176W0028.TXT

PL. ACHENE 176W
M.Mourlon - 6 octobre 1877

28* (IV)

Fe Fragments de minerais de fer sur l'emplacement d'anciennes
exploitations.

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PL. ACHENE 176W
L.CALEMBERT

28 (suite)

Sur le gisement de terres plastiques tertiaires de Gendron-Celles, le plus
méridional du Condroz.

Société Géologique de Belgique. Liège, tome 66, 1943, pp.B 246-253.

Le gisement de Gendron-Celles, exploité par la firme T.P.B.G., est situé le
long de la grand'route de Celles à Dinant à 700m environ à l'est-sud-est de
l'église de Celles, à une altitude de 245 mètres, sur le versant nord d'une
crête famennienne atteignant 280 mètres.

Croquis A.

Le gisement est englobé dans un grand lambeau de sables 0m, qui repose à
cheval sur les calcaires tournaisien et Viséen. Ces calcaires forment le
flanc sud d'un synclinal bordé au nord et au sud par des crêtes famennien-
nes dont la méridionale, la plus proche du gisement, en est distante de 250
mètres environ. La direction moyenne des calcaires en cet endroit, d'parès
la carte géologique au 1/40.000, planchette Achène-Leignon, est en moyenne
nord-60°est. Le gisement lui-même se trouve sur le calcaire viséen
inférieur (V1) dont l'affleurement le plus proche est à 120 mètres à l'ou-
est du gisement; on y observe une direction nord-70°est et une inclinaison
de 50° au sud. Ce sont des calcaires foncés avec des cherts noirs. Dans une
petite fouille (F), à une trentaine de mètres du gisement, on retrouve à
une profondeur de 2m50, le même calcaire à cherts noirs, fortement altéré
mais montrant encore grossièrement l'allure stratifiée. Au puits 8, on a
traversé le calcaire sur une épaisseur de 6m50, à 8 mètres de profondeur.
Toutefois, dans la sablière à 30 mètres plus au Nord, on ne rencontre pas
de roches calcaires. Enfin les puits 3 et 3bis (comblés) auraient rencontré
le calcaire à une profondeur d'une trentaine de mètres.

Croquis B.

Ces quatre témoins calcaires fournissent quelques indications sur la poche
de dissolution dans la partie méridionale du gîte où elle atteint plus de
150 mètres de largeur et une profondeur d'au moins 40 mètres.

Nous nous trouvons donc dans une situation tout à fait comparable à celle
des autres gisements tertiaires du Condroz où les sables inférieurs aux
terres plastiques recouvrent complètement les parois calcaires.

Les mêmes sables extérieurs apparaissent sur le bord sud du ravin qui
sépare le gisement de la route, dans le fond du puits 1, aux point C et D,
sur une huitaine de mètres d'épaisseur, et enfin, sous les couches de
terres plastiques dans un sondage (S) de 3m70 fait dans la galerie à 27
mètres (puits 7).

Une sablière, profonde d'une dizaine de mètres, est située au bord ouest du
gisement (voir fig.1). Sur la paroi occidentale de l'excavation, on observe
au-dessus des sables inférieures blancs, une croûte de fer, puis quelques
minces couches d'argile plastique et au sommet, un petit cailloutis à
éléments siliceux supportant des sables jaunes et rouges. Sur la paroi
orientale, la croûte de fer se retrouve avec une allure presque verticale
indiquant que le bord sud-ouest du gisement est très redressé.

Dans les travaux souterrains des puits l et 7 en exploitation actuellement,
aux niveaux de 22 et de 27 mètres, les sables blancs sont recouverts par la
série suivante de terres plastiques:

Puissance approximative:

1) terre gris jaunâtre ou dègne 1m00 à 1m20
2) terre rosée maigre 0m60 à 0m90
3) terre blanche maigre 1m50 à 2m00
4) terre blanche demi-maigre 0m70 à 0m90
5) terre blanche alumineuse 0m80

A l'extrémité de la galerie de 27 mètres, on recoupe une couche lenticu-
laire qui se coince avant d'atteindre le niveau de 22 mètres; elle consiste
en une terre blanche marbrée de jaune (6) d'environ 0m50 d'épaisseur que
l'on peut considérer comme des "crawes" surmontant les bonnes terres.

Ces mêmes terres affleurent dans une situation identique, à une dizaine de
mètres au sud du puits 8 et on les a rencontrées dans les puits 1,3 et
3bis.

Sur cette série inférieure d'argiles repose une série de sables (7) de
puissance très variable (1m50 à 5m50). Dans le puits 6, à environ 5 mètres
de la surface, l'assise sableuse commence par un mince niveau de cailloux
siliceux blancs et de concrétions ferrugineuses emballées dans de l'argile,
et continue par des sables gris puis jaunes. Le cailloutis de base parmet
de raccorder entre eux les sables du puits 6 et ceux décrits précédemment
au sommet de la paroi occidentale dans la sablière située à une centaine de
mètres au sud-ouest de ce puits.

Les traces de terres plastiques relevées dans la sablière sous le caillou-
tis représentent l'extrémité sud-ouest de la lentille inférieure et j'ai
observé des formations similaires au bord sud de la formation, dans la
vaste tranchée voisine du pont, à proximité du sondage D.

D'après le contremaître, ou aurait reconnu le même niveau de sable colorés
avec cailloutis de base surmontant les terres plastiques inférieures,
respectivement à 17 et 24 mètres de profondeur dans les puits 3 et 3bis.
Dans la galerie de chassage, à 22 mètres, on recoupe l'assise sableuse très
puissante, comprenant de bas en haut, une couche de sable noirâtre de 1m10
d'épaisseur, des sables jaunes et rosés avec stries blanches de 4 mètres
d'épaisseur environ, puis une couche de sables rougeâtres épaisse, de 1m15.
A l'étage de 27 mètres, la galerie de chassage ne traverse plus que 2
mètres de sables noirâtres surmontés de sables jaunes.

Au-dessus des sables, tant à 22 mètres qu'à 27 mètres, on trouve une secon-
de série d'argiles plastiques:

8) terre jaune sableuse et ferrugineuse ou dègne,
puissance approximative 1m30 à 2 mètres; le contact
avec les sables sous-jacents est souligné par une
croûte de fer de quelques sentimètres;
9) terre blanche, marbrée de jaune, maigre 0m80 à 2 mètres
10) terre blanche ou grise, parfois rosée, malgré, 0m80 à 1 mètre
11) terre gris foncé, demi-maigre 0m70 à 1 mètre
12) terre gris rosé, demi-maigre 0m60 à 1 mètre
13) terre noire charbonneuse 0m50 à 0m60
14) terre grasse, rosée, brune, grise ou noire 3m00
15) terre blanche tachetée de rouge ("écrawes" supérieurs) 2m00

Les couches 13 et 14 se coincent au niveau de 22 mètres.

D'après les renseignements fournis par le personnel, les terres de la série
supérieure ont été reconnues dans plusieurs travaux souterrains anciens.
Aux puits 3 et 3bis, ces argiles reposaient sur de la terre rouge en
"menus" surmontant la croûte de fer et, plus bas, du sable noirâtre. Les
puits 2 et 2bis rencontraient, entre la surface et le niveau de 17 mètres,
d'abord des sables rosés noyés puis la série de argiles de la lentille
supérieure. enfin, nous avons exécuté en E, un sondage qui a rencontré sur
plus de 3 mètres, des couches de terres plastiques séparées par des sables
argileux qui ne peuvent représenter en cet endroit et dans cette position
que l'extrémité sud-occidentale de la lentille supérieur. Les anciens
travaux du puits 4, à une quinzaine de mètres au Sud, confirmaient ces
observations.

En extrapolant ces données pour cplpléter la coupe AB, sur le versant
oriental du gîte, on peut dresser la coupe d'ensemble schématique de la
figure 3.

Croquis C.

Cette coupe suffit à démontrer la parenté complète du gisement de Gendron-
Celles avec les autres gisements tertiaires décrits dans mes notes précé-
dentes (1) sur des exploitations situées plus au nord. La partie orientale
de la formation avec quelques couches lenticulaires réduites au flanc est,
témoigne d'un approfondissement tardif du bassin de sédimentation dû à une
dissolution maximum à peu près dans l'axe du puits 13.


Le gîte consiste donc en deux séries de terres séparées par une assise
sableuse. Il est intéressant de signaler que les caractéristiques des
argiles varient régulièrement suivant la position qu'elles occupent dans la
formation. Je le montrerai d'abord par quelques analyses chimiques indus-
trielles.

Les terres maigres et demi-maigres de la base de la lentille inférieure ont
la composition suivante:

Terre Terre
maigre demi-maigre

Perte au feu 6,16 7,76
Alumine 16,12 21,88
Silice 74,68 67,12
Oxyde ferrique 1,55 1,80


Les terres grasses du sommet de la lentille inférieure et les terres mai-
gres en "menus" qui les surmontent vers l'est (couche 6, fig.2)
caractéristques ci-dessous

Terre Menus
grasse maigre

Perte au feu 11,87 6,16
Alumine 34,66 12,57
Silice 49,41 78,96
Oxyde ferrique 1,97 1,06


Les terres à grès de la lentille supérieure sont demi-maigres ou grasses
suivant qu'elles appartiennent à la base ou au sommet de la formation;
elles donnent à l'analyse industrielle, les résultats ci-dessous:

Terre demi-maigre Terre demi-grasse Terre grasse

Perte au feu 7,20 7.06 8.01 8.41 9.47 8.67
Alumine 20.05 22.01 25.99 26.10 29.23 29.79
Silice 67.60 64.44 59.80 59.88 55.82 55.95
Oxyde ferrique 2.55 2.16 2.16 1.85 1.60 1.44

Dans la majorité des gisements de terres plastiques et réfractaires de la
région d'Andenne et du nord du condroz, j'ai constaté que les argiles
s'appauvrissent d'autant plus en alumine (et s'enrichissent en silice) que
l'on s'écarte du dègne en montant dans la formation. Le gisement de Gen-
dron-Celles paraissant offrir une variation systématique de sens inverse ,
j'ai procédé à une prise d'échantillons du haut en bas de la formation et
j'ai demandé au Centre de Bruxelles de COBEA, de déterminer les teneurs en
alumine et en silice de chaque échantillon pour que le dosage soit plus
précis que celui obtenu dans les laboratoires d'usines.
Les résultats obtenus sont reportés dans le tableu ci-dessous.

Silice Alumine

Lentille 1) 60.21 23.08
supérieure 2) 59.30 19.83 Augmentation
3) 61.16 17.57 de la
4) 76.86 12.69 teneur en A12O3
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Dègne 52.89 18.73


Lentille 1) 44.95 32.28 Augmentation
inférieure 2) 62.61 21.32 de la
3) 73.29 14.43 teneur en A12O3
4) 78.85 10.70
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Dègne 76.92 16.07

(1) CALEMBERT.L. - Le gisement de terre plastique de Sous-la-ville
(Naninne). Ann. Soc. Géol. Belg., t.LXV, pp.B 116-127, 1941.
Le sigement de Try-dô-Baur (Naninne), etc, Ibid, t.LXV, pp. 221-230,
1942. Des gisements composites de terres plastiques à Bonneville et
à Andoy. Ibid., t.LXVI, pp.B 101-113, 1943.