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203W0001.TXT

PL. LIBIN 203W
M.Mourlon

1 (VI)

Parmi les échantillons de kaolin déposés au Service en Juin 1907 par
M. A.Jérôme et se rapportant à sa note intitulée: De la découverte d'un
gisement notable de kaolin en Ardenne (Bull.Spc.belge de géologie.
Proces-verbaux, de la séance du 16 juillet 1907), il s'en trouve un
recueilli sur le territoire de Libin et étiqueté comme suit: Ech. du dépôt
lacustre près du lieu dit Maitereau signal géodésique cote 506.

Voir aussi planchette Bras 1 à 4.

M. Leclercq, qui a obtenu une concession de la commune de Libin, a envoyé
des échantillons pour essais aux fabriques de Metlach, Sarreguemines,
Maestricht, Delft, etc., et attend les résultats de ces essais.

La disposition des bancs en dressant sur un plateau entre deux dépressions
avec dénivellation de 25 à 30 mètres paraît tout à fait favorable à
l'exploitation.

Il n'est pas sans intérêt de faire connaître les circonstances dans
lesquelles cette découverte a été faite.

M. Leclercq, comme il le dit lui-même, n'est pas un géologue et n'a pu
mettre à profit que les quelques notions acquises au cours de conversations
qu'il a eues avec des personnes s'occupant de géologie; mais il est doué du
sens de l'observation, et surtout de cette observation raisonnée, de cet
esprit de déduction qui est le plus précieux adjuvant de l'inventeur.

M. Leclercq exploitait et exploite encore tout près de Libin une carrière
dans les schistes arkosifères de Saint-Hubert.

Cette carrière lui fournit des produits qu'il livre à une usine de briques
réfractaires à Longwy, mais la résistance au feu de ces produits ne donnait
pas entière satisfaction. S'informant auprès des gens de la localité, il
lui fut signalé à quelque distance une terre blanche que l'on employait
autrefois à blanchir les murs des maisons (il ne faut pas oublier que
nous sommes en Ardenne, où la chaux était anciennement pour ainsi dire
inconnue). M. Leclercq avait lu ou appris par la tradition qu'au Congo le
kaolin était parfois employé par les nègres au même usage.

Il entreprit donc des fouilles à l'endroit désigné et y trouva, en effet,
de la terre blanche (dont échantillon); mais le gisement était peu
important; la terre n'était, d'ailleurs, pas réfractaire par suite de la
présence de métaux alcalins et se vitrifiait à 900 . Le dépôt fouillé était
d'autre part en fond de bateau; plus épais au centre, en biseau sur les
bords, d'où la conception d'une origine lacustre. La situation du dépôt en
question peut être renseignée sur la carte entre l'indication de lieu
"Maitereau" et la borne kilométrique 22 de la route de Dinant à
Neufchâteau, non loin du signal géodésique (cote 506).

M. Leclercq, poursuivant ses déductions, se dit que ce dépôt formé à cette
altitude devait provenir de gisements en place de terre identique dont les
têtes de bancs avaient été charriées par les eaux à une époque antérieure
au creusement des vallées et s'étaient arrêtées au fond d'une sorte de
petit lac, où on les retrouvait actuellement, et il se mit à la recherche
des gisements en place.

Or des blocs d'arkose, gris extérieurement et blancs dans la masse, sont
épars au lieu dit "Contranhez", sur le territoire de Libin, et c'est ce qui
engagea M. Leclerq à y faire des fouilles pour trouver de l'arkose ou du
grès blanc. Il trouva ce qu'il cherchait et, de plus, le kaolin dont nous
avons parlé.

Cette découverte fait grand honneur à celui qui l'a effectuée et qui, à
tous égards, mérite de recevoir la récompense de ses recherches
persévérantes.

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