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197E0068.TXT

PL. LONGVILLY 197E
E.Leblanc

68 (IX)

De Bourcy à Oberwampach par la Mine.

Terril de la mine, débris de phyllades & quartzophyllades avec fossiles.
Tropidoleptus carinatus. Spirifer sp. Rhynchonella daleidensis.

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PL. LONGVILLY 197E
Et.Asselberghs

68 (Suite)

Sur les travaux de la mine de Longwilly.
Voir:

ENGELSPACH - LARIVIERE - 1828. Description géognostique du Grand Duché de
Luxembourg.
Mém.Cour.Acad.royale.Bruxelles, t.VII,pp.114-115


BENOIT - 1832. Description du gisement et de l'exploitation du minerai
de plomb de Longwilly.
Bull.Soc.Géol.France, t.III,pp.272-274


DUMONT A. - 1848. Mémoire sur les terrains ardennais et rhénans
(Notes inédites de Benoit).
Mém.Acad.roy.Belgique, t.XXII,pp.236-237


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Pl.LONGVILLY 197E

BENOIT.- Annales des Mines. Paris,1833,3° série,t.IV,pp.420-430

La découverte de la mine de Longwely, village situé à 2 lieues Est de
Bastogne, remonte à l'année 1819. Ce gisement est situé au centre du terrain
ardoisier décrit par M. d'Omalius d'Halloy, dans ses Mémoires géologiques sur
la France et les Pays-Bas, pages 104 et suivantes.


Terrain qui renferme le gîte plombifère.

Le schiste qui constitue le sol aux environs de la mine et que l'on rencontre
dans tous les travaux est d'un gris bleuâtre, compact ou à grains fins, à
cassure plane, ou irrégulière ou conchoïde. Il ne présente que rarement une
apparence de fissilité, si ce n'est dans la partie qui avoisine le sol. Il se
divise assez souvent en solides rappelant assez bien la forme rhomboïdale.
Quelque soit le degré d'agréation de ses parties, il est rare qu'il résiste à
une longue exposition à l'air, ou il se réduit en une terre quelquefois
sablonneuse, douce au toucher et ne faisant jamais pâte avec l'eau. Les
parties dans lesquelles on aperçoit la structure feuilletée, ne subissent pas
aussi vite cette décomposition.

La chaux carbonatée pénètre quelquefois le schiste, en particules impercepti-
bles, et ne se reconnaît qu'à l'effervescence causée par les acides mis en
contact avec certains échantillons de schiste. Cette effervescence est
vraisemblablement produite par des débris de fossiles. Ceux-ci, assez
abondants par place, sont rarement bien conservés: quelquefois la place
occupée primitivement par un fossile est entièrement remplie de chaux
carbonatée facilement clivable en petits rhomboïdes; d'autres fois, les valves
seules sont de cette substance et l'intérieur est de schiste; d'autre fois,
enfin, et c'est le cas le plus commun, on ne trouve plus que l'empreinte
enduite, assez souvent, d'une substance noire et pulvérulente.


Gisement de la galène

La galène se présente quelquefois en une plaque continue, dont l'épaisseur
varie de 0m05 à 0m35, interceptée entre deux parois de schiste d'une direction
et d'une inclinaison souvent parfaitement régulières. Cette plaque se divise
quelquefois en deux branches, pour suivre l'une et l'autre parois qui se sont
écartées. P1.IX.fig.9: alors un massif de schiste contenant des veines et des
nids de galène ou simplement pointillé de ce minerai, occupe l'espace inter-
médiaire, et finit toujours, angulairement, en longueur comme en profondeur,
pour laisser réunir les deux branches.

Le minerai se présente le plus généralement en nids, en veines, et en lames,
pétri, pour ainsi dire, dans le schiste lui-même, avec lequel il a contacté
une bien plus forte adhérence que dans le cas précédent. Dans ce cas, il
existe encore deux parois régulières, servant comme de toit et de mur à une
portion de couche que l'on pourrait appeler schiste plombifère. Aucune
altération sensible ne se fait remarquer à la jonction du schiste et du
minerai; bien rarement, une trace d'argile vient s'entreposer entre eux: en un
mot, ils forment un ensemble parfaitement lié dans toutes ses parties. En
parcourant les travaux, on rencontre encore à découvert des portions de parois
sur lesquelles le minerai était juxtaposé, et qui, par leur parfaite
régularité, ressemblent entièrement au toit ou au mur d'une couche. Dans une
taille que l'on vient d'établir, la galène repose sur un mur parfaitement uni,
sur une longueur de plus de 25 mètres, suivant la direction, et de 10 mètres
suivant l'inclinaison


Description du gîte

Les fig.5, 6, 7 et 8 donnent l'indication des divers travaux de recherche qui
ont précédé l'exploitation: quelques détails sur ces travaux complèteront la
description des gîtes de Longwely


Travaux de recherche

Les deux puits verticaux, désignés par les lettres C, G, distants de 39 mètres
l'un de l'autre, furent d'abord enfoncés, le premier jusqu'à la profondeur de
6 mètres, et le second jusqu'à celle de 9 mètres au-dessous de la surface du
sol, niveau auquel venait aboutir un canal d'écoulement B, de 84 mètres de
longueur: jusqu'à ce point, les deux puits avaient été constamment approfondis
dans les gîtes.

Deux galeries d'allongement de 2 mètres de hauteur sur 1m50 de largeur
partant, l'une du fond du puits C, l'autre du fond du puits G, furent poussées
vers le Sud-Ouest, en suivant la direction des deux gîtes qui se réunirent à
127 mètres du puits C. La seule galerie restante fut encore prolongée de 71
mètres, et conduite, sur une assez grande longueur, dans un schiste très
argileux, où l'on rencontrait de nombreuses veines de quartz et une trace de
galène qui n'avait jamais plus de 0m04 à 0m05 de puissance.

Telles furent les travaux qui constuèrent la renconnaissance supérieure.

Bientôt après leur achèvement, on décida l'ouverture d'un nouveau canal
d'écoulement B' de 596 mètres de longueur, qui devait assècher les gîtes à une
profondeur moyenne de 20 mètres. Les deux puits furent enfoncés jusqu'à son
niveau. Le puits G descendit dans le gîte qui est toujours resté presque
vertical; le puits C traverse celui sur lequel il avait été enfoncé, et ne fut
remis en communication avec lui que par une galerie O' qui recoupa les deux
gîtes, en allant à la rencontre du canal d'écoulement. Cette galerie
transversale fut prolongée vers le nord-ouest en R', et recoupa un troisième
gîte R", presque stérile, dont l'existence avait été indiquée par des morceaux
de galène que l'on avait trouvés en creusant une cave. De nouvelles galeries
d'allongement furent poussées au Sud-ouest, et au nord-ouest, et au nord-est
de chaque puits. A 62 mètres sud-ouest de son point de départ, la galerie D'
perdit toute trace du gîte métallifère; celui-ci, qui avait plus de 0m35 de
puissance, fut recoupé par une faille remplie de débris de schistes enveloppés
d'argile schisteuse. A 5 mètres plus loin, il reparut avec la même puissance,
la même inclinaison, et continua à suivre une ligne parallèle à celle qu'il
avait parcourue au nord-est de la faille. Le même rejet, avec toutes ses
conséquences, s'était fait remarquer dans la galerie H'.Il avait été
insensible dans la galerie supérieure H, et de 3 mètres seulement dans la
galerie D. On suivit cette faille par une galerie Y', dont une partie servit à
joindre les deux gîtes principaux, et dont l'autre avait pour objet la
recherche du troisième gîte dont il a été parlé en dernier lieu. A ce niveau
comme à celui du dessous, on ne suspendit le creusement de toutes les galeries
qu'après avoir désespéré de rencontrer de nouveaux gîtes dans les galeries de
recherche, et perdu toute trace notable du minerai dans celles d'allongement.
Avant d'entreprendre l'exploitation, le puits G fut prolongé jusqu'à la
profondeur de 12 mètres, à laquelle l'abondance des eaux força de
l'abandonner. Le gîte avait, au fond, 0m12 de puissance.

A la suite de ces travaux préparatoires, on commenca l'exploitation proprement
dite, en attaquant, par des gradins renversés, les massifs de minerai compris
entre les puits et les galeries horizontales.


Machine hydraulique

Les travaux de la mine de Longwely n'ont, du reste, présenté d'autre
particularité que l'emploi d'une petite machine hydraulique, mise en mouvement
par les eaux du canal supérieur, avant que celles-ci eussent été abattues dans
le canal pratiqué au second niveau.

Cette machine consistait en un treuil à deux diamètres différents, placé au
niveau du canal supérieur. Sur chacune des deux circonstances du treuil s'en-
roulait une corde: celle qui passait sur la plus grande montait jusqu'au jour
ou elle passait sur une poulie, puis descendait jusqu'au fond du puits pour y
chercher le minerai; l'autre code portait une tonne qui ne montait que
jusqu'au niveau du canal supérieur, ou elle pouvait se remplir d'eau. Sa
capacité était assez considérable pour que pleine d'eau et descendant par son
propre poids, elle pût entrainer, la charge de minerai; celui-ci, en vertu de
la différence de diamètre des deux treuils, calculée d'après le chemin que
chaque tonne avait à parcourir, se trouvait au jour quand la tonne pleine
d'eau arrivait au fond. Une soupape que cette tonne portait à son fond
s'ouvrait en se posant sur une broche, et permettait à l'eau qu'elle contenait
de s'écouler.Elle était guidée,pendant sa descente, par deux tiges de fer
verticales, qui passaient dans deux colliers fixés aux flancs de la tonne. Le
mouvement de la machine était réglé par un régulateur à force centrifuge. Ce
régulateur participait au mouvement au moyen d'une ficelle qui, s'enroulant et
se déroulant alternativement sur l'axe de la poulie placée au jour, la faisant
mouvoir, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre. Ce régulateur montant ou
descendant, selon que le mouvement s'accélérait ou se ralentissait, entrainait
avec lui une des extrémités d'un levier dont l'autre était fixée près de l'axe
de la poulie dont nous avons parlé tout à l'heure. Le levier, dans son
mouvement d'ascension frottant contre le susdit axe, ralentissait le mouvement
tandis qu'en descendant il le laissait aller en liberté.

A la sortie de la mine, le minerai est soumis d'abord à un criblage dont le
but est de séparer, du menu et des gros débris de schiste, le minerai en
roche.
Cette opération s'exécute en jetant à la pile le minerai sur le haut d'un
crible à 45°. Le triage du minerai en roche, opération très minutieuse, très
lente et très soignée, est exécutée par des femmes, au moyen de martaux dont
un côté est en biseau d'acier taillant. Elles séparent, de la galène, en
l'entamant le moins possible, toutes les substances qui lui sont étrangères,
et la réduisant ainsi en alquifoux, qui n'est livré au commerce que dans un
état de pureté parfaite. Le minerai fin pyriteux et le résidu du triage du
minerai en roche sont lavés avec un soin particulier par des entrepreneurs,
qui font un secret de leur procédé


Description minéralogique des minéraux des gîtes de Longwely

Outre la galène, le minerai sortant des travaux contient un assez grand nombre
de substances minérales, dont les principales sont, dans l'ordre de leur plus
grande abondance, le schiste qui sert de gangue à la galène, la pyrite, la
blende, le plomb carbonaté et phosphaté, le quartz et la chaux carbonatée.

Galène

La galène ne s'est présentée qu'une fois avec la forme primitive. Elle est
rare en octaèdres purs; mais les travaux inférieurs présentent assez
abondamment la variété octaède modifiée, dans laquelle les arêtessont
remplacées par des facettes: on a rencontré en particulier une géode, de 1m50
de diamètre, entièrement tapissée de cristaux de cette variété. Le plus
souvent la galène se présente à l'état laminaire ou compacte, et rarement en
petits lames contournées; dans ce dernier état, elle offre de l'analogie avec
la variété globuleuse de Beudant.

Plomb carbonaté

Le plomb carbonaté ne se trouve avec abondance que dans le voisinage de la
surface; à mesure que l'on descend dans les gîtes, il diminue graduellement
jusqu'à la profondeur de 10 à 12 mètres; puis il disparaît presque
entièrement.

Ce minérai forme des géodes dans la galène, dans le schiste des parois et dans
celui qui est intercalé dans les gîtes. On le rencontre cristallisé en prismes
à six pans quelquefois groupés en faisceaux: il présente aussi les variétés
bacillaire, aciculaire et celluleuse. Enfin on le trouve aussi, mais très
rarement, à l'état concrétionné, recouvrant des cristaux de galène, de
schiste, etc.

Plomb phosphaté

Le gisement du plomb phosphaté présente les mêmes circonstances que celui du
plomb carbonaté.Quand on le trouve cristallisé, ce qui arrive rarement, il est
en prismes à base hexagonale d'une très petite dimension, et dont la face
supérieure, est déprimée en forme d'entonnoir. Ordinairement, il imite une
espèce de mousse dans laquelle on voit scintiller de nombreuses facettes cris-
tallines: cette espèce de végétation parait être due à de nombreux cristaux
microscopiques irrégulièrement groupés.

Fer sulfuré

Le fer sulfuré commence à se montrer au point ou le plomb carbonaté commencent
à disparaître; on le trouve empâté dans la galène et dans le schiste avec
lequel il a contracté une adhérence qu'il est impossible de vaincre, par le
moyen mécanique employé au triage. Il tapisse abondamment, en cristaux
octaédres, les cavités de la galène et les fissures du schiste; mais il ne
paraît pas que la quantité de ce minéral aille en augmentant dans la
profondeur; car, en approfondissant le puits G, à 12 mètres au-dessous du
second niveau, on n'en a presque pas rencontré. Il se présente cristallisé en
octaèdres réguliers, à l'état dendroïde dans les fissures de la roche, et
enfin en mamelons concrétionnés dont la cassure fait voir une structure
aciculaire radiée.

Blende

La blende est constamment associée à la pyrite, on la rencontre ordinairement,
en petites masses lamellaires empâtées dans la galène ou dans le schiste,
faisant corps avec eux: souvent aussi en dodécaèdes modifiés garnissant des
cavités, et ne contractant alors qu'une très faible adhérence avec la
substance à laquelle elle est juxtaposée. Quand la blende n'est que disséminée
en particules imperceptibles dans la roche, on la reconnait à la teinte brune
qu'elle lui communique, ainsi qu'aux étincelles nombreuses et au grincement du
schiste sous le choc du pic qui s'émousse très promptement

Quartz

Le quartz présente assez souvent la même disposition que la galène, il occupe
principalement les travaux inférieurs et surtout l'extrémité des galeries
poussées vers le sud-ouest. On ne voit encore en veines courant à travers
bancs et recoupant le gîte lui-même; d'autres fois, en petites géodes garnies
de cristaux prismatiques, terminés de part et d'autre par des pyramides.

Chaux carbonatée

La chaux carbonatée se rencontre principalement en veines et en géodes
tapissées de petits cristaux dodécaédriques. On la voit, comme je l'ai dit
plus haut, occupant l'espace rempli primitivement par des fossiles; enfin, on
devine encore sa présence par l'effervescence que déterminent les acides dans
certaines parties de la roche.

Chaux sulfatée

Parmi les substances qui se rencontrent dans les travaux, il faut encore noter
d'abondantes efflorescentes de chaux sulfatée, qui recouvrent les parois des
galeries inférieurs et que l'on voit se former chaque jour dans les ouvrages
ouverts à ce niveau. Cette substance est vraisemblablement due à l'action de
l'acide sulfurique produit par la décomposition des pyrites, sur la chaux
carbonatée renfermée dans la roche. Ce qui me confirme dans cette opinion,
c'est son absence dans les galeries supérieures, au-dessus desquelles il n'y a
pas de fer sulfuré.


Après avoir décrit la manière d'être du minerai, et avoir fait remarquer sa
liaison intime avec la roche, ainsi que l'absence de toute matière terreuse
entre lui et les parois qui le renferment, si j'ajoute encore que les gîtes,
considérés dans toute l'étendue parcourue jusqu'à ce jour, suivant
parfaitement la direction et l'inclinaison des couches schisteuses, si je
rappelle que les gîtes ont subi le même dérangement que ces couches, au point
ou ils sont recoupés par une faille, on ne pourra, je pense, se refuser à
admettre qu'il y a, entre les gîtes et les couches, une entière
contemporanéité, et il ne restera plus alors qu'à donner un nom à des couches
plombifères, celui, par exemple, qui a été adopté par l'ingénieur en chef
Cauchy, et qui rend parfaitement son idée, des amas dans des couches.


Pour établir jusqu'à l'évidence, que les gîtes métallifères dont il s'agit ont
pour direction générale celle des couches qui les renferment, je rapporte ici
les résultats de 32 directions prises dans un rayon de 800 mètres autour de
l'exploitation. La moyenne de toutes les observations a donné, avec le nord-
magnétique, un angle de 108°O.:16 de ces résultats sont compris entre 103 et
113°, et ceux qui se sont le plus écartés de la moyenne, de part et d'autre,
ont été 84° et 124°. On peut donc admettre qu'aux environs de l'exploitation
les couches du terrain forment moyennement, avec le nord vrai, un angle de
130°30'O., ou de 40°30'E. Or, dans les travaux supérieurs, la direction
générale des gîtes est N.127°O.: dans les travaux inférieurs elle est
N.135°O.: la direction moyenne de la partie connue des gîtes est donc N.131°O.
ou bien N.41°E., c'est à dire identique avec la direction moyenne des couches
du terrain ardoisier.


Ceux qui soutiennent l'opinion que les gîtes de Longwely sont des filons,
objectent aux raisons qui viennent d'être données, la réunion des deux gîtes
au sud-ouest des puits; mais ce fait se présente également dans les mines de
houile, ou l'on voit quelquefois disparaître le banc qui sépare deux couches
de combustible, et ou les couches de houille elles-mêmes se réduisent souvent
à une trace.

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PL. LONGVILLY 197E
R.LEGRAND

No 68

Cfr. PROFESSIONAL PAPER No 13, 1970. "L'ancienne mine de LONGVILLY".
R.LEGRAND.

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PL. LONGVILLY 197E

PLANCHETTE LONGVILLY - 197 Est no 68


A. INTRODUCTION
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Longvilly se trouve 10 km à l'Est de BASTOGNE sur la route Bastogne-Clervaux,
à la frontière grand-ducale.

L'ortographe officielle et locale est LONGVILLY. LONGWELY et LONGWILLY sont
des orthographes périmées et fautives.

La mine de galène (sulfure de plomb), découverte en 1819, est abandonnée
depuis 1901. Noyée, la mine sert de galerie drainante dont les eaux sont
évacuées par trop plein par l'ancienne galerie d'exhaure dont l'oeil était
situé en territoire belge à 50 m de la frontière luxembourgeoise, au pied du
versant septentrional du ruisseau de Longvilly. Actuellement, le Service des
Eaux du Grand Duché, après avoir acheté toutes les installations de surface,
achemine l'eau à la station de pompage d'Oberwampach, d'où elle est distribuée
à 17 communes luxembourgeoises. Le Service des Eaux, à USELDANGE, est dirigé
actuellement par l'ingénieur RATS.

B. HISTORIQUE
----------

En 1819, un habitant d'Allerborn, en drainant des terres fangeuses, mit à jour
un bloc de 600 kg de galène filonienne au lieu dit Chifontaine, un km au nord-
est de Longvilly.

A l'initiative du notaire Antoine SIVILLE, de Bastogne, la "Société de
Longwilly" fut fondée le 13 juillet 1821.

Ce n'est que le 26 août 1826 qu'un arrêté accorda une concession pour
l'extraction du plomb avec une redevance de 6 centimes (à l'époque, l'étendue
accordée est exprimée par 3213 bonniers et 58 perches).

Les travaux débutèrent le 2 juillet 1827. La production en minerai trié fut
évaluée à 2 millions de livres des Pays-Bas rapportant 26 mille florins.

La galène n'était pas traitée et était vendue comme "alquifoux" (dénomination
commerciale pour la galène marchande) aux potiers qui en faisaient le vernis
des poteries (en passant par la céruse : PbCO3).

En 1839, lors du partage du Duché de Luxembourg la partie luxembourgeoise fut
abandonnée et la concession belge ne couvrait plus que 1.180 Ha.

De 1847 à 1865, on creusa une galerie d'exhaure de 2.240 mètres de longueur
totale.

La mine fut abandonnée en 1873.

En 1877, l'extraction reprend et les galeries atteignent la profondeur
de 110 mètres.

Vers 1880, le lieu dit "Chifontaine" est devenu "La Mine" par suite de la
construction des logements pour 200 ouvriers et l'ouverture d'une école.

Dès 1882, le minerai de galène est lavé et trié pour récupérer séparément
la blende (ZnS) et la pyrite (FeS2). De la galène, on récupéra 30 grammes
d'argent à la tonne.

Entre temps, la mine était passée aux d'Aremberg. Le gouvernement du
Grand-Duché a acheté à la famille d'Aremberg l'eau provenant de la mine.

De nombreuses recherches ont été exécutées jusqu'à 10 km de part et d'autre du
filon de Longvilly. Elles n'ont livré aucun résultat positif semble-t-il.

La mine a été définitivement abandonnée en 1901, le niveau d'extraction étant
descendu jusque 172 m, les pompes étant à 185 m.


C. PRODUCTION
----------

Les productions annuelles connues, et la productivité par ouvrier, sont
consignées au tableau suivant :

TABLEAU DE PRODUCTIVITE DE LA MINE DE LONGVILLY
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Année Production Ouvriers Rendement unitaire
en tonnes par an tonnes par ouvrier par an

1827 (1 000) - -
1864 183 91 2
1865 222 - -
1867 100 - -
1868 80 34 2,4
1870 69 44 1,6
1872 70
1873 35
1878 110 100 1,1
1879(x) 70 100 0,7
1880 696 144 4,8
1881 1124 200 5,6
1882 2566 250 10,3
1902 0

(x) 4 mois d'activité à 1 t/jour


D. TECTONIQUE
----------

La minéralisation de galène, accompagnée de blende, pyrite, quartz et calcite
(avec pyromorphite, limonite et calamine dans la zone superficielle
d'oxydation) est logée dans un filon-faille, minéralisé en galène sur une
largeur de 5 cm à 35 cm.

La faille concorde en gros avec la direction des couches. Elle met en contact
à l'Est, suivant un plan de faille, lisse comme un miroir, les phyllades
siliceux de la base du Siegénien supérieur - Sg 3 - un peu onduleux et fort
clivés en travers, avec le filon.

A l'Ouest, le filon donne des ramifications diffuses dans les quartzophyllades
du Siegénien moyen, s'écartant jusqu'à plusieurs mètres du filon principal,
ayant donné lieu à des "chassages" fructueux, et à un redoublement du filon,
en fourchette ou en Y.

Des éléments broyés de quartzophyllades sont souvent emprisonnés dans la
brèche filonienne. Les pentes du Sg2 à l'Ouest de la faille sont aberrantes
par rapport à celles du Sg3 à l'Est, bien que en schéma grossier, la faille
soit dans la direction générale des couches.

La faille est verticale; les couches sont pentées de 90° à 30° au contact de
la faille.


E. ACTUALITE
---------

Le plomb lingot vaut actuellement 14.400 F la tonne métrique. La galène PbS
renferme 86,6 % de plomb et 13,4 % de soufre.
Il faut donc 1,155 tonne de galène pour obtenir une tonne de plomb

La plus haute productivité atteinte par la mine de Longvilly est de
10 t/an/ouvrier, correspondant à 8,7 tonne de plomb d'oeuvre, soit aujourd'hui
125.000 francs. Il s'agit du chiffre brut dont il faut déduire le prix du
traitement de minerai à la tonne ainsi que les amortissements du capital
engagé dans la réouverture de la mine et le nouvel équipement, sans oublier
les frais d'exhaure, la sécurité sociale etc...

Nous doutons qu'un prix de revient rentable puisse être obtenu aujourd'hui,
compte tenu du coût de la main d'oeuvre spécialisée.


F. HYDROLOGIE
----------

La mine de Longvilly est devenue en fait une galerie drainante de 100 m de
haut et 2 km de long. Il s'agit donc d'un ouvrage d'art exeptionnel pour
capter une nappe aquifère très pauvre.

Il n'y a AUCUNE chance de rencontrer, sous la nappe phréatique, d'autres
nappes en profondeur. Vouloir espèrer le contraire est de l'utopie quand on
connait un tant soit peu la pauvreté hydrologique des schistes et
quartzophyllades du Siegénien.


BIBLIOGRAPHIE
-------------

ENGELSPACH et LA RIVIERE - 1828 - Description géognostique du Grand Duché de
Luxembourg.
Mém. cour. Acad. royale, Bruxelles t. VII, pp. 114 - 115

BENOIT M. - 1832 - Description du gisement et de l'exploitation du minerai de
plomb de Longwely.
Bull. Soc. Géol. France, Paris t. III, pp. 272 - 274

BENOIT M. et CAUCHY M. - 1833 - Notice sur les gîtes métallifères
de l'Ardenne et Description de la Mine de Plomb de Longwely.
Annales des Mines, Paris, 3e série, t. IV, pp. 420 - 430

DUMONT A. - 1848 - Mémoire sur les terrains ardennais et rhénans (Notes
inédites de BENOIT).
Mém. Acad. roy. Belgique, Bruxelles t. XXII, pp. 236-237

STAINIER X. 1896 - Carte géologique au 1/40 000, planchette 197 : Longchamps -
Longvilly.
Serv. Géol. de Belgique, Bruxelles.


RAPPORTS de l'Administration des mines sur la situation de l'industrie minière
et métallurgique de la province de Luxembourg

1. Ch.CLEMENT - 6 avril 1869, 30 pp. - page 3
2. Ch.CLEMENT - 29 avril 1871, 15 pp. - pages 8 et 9
3. J.VAN SCHERPENZEEL - THIM - 20 mai 1874, 7 pp. - page 2
4. Ch.CLEMENT - 27 avril 1880, 15 pp - pages 3 et 4
5. Ch.CLEMENT - 9 juin 1881, 15 pp. - page 4
6. J.VAN SCHERPENZEEL - THIM, 1883, 19 pp. - pages 2 à 4
7. Joseph LIBERT - 21 avril 1903, 19 pp - page 1.


R.LEGRAND - Bruxelles - 28 octobre 1970

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PL. LONGVILLY 197E
F.SONDAG et H.MARTIN

68 (suite)

Cf. Professional Paper 1974 No 10- "Géochimie de surface et minéralisations
dans le CAMBRIEN et le DEVONIEN de Belgique-I Plomb et zinc à l'ancienne mine
de "LONGVILLY", F.SONDAG et H.MARTIN.

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