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191E0034.TXT

PL. COUVIN 191E
Eugène Maillieux

34

Bulletin de la Société belge de géologie, Bruxelles,
tome XXII, 1908, procès-verbaux, pp.346-349 (5)

E.Maillieux.- Quelques mots sur le récif de marbre rouge de l'Arche, à Frasnes.

J'ai récemment consacré, dans ce Bulletin, quelques lignes à un gîte fossilifère
des plus remarquables (1), situé au "Tienne delle Roche", à Frasnes, et décrit
autrefois sous le nom de Récif de l'Arche, par M. Dupont (2). J'indiquais comme
suit la série des couches que l'on y observe :

a. Schistes verdâtres noduleux, à Receptaculites Neptuni.
b. Schistes noirâtres avec A.recticularis, nombreux polypiers, etc.
Minces bancs de calcaire intercalés.
c. Marbre rouge à Stromatactis sans stratification apparente (Fr.1.p.)
d. Calcaire gris stratifié à Pachystroma (Fr.1.o) très fossilifère.

Depuis, notre confrère et ami M. F.Delhaye a résumé, dans un remarquable
travail (3), les vues qu'il nous avait exposées sur place, d'une façon très
démonstrative, lors de l'excursion qu'il a dirigée à travers les récifs
frasniens de marbre rouge des environs de Vodelée.

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(1) Bull.Soc.belge de Géol.,t.XXII,1908, Procès-verbaux,p.178
(2) Bull.Soc.belge de Géol.,t.VI, 1892, Mémoires, p.182
(3) Ann.Soc.géol.de Belgique, t.XXXV, 1908, Bulletin, p.243.
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La question m'intéressait d'autant plus vivement que j'avais des doutes au sujet
de l'identification, au calcaire à Pachystroma, au moins d'une notable partie du
calcaire d.

J'ai donc repris l'étude du massif de l'Arche et des dépôts voisins et j'ai été
amené à adopter, pour ce récif, les vues exposées par M. Delhaye, bien que les
récifs étudiés spécialement par notre confrère, et auxquels on peut d'ailleurs
rattacher ceux de Frasnes (Terniats, Nord, Sottenière) et de Boussu-en-Fagne
(cimetière), en différent certainement par l'âge et soient d'origine plus
récente.

M. Delhaye, qui a visité récemment le récif de l'Arche en vue du mémoire
détaillé qu'il prépare sur les récifs de marbre rouge de la bordure méridionale
du bassin de Dinant, a bien voulu me dire qu'il considère la formation de
l'Arche comme un récif d'origine analogue à ceux de la région de Philippeville,
mais réduit ici à ses niveaux inférieur et moyen. Nous allons voir qu'il en est
bien ainsi.

On observe, à l'Arche, la coupe reproduite à la page ci-contre.

La puissance des deux termes f et g, à l'endroit de leur plus grande expansion,
peut atteindre de 65 à 70 mètres.

Nous ferons abstraction ici des termes a, b et d, qui, dans la région, sont
constants.

COUPE

GIVETIEN SUPÉRIEUR = Gvb
a. Calcaire à Stromatoporoïdes.
b. Calcaire avec délits schisteux; Aviculopecten, Cyathophyllum caespitosum,
Spirifer cf. Verneuili Couches plongeant de 30° vers le Nord.

FRASNIEN INFÉRIEUR = Fr.1.

c. Espace non découvert par des tranchées et dont une partie pourrait peut-être
appartenir à la zone à Sp.Orbelianus, que l'on observe à l'Est et à l'Ouest
de ce point.
d. Schistes verdâtres, noduleux, avec R.Neptuni
e. Schistes noirâtres, avec minces bancs de calcaire intercalés. Polypiers
nombreux avec, comme espèce dominante, le Cyathophyllum caespitosum;
Alveolites branchues et en disques. Atrypa reticularis, Athyris sp., Orthis
striatula. Inclinaison 30° vers le Nord.
f. Calcaire rouge-brun foncé, sans stratification apparente, avec polypiers
(Alveolites en disques, etc.) et brachiopodes. Concrétionnements calcaires.
Terrasses d'arrêt à délits schisteux paraissant concentriques à la base.
(Stade primitif du récif.) La base paraît suivre l'inclinaison des couches
précédentes.
g. Calcaire gris blanchâtre sans stratification apparente. Terrasses comme en f.
Fossiles nombreux en poches. (Stade moyen du récif.)
h. Calcaire gris stratifié. Pendage 30° Nord.
i. Schistes noduleux pauvres en fossiles.

Les schistes noirâtres e, remplis surtout de Cyathophyllum caespitosum, forment
le substratum du récif qu'ils accompagnent et avec lequel leur extension paraît
se limiter; on ne les retrouve plus, en effet, ni à l'Est ni à l'Ouest de ce
point.

Dans les massifs de Vodelée et de Philippeville, des schistes à peu près
semblables s'observent plutôt vers le sommet des récifs, dont la base est
constituée par des mamelons schisteux (1) avec polypiers en forme de disques,
tels que : Alveolites, Acervularia, etc. Or, ici, les Alveolites suborbicularis
sont assez rares, et les Acervularia paraissent faire complètement défaut; mais
il ne faut pas perdre de vue que le récif de l'Arche s'est formé dans des
conditions toutes spéciales, vu qu'il doit, selon toutes probabilités,
appartenir à un âge plus reculé que ses congénères.

Le calcaire rouge-brun f, qui leur succède, offre de grandes analogies avec le
marbre rouge formant le niveau inférieur des récifs de Philippeville, etc. Les
Alveolites discoïdes y sont nombreuses, mais cependant, comme dans les schistes
infèrieurs, les Acervularia font défaut. On observe également de ces zones
concrérionnées qui paraissent être des Stromatactis ?

Le massif rouge paraît avoir une épaisseur beaucoup moindre que celui qui lui
succède, ce qui semble le rapprocher encore des récifs de la région de
Philippeville.

Le calcaire gris-blanc g succède sans transition au précédent. Ce calcaire est
massif et sans stratification apparente: ce que j'avais considéré d'abord comme
des joints d'ailleurs peu nets de stratification n'est autre qu'une suite de
terrasses telles qu'en offrent les calcaires construits, mais que l'altération
de surface a rendues plus apparentes.

Là où l'on peut l'observer, il est trop altéré pour qu'il soit possible
d'apprécier s'il répond aux conditions de couleur du niveau moyen des autres
récifs; mais ou bien sa décoloration est simplement due à son état d'altération,
ou bien les parties visibles appartiennent au sommet du niveau moyen du récif ou
cette teinte est caractéristique, et cette disposition s'expliquerait par la
forme coincée de ces formations coralligènes.

Les fossiles, dont j'ai précédemment donné une liste (2), se rencontrent
nombreux dans les dépressions de la surface du récif, formant poches. Ce sont
surtout des brachiopodes, des gastéropodes et des lamellibranches, avec quelques
crustacés et céphalopodes. Certaines espèces, telles que Bronteus flabellifer,
Rhynchonella cuboïdes, Rhynchonella pugnus, Nucleospira lens, etc., s'observent
également dans le calcaire rouge f de la base.

Disséminés dans la masse du calcaire g, on rencontre des polypiers branchus tels
que: Favosites cervicornis, Alveolites subaequalis, Choetetes Goldfussi, etc.

Le niveau supérieur des autres récifs ne paraît pas exister ici. Il ne m'a pas
été possible de constater, vu l'état des lieux, si notre récif emprunte à ses
congénères leur conformation en dôme.

Il est permis, je pense, de conclure que le massif calcaire de l'Arche est un
récif réduit à ses termes infèrieur et moyen, mais d'âge antérieur aux récifs de
schistes à Sp. pachyrhynchus. En effet, outre sa position contre les schistes à
Receptaculites Neptuni, qui sont bien près de la base du Frasnien, on a pu
constater l'absence complète des polypiers du genre Acervularia, si communs dans
les autres récifs, et l'on sait que ces polypiers, excessivement rares en
Belgique comme dans le Boulonnais à la base du Frasnien, ne prennent leur
extension qu'au sommet de l'étage.

Une bande assez mince de calcaire gris stratifié h borde le récif au Nord.
On peut la suivre presque sans interruption le long du massif givétien dont
la séparent le calcaire argileux de la zone des Monstres et les schistes à
R. Neptuni. A l'Ermitage (Boussu-en-Fagne), ce calcaire h renferme une faune
dont l'élément dominant est le Pentamerus brevirostris. Or il est à noter que,
dans le Boulonnais, M. Rigaux (1) a signalé, à un niveau à peu près
synchronique, près de la base du Frasnien, une zone calcaire à Pentamerus
brevirostis dans laquelle il cîte d'autres espèces fossiles dont un certain
nombre se retrouvent dans le calcaire de l'Ermitage.

Les schistes brunâtres, noduleux, qui, à l'Arche, succèdent au calcaire
précédent (voir i de la coupe), n'offrent rien de saillant. Ils sont, en cet
endroit, fort peu fossilifères et je n'y ai guère rencontré que des Atrypa,
Athyris et Orthis striatula. A Boussu-en-Fagne et à Frasnes (Adugeoir), ils
m'ont procuré une faunule n'offrant, jusqu'à présent, rien de bien
caractéristique, mais je pense, vu leur position, qu'on pourrait sans
inconvénient les rattacher à la zone à Camarophoria formosa de M. Gosselet.

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(1) E. RIGAUX, Notice géologique sur le Bas-boulonnais, Boulogne, 1892, p.10.
Le dévonien de Ferques et ses Brachiopodes Boulogne, 1908, p.7.

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PL. COUVIN 191E
Eugène Maillieux

34 (suite)

Bulletin de la société belge de géologie.
Bruxelles,1913,t.XXVII,pp.119-122. (Proc-verb.)

I. Les récifs rouges de base (B3 de la Carte)

Si nous passons en revue les divers groupes de récifs qui émergent de la partie
de la plaine des Fagnes que nous étudions à présent, nous en remarquons d'abord
un certain nombre qui bordent la limite inférieure du Frasnien moyen à
Rhynchonella cuboïdes.

Tous reposent sur les schistes verdâtres de la zone à Receptaculites Neptuni
et paraissent être recouverts par le calcaire gris stratifiè à Pentamerus
brevirostris qui, comme nous l'avons exposé plus haut, pourrait avoir cependant
avec les récifs de ce groupe les mêmes relations que celles qui existent entre
le calcaire gris stratifiè de la zone à Camarophoria megistana et de calcaire
gris massif à Pachystroma: c'est un point à éclaircir.

RÉCIF DE L'ARCHE.- Le premier de ces récifs que l'on rencontre en se dirigeant
de Frasnes vers Chimay est le récif de l'Arche, exploité autrefois. Les
tranchées de la carrière permettent d'y observer la coupe suivante, de la base
au sommet :

a) Schistes verdâtres à R. Neptuni.

b) Mamelon de schistes noirâtres avec nodules calcaires et bancs de calcaire
noduleux intercalés. Les Alvéolites discoïdes et branchues et les Favosites
de même forme y foisonnent avec des Heliophyllum heliantoïdes,
Phacellophyllum caespitosum, etc., non moins nombreux; les Brachiopodes y
sont représentés par des milliers d'Atrypa reticularis.
Pas d'Acervularia. Quelques Receptaculites.

c) Calcaire rouge-brun à Stromatactis, interrompu par des terrasses d'arrêt à
surface très irrégulière, marquées par des délits schisteux non continus et
par des traces charbonneuses.
Des poches correspondant à des dépressions des anciennes surfaces successives
du récif renferment de nombreuses coquilles où l'on remarque surtout :

Rhynchonella cuboïdes
Rhynchonella pugnus
Rhynchonella acuminata
Atrypa reticularis
Atrypa aspera
Nucleospira lens, etc.

La masse renferme de nombreux organismes constructeurs.

d) Calcaire rosé, passant au gris blanchâtre, rempli également d'organismes
constructeurs et renfermant, dans des "poches", une faune conchyliologique
extrêmement riche.
Les Brachiopodes sont ceux que l'on est accoutumé de rencontrer dans les
gîtes du Frasnien moyen; leur nombre seul est remarquable.
Les espèces les plus communes sont :

Pentamerus globus
Pentamerus biplicatus
Pentamerus brevirostris
Spirifer Winteri
Spirifer Verneuili
Atrypa reticularis et A. aspera
Rhynchonella cuboïdes
Rhynchonella acuminata
Rhynchonella pugnus

Les Gastéropodes et les Lamellibranches sont des plus intéressants.
On remarque parmi les premiers :

Pleurotomaria delphinuloïdes Schloth.
Pleurotomaria delphinulaeformis Sansb.
Pleurotomaria catenulata Arch., Vern.
Pleurotomaria undulata F.A. Roem
Pleurotomaria strialis Phill.
Pleurotomaria subclathrata Sandb.
Porcellia primordialis Schloth
Porcellia sp.
Natica piligera Sandb.
Euomphalus Labadyei Arch., Vern.
Euomphalus laevis Arch., Vern.
Macrochilina imbricatum Sow.
Loxonema ranellaeformis F.A. Roem
Loxonema fusiforme F. A. Roem
Scoliostoma conoideum Sandb
Platyostoma invictis Whidb
Turbo inaequilineatus Sandb.

Parmi les seconds, il faut citer :

Avicula cf.Aemiliana Frech.
Avicula bodana A.Roem
Avicula troglodytes Follmann (Goldfuss)
Avicula texturata var.subfenestrata
Avicula Wurmi A.Roem.
Avicula nov.sp. (plusieurs espèces)
Actinodesma quadrata Trenkner sp.
Aviculopecten nov. sp.
Myalina intumescens A.Roem.sp
Myalina ornata A.Roem.
Cardiomorpha sp.
? Myophoria sp.
? Macrodon sp.
? Cypricardella sp.
Janeia sp.
Conocardium clathratum
Cypricardinia scalaris Phill.
Cypricardinia lamellosa Goldf.
Cypricardinia ibergensis Beushaus

Les crustacés ne sont représentés que par le genre Bronteus, et les
Céphalopodes par des Orthocères dont on a receuilli autrefois des spécimens
de près de 1 mètre de longueur.

L'examen du massif de l'Arche indique, comme on vient de le voir, que ce récif
montre, de même que ceux que M. Delhaye a observés:

1. Une période ou l'activité des organismes constructeurs, rencontrant un milieu
favorable, s'est préparée à édifier le récif;

2. Un stade primitif, puis un stade secondaire dans la construction du même
récif.

Les conditions biologiques se sont profondément modifiées avant qu'il ait
atteint son complet développement.

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PL. COUVIN 191E
L.Bayet
20 avril 1897
34 (V) (Suite)

Carrière de l'Arche

a) Calcaire gris massif à Pachystroma.

b) Calcaire rouge à Stromactis.
R.cuboïdes, Rceptaculites Neptuni,(Tiges d'd'encrines), colonie de
crinodes.

c) Schistes noirs à C.coespitosum, crinoïdes.

d) Schistes noduleux à R.Neptuni.

N°34 (suite)

Feuille : 191E - COUVIN - 578
secteur : 6
numéro : 34
code : 191E0034 - 5780034
X :
Y :
Z :
commune : Couvin
auteur : L. Barchy, J.M. Mario
références :
date : 05-07-1995
roche : calcaire et shale à schiste
formation : Moulin Liénaux : Arche, Ermitage et Grands Breux : Bieumont
localisation : Ancienne carrière de la Vaucelle, zone S-E
nature : affleurement

description :

b) base de la Formation de l’Arche, à gros’ buissons’ de Disphyllum ; sommet des shales parfois schisteux, noduleux de l'ERM.
e) base du récif dans calcaire noir, argileux, stratifié.

b)S0 40-045
S0 40-050
e)S0 30-050

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