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175E0427.TXT

PL. DINANT 175E
E. GROESSENS, 1981

427 (IVb)

E. DUPONT, 1883 - Explication de la feuille de Dinant.

419

Près de la ferme de Chenoy, une carrière est ouverte dans du calcaire gris-
blanc subcompacte, à Productus cora. On extrayait jadis du marbre assez
estimé. Ce calcaire peut être adopté comme le type morphologique du niveau
V2a.

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420

Plusieurs affleurements waulsortiens se présentent au Nord-Est de la car-
rière sur un petit espace, vers le contact de la bande tournaisienne; à
gauche, les couches tournaisiennes et viséennes sont en contact. Ce sont
surtout les dispositions de ce genre que je qualifiais de lacunes sédimen-
taires. On doit y voir un amas construit détaché, faisant à l'île de Somal.

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421 & 422

En traversant la digitation psammitique de Gemmechenne dans la même direc-
tion, on trouve, dans la bande de Lisogne, en position symétrique, un second
amas, aussi limité, du même calcaire à veines bleues avec dolomie bigarée.
Cette bande, quoique plus étroite, devrait être d'une profondeur égale à la
digitation de Sorinnes, et lorsqu'on en a traversé la masse viséenne, on
rencontre également vis-à-vis de l'autre, une quatrième petite masse de
calcaire à veines bleues contre la bordure tournaisienne.

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420 à 423
427

Il ressort de cette disposition que les quatre amas lenticulaires de Somal,
de la ferme du Chenoy, du Nord de Gemmechenne et du Sud de Lisogne sont
alignés suivant une courbe très peu prononcée.
Trois d'entre eux sont adossés à des bandes limitatives de l'assise des
Ecaussines, alors que l'amas de Somal en est séparé par un chenal profond.

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420 à 423

Si les digitations dévoniennes de Froide-Veau, de Gemmechenne et de Lisogne
étaient regardées comme résultant d'une disposition primitive, et non du
soulèvement post-houiller en d'autres termes, si ces digitations étaient
émergées à l'époque de la formation du Calcaire carbonifère, on devrait
conclure que les trois masses waulsortiennes septentrionales frangeaient la
côte. C'est un problème que nous aurons à aborder plus loin.

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427 - suite

E. DUPONT, 1883 - Explication de la feuille de Dinant.
Coupe du Fond Josay

424 - 425 - 426 - 427

Quand on dépasse les couches h, j, k, le véritable calcaire waulsortien
construit se présente, accompagné de dolomie, sur une largeur de 150 mètres,
et se prolonge dans le bois de Roquet, puis un bel affleurement presque
vertical de marbre noir indique l'échancrure du récif. Celui-ci reparaît
bien développé et entouré de calcaires violacé et noir. On voit sa largeur
dans le fond de Somal; elle est de plus de 300 mètres. Le calcaire à veines
bleues et la dolomie bigarrée y sont bien prononcés.

La délimitation de ce récif peut se faire avec précision à cause du grand
nombre d'affleurements, mais lorsqu'on le suit à gauche, on ne voit bientôt
plus représenté que par le calcaire à phtanites. La patine blanche de ceux-
ci et leur taille permettent de suivre leur traînée sur le sol, en l'isolant
des traînées des blocaux plus petits de phtanites noirs des niveaux V1a et
V1b, et on atteint ainsi les points où ce niveau Wp vient affleurer sur la
Meuse au rocher du Bastion.

J'appellerai cette île corallienne Ile du Fond de Somal, et, par abréviati-
on, Ile de Somal.

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427 - suite

E. DUPONT, 1883 - Explication de la feuille de Dinant.
Coupe du Fond Josay

Les connexions de l'île corallienne de Somal avec la masse tournaisienne du
rocher du Bastion, tendent à dévoiler l'allure des collines sous-marines à
certaine distance des côtes. Nous avons, en effet, interprêté le calcaire
tournaisien qui reparaît au rocher du Bastion, comme représentant, à l'épo-
que waulsortienne, une colline gisant sous les eaux à une trop grande pro-
fondeur pour permettre les constructions coralliennes. Cette opinion repo-
sait sur la circonstance que cet amas de calcaire tournaisien est entouré
non de calcaire construit, comme le sont ceux de l'intérieur du massif de
Falmignoul, mais de calcaire à crinoïdes semblable à celui qui remplit les
lagunes du récif frangeant ou qui se trouve sur son bord extérieur.

Mais, quand nous voyons sur son prolongement s'établir une île corallienne,
nous devons en conclure que le relief de la colline sous-marine était loin
d'être uniforme et qu'il y existait des protubérances assez prononcées pour
qu'à peu de distance elles se trouvassent dans la zone bathymétrique de
construction.

D'autre part, l'observation que cette île est bordée au Nord, à l'Est et au
Sud par de longues surfaces des niveaux V1a et V1b, sans en être séparée par
du calcaire de lagunes Wp, porte à déduire que la pente y croissait rapide-
ment; la colline acquérait par conséquent alors brusquement une profondeur
plus grande que vers le rocher du Bastion.

Ce triple ensemble de circonstances différentes reproduit des dispositions
qui ont appelé notre attention dans la coupe de Falmignoul; nous y avons vu
les rangées de récifs tantôt séparées des calcaires viséens par du calcaire
waulsortien de lagunes, tantôt envasées directement par les calcaires V1a et
V1b. Les étroites connexions de ces circonstances et leur réunion sur un
petit espace, nous mettent ici en possession de la preuve la plus formelle
que nous aient fournie nos récifs anciens, sur la faible profondeur à la-
quelle ces récifs pouvaient se former. La présence d'une île corallienne aux
abords du ravin du Somal, sa prolongation à l'Ouest par des dépôts crinoï-
diques, les calcaires de remplissage postérieurs que la bordent des autres
côtés, prouvent que les coraux constructeurs étaient soumis à l'époque
carbonifère, comme de nos jours, à une capacité de croissance étroitement
limitée dans le sens vertical.

Par le fait, la distribution des calcaires construits dans ces terrains
était réglée par la disposition hydrographique de l'ancienne mer et son
étude se résume en dernière analyse dans la détermination du relief sous-
marin primitif.

Le Fond Josay est encore l'un des points que je considérais en 1865 comme
démontrant que le marbre noir des environs de Dinant était partiellement
antérieur aux calcaires de Waulsort, et devait, en conséquence, se répartir
en deux niveaux distinets.

J'observais, en effet, la position de cette masse de Somal, entourée de
calcaire noir et même séparée par lui du calcaire des Ecaussines situé au
Sud. Les superpositions, indiquées sur la coupe du Fond Josay, ne deviennent
claires que par une étude particulièrement approfondie de la localité. Après
le levé de la présente feuille de Dinant et malgré mes études antérieures à
ce levé, j'ai encore du y revenir plusieurs fois pour en déchiffrer les
allures stratigraphiques réelles.

L'absence de ces roches de Somal sur la Meuse, le caractère crinoïdique du
niveau Wp, qui s'y présente en trois affleurements successifs, la présence
des grandes masses plissées de calcaire noir entre la Roche à Bayard et le
rocher du Bastion, étaient autant de motifs pour confirmer mon opinion
première que les calcaires waulsortiens étaient supérieurs à ces marbres
noirs. Le levé monographique du Calcaire carbonifère, exécuté à partir du
mois de juillet 1877, commença à ébranler ma conviction, d'autant plus
qu'ayant pu faire recueillir des fossiles dans environ quarante affleure-
ments de ce marbre noir, souvent stérile, entre la Meuse et Ciney, leurs
espèces se rapportaient toutes à l'étage de Visé et non aux étages de Waul-
sort ou de Tournai. L'étude des connexions stratigraphiques du calcaire
crinoïdique à gros phtanites blonds, me démontrant ensuite que ce niveau ne
doit pas être réuni au niveau T1c de l'étage de Tournai, je fus amené à
déterminer les roches de cette nature à la Roche à Bayard et au rocher du
Bastion, comme se raccordant au niveau Wp. Enfin, lorsque je pus appliquer
aux calcaires waulsortiens les lois de la théorie corallienne que l'étude
des calcaires dévoniens m'avait fournies (1), la solution fut complète, en
me mettant en mesure d'attribuer leur signification propre à chacune de ces
roches calcaires massives à coraux agglomérés et à disposition sporadique,
ou bien stratifiées et à extensions prolongées.

Ainsi, sur la feuille de Dinant, le calcaire waulsortien de l'îlot de Somal
rentre, quant à sa position dans l'échelle stratigraphique, dans la réelle
applicable aux autres amas sporadiques et aux récifs frangeants, comme l'ont
fait les îlots de la feuille de Ciney et comme le feront prochainement creux
de la feuille de Natoye. Ce sont là les ponts spéciaux que j'avais ancien-
nement choisis comme base de démonstration pour établir, dans la série
stratigraphique de la partie moyenne du terrain un niveau de marbre noir,
aujourd'hui reconnu fictif. Ils constituent, au contraire, des cas excepti-
onnels facilement réductibles, dès qu'ou les soumet aux règles propres à la
stratigraphie des terrains construits.

(1) L'origine des calcaires derniers, etc. 1881. (Loc.cit.)

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