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186W0010.TXT

PL. ROCHEFORT 186W

10 (IV)

E. Van den Broeck, Martel et Rahir.- Les Cavernes et Rivières souterraines
de la Belgique. 1910.

Extrait, pp. 31-39.

Entrée de la grotte de Rochefort. Cette grotte se compose:

1.) De quatre grandes voies d'issues, d'accès obliques, pratiquées entre
les joints de stratification et suivant leur pendage, elles descendent
deux par deux de l'altitude 235-225, à deux salles ou plutot deux
groupes de salles principales, à l'altitude de 195-185m: savoir à
l'Est, la sortie principale (235m) et le Trou de Marie Sac-Attrape
conduisant à la salle du Sabbat (190-195m) la vierge, la Madeleine,
etc., d'une part et, à l'Ouest le Trou Lorette (maintenant bouché au
point souterrain appelé "Le Cratère", alt. 230m), et l'entrée
principale 225m convergeant vers la salle du Val d'enfer (185-195m)
d'autre part.

2.) D'étroits couloirs, sinueux et siphonants, réunissent les deux grandes
salles ou se ramifiant dans leur voisinage;

3.) D'une conduite encore plus étroite, que l'on atteint seulement en deux
ou trois points, vers 168m. d'altitude et où circule bruyamment un
ruisseau, visible seulement chaque fois sur quelques mètres et que l'on
n'a pas encore réussi à suivre.

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PL. ROCHEFORT 186W

10 (suite)

P. DE BETHUNE.- Bulletin de la Société belge de Géologie, etc. Bruxelles,
1939, tome 49, pp. 128-131.

Découverte de célestine, à Rochefort,
par PIERRE DE BETHUNE
(Note préliminaire.)

Je dois à l'aimable obligeance de notre collègue M. E. de Pierpont la
communication d'un échantillon de célestine qui a été trouvé dans la salle
du Cataclysme de la grotte de Rochefort.

C'est, à ma connaissance, la première fois que ce minéral est signalé en
Belgique.

Dans cet échantillon la célestine se présente en assez grands cristaux,
d'une belle couleur bleu pâle, remplissant une géode dans le calcaire. Dans
d'autres échantillons que j'ai pu recueillir personnellement, les cristaux
sont nettement plus petits et la couleur en est moins marquée. Ces der-
nières géodes ressemblent à première vue aux nombreuses géodes de calcite
que l'on trouve au même endroit, ce qui explique qu'elles aient jusqu'à
présent passé inaperçues, malgré leur abondance relative.

La détermination de ce minéral ne laisse place à aucun doute, ainsi qu'il
ressort de la description suivante.

La symétrie orthorhombique se reconnaît déjà sur les cristaux les moins
bien développés. L'étude des faces a permis de reconnaître, jusqu'à
présent, les formes suivantes:

o{011}, m{110}, d{102}, z{111}, s{100} et p{001}.

La concordance des angles mesurés avec les valeurs calculées (1) est très
satisfaisante, ainsi qu'il résulte du tableau suivant:

Angle Valeur Valeurs mesurées.
calculée (1) Ech.869. Ech.871 . Ech.872.

(110)-(110) 75°57' 6" - 75°46' 75°58'
(102)-(102) 101° 9'34" - 101° 4' 101° 5'
(001)-(102) 39°32'13" - 39°15' 39°25'
(001)-(011) 52° 4'25" - 51°30' 52° 2'
(011)-(011) 104° 8'50" 104°10'1/2 - 103°35'
(011)-(111) 45°17'57" - - 45°21'
{61°31'}
(102)-(011) 61°39' 8" { } - -
{61°39'}

{50°44'}
(102)-(100) 50°34'47" { } - -
{50°58'}


(1) Les valeurs calculées sont basées sur les paramètres
0,78060 : 1 : 1,28333 donnés par Di Franco? 1908.

L'habitus des cristaux varie d'une géode à l'autre. Deux d'entre eux ont
été figurés ici par les sytème des deux projections de Penfield; ils cor-
respondent à l'échantillon 870 et aux cristaux Nos 871 et 872 qui en ont
été extraits ainsi qu'à l'échantillon 868 dont a été extrait le cristal
869. D'autres cristaux sont à l'étude et feront l'objet d'une communication
ultérieure.

L'examen des cassures ne décèle que rarement la présence de clivage; ceux-
ci sont toutefois mis en évidence dans les poussières de broyage utilisées
pour les essais optiques. Les lamelles de clivage examinées au microscope
ont, soit une forme rhombique avec un angle d'environ 75°, soit une forme
rectangulaire; dans le premier cas les lamelles sont parallèles à {001} et
sont limitées par les clivages {110}; ce que confirme l'orientation opti-
que, dans le second cas elles sont probablement parallèles à {110} et
limitées par les clivages {001} et {110}. Beaucoup de fragments sont des
esquilles sans forme particulière. Il apparaît donc que les clivages ne
sont pas aussi parfaits que le disent les traités.

La dureté est voisine de celle de la calcite.

Le poids spécifique, mesuré au picnomètre sur deux échantillons, est 3,92.
Il est donc compris dans le domaine 3,87-4,01 des densités observées pour
ce minéral, mais est inférieur à la valeur normale de 3,96. Ceci est pro-
bablement dû à la présence d'assez abondants inclusions, apparemment li-
quides.

L'éclat est vitreux, parfois nacré. La délicate teinte bleu ciel ne s'ob-
serve franchement que sur les plus grands cristaux; ceux-ci sont translu-
cides, mais leurs fragments ainsi que certains des plus petits cristaux
sont limpides et presque incolores.

Les indices de réfraction compris entre 1,618 et 1,632 correspondent aux
valeurs normales:

Na = 1,622, Nß = 1,624 et Ny = 1,631.

L'orientation optique :

Nx + [001], Nß = [010], Ny = [100],

a été vérifiée sommairement sur les fragments rhombiques de clivage et plus
rigoureusement au moyen de lames approximativement orientées. L'angle des
axes optiques +2V=50° 1/2, mesuré à la platine de Fédorow, est conforme à
la valeur normale de 50°35'. La dispersion distincte est p < v.

Enfin, l'insolubilité dans les acides, la fusibilité, l'essai de l'hépar et
la coloration écarlate de la flamme confirment la détermination.

Ainsi qu'il a été dit, la célestine remplit des géodes dans le calcaire
dans lequel est creusée la grotte de Rochefort. Ce calcaire appartient au
Givetien (Gva) (Dévonien moyen) ainsi qu'à l'assise inférieure du Frasnien
(Dévonien supérieur) qui était antérieurement rangée dans le Givetien et
est encore notée Gvb sur les cartes.

Sauf sur un échantillon où apparaissent quelques très petits cristaux de
pyrite, la célestine semble former le seul minéral de ces géodes. De même,
un certain nombre de géodes de calcite examinées jusqu'à présent ne mon-
trent pas de célestine.

Il serait toutefois prématuré d'épiloguer sur la mode de gisement et de
formation de ce minéral, tant que d'autres trouvailles n'auront pas été
faites qui permettraient de les préciser.

Je tiens, en terminant, à exprimer toute ma gratitude à la bienveillance
éclairée de M. E. de Pierpont, qui, non content de me confier la détermi-
nation du premier échantillon, s'est fait lui-même mon guide dans la grotte
et m'a permis d'y recueillir le matériel nécessaire à mon étude.

Louvain, Institut géologique de l'Université.

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