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PL. HOUYET 185W

40 (VII)

M. Rutot, à l'occasion d'une expertise en 1901 a établi la coupe géologique
ci-contre du tunnel de Pondrome et a formulé les conclusions suivantes:

Le tunnel de Pondrome traverse une bande de calcaire givetien fissuré,
bordé au Nord par un placage de schiste frasnien imperméable à l'eau
renfermée dans les fissures du calcaire et au sud, par des calschistes
très fissurés d'âge couvinien, bordés à leur tour par un autre placage
schisteux.

En raison des phénomènes de fissuration, de dissolution et d'élargisselemt
des joints qui caractérisent les calcaires, tout s'est trouvé disposé pour
que des eéaux abondantes s'amassent dans les fissures béantes des deux
masses de calcaire et de calschiste.

Toutefois, la barrière de schiste située au sud était sensiblement plus
faible et moins imperméable que celle située au Nord, les eaux du
calschiste peuvent heureusement se déverser dans la dépression du Mossiat,
d'où elles s'écoulent vers la Wimbe, alors que celles du calcaire givetien
ont un écoulement extérieur extrêmement limité.

Grâce à l'évacuation relativement aisée des eaux des calschistes, ceux-ci
se sont naturellement dégagés assez pour ne pas occasionner, lors du
creusement de la tranchée sud, un véritable désastre et pour ne fournir
pendant les travaux de creusement qu'un débit moyen de 2.46 litres par
seconde, jusqu'à épuisement des réserves jusqu'au niveau de la tranchée.

Mais la masse du calcaire givetien, moins favorablement située au milieu de
la colline, au point de vue de la facilité de décharge naturelle des eaux,
a vu celles-ci s'accumuler dans des fissures et le percement de la section
sud du tunnel a forcément constitué un drain énorme qui a attiré, à concur-
rence de 5.16 litres par seconde, toute la réserve ccumulée; une partie de
ce débit pouvait du reste aussi provenir de la décharge des eaux du
calschiste couvinien vers les fissures béantes du grand réseau givetien.

Actuellement, les réserves multiséculaires ont disparu pour toujours depuis
l'achèvement du tunnel.

Dans le volume de M. Van den Broeck: "Les Cavernes et Rivières souteraines
de la Belgique" nous relevons page 137, que lors de percement du tunnel, il
se produisit une venue d'eau, d'un volume tellement considérable, que les
habitants du village de Martouzin, établis en contre-bas des travaux du
chemin de fer, se plaignirent vivement des inondations qu'elle ossacion-
nait; les eaux s'écoulèrent en abondance pendant trois mois consécutifs,
puis elles cessèrent complètement de se répandre au dehors.

(1) Lors de la construction du tunnel de Pondrome, on a rencontré un peu
au delà de son milieu, la bande schisteuse d'environ 8m d'épaisseur, qui
constitue la base du Gevitien supérieur (Gvb) et qui dans toute la région
est couverte, ainsi qu'on le constate en passant, d'une étroite zone de
cultures au milieu des bois, zone qui facilite singulièrement le tracé de
la limite entre les deux subdivisions de cet étage.

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(1) Forir H.- Compte rendu de l'excursion à Beaurain-Gedinne, Septembre
1898. Ann.Soc.Géol.Belgique,t.XXV,p.C