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186W0125.TXT

PL. ROCHEFORT 186W

125 (IV)

E. VAN DEN BROECK - E.A. MARTEL - E. RAHIR.- Les Cavernes et les Rivières
souteraines de la Belgique. Bruxelles, 1910. Tome I.

page 28.

Elevons-nous maintenant sur le plateau, vers la chapelle de Lorette, et à
proximité des entrées de la grotte de Rochefort. Nous y montons par une
sorte de ravibement qui aboutit à un seuil, et qui, au-delà, vers Roche-
fort, en redescend en figure de dièdre, le tout formant un col à 220m.
d'altitude seuelement, soit 5 à 15m plus bas que les entrées de la grotte.
Or, ce seuil sépare le plateau d'une butte, siolée au nord d'une façon si
tranchée, qu'il est impossible de ne point voir dans ces parages l'ancien
passage d'un bras de rivière; on lui a donné le nom significatif de golette
de Lorette (1) et tous les mouvements topographiques environnants démon-
trent suffisamment qu'il y eut ici pour la Lomme une période de passage
resserré, à ce niveau de 220m.

(1) Golette, de Goletta, petit passage resserré (goulet).

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PL. ROCHEFORT 186W
Et. ASSELBERGHS

125 (suite)

Les Grottes de Han et de Rochefort.
Extrait de: Congrès Géologique international. Livret-guide pour la XIIIe
Session-Belgique 1922. - Excursion B-6, pp. 8-9

Coupe schématique de la grotte de Rochefort
(d'après Ed.Dupont)

La grotte de Rochefort a été définie comme suit par Ed. Dupont: "Quatre
puits naturels, s'ouvrant sur un plateau, s'échellonnent sur une longueur
de trois cents mètres avec une grande caverne écroulée entre eux; ils sont
réunis souterrainement par des salles et des galeries avec des couloirs
latéraux ramifiés en tous sens; ils y ont déversé d'énormes coulées de boue
et percé, à un étage inférieur et à une profondeur d'une cinquantaine de
mètres, des regards dans la voûte d'un canal où coule une rivière souter-
raine".

Le réseau de galeries et leurs relations avec les aiguigeois du plateau ont
été schématisés par le même auteur dans le croquis figuré ci-dessus. La
surface du plateau dans la région de ces aiguigeois est à l'altitude de 230
mètres; le ruisseau souterrain coule à la cote approximative de 168 mètres,
soit cinq mètres sous le niveau du cours de la Lomme à ciel ouvert. Il est
probable que le ruisseau de la grotte de Rochefort est un bras souterrain
de la Lomme; mais la preuve n'en a pas encore été fournie.

Nous donnons ci-dessous sur la grotte de Rochefort, quelques renseignements
que nous empruntons à M. Ed. Dupont (1).

(1) Les phénomènes généraux des cavernes en terrains calcareux et la
circulation souterraine des eaux dans la région Han-Rochefort.
Bull. Soc. belge de Géologie, etc., t.VII, 1893, pp. 259-260.

Le trou béant qui sert d'entrée est l'orifice d'un grand puits oblique, à
parois accidentées par des renflements et des étranglements, profond de
trente à quarante mètres.

Sa paroi inférieure est couverte d'une coulée de boues pierreuses qui est
elle-même couverte de grands blocs écroulés de la voûte. A cause de ces
écroulements, la paroi supérieure et les parois latérales offrent peu de
surfaces de corrosion, mais beaucoup de surfaces de cassure; la coulée de
boues aboutit avec une grande largeur au Val d'Enfer.

Nous avons donc un premier et bon exemple d'aiguigeois de plateau, accom-
pagné de la coulée de boues que les eaux de ruissellement y ont introdui-
tes, et avec des écroulements qui tendent à augmenter les dimensions de son
orifice extérieur.

Dans la salle dite Val d'Enfer on observe des diaclases d'où dégoutte len-
tement de l'eau, mais il ne s'y forme pas de stalagmite.

Sur l'une des parois latérales, on voit nettement, à cause du déblayement
dont la salle a été l'objet, l'orifice intérieur d'un second aiguigeois
rempli de boues pierreuses.

Dans la paroi en face, s'ouvre en annexe un long couloir très accidenté,
ramifé, à creux et à bosses, contourné suivant les directions des diaclases
qu'on observe très bien dans la voûte. Les parois donnent une bonne notion
de la corrosion chimique produite par les eaux d'infiltration.

On continue la visite du souterrain par de nouvelles galeries accidentées,
où l'on peut voir notamment d'autres écroulements.

On aboutit ensuite, une première fois, par un véritable regard d'aqueduc, à
une rivière souterraine qui coule à une cinquantaine de mètres plus bas que
l'entrée de la grotte.

Après avoir rencontré un nouveau puits naturel par lequel on peut atteindre
la surface (Trou Sacatrappe) et qui a aussi ses coulées de boues, on re-
trouve, par un nouveau regard dans la voûte de son canal, la rivière sur
une longueur plus grande. Elle coule en torrent sur un lit pierreux et est
soumise, comme les rivières extérieures, à des crues de plusieurs mètres en
déposant du limon.

Lorsqu'on a traversé une nouvelle série de galeries qui font accéder à un
niveau plus élevé, on arrive à une grande cavité: la salle du Sabbat,
ornée, en quelques-uns de ses points, de stalactites et de stalagmites
formées sur place.

Les diaclases entrecroisées y sont admirablement dessinées sur la voûte par
des suintements stalactitiques. On remonte les parois de cette salle à
travers des blocs éboulés et une grande coulée de boues que recouvrent des
stalagmites".

On atteignait ainsi la surface du plateau par une étroite cheminée à tra-
vers roc; comme cette ouverture se bouchait périodiquement par l'intro-
duction de coulées limoneuses, une sortie fur aménagée en 1922 par le
creusement d'une galerie latérale au travers du calcaire (1). Cette gale-
rie, longue de 83 mètres, débouche dans le versant de la rive gauche de la
Lomme, à quelque 15 mètres en contre-bas de la Chapelle de Lorette. On s'y
trouve à moins de 400 mètres à vol d'oiseau du Val d'Enfer.

(1) C'est la sortie indiquée sur le croquis.

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