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175W0539.TXT

PL. HASTIERE-LAVAUX 175W
E. GROESSENS - 1987

539 (IXa)

Localisation de MATIGNOLLE - WAULSORT.

En 1940, G. DELEPINE dans son mémoire du Musée Royal d'Histoire Naturelle de
Belgique (mémoire no 91) intitulé "Les Goniatites du Dinantien de la Belgique"
signale page 15 et page 49, qu'un spécimen de la Goniatite "MUNSTEROCERAS COM-
PLANATUS (DE KONINCK)" portant le no 2739 des collections Ed. Dupont provient
d'une localité désignée "MATIGNOLLES-WAULSORT" et il ajoute : "qu'il n'à pas été
possible de situer à Waulsort, un lieu-dit ou une ferme, appelé Matignolles".

Je me suis adressé à Monsieur Albert Wayens, érudit, auteur d'une remarquable
série d'ouvrage dénommés "NOTES WAULSORTOISES" pour obtenir une aide permettant
de localiser ce lieu-dit.

D'après les renseignements qu'il m'a communiqués, ce lieu-dit, prononcé
"MAQUE-GNOLE" se situe entre les FONDS DE VAUX et la limite d'HASTIERE, près
de la Grotte BRICHAR (voir plus bas) qui était située derrière une auberge de
pêcheurs/bateliers, détruite lors de la construction du chemin de fer.


Extrait des annales de la Société Archéologique de Bruxelles, t 24 (1910),
p. 419-422. "DECOUVERTE D'UNE CAVERNE A WAULSORT" (St. van der Elst)

Etant en villégiature à Waulsort, je m'étais informé de divers côtés, s'il
n'existait pas des cavernes connues des habitants comme n'ayant pas encore été
explorées, car la plupart des grottes de la vallée de la Meuse ont été plus ou
moins fouillées, et il est très rare d'en trouver une qui soit restée intacte.
M. l'avocat Victor Renauld, qui se trouvait en même temps que moi à Waulsort,
s'est alors rappelé que, deux ans auparavant, il avait visité de nombreuses
grottes avec le député Colfs et que, parmi celles-ci, il y en avait une qu'ils
n'avaient pas eu le temps d'explorer et qu'il nous désigna.

Je m'y suis donc rendu accompagné de l'avocat Renauld et de mon fils.

La grotte se trouve à hauteur de la borne 7/1 entre Hastière et Waulsort,
à mi-chemin à peu près de ces deux localités et sur le territoire de la dernière
d'entre elles.

Pour y arriver, on traverse le petit tunnel sous le chemin de fer, on côtoie une
large mare d'eau dans laquelle nous avons dù jeter de grosses pierres pour
pouvoir passer à pied sec, et nous nous sommes dirigés ensuite obliquement à
travers les ronces et les arbustes vers la caverne, et cela par une pente de
plus de 75 degrès.

La dite caverne est située à une vingtaine de mètres au dessus du niveau de la
Meuse. Elle est précédée d'une terrasse dans un coin de laquelle s'ouvre un
couloir aboutissant à une chambre. La grotte se divise en trois parties.
ronces et arbustes vers la caverne, et cela par une pente de plus de 75 degrès.
La dite caverne est située à une vingtaine de mètres au dessus du niveau de la
Meuse. Elle est précédée d'une terrasse dans un coin de laquelle s'ouvre un
couloir aboutissant à une chambre.

La grotte se divise en trois parties.

La première salle mesure une trentaine de mètres carrés et sert de refuge aux
chemineaux.

La seconde salle est d'un accès plus difficile à cause des stalagmites qui en
défendent l'entrée et des terres qui sont descendues du haut de la grotte et ont
ainsi réduit le diamètre du couloir d'entrée à environ 0m70. Pour arriver de la
première salle au couloir, on devrait ramper à plat ventre jusqu'au haut, le
tout sur une très forte pente.

Nous avons enlevé une partie des terres obstruant l'entrée entre la première et
la seconde salle. Ces terres, axaminées minutieusement à l'extérieur, nous ont
donné quelques ossements, restes de repas, ainsi qu'un fragment de maxillaire
supérieur humain.

Cette partie de la caverne étant dégagée, nous avons travaillé contre la paroi
de la seconde salle et dans celle-ci nous avons trouvé divers ossements. Ceux-ci
étaient enfouis dans des mottes de terre argileuse et se présentaient durs et
informes.

M.E. Dupont, dans son ouvrage dans les cavernes, dit :

1. Que toute caverne large, à grande ouverture et qui n'était pas très humide,
fut toujours, dans notre région, longtemps habitée par nos ancètres quater-
naires;

2. Les cavernes qui furent des repaires de bêtes féroces ont une disposition
particulière; ce sont des couloirs en général longs et étroits dont
l'extrémité est obscure;

3. La plupart des cavernes des bords de la Meuse furent ainsi des lieux de
sépulure à l'époque néolithique.
Ce sont des faits qui peuvent se présenter ici dans la grande caverne et en
partie dans la plus petite.
La grande caverne est largement ouverte, pas humide. Il est donc probable
qu'elle a été habituée, d'autant plus que nous y avons trouvé des traces de
foyer : charbon de bois et terre calcinée.

Il a fallu un effondrement de la partie postérieure pour qu'elle fût abandonnée
par l'homme.

Les terres et des pierres ont rempli toutes ces parties. Les terres ont dû être
entrainées par les eaux, et cela par une ouverture actuellement bouchée, dans la
partie la plus reculée qui forme une salle, haute et large, dans laquelle se
tenaient probablement les bêtes féroces.

Pour la petite caverne, l'entrée est étroite, le couloir est long et aboutit par
un crochet à une petite salle. Tout le couloir est rempli de limon et n'a jamais
été fouillé.

Comme la plupart des cavernes de la Meuse qui servaient de sépulture, la dispo-
sition naturelle de celle-ci précédée d'une terrasse, indiquait suffisamment son
usage, étant donné que cet emplacement devait servir au repas funéraire. On y
faisait le feu pour rôtir les animaux destinés à être mangés.

Incidemment, je me permets de vous citer les passages suivants de l'ouvrage de
M. le baron de Loë sur les sépultures néolithiques dans les cavernes :

Les néolithiques avaient chez nous trois modes de sépulture dans les cavernes :

1 Enfouissement pur et simple des cadavres dans une crevasse ou dans un trou
naturel du calcaire;

2 Inhumation d'un ou de plusieurs cadavres couchés ou accroupis à l'entrée des
grottes;

3 Sépulture à deux degrès consistant en une exposition ou inhumation temporaire
des cadavres, puis dépôt dans des cavernes ossuaires des parties principales
des squelettes, les crânes ordinairement placés ensemble.

La caverne qui nous occupe est donc probablement une ancienne sépulture néoli-
thique, comme elle a pu servir également d'habitation et de repaire aux bêtes
féroces.

Ayant soumis à M. De Pauw, conservateur du Musée de géologie et de zoologie de
l'Université de Bruxelles, les différents ossements que nous avons receuillis
dans la caverne, celui-ci y a reconnu :

Paléolithique

Ursus speloeus (ours des cavernes); Rangifer tarandus (renne); Canis vulpes
(renard).

Néolithique

Homo sapiens (homme); Sus scrofa (sanglier); Canis vulpes (renard; Meles taxus
(blaireau); Lepus cuniculus (lapin); Lepus timidus (lièvre)

M. De Pauw a bien voulu me faire remarquer également que l'ancienneté des os
reconnaît souvent à la couleur et principalement à l'absence complète de
gélatine chez ceux de la période paléolithique, si bien que ces os, posés sur la
langue, y collaient naturellement.

Etant donnée la signification des ossements receuillis et désirant avant tout
soumettre à la Société d'archéologie de Bruxelles le fruit de nos trouvailles et
lui demander s'il ne lui conviendrait pas de continuer les fouilles, j'avais
sollicité du conseil communal de Waulsort l'autorisation d'explorer la dite
caverne.

Je n'ai pu malheureusement obtenir cette autorisation ; diverses difficultés,
sur lesquelles je n'ai pas à m'appesantir ici, m'ayant été suscitées.

St. VAN DER ELST.

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