
Au dessus de ce quartzite on trouve du phyllade ilménitifère.

Carrière g.- Phyllades noirs bleuâtres sans ilménite et passant
au quartzophyllade.

Carrière h. Croquis.

1) Phyllade noir bleu à ilménite
2) Quartzophyllade présentant un clivage courbe parallèle à la base du banc
de quartzite subjacent.
3) Quartzite bleu-verdâtre avec filons de quartz à bastonite.
La forme arrondie des joints de stratification est bien marquée.

---------------------------------------------------------------------------

PL. SIBRET 204E
F. CORIN - 3 juillet 1931

9 (suite)

Compte Rendu de l'Excursion de 1908, pp. 482-483.

---------------------------------------------------------------------------

PL. SIBRET 204E
E. Leblanc - Samedi 25 juillet 1925

9 (suite) (a.b.c.) = No 1034 de M. Leblanc

Carrière en activité ouverte dans 4 à 5m de bancs de quartzite bleu et
de phyllade bleu dur.
Dir. 110°. Incl. Sud = 45°. Filons de quartz avec blende.
La surface des bancs affecte, légèrement la forme en boudins.

---------------------------------------------------------------------------

PL. SIBRET 204E
E. Leblanc - Samedi 25 juillet 1925

9 (suite) (f) = No 1035 de M. Leblanc

La carrière du carrefour est ouverte dans du quartzite zoné de bleu et
de vert sans variation appréciable de la texture des bandes de couleurs
différentes. Ces bandes ont de 5mm à 10cm et donnent un bel aspect à la
pierre qui sert de pierre à bâtir.

En gros, l'allure est la même qu'à la carrière précédente mais les bancs
y sont un peu tourmentés, avec enhoyage des plis de 98° à l'Est.

Le bord Nord de la carrière est couvert de débris de schiste bleu.

--------------------------------------------------------------------------

PL. SIBRET 204E
E. Leblanc - Samedi 25 juillet 1925

9 (suite) (h) = No 1036 de M. Leblanc

Cinquante mètres au Nord du carrefour, carrière abandonnée ouverte dans
du phyllade bleu avec un petit banc de grès vert. Dir.150°. Incl.E.20°.

--------------------------------------------------------------------------

PL. SIBRET 204E
F. CORIN

9 (suite)

F. CORIN.- Bulletin de la Société belge de Géologie, etc.1931, tome XLI.

page 378

1,700 mètres au Nord de la gare de Morhet, à l'entrée du village,
nous allons visiter les carrières du Péry (fig. 12, no 1).

Fig. 12. - Croquis itinéraire du Péry, à Morhet.

Dans la première exploitation, près de la grand'route, on exploite le
"grès saccharoïde". C'est un quartzite compact de couleur blanchâtre,
irrégulièrement rubané de bleu violacé. Il est sillonné de veines de
quartz, au voisinage desquelles la décoloration est en général complète.
Les zones bleuâtres se terminent en coin vers cette partie décolorée.
M. CORIN pense que le grès saccharoïde a été décoloré par les fluides
magnatiques des filons.

M. THOREAU signale l'analogie de ce phénomène avec celui qui s'observe
au contact de filonnets quartzeux de gisements stannifères inclus dans
le granite.

M. SCHOEP ne pense pas que la chose soit évidente.

Dans l'angle nord-ouest de cette carrière, on observe des placages
d'une roche feldspathique blanchâtre finement grenue. C'est le gisement
de l'aplite signalée par M. Corin. Au contact de cette roche, les grès
sont chargés de feldspath et passent insensiblement à l'aplite.

Dans une seconde carrière, 20 mètres à l'Est de la précédente, on peut
voir de gros bancs boudinés de grès, chargés de biotite, et recoupés par
des filons de pegmatite analogues à ceux de Bastogne. On n'observe pas ici
de phénomène de contact aussi net que dans cette localité. La comparaison
entre ces filons, partout les mêmes, qui recoupent, ici des roches à bio-
tite, là des roches à chlorite qu'ils métamorphisent, semble, de l'avis de
M. Corin, indiquer une certaine indépendance entre le métamorphisme général
de la région et les veines d'injection magmatique.

M. SCHOEP résume son opinion sur l'excursion en rappelant qu'on voit sur-
tout du métamorphisme de contact. M. Thoreau et lui-même sont d'accord pour
estimer qu'ils n'ont pas vu de vraie mésozone de métamorphisme régional.

M. Corin n'admet pas que le métamorphisme doive être nécessairement en
relation avec une recristallisation plus ou moins large. Le terme de
mésozone ne doit pas être réservé à une certaine région de l'écorce ter-
restre, mais à certaines paragénèses. Or, la biotite est caractéristique
des paragénèses de mésozone (1). Ceci est indépendant de la cause de
métamorphisme.

En outre, l'action limitée des filons et la non-concordance des paragénèses
à Bastogne plaident, par comparaison avec ce que nous voyons ici, pour une
certaine indépendance des phénomènes magmatiques visibles du métamorphisme.
Il estime avoir contribué largement à faire connaître l'existence et l'in-
fluence des formations endogènes dans la région, mais il n'est pas convain-
cu que le métamorphisme de contact puisse expliquer tous les phénomènes
observés.

---------------
(1) De même que la staurotide de Serpont.

---------------------------------------------------------------------------

PL. SIBRET 204E
M. DENAEYER

9 (suite)

M. DENAEYER.- Bulletin de la Société de Géologie. Bruxelles, 1938,
tome 48, fasc.2, pp.408.

Présentation d'un échantillon de phyllade noir à structure "cone-in-cone",
provenant des carrières du Péry, à Morhet (Ardennes belges),
par Marcel-E.DENAEYER

A mi-chemin entre Libramont et Bastogne, au Sud-Est du village de Morhet,
on rencontre d'anciennes carrières ouvertes dans les "grès bastonitifères"
et les "phyllades noirs ilménitifères" du Siegenien inférieur.

Au cours d'une visite faite en compagnie de mes élèves aux carrières du
Péry, - les plus proches du village, - nous avons découvert, dans les
déblais, un petit bloc oblong de phyllade noir bleuâtre d'environ 5cm
d'épaisseur sur 14 de long, limité par deux plans parallèles (plans de
stratification ?) et traversé diagonalement par un clivage schisteux.

Ce phyllade présente une structure "cone-in-cone" typique, bien visible
grâce à une large échancrure du bloc, ainsi d'ailleurs, que sur les faces
qui le limitent latéralement.

Les cônes emboités, d'environ 2cm de hauteur, paraissent se distribuer en
deux étages; ceux de l'étage du dessus diminuent fortement de netteté au
voisinage de la face supérieure.

Les cônes sont uniformément obliques par rapport aux surfaces inférieure
et supérieure qui limitent le bloc, leurs plans axiaux étant parallèles au
clivage schisteux.

L'obliquité de l'axe des cônes est d'une cinquantaine de degrés et leur
ouverture angulaire est de l'ordre d'une trentaine de degrés.

Leur surface est pourvue de crêtes convergeant vers l'apex et, de plus,
un examen attentif montre qu'elle est ornée de fines rides concentriques
transversales.

Le polissage de la face postérieure du spécimen a mis en évidence un réseau
en zigzag de minces traits blanchâtres soulignant les détails de structure.
Ces traits sont, ici, très serrés, là, distants de plusieurs millimètres
tantôt parallèles, tantôt en relais. Un examen microscopique ultérieur
déterminera la nature de cette matière blanche, qui me paraît être du
quartz.

Enfin, l'intersection des cônes avec la face basale du bloc détermine sur
celle-ci des gerçures qui dessinent un réseau à mailles grossièrement
fusiformes, dont les axes mesurent 2,5 x 1,5cm, en moyenne.

L'existence de cette structure aberrante dans les phyllades noirs de Morhet
n'a pas tout à fait échappé aux observations de X. Stainier.

Insert the GSB number to search all associated content