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203E0002.TXT

PL. BRAS 203E
M.Mourlon

Le samedi 15 Juin 1907, nous explorons avec MM. A.Jérôme, Leclercq-
Veriter d'Arlon ainsi qu'avec M. l'Ingénieur en chef du grand Duché de
Luxembourg Dondelinger et M. G.Simoens les gisements de kaolin en Ardenne
au lieu dit Contranhez, découverts par M. Leclercq et décrits par M. Jérôme
dans les Bulletins de la Société belge de géologie, t.XXI, 1907, procès-
verbaux, de la séance du 16 juillet 1907, pp.217-224.

2* (VII)

Coupe de la grande fouille décrite et figurée par M. Jérôme, Ibid, p.218
(Voir la coupe plus loin) qui en a remis les échantillons au Service.

A*. Banc à grais de quartz assez gros
B*. Banc à grains de quartz plus fins.
B'* Arkose blanche en partie désagrégée de la tête du banc B.
C*. Phyllade feldspathique passant à l'arkose.
D*. Idem à éléments plus fins.

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PL. BRAS 203E
A.Jérôme

2 (Suite)

Bulletin de la Société belge de géologie. T.XXI,1907,pp.217-222 (Procès-
verbaux).

A.JEROME - De la découverte d'un gisement notable de kaolin en Ardenne.

Le sol de notre pays, déjà si fécond en matières minérales de toute espèce,
va, suivant toute vraisemblance, nous fournir un nouvel élément de riches-
se, presque inconnu en Belgique jusqu'à ce jour.

Le kaolin n'avait été trouvé, en effet, qu'à l'état sporadique et en quan-
tité trop minime pour donner lieu à quelque exploitation industrielle. Cet
état de choses va sans doute changer après la découverte importante que
vient de faire M. Leclercq-Veriter, entrepreneur à Arlon.

M. Leclercq a, en effet, mis à découvert un gisement de la terre précieuse
employée à la fabrication de la fine faïence et peut-être de la porcelaine,
gisement qu'il y a lieu de considérer comme important.

Le gisement en question se trouve sur le territoire de la commune de Libin,
au lieu dit "Contranhez", à quelques centaines de mètres à l'Ouest de la
ligne de chemin de fer Bruxelles-Luxembourg, à la bordure du petit massif
cambrien de Serpont.

Géologiquement il est subordonné aux schistes et grès verdâtres de Saint-
Hubert, et correspond à la notation Gdp de la Carte au 40.000e, notation
que M. Malaise, l'auteur du levé dans la région, a adoptée pour désigner
les arkoses et grès blanchâtres tourmalinifères et poudingues pugilaires
de Bras.

Il est de toute évidence que le dépôt dont il s'agit résulte de la
métamorphisation de l'arkose, métamorphisation qui peut être le résultat
d'une altération superficielle par les eaux chargées d'acide carbonique,
et qui remonte à une époque très reculée, car le dépôt est recouvert d'une
couche de terre argileuse jaunâtre renfermant des cailloux, des blocaux ou
rognons d'arkose à gros grains de quartz; la couche est suffisamment épais-
se et suffisamment imperméable pour mettre la matière sous-jacente à l'abri
des infiltrations actuelles.

Cette couverture constitue un produit de charriage des eaux, antérieur à la
formation des vallées, puisqu'elle occupe un petit plateau (altitude 439
mètres) entre le ruisseau de Serpont, affluent de l'Homme, à l'Est, et une
dépression fangeuse et tourbeuse, à l'Ouest.

Plusieurs fouilles ont été effectuées sur toute l'étendue du plateau.

Nous les avons visitées le 30 mai dernier, en compagnie de M. Cornu,
ingénieur principal des Ponts et Chaussées, et de M. Leclercq.

Dans l'une, la plus importante, nous avons relevé les indications
suivantes:

La couverture a environ 1m25 d'épaisseur.

En dessous se présentent, en dressant, avec inclinaison de 80° environ au
Sud, des bancs d'arkose très blanche en partie désagrégés dans leur partie
supérieure, dirigés OSO-ENE. (Voir coupe ci-dessous).

Croquis.

A est un banc à grains de quartz assez gros.
B est un banc à grains de quarts plus fins.
C est un banc d'arkose schistoïde à éléments fins.
D est un banc d'arkose schistoïde à éléments plous fins encore.

J'accompagne ma communication à la Société de quelques échantillons,
prélevés par moi-même, qui prouvent que la terre, sans être pourtant d'une
blancheur de neige, a un très bel aspect et un degré de finesse remarqua-
ble, la matière séchée et triturée à la main ne donnant que 2 à 4% de refus
au tamis de 120 x 120 mailles au pouce carré anglais. Les échantillons 2,
5, 4, 5, 6 ont été pris dans le fouille renseignée ci-dessus.

Un peu plus au Sud-Est, on a creusé avant l'hiver une tranchée longue de
25 mètres, à peu près perpendiculairement à la direction des couches, et
profonde de 1m50 environ.

En dessous de la couche argileuse jaunâtre de charriage, on a mis à décou-
vert l'arkose kaolinisée, à l'état terreux.

La terre déposée sur le bord de la tranchée et débarrassée de la plus
grande partie de son eau de carrière est d'un bel aspect. (Deux échantil-
lons).

Un peu plus au sud encore, deux trous ont été creusés il y a quelques
jours: en dessous d'une couverture de même épaisseur, on a encore mis
à découvert le précieux minéral avec les mêmes caractères. (Deux
échantillons.)

Mais des fouilles récentes effectuées un peu plus loin, dans la même
direction, montrent en dessous de la couverture une terre argileuse noire
verdâtre, qui n'est plus utilisable.

En résumé, et pour donner une idée de l'importance du gisement, M. Leclercq
lui attribue une superficie de 450 x 100 = 45.000 mètres carrés; il estime
la profondeur à une quinzaine de mètres minimum, ce qui porterait le volume
à 45.000 x 15= 675.000 mètres cubes et le poids à

675.000 x 2.2 (densité moyenne) = 1.485.000 tonnes.

M. Leclercq réduit de 50% pour tenir compte des alés, des déchets et sur-
tout de l'eau de carrière, et évalue donc à 750.000 tonnes environ le poids
de la terre utilisable.

Je fais toutes les réserves qu'il convient au sujet de ces estimations.
Je pense que des sondages nombreux devraient être entrepris particulière-
ment pour l'épaisseur verticale du dépôt; il n'est pas bien certain non
plus que la largeur superficielle ait partout la même valeur, et, enfin, il
se pourrait qu'il y eût alternance d'arkose, d'arkose kaolinisée et de
schiste, alternance résultant:
1. des conditions de dépôt;
2. des plissements et dislocations.

M. Leclercq se rallie, d'ailleurs, à la nécessité de nouvelles recherches;
mais telle quelle, la découverte de M. Leclercq me paraît présenter, tant
au point de vue scientifique qu'au point de vue industriel, un intérêt
considérable.

En ce qui concerne la qualité industrielle de la terre, M. Leclercq a fait
faire quelques essais.

I. - Analyses

DESIGNATION SILICE ALUMINE PERTE AU FEU CHAUX FER

Arkose blanche 66 25 8
Arkose blanche 66 25 8
Arkose blanche 78.48 15.29 2.30 0.51
Arkose schistoïde 61 29 10
Arkose schistoïde 61 29 10
Arkose schistoïde 75.10 18.11 2.70 0.60
Sable blanc très
friable 64.5 27 9
Sable blanc très
friable 70.74 21.42 4.80 0.50
sable blanc très
friable 71.20 21.23 4.81 0.33
Sable blanc très
friable 64.50 27.00 9
Sable blanc,grès
schistoïde 72 22.90 3.60
Sable blanc, grès
schistoïde 61 29 10
Sable blanc, grès
schistoïde 72 23 4.20

A noter l'absence de métaux alcalins

II - Essais au tamis

Nous avons dit déjà que la séchée et triturée à la main ne donne que 2 à 4%
de refus au tamis de 120 x 120 mailles par pouce carré anglais (le pouce
anglais = 25,4 mm2

III - Essais au four

Les différents échantillons ont résisté à une temperature d'environ 1800° .

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