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192W0003.TXT

PL. OLLOY 192W
E. MAILLIEUX

3 à 19

Extrait du Bulletin de la Société belge de géologie. Tome XXIII
Année 1909. Procès-verbaux pp.187-200. (5 & 8)

E. MAILLIEUX. - Coup d'oeil sur la tranchée du chemin de fer vicinal
d'Olloy à Oignies (en construction).

La Société nationale des Chemins de fer vicinaux belges est occupée en ce
moment à faire construire, entre Olloy et Oignies, une ligne ferrée à voie
étroite qui permettra sans doute de remettre en activité, dans un prochain
avenir, l'exploitation des gisements d'ardoises d'Oignies, dont les grandes
difficultés de transport ont été l'une des causes d'abandon. Ajoutons qu'il
existe également, paraît-il, aux environs d'Oignies, des gîtes de kaolin
assez riches, dont l'exploitation contribuera aussi, dans une certaine
mesure, à donner à la pittoresque cité ardennaise un regain d'activité et
de vie, dès qu'elle cessera d'être isolée de toute communication par voie
ferrée.

Le tracé du vicinal, depuis la gare d'Olloy, suit à mi-côte le flanc orien-
tal de la colline à gauche du ruisseau de Noye, puis, à environ 1200 mètres
au Sud-Ouest du village, traverse l'étroit vallon, passe sur la rive droite
du ruisseau, qu'il n'abandonne plus, en emprunte, toujours à peu près à mi-
côté, le flanc occidental de la grande colline qui s'étend entre Olloy et
Oignies, et dont les hauts sommets atteignent des altitudes de 310 à 561
mètres.

Ce tracé suit un parcours réellement enchanteur, offrant aux yeux du tou-
riste des points de vue dignes des Vosges; et le géologue y rencontre, dans
de nombreuses tranchées, de multiples sujets d'observation et des gîtes
fossilifères peu nombreux, il est vrai, mais neufs et très riches. On
traverse, en effet, à peu près normalement à leur direction, tout une série
de couches partant du Couvinien inférieur (Coa) et descendant jusqu'aux
schistes d'Oignies (Gc). Toutefois, jusqu'à présent, les tranchées ne
dépassent guère le Hundsrückien (Cb2), le reste de la ligne jusque Oignies
n'étant encore qu'ébauché; mais c'est précisément de cette région tour-
mentée la partie la plus intéressante que les tranchées ont mis à décou-
vert, en y offrant des coupes superbes qui confirment les vues de notre
savant confrère et ami, M. Louis Bayet, l'auteur de cette partie compliquée
de la Carte géologique officielle. Nous n'aurons guère à signaler, en pas-
sant, que quelques minimes erreurs de détail que les difficultés du levé
dans cette région rendaient inévitables.

Le désaccord qui règne sur la valeur de certains termes de la nomenclature
stratigraphique de l'infradévonién m'engage, avant d'aller plus loin, à
exposer, en quelques mots, ma manière de voir à ce sujet.

On sait que la Commission de la Carte géologique officielle de Belgique a
fait entrer dans le Dévonien moyen, sous le nom d'étage couvinien, assise
de Bure (Coa), les deux zones de la grauwacke de Hierges de M. Gosselet et
qu'elle a également retranché de l'étage coblencien, pour en faire un étage
distinct, les roches rouges de Winenne (Poudingue de Burnot), ne laissant
subsister, sour le nom de Coblencien, que les trois termes inférieurs de ce
système tel que l'entendait M. Gosselet (grès de Vireux = Cb3, grauwacke
d'Houffalize = Cb2 et grès d'Anor = Cb1.) Il y a bien des restrictions à
opposer aux conclusions adoptées par cette Commision, et M. de Dorlodot,
notamment, a déjà publié, à cet égard, sa manière de voir, que j'ai rap-
pelée dans une note précedente d'après une lettre détaillée qu'il avait eu
la gracieuseté de m'écrire (1).

Rationnellement, il conviendrait de ne ranger dans l'étage couvinien que la
zone à Spirifer cultrijugatus de la grauwacke d'Hierges ou de Bure, et de
comprendre dans l'étage coblencien, en lui donnant un autre nom pour éviter
toute équivoque, la partie inférieure de la grauwacke d'Hierges ou de Bure
(zone à Spirifer arduennensis), les roches rouges de Winenne et les grès de
Vireux, dont l'ensemble compose la Coblenzstufe du bassin de Coblence, les
deux termes inférieurs de l'étage coblencien de la Carte géologique offi-
cielle (grauwacke d'Houffalize et grès d'Anor) correspondant, d'autre part,
à la Siegenerstufe des géologues d'Outre-Rhin.

Les couches qui se succèdent au Sud d'Oignies se diviseraient donc comme
suit:
Système dévonien.

DEVONIEN MOYEN.

4. Etage couvinien (2)2. Cob n, m. - Assise calcaro-schisteuse à
ou eifelien CALCEOLA SANDALINA.
(Cob n, m de la Carte. - Etage couvinien
de M. Gosselet)
1. Coa. - Grauwacke à SP.CULTRIJUGATUS.
(Coa pro parte de la Carte. - Partie
supérieure de la grauwacke d'Hierges de
M. Gosselet.) (3 à 5)

3. Etage emsien (1)
ou Coblenzstufe. 2. Em.2. 2. Em.2b. - Grauwacke à SP.
ou ARDUENNENSIS . (5 à 8)
Burnotien (Coa pro parte de la Carte. - (10 à 11)
Partie inférieure de la (12 à 13)
grauwacke d'Hierges de
M. Gosselet. - Obere
Coblenzschichten des Allemands)

1. Em.2a - Roches rouges de
Winenne. (8 à 10
(Bt de la Carte. - Poudingue 9exclus)
de Burnot de M. Gosselet. - (11 à 12)
Coblenzquarzit des Allemands) (13 à 14)

1. Em.1, ou Daunien. - Grès de vireux.
(Cb3 de la Carte. - Grès de Vireux de
M. Gosselet. - (14 à 16)
Untere Coblenzschichten des Allemands)

(1) Bull.Soc. belge de Géol. t. XXII, 1908, Proc.-verb., pp.215 à 221. Voir
H. DE DORLODOT, in Bull Soc. belge de Géol. t. XIV, 1900, Mém., pp. 157
à 160. - Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXXII, 1903, pp. 226 à 234 et
ibid., t.XXXIII, 1904, pp. 8 à 25 et pp. 172 à 200.
(2) Ce n'est que provisoirement que j'annote comme assise le grauwacke à
Sp. Cultrijugatus qui, vur sa puissance relativement peu importante,
ne peut guère être considérée, en réalité que comme une zone ou sous-
assise de base de l'étage couvinien.

2. Etage siegenien (1) 2. Sg.2 - Grauwacke d'Houffalize.
ou Siegenerstufe. (Cb2 de la Carte. Grauwacke de
Montigny de M. Gosselet, -
Hunsrückschiefer des Allemands). (16 à 18)
1. Sg.1. - Grès d'Anor. (18 à 19)
(Cb1 de la Carte. - Grès d'Anor de
M. Gosselet. - Taunusquarzit des
Allemands.)

1. Etage gedinnien. Gd. - Schistes de Saint-Hubert.
Gc. - Schistes d'Oignies.
Gb. - Schistes de Mondrepuits.
Ga. - Poudingue et arkose de Pepin.


Système cambrien.

Etage devillien (Dv2).


(1) Ces divisions sont celles admises par M. de Dorlodot. Voir notamment
Ann.Soc.géol. du Nord, t.XXIII, 1904, p.202.


ETUDE DE LA TRANCHEE D'OLLOY A OIGNIES.

La coupe mise au jour par les tranchées et que, à première vue, on pourrait
prendre pour une suite de couches fortement inclinées est composée, en
réalité, de deux anticlinaux à allure isoclinale, affectant la région
septentionale de la coupe et succédant aux séries redressées et régulière-
ment juxtaposées du Gedinnien, du Siegenien et des grès de Vireux de la
région méridionale.

Un chemin, qui du premier passage à niveau traversant, dans Olloy même, la
voie ferrée de Mariembourg à Vireux, se dirige vers le Sud et oblique
ensuite vers l'Ouest, conduit directement sur les travaux.

La tranchée entame d'abord, à environ 60 mètres au Nord de ce
chemin, des bancs de grauwacke et de schistes grossiers (+) que l'on
(+ no 3)
ne peut séparer de la grauwacke de Bure (ou d'Hierges), ce qui
amène à reculer de cette distance vers le Nord, la limite séparative
des assises de Bure à Sp. cultrijugatus et de Couvin à Calceola
sandalina (+) que M. Bayet indique, en cet endroit, comme longeant
(+ no 3)
à peu près la partie du chemin précité qui oblique vers l'Ouest.

Fig. 1. - Extrait de la Carte topographique au 1/40.000, feuille de
Beauraing no 58.

Légende:

V------ V': Tracé du Chemin de fer vicinal d'Olloy à Oignies.
: Limite des terrains.

N.B. - J'ai conservé, sur cette Carte, les abréviations usitées par la
Commission géologique de Belgique pour indiquer les subdivisions strati-
graphiques de la Carte géologique officielle. Il suffit de se reporter au
tableau ci-dessus pour les termes équivalents


Les couches inclinées de 50 à 60° vers le Sud-Est contiennent de nombreuses
veines de fer (oligiste et limonite) et sont fossilifères en un point
indiqué sur la carte ci-annexée (voir f.1)(+) (+ f No 4)

J'y ai observé les espèces suivantes.

Homalonotus sp. (joue et lobe palpébral).
Chonetes sarcinulata.
Spirifer subcuspidatus.
Spirifer hystericus.
Rhynchonella cf. Orbignyana (moules internes).

Ces bancs ne sont visibles que sur une distance de 40 à 50 mètres, la
tranchée cessant ensuite d'atteindre la roche sur un parcours d'environ 200
mètres. Ils appartiennent indubitablement à la partie supérieure de l'as-
sise de Bure (zone à Sp. cultrijugatus), bien que je n'y aie pas encore
rencontré le Spirifer caractéristique, et ils constituent, par conséquent,
l'assise inférieure du Couvinien.

Les couches qui leur succèdent (+) conservent la même inclinaison,
(+ no 5)
mais sont composées d'une sorte de phyllade bleu violacé, avec
bancs de psammite et de grauwacke. Elles sont très fossilifères
et renferment, au point indiqué par M. Bayet (voir f 2 de la carte
ci-annexée) (+) : (+ f no 6)

Cryphaeus sp.(1) Chonetes sarcinulata.
Tentaculites scalaris. Chonetes sp.
Capulus sp. Leptaena depressa.
Spirifer arduennensis. Leptaena sp.
Spirifer paradoxus. Orthis cricularis.
Spirifer hystericus. Orthis vulgaria.
Spirifer subcuspidatus. Streptorhynchus umbraculum.
Cyrtina heteroclyta. Anoplotheca venusta.
Athyris undata. Avicula lamellosa.
Athyris sp. Pterinea strato-costata.
Atrypa reticularis. Pterinea costata.
Rhynchonella daleidensis. Pterinea concentrica.
Rhynchonella pila. Fenestella sp.
Pentamerus Oehlerti. Pleurodyctium sp.
Megantheris Archiaci. Acanthocrinus longispina.

(1) Espèce probablement nouvelle, dont les plèvres du thorax, de même que
les segments latéraux du pygidium, se prolongent en épines plus longues
et plus minces que celles qui ornent le "C. lacriatus", notamment au
thorax.

Les schistes phylladeux avec bancs de grauwacke passent ensuite à
la grauwacke avec bancs de grès (+). Ces roches appartiennent à la
(+ no 7)
zone à Spirifer arduennensis (Coa pro parte) et forment le sommet de
l'Emsien supérieur (Em2b), correspondant aux Obere Coblenzschichten
du bassin de Coblence.

Le contact de la grauwacke à Sp. arduennensis avec les roches
rouges de Winenne (1) qui suivent n'est pas très nettement
visible: ces dernières débutent, en effet, par des grès
fragmentés de teinte rouge et d'aspect détritique, visibles sur
une vingtaine de mètres. Ils commencent à environ 80 mètres au
Nord de la limite septentionale du Burnotien (+), telle que
(+ no 8)
l'indique de la Carte géologique officielle, et à peine à 20 ou
30 mètres au Sud du point où M.Bayet a placé en cet endroit la
dernière annotation du Coa. Leur limite méridionale (+) doit
(+ no 10)
également être déplacée d'environ 70 mètres vers le Sud, car cette
première bande Em2a (Bt de la Carte) est mise à découvert sur un parcours
d'environ 350 mètres au lieu des 200 mètres qu'indique à peine la Carte
géologique officielle.

(1) Bt. de la Carte géologique au 1/40.000 = Em2a ou inférieure de l'Emsien
supérieur = Coblenzquarzit.

Les couches ont un pendage de 55° environ vers le Sud-Est, à peu près
constant dans toute la bande, que la tranchée traverse normalement
à sa direction.

Vers le milieu de cette bande burnotienne, la tranchée entame, sur
une distance d'une trentaine de mètres, des roches différentes
d'aspect (voir A de la carte): schistes et grès noirâtres, que l'on
ne peut séparer de l'assise de grès de Vireux Em1 (+) (Cb3 de la Carte
géologique). (+ no 9)

La présence et la disposition de ces roches au sein des roches de Winenne
sur lesquelles elles tranchent violemment, ainsi que la disposition des
schistes et grès rouges, indiquent que nous sommes en présence d'une voûte
anticlinale à laquelle la constance de la direction du pendage des roches
rouges dans les deux branches du pli donne des allures isoclinales.
La coupe de cette partie de la tranchée est autrement intéressante, et il
me paraît utile de la reproduire ci-contre.

On observe d'abord, au Sud, les roches rouges de Winenne (+) avec
(+ no 10)
leur pendage de 55 à 60° vers le Sud-Est, puis les roches noires (+)
(+ no 9)
de Vireux ayant la même pente et venant buter contre une faille FF
inclinée de 84° vers le Sud. Les couches qui suivent, appartenant
toujours à la même assise de Vireux, se présentent successivement
avec des pendages de 84° à 88° vers le Sud-Est, puis de 70° vers
le Nord-Ouest. Vers l'extrémité septentrionale de cette formation,
les couches butent de nouveau contre une seconde faille, celle-ci,
de 38° vers le Nord. Au Nord de cette faille, on voit encore quelques
mètres de grès noirs avec schistes ayant une tendance de plus en plus
prononcée à se redresser, puis enfin, réapparaissent les roches
rouges de Winenne (+) reprenant presque aussitôt leur pendage de
(+ no 8)
50° à 60° vers le Sud-Est.


Fig. 2. - Coupe en A de la carte.

Légende:

FF,F'F' = failles.

a = grès noirâtres avec bandes de schistes noirâtres intercalées (Em1).
b = grès et schistes rouges (Em2a).


Les têtes de bancs de grès de Vireux sont légèrement incurvées en arrière.
Celà s'explique, sans doute, de même que les deux failles, par la violente
compression subie par cette partie des couches lors de la poussée formida-
ble ayant formé ce ridement, alors que des séries considérables de couches,
aujourd'hui disparues, s'étageaient au-dessus des roches rouges de Winenne.

Comme on l'a vu précédemment, la branche burnotienne méridionale
de l'anticlinal plonge vers le Sud-Est sous un angle d'environ 55°.
Les roches rouges font place ensuite à des grès brunâtres (+) avec
(+ no 10)
grains de kaolin. Ces grès, qui appartiennent à la base de la
grauwacke à Sp.arduennensis Em2b (Coa pro parte) rencontrée déjà
précédemment, ont été, autrefois, activement exploités pour la
fabrication des pavés, car on observe, dans cette région, plusieurs
carrières où l'extraction ne se fait plus, actuellement, que d'une
façon très peu suivie.

Les grès Em2b ne sont que fort peu entamés par la tranchée, mais
ils le sont suffisamment pour permettre de constater leur présence
sur un parcours d'environ 280 mètres après lequel réapparaît une
série de schistes rouges de Winenne Em2a (+) que la tranchée découvre
(+ no 11 à 12)
par intermittence sur environ 100 mètres de distance sans que les
dispositions déconcertantes de leur clivage n'aient permis de
déterminer exactement leur allure aux points où ils sont visibles.

On parcourt ensuite plusieurs centaines de mètres pendant lesquels
la tranchée n'attaque presque plus la roche; mais on peut constater
que le sous-sol y est d'abord formé de grès brunâtres (+) analogues
(+ no 12 à 13)
à ceux rencontrés précédemment et appartenant comme eux à l'assise
à Sp. arduennensis (Em2b), puis, que l'on traverse une nouvelle et
troisième bande assez étroite de roches rouges de Winenne (Em2a) (+).
(+ no 13 à 14)

Les seules déductions qu'il soit permis d'en tirer, c'est que les grès
Em2b forment un double pli en fond de bâteau (synclinal) dont la
partie inférieure seule a résisté à l'arasion des sommets et au milieu
desquels émerge une voûte anticlinale constituée par les roches rouges
de Winenne. Cette voûte forme ici une sorte d'îlot non indiqué sur la
Carte géologique officielle et situé dans le prolongement occidental
de la bande burnotienne que figure M.Bayet à 1200 mètres à l'Est de
ce point.

Les roches rouges plongent ensuite, au Sud, sous les grès de la zone à
Sp. arduennensis en dessinant un synclinal dont la branche méridionale
redressée s'épaule sur les dépôts antérieurs dont nous allons suivre
les séries disposées régulièrement.

A partir de l'endroit où la tranchée entame de nouveau la roche
jusqu'au point où les travaux sont parvenus jusqu'à présent, on
rencontre des couches appartenant à trois niveaux différents, mais
inclinées assez régulièrement vers le Nord magnétique sous un angle
de 20 à 25°. C'est d'abord, sur un parcours d'environ 600 à 650
mètres, des grès et schistes noirs composant l'assise de Vireux
Em1 (+) (Cb3 de la Carte géologique) que nous avons vu déjà emerger au
(+ no 14 à 15)
sein du premier anticlinal des roches rouges de Winenne (en A de la
Carte). Les fossiles n'y sont pas très communs, et je n'y ai relevé
qu'un seul point fossilifère indiqué sur la carte par le signe f3. (+)
(+ f no 15)

On y rencontre:

Cryphaeus laciniatus. Capulus priscus.
Homalonotus crassicauda. Bellerophon sp.
Tentaculites scalaris. Spirifer paradoxus.
Spirifer aff. arduennensis. Chonetes sarcinulata.
Spirifer hystericus. Leptaena depressa.
Spirifer subcuspidtus. Modiomorpha sp.
Megantheris Archiaei. Pterinea striato-costata.
Athyris undata. Pterinea costata.
Streptorphynchus umbraculum. Pterinea sp.
Rhynchonella daleidensis. Avicula lamellosa.
Rensseloeria. Pleurodyctium problematicum.

Au roches de Vireux succèdent ensuite des schiste, psammites,
grès et grauwacke, constituant l'assise d'Houffalize = Sg2 (+)
(+ no 16 à 18)
(Cb2 de la Carte géologique = Hunsrückschiefer des Allemands)
et dont la largeur d'affleurement occupe environ 1 120 mètres.

Ici non plus, je n'ai rencontré encore qu'un seul gite
fossilifère, mais il est intéressant parce qu'il confirme des
constatations que j'avais eu l'occasion de faire précédemment
aux environs de Couvin.

Ce gisement (+), auquel on parvient aussitôt après avoir traversé
(+ f no 17)
un petit vallon sec dirigé de l'Est vers l'Ouest, est situé à
environ 180 mètres au Sud de la limite séparative, d'après
M. Bayet, du grès de Vireux et de la grauwacke d'Houffalize. Il
est donc relativement bien près du sommet de l'assise
d'Houffalize (Sg2).

Les couches fossilifères débutent d'abord, du haut en bas, par
une bande mince de grauwacke pétrie de brachiopodes, où abondent
surtout les Chonetes sarcinulata et plebeia, surmontant 1m50 à
2 mètres de roches sans fossiles reposant elles-mêmes sur une
bande fossilifère beaucoup plus considérable que la première.
Les espèces les plus communes sont:

Capulus priscus. Leptaena depressa.
Tentaculites scalaris. Leptaena Murchisoni.
Spirifer paradoxus. Leptaena sp.
Spirifer aff. arduennensis. Chonetes sarcinulata.
Spirifer hystericus. Chonetes plebeia.
Athyris undata. Avicula lamellosa.
Athyris sp. Pterinea costata.
Atrypa reticularis. Pterinea striato-costata.
Rhynchonella daleidensis. Zaphrentis primoevus.
Megantheris Archiaci. Pleurodyctium problematicum.

Je signalerai aussi tout spécialement une grande coquille de
lamellibranche (Aviculopecten ?) mesurant 0m095 de longueur et
portant des traces très nettes d'un polypier du genre Aulopora non
encore signalé, si je ne me trompe, dans les couches siegeniennes
belges (voir à la fin de cette note).

Deux faits sont à noter:

1. La position du gisement près du sommet de l'assise et sa
manière d'être;

2. La présence des espèces suivantes:

Spirifer paradoxus.
Spirifer aff. arduennensis.
Megantheris Archiaci.

Or, dans les environs de Couvin, j'ai observé, toujours près du
sommet de la même assise, une zone fossilifère se comportant de
même et où abondent les mêmes espèces (notamment à Couvin
(Platinerie) et surtout à Couvin (Pernelle), où, dans la tranchée
du chemin de fer vicinal de Rocroi, un banc est pétri de gros
Megantheris et contient également des Spirifer paradoxus).

Il y aurait dont là un fait constant, qui semblerait indiquer
l'existence d'un niveau spécial au sommet du Hunsrückien, que
l'on doit retrouver un peu partout au même horizon dans la
bande siegenienne de la bordure méridionale du bassin de Dinant
et caractérisé par une faune ayant conservé, en partie, un
facies emsien assez accentué.

Les 180 mètres qui, à Olloy, séparent les couches fossilifères
du sommet de l'assise n'ont rien d'exagéré et ne peuvent donner
matière à objection au point de vue de ce qui précède, car, en
puissance, étant donné l'angle du pendage, ils représentent à
peine 75 à 80 mètres, et il en est à peu près de même pour les
gisements analogues des environs de Couvin, mentionnés plus
haut.

La tranchée n'a pas encore atteint, pour ainsi dire, les grès
d'Anor = Sg1 (Cb1 de la Carte géologique = Taunusquarzit) que
l'on rencontre (+) à environ 1 kilomètre au Sud du gîte f4;
(+ no 18)
mais quelques travaux ébauchés le long du tracé m'ont permis de
constater l'allure des couches, qui est senbiblement la même
que celle des deux termes précédents. Quant aux fossiles, des
blocs de surface, près du sommet de l'assise (+), m'ont procuré:
(+ f no 19)

Spirifer primoevus.
Spirifer hystericus, var. Gosseleti.
Spirifer daleidensis.
Athyris undata.
Rensseloeria.

Les travaux y mettront vraisemblablement à découvert un gîte
qu'il sera intéressant d'explorer lorsque la tranchée, ayant
atteint son point extrême, aura permis également l'étude des
couches gediniennes traversées.

Ajoutons une dernière remarque: partout où existent des
schistes, ils montrent des dispositions de clivage hautement
intéressantes qui, à elles seules, méritaient une étude spéciale
que je me propose d'entreprendre dès que la tranchée sera
achevée.

Je donne ci-après la coupe d'ensemble montrant l'allure
tourmentée des couches traversées par le tracé du vicinal.

FIG. 3. - Coupe générale suivant VV' de la Carte.

Légende:

VV': Tranchée du chemin de fer vicinal d'Olloy à Oignies.

Cob n m: Schistes et calcaire à Calcéoles. )
) Etage couvinien.
Coa: Grauwxacke à Sp. cultrijugatus. )

Em2b: Grauwacke à Sp. arduennensis. )
Em2a: Roches rouges de Winenne. ) Etage emsien.
Em1: Grès de Vireux. )

Sg2: Grauwacke d'Houffalize. )
) Etage siegenien.
Sg1: Grès d'Anor. )


Le polypier AULOPORIDE du Siegenien supérieur d'Olloy.

Milne-Edwards et Jules Haime donnent la diagnose suivante du genre Aulopora
Goldf. 1829 (1):

"Polypier fixé, rampant, se multipliant par gemmation latérale, composé de
polypiérites cylindroïdes ou en cornet, plus ou moins libres entre eux
latéralement, et recouverts d'une épithèque complète. Les stries cloison-
naires souvent indistinctes. Leur cavité viscérale communique avec celle de
leur parent."

Le genre voisin Cladochonus MCoy, 1847, = Pyrgia M.Edw. et J.Haime, 1851,
se distingue du précédent par sa forme simple, libre, sa forte épithèque,
son calice très profond.

Il existe également d'autres genres, parmi lesquels le genre Aulocystis
Schlüter, 1885, basé sur l'existence de planchers infundibuliformes.

Pour autant que son état de conservation bien précaire permette d'en juger,
l'échantillon que j'ai recueilli à Olloy et que je mentionne page 12 se
rattache plutôt au genre Aulopora.

Il est, en effet, fixé, rampant, composé de polypiérites de forme turbinée,
peu élevés, formant réseau peu serré et se multipliant par gemmation
latérale irrégulière prenant naissance près du calice. Ce dernier paraît
avoir un diamètre moins large que celui des polypiérites et atteignant
1 1/2 à 2 millimètres. La longueur des polypiérites varie entre 5 et 7 mil-
limètres.

Cet Aulopora paraît offrir certaines affinités avec l'A. repens Goldf.,
dont il se sépare cependant par ses réseaux moins serrés, la taille plus
fote de ses polypiérites et le diamètre plus grand de ses calices, ce qui
le rapprochait de l'A. cucullina Mich. s'il ne paraissait s'en écarter par
son aspect moins turbiné.

Il est, du reste, impossible de baser une diagnose certaine sur un échan-
tillon relativement délectueux que l'on ne peut fixer qu'avec doute, puis-
qu'il ne consiste qu'en une empreinte en creux. De plus, la comparaison est
d'autant plus malaisée que l'on n'a encore signalé, à ma connaissance du
moins, aucun Auloporide dans les couches belges inférieures à l'assise à
Calcéoles.

Il n'en est pas de même dans les contrées voisines, où divers
auteurs on fait connaître, dès le Silurien, des polypiers des
genres Aulopora Goldf. et Reptella Rolle. M. Ch.Barrois à signalé (no 17)
également à Hont-de-Ver, dans des couches qu'il range entre le
Silurien E et le Spiriferen-Sandstein, un Cladochonus (C.striatus
Gieb sp) que Giebel et Kayser avaient fait connaître dans le
Hereynien du Harz sous le nom d'Aulopora striata Giebel.

(1) Monographie des Polypiers fossiles des terrains paléoziques, Paris,
1851, p.311.

FIG.4. - Moulage artificiel de l'empreinte d'une portion d'un grand
Aviculopecten ? sur la valve duquel est fixé un polypier du genre
Aulopara (un peu réduit). Aviculopecten Follmanni Frech.

Dans leur grande Monographie des polypiers fossiles des terrains paléozo-
iques, Milne-Edwards et J.Haime citent à Néhou (Manche) et à Viré (Sarthe),
Aulopora repens Goldf., Aulopora cucullina Mich. et Aulopora spicata
Goldf., espèces dont les deux premières se rencontrent jusque dans le
Frasnien.

Or, les couches de Néhou, transgressives sur le Silurien supérieur, appar-
tiennent au Coblentzien inférieur, et le calcaire de Viré représente un
horizon synchronique, on à peu près, du calcaire de Néhou. Il n'y aurait
donc rien d'impossible à ce que l'expèce siegenienne d'Olloy soit une forme
ancestrale fort voisine des A. repens et A. coculina.

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