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186W0002.TXT

PL. ROCHEFORT 186W

2 (II-V)

Bulletin de la société belge de géologie. Bruxelles, 1913, t.XXVII,
(Proc. verb.) séance du 18 février, pp. 9-16.

E. MAILLIEUX. - Note préliminaire sur le Couvinien des tranchées de la gare
de Jemelle.

Depuis environ cinq ans, de gigantesques travaux, encore en cours
d'exécution, on à diverses reprises entamé les schistes couviniens le long
de la route de Forrières, à l'Est de la gare de Jemelle. Les tranchées
actuelles, que les travaux vont notablement modifier, présentent un intérêt
de plus considérables pour l'étude du Couvinien inférieur.

Plan.

AB = Tracé approximatif de la nouvelle route de Forrières.
C = Nouveau château d'eau.
Limite séparant deux assises.
Limite de la zone au sommet do Co1.
Couches fossilifères du Co1.

Avant d'aller plus loin, je rappelerai brièvement comment j'ai exposé
antérieurement ce qu'il convient d'entendre, à mon sens, par "étage
couvinien".

La grauwacke inférieure d'Hierges à Spirifer arduennensis a sa place tout
indiquée au sommet du Coblencien (sensu stricto) ou Emsien, étant donné
qu'elle représente nettement les obere Coblenzschisten du pays rhénan
autant par sa position stratigraphique et par son facies, que par l'ensem-
ble du groupe faunique qui la caractérise, et dont les affinités sont
restées en connexion intime avec les groupes fauniques du dévonien in-
férieur. C'est dont à tort que la Commission géologique a cru devoir ranger
ces couches dans le Dévonien moyen en les considérant comme intimement
associées aux couches à Sp.cultrijugatus pour former la base de l'étage
couvinien.

Il n'en est pas de même de la grauwacke supérieure d'Hierges à S.cultri-
jugatus. Le terme "grauwacke" définit assez mal le facies lithologique de
ces couches, dont la base seule est constituée par la grauwacke, mais dont
la majeure partie consiste en schistes grossiers, d'autant plus calcareux
qu'on se rapproche du sommet où les facies calcareux augmente d'intensité
au point de constituer à l'extrême sommet, dans certains gisements, des
couches de calcaire presque pur (Lesterny). Il serait plus conforme à la
réalité de les désigner sous le nom de "grauwacke et schistes calcareux à
Sp.cultrijugatus". Au surplus, ces couches, malgré leur développement rela-
tivement peu considérable en épaisseur, n'en possèdent pas moins toute
l'importance d'une assisse et ne peuvent plus être considérées comme une
simple zone.

La limite supérieure de l'étage coblencien doit être tracée au-dessus des
couches à Rhynchonella pila. L'étage couvinien qui lui succède et qui forme
la partie inférieure du Devonien moyen, se subdivise comme suit:

A. Assise de Bure à Spirifer cultrijugatus (1):

a. Grauwacke à Sp.cultrijugatus type.
b. Schistes calcareux à Sp.cultrijugatus, Sp.speciosus,
Sp.elegans, Conocardium cuneatum, Rh.orbignyana, etc.
c. Calcaire schisteux à Dielasma loxogonia, Retzia? parvula.

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(1) Il convient d'ajouter que l'assise à Spirifer cultrijugatus semble se
présenter parfois sous un facies différent. C'est ainsi qu'au Sud de
Chimay, comme des sondages m'ont récemment permis de le constater, elle
paraît exister uniquement sous forme de grès grossiers alternant avec
la grauwacke et l'oligiste oolithique lithoïde, le sommet de l'assise
étant constitué par des grès avec nombreuses empreintes d'articles de
tiges de crinoïdes. Il est vrai que je n'ai pu exactement préciser
l'horizon des schistes gris grossiers qui surmontent ces couches et
dont une partie pourrait peut-être appartenir à l'assise à
cultrijungatus plutôt qu'à l'assise à Calcéoles dans laquelle Forir les
a rangés; mais je n'y ai pas rencontré de fossiles. Entre Couvin et
Petigny, sur le territoire de cette dernière localité, le facies
gréso-grauwackeux oligistifère n'existe qu'à la base de l'assise à
cultrijugatus, dont la partie moyenne est constituée par des schistes
calcareux, et le sommet par des bancs plus calcareux à Rhynchonella
orbignyana et Spirifer speciosus. Il en est de même à Olloy, et le
facies général de l'assise y est donc en concordance avec ce qu'on
observe dans le Couvinien inférieur des planchettes de Rochefort et de
Grupont.
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B. Assise de Couvin à Calceola sandalina:

a. Schistes gris à Sp.speciosus.
b. calcaire à Stromatopores.
c. Schistes à Calcéoles proprement dits.
d. Calcaire à Orthoceras nodulosum.

Les schistes du sommet de l'étage couvinien tel que l'entend la légende de
la Carte géologique au 40.000e, appartiennent à l'étage givetien.

La bande couvinienne sur laquelle s'est porté mon examen n'est que la
réapparition, par suite de failles et de plissements, de celle qui s'obser-
ve à quelques kilomètres plus au Sud et qui, venant de Charneux, passe
entre Ambly et Nassogne pour se diriger ensuite vers Grupont. A l'Est de
Lesterny, notamment, dans cette dernière bande, j'ai pu faire des consta-
tations que confirment en les précisant encore, mes observations recueil-
lies à Jemelle, et qui complètent ce que j'avais observé précédemment dans
les couches de même à Petigny, à Olloy et à Grupont.

Dans la région comprise entre Jemelle et Grupont, M. Gosselet a établi,
dans l'ensemble de sa "grauwacke d'Hierges", six zones principales, dont
deux apparttiennent à l'assise à Spirifer cultrijugatus (1):

5. Grès vert sombre, souvent exploité.
6. Schistes calcarifères à Rh. orbignyana et Sp. cultrijugatus,

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(1) L'Ardenne, p.381.
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le sommet de l'assise à Sp.arduennensis étant représenté par son horizon
no 4 (grauwacke fossilifère à Rh.pila, Sp.arduennensis).

Les tranchées existant à l'Est de la gare de Jemelle montrent, du Sud au
Nord, la disposition suivante dec couches qui s'y succèdent, la direction
générale de ces couches étant environ Nord - 40° - Est:

Croquis.

Y = Limon gris 0m50 à 0m60
Z = Cailloutis à gros éléments (galets de quartzite
roulés) avec limon argileux rougeâtre 1m20 à 1m80

1. Grès grossier dessinant un plu anticlinal (point 28 du croquis).

2. Grauwacke à Spirifer arduennensis, etc. (fossiles en mauvais état)
(point 29 du croquis).

3. Grauwacke à Sp.arduennensis, Rhynchonella pila, etc.; ces couches
représentant, à mon sens, le sommet de l'assise à Sp.arduennensis
(point 30 du croquis). Ce dernier point coïncide sensiblement avec
la limite indiquée par M. Stainier, auteur des levés de la planchette
de Rochefort, entre le Coa et le Cob, limite qui, en réalité, eût dû
être tracée à environ 200 mètres au Nord-Ouest (1).

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(1) Le terme Coa de la Carte géologique englobe, comme on le sait,
l'ensemble de la grauwacke d'Hierges de M. Gosselet. Il y a donc ici
une erreur assez notable dans les tracés de M. Stainier, mais je
m'empresse de déclarer que l'état des lieux lors des levés de notre
savant confrère (les tranchées actuelles n'existant pas alors), ainsi
qu'une grande analogie du facies lithologique des couches supérieures
à cultrijugatus avec les schistes à Calcéoles, rendaient cette erreur
inévitable. La remarque qui renvoie à cette note infrapaginale n'est
donc pas une critique de l'oeuvre de M. Stainier, mais une simple mise
au point basée sur des constatations opérées dans des conditions plus
favorables.
-------------------

4. Dans l'état actuel des travaux, le substratum cesse d'être visible sur
un parcours d'environ 170 mêtres, en suivant l'alignement tracé suivant
AB du croquis. Il est à présumer que ce substratum est constitué par la
grauwacke inférieure à Sp.cultrijugatus étant donné que nous venons
d'observer au point précédent les couches à Rh.pila qui, ordinairement,
sont au sommet de l'assise à Sp.arduennensis.
Les tranchées montrent ensuite:

5. Grauwacke avec nombreux fossiles, appartenant encore à la base de
l'assise à Cultrijugatus (point 31 a du croquis):

Orthis vulvaria.
Orthis dorsoplana.
Orthis Trigeri.
Stropheodonta piligera.
Orthothetes umbraculum.
Spirifer subcuspidatus.
Spirifer cultrijugatus type.
Spirifer speciosus (très rare), etc.

6. Au-dessus, apparaissent des schistes gris plus ou moins calcareux, dont
le facies calcareux quagmente d'intensité vers le sommet. La partie des
couches fossilifères exposée à l'action des agents atmosphériques est
presque toujours décalcifiée, ce qui leur donne a priori un aspect qui
rappelle vaguement la grauwacke; mais l'aspect général des roches est,
si l'on n'y prête une sérieuse attention, celui des schistes gris à
Calcéoles.

Les schistes gris calcareux constituent la partie médiane de l'assise
à Cultrijugatus. On y observe les horizons suivants (les notations
alphabétiques placées en regard de l'indication de chaque niveau
fossilifère renvoient au croquis topographique inséré dans cette note):

a) Couche gréseuse avec nombreux Tentaculites sp., articles de
Crinoïdes, épines de plaques du calice d'un Crinoïde du genre Acan-
thorinus; tiges se rapportant à l'espèce figurée par Goldfuss
(Petrefacta Germaniae), planche 58, figure 7 f, g (caet.excl.),
sous le nom de Cyathocrinus pinnatus.

b) Schistes gris calcareux avec:

Gros Pentamerus hercyniae.
Spirifer cultrijugatus.
Spirifer subcuspidatus.
Spirifer subcuspidatus var. alata.
Spirifer speciosus.
Spirifer cf. elegans
Calceola sandalina, etc.

c) Schistes gris calcareux avec:

Phacops latifrons.
Spirifer cultrijugatus.
Spirifer speciosus.
Spirifer subcuspidatus var. alata.
Spirifer elegans.
Rhynchonella orbignyana.
Calceola sandalina.
Favosites Goldfussi.
Gros Cyathophyllum.

A la base de ce niveau, on observe un véritable lit d'Algues
(Chondrites?).

d) Couches avec:

Rhynchonella orbignyana abondante (1).
Spirifer cultrijugatus.
Spirifer speciosus.
Spirifer paradoxus type, etc.

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(1) M. Gosselet a déjà signalé dans L'Ardenne (p.382) la spécialisation de
Rh.orbignyana dans la partie supérieure de la zone à Sp.cultrijugatus.
--------------

e) Schistes gris calcareux avec:

Spirifer cultrijugatus.
Rhynchonella orbignyana.
Conocardium cuneatum.
Calceola sandalina.
Gros Polypiers.

Ces couches à Conocardium cuneatum constituent le sommet de la partie
moyenne de l'assise à cultrijugatus.

7. Au-dessus, apparaissent des bancs plus calcareux que l'on pourrait
appeler à juste titre "calcaire schisteux". Je n'y ai pas rencontré de
fossiles dans les tranchées de Jemelle, mais à Lesterny, les mêmes
couches renferment deux formes qui leur sont spéciales et que notre
regrette confrère F. Béclard a décrites autrefois sous le nom de:

Terebratula loxogonia.
Rhynchonella parvula.

La première est une Dielasma; la seconde vraisemblablement au genre
Retzia.

8. Enfin, on observe le contact entre les couches qui précèdent et les
schistes gris de l'assise à Calcéoles dans les tranchées du chemin de
Forrières, à la hauteur du nouveau château d'au (en construction).

Dans la tranchée du chemin de Lesterny ainsi que dans les tranchées du
chemin de fer à Grupont, on peut faire des constatations analogues, ainsi
que je l'ai mentionné plus haut. De ce qui précède, il résulte qu'en règle
générale:

I. Le sommet de la grauwacke à spirifer arduennensis est constitué par des
couches où abonde Rhynchonella pila.

II. Trois zones principales divisent l'assise à Spirifer cultrijugatus :

a) La zone de base conserve un facies faunique coblencien atténué par
l'apparition de formes eifeliennes :

Spirifer cultrijugatus.
Spirifer speciosus.
Phacops latifrons, etc.

Son facies lithologique appartient au groupe gréso-schisteux
(= grauwacke);

b) La zone moyenne n'a conservé que quelques espèces coblenciennes:

Meganteris Archiaci.
Pentamerus hercyniae, etc.

Mais certaines de ces expèces y acquièrent en nombre et en taille un
développement remarquable, et sont alors localisées dans des niveaux
spéciaux.

Le facies eifelien de la faune s'accentue par la plus grande
abondance de certaines formes bien typiques, telle que:

Spirifer speciosus.
Spirifer elegans.
Calceola sandalina.
Favosites goldfussi, etc.

Il est des espèces propres à des horizons bien déterminés de la zone
médiane: c'est ainsi que, vers le sommet, on rencontre la forme très
spécialisée Rhynchonella orbignyana et, plus haut encore, Conocar-
dium cuneatum. Une variété du Spirifer subcuspidatus (la forme alata
de Kayser) qui apparaît d'ailleus déjà dans le Coblencien supérieur,
semble être surtout abondante vers le milieu de la zone moyenne.

Le facies lithologique appartient au groupe argilo calcareux
(schistes calcarifères). Les couches fossilifères sont souvent
fortement décalcifiées par l'action des agents météoriques, ce qui
leur donne une fausse apparence de grauwacke;

c) Enfin, la zone supérieure possède un facies calcareux plus prononcé.
Les fossiles y sont rares et je n'y ai guère rencontré jusqu'ici
que:

Dielasma loxogonia Béclard sp.
Retzia? parvula Béclard sp.

Ces conclusions ne sont toutefois définitives que dans leur grandes lignes.
Le Musée royal d'Histoire naturelle a fait récemment procéder, sur mes
indications, à l'exploration méthodique des différents horizons fossi-
lifères de la zone moyenne de l'assise à cultrijugatus, et ce n'est
qu'après avoir étudié les nombreuses espèces recueillies qu'il me sera
possible de donner des détails plus précis.

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PL. ROCHEFORT 186W
E. MAILLIEUX - 1910-1920

2a (II-V)

Co2 Coupe le long du chemin qui longe la station de Jemelle.

Depuis le viaduc du chemin de fer, en marchant vers le Sud, on
rencontre d'abord des schistes arénacés, passant aux psammites. Ils
renferment Orthothetes umbraculum, Rhipidomella opercularis,
Rhipidomella tetragona, Schizophoria stratula, Atrypa
reticularris, Spirifer speciosus, Spirifer elegans, Athyris
concentrica, etc.

Vers le Sud, ces couches reposent sur des schistes de plus en plus
argileux, jusqu'à hauteur, à peu près, du château-d'eau. La faune
reste la même, avec adjonction de Phacops latifrons, Rhynchonella
angulosa, Pholidostrophia lepis, etc, ainsi que des Polypiers du
groupe des Cyathophyllum et Cystiphyllum lamellosum, etc.

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PL. ROCHEFORT 186W
E. MAILLIEUX - 1910-1920

2b (V)

Co1 Près du château d'eau, les couches, comme celles qui précèdent,
sont dirigées N.40°E., et inclinées de 80° vers le S-E. L'angle de
pendage décroît jusque 70° en marchant vers le Sud.

1) Depuis le bord Sud du château d'eau jusqu'à 11 mètres plus au Sud
(tranchée Ouest), on remarque d'abord quelques gros bancs de
calcaire argileux, que je considère comme constituant le sommet de
l'assise à cultrijugatus (couches à Retzia parbula). Pas observé
ici de fossiles.

2) Puis, vers le Sud, ces couches passent à des schistes calcareux
avec quelques bancs de calcaire argileux.

3) à 42 mètres au sud, schistes calcareux avec Spirifer cultrijugatus
et gros Meganteris, etc.

4) à 14 mètres au Sud: couches à débris végétaux, grands
Lamellibranches (Limoptera n.sp.), Spirifer cultrijugatus, Spirifer
alatiformis, Rynchonella orbignyana, Stropheodonta piligera, etc.

5) à 11 mètres plus au Sud, schistes calcareux à Rhynchonella
orbygnyana.

6) à 7 mètres au Sud, schistes grossiers,c alcareux, avec Spirifer
cultrijugatus, Spirifer alatiformis, Spirifer elegans, Spirifer
speciosus, Conocardium cuneatum, Calceola sandalina, Favosites,
Cyathophyllum, etc.

7) à 10 mètres au Sud, schistes calcareux avec gros Pentamerus
hercynicus, Spirifer Cultrijugatus, Spirifer alatiformis,
Spirifer subcuspidatus, Stropheodonta piligera, Calceola sandalina.

Toutes ces roches appartiennent à l'ssise à cultrijugatus.


Un petit chemin suit une direction légèrement oblique vers le N-E.
et s'embranche à la route de Forrière à l'Est, à environ 15 mètres
au Sud de la tranchée ci-dessus décrite. Ce petit chemin est pro-
fondément encaissé et montre une succession de couches que nous
allons suivre du Sud vers le Nord:

1) à l'embranchement du chemin, couches à Tentaculites sp., Spirifer
cultrijugatus, Spirifer alatiformis, Stropheodonta piligera,
Schizophoria vulvaria, etc. Ces couches sont des schistes grossiers
dont les parties altérées ressemblent à la grauwacke.

2) à 11 mètres au Nord: schistes calcareux à gros Pentamerus
hercynicus Spirifer cultrijugatus, Spirifer speciosus, Spirifer
alatiformis, etc.

3) à 12 mètres au Nord, mêmes roches avec les mêmes fossiles et
Rhynchonella orbignyana, Meganteris, Calceola sandalina, etc.

4) à 4 mètres plus au Nord couches avec nombreuses traces de plantes.
(Voir la couche No 4 de la coupe précédente, qui est la
continuation, vraisemblablement, de celle-ci.)

5) à 6 mètres plus au Nord: Mêmes couches fossilifères mais sans
plantes: Rhynchonella orbignyana, nombreux cultrijugatus, Spirifer
speciosus, Pentamerus hercynicus.

6) à 22 mètres au Nord, mêmes schistes grossiers calcareux. Nombreux
Spirifer cultrijugatus, O.vulvaria, Pentamerus hercynicus,
Stropheodonta piligera.

7) à 5 mètres au Nord: mêmes roches. Spirifer cultrijugatus.

8) à 6 mètres au Nord: couche à Rhynchonella orbigyana, Spirifer
speciosus, Spirifer cultrijugatus, Conocardium cuneatum, Phacops
latifrons.

9) à 9 mètres au Nord couches avec nombreux polypiers, grand
Limoptère, etc. Le cultrijugatus y est abondant ainsi que les gros
Pentamerus hercyniae.

10) à 18 mètres au Nord Conocardium cuneatum, Phynchonella orbignyana,
Spirifer speciosus, Spirifer cultrijugatus, Phacops latifrons.

Cette coupe confirme la précédente en la complétant. Les 10 couches
fossilifères observées ici se trouvent également dans le tranchée
de la route de Forrière, car si nous n'en avons constaté que 5
(celle qui doit correspondre aux premiers numéros de la deuxième
coupe ne sont pas représentés par ce que la tranchée Ouest se
termine avant d'y arriver) les autres ne sont guère visibles ni
exploitables par suite de ce qu'elles sont en retrait entre des
couches plus dures et que les parois de la tranchée de la route
sont moins accessibles que celles du petit chemin.

Si nous reprenons la coupe au point 1 de la seconde tranchée, c'est
à dire à environ 15 mètres au Sud du No 7 de la 1° tranchée, nous
constations que les dépôts cessent d'être entamés sur un assez long
parcours (environ 300 mètres). Nous estimons que les couches
incluses dans cette portion non visible appartiennent toujours à
l'assise à Spirifer cultrijugatus et que la limite entre les
2c (V) assises Co1 et Em2b est marquée par le sommet des couches gréseuses
Em2b (banc de grès assez compacts) que l'on observe ici, dans la
tranchée du chemin de fer, à environ 440 mètres au Sud du château
d'eau. Ces grès ne m'ont pas procuré de fossiles. Ils sont inclinés
de 60° vers le N-O.

Au moment où les travaux étaient en cours, nous avons observé ici
des dépôts quaternaires comme suit (croquis C1):

A. Grauwacke Em2b
a. Cailloutis à gros éléments (galets de quartzite roulés, avec limon
argileux brun-rougeâtre (1m50 à 1m80).
b. Limon grisâtre: 0m50
c. Terre Végétale.

A partir de ce point, tant dans la tranchée du chemin de fer que
dans celle du chemin, on observe des alternances de grauwacke, de
schistes et de grès. La grauwacke est fossilifère en de nombreux
points, et la faune comprend de nombreuses espèces:

Gosseletia (Stappersella) truncata
Gosseletia (Stappersella) trigona
Goniophora sp.
Myalina sp.
Cypricardinia sp.
Pterinea (Cornellites) fasciculata
Pterinea (Cornellites) costata
Pterinea (Tolmaia) lineata
Spirifer arduennensis
Spirifer subcuspidatus
Spirifer carinatus
Spirifer paradoxus
Rhynchonella (Uncinulus) pila
Rhynchonella (Camaroteochia) Daleidensis
Athyris caeraesana
Atrypa sp.
Rhipidomella circularis
Schizophoria vulvaria.
Orthothetes umbraculum
Leptostrophia explanata
Stropheodonta Murchisoni
Stropheodonta piligera
Leptae rhomboidalis
Meganteris cf. Archiaci, etc

A environ 200 mètres au Sud de la limite entre Co1 et Em2b, les
couches Em2b, d'abord inclinées de 60° vers le N-O., s'inclinent
ensuite vers le S-E. sous un angle de 30° environ (voir figure C2
ci-après), décrivant ainsi un pli local à très court rayon.

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PL. ROCHEFORT 186W
F. CORIN

2 (suite)

F. CORIN.- Bull.de la Soc. belge de Géologie, t.XLIII, 1933, p.203.

Le gisement qui fait l'objet de la présente note se trouve dans l'enceinte
de la gare de Jemelle, au sud du bâtiment de la gare et du château d'eau,
dans le talus longeant en contre-bas la route de Jemelle à Forrières.
On y voit un ensemble de schistes calcareux très fossilifères, rangés par
M. E. Maillieux à la limite supérieure du Couvinien inférieur. Ces bancs
sont d'allure redressée (1). La masse, principalement schisteuse au Sud,
se charge, vers le Nord, de bancs calcaires. Dans la zone où dominent les
schistes, les bancs calcaires sont généralement segmentés et entrecoupés de
veines de calcite. L'un d'entre eux, épais d'une quainzaine de centimètres,
est boudiné, et les veines s'amincissent vers les épontes du banc. L'axe
des boudins s'ennoie d'une quinzaine de degrés vers le Sud-Ouest.

Au sommet de l'affleurement, les bancs immédiatement inférieurs au banc
boudiné s'infléchissent vers l'Ouest comme à l'amorce d'une voûte. L'alig-
nement des plages décalcifiées souligne cette disposition. Les schistes ont
un clivage oblique au banc et sont étirés dans le sens de celui-ci.(fig.1).

La roche boudinée est un calcaire crinoïdique impur. sur la surface
altérée, quelques plages moins argileuses se détachent en clair sur le
schiste sombre, accusant ainsi le dessin caractéristique du boudinage.
Les segments, enflés entre les veines de calcite, sont dissymétriques,
réalisant un type de structure abondamment représenté à Bastogne (fig. 2).

Limitées au banc calcaire, les veines de calcite se terminent, de part et
d'autre, en plusieurs veinules effilées. L'ensemble offre parfois un dessin
compliqué (fig.3). Elles ont une fibrosité transversale à leur épontes.

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(1) Eug. MAILLIEUX, Note préliminaire sur le Couvinien des tranchéees de la
gare de Jemelle (Bull. de la Soc. belge de Géol., t.XXVII, 1913, P.V.,
pp. 9-16).

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