175E0345.TXT

PL. DINANT 175E
H. de DORLODOT, 1899-1900.

345 (IVd)

H. de DORLODOT, 1899-1900 - Ann. Soc. Géol. Belgique, t. 27, pp. 226-228-
230-231.

Si, dans le tracé de M.Dupont, on distingue ce qui est noté comme observa-
tion, de ce qui figure simplement comme raccordement théorique, on s'a-
perçoit que ce tracé est basé:

1) sur un affleurement de marbre noir, représenté comme interrompant le
Waulsortien, dans la partie nord du ravin qui remonte des environs de la
ferme de Pont-à-Lesse, vers la campagne de la ferme de Haut; cet affleure-
ment, qui formerait la pointe de l'étroite branche de Viséen, serait d'ail-
leurs séparé, dans la coupe de ce ravin, par 270m. de Waulsortien, de
l'affleurement de calcaire noir appartenant au prolongement régulier du
chenal de Pont-à-Lesse (branche nord du chenal de Walzin de M.Dupont.)

L'affleurement interrompant le Waulsortien de la partie nord du ravin,
n'appartient pas au marbre noir de Dinant, mais aux calschistes du sommet
du Tournaisien inférieur (1) (T1d de M. Dupont T1c h de la 2° édition de
la nouvelle légende). Il constitue, comme nous le dirons bientôt,
l'extrémité Est du relèvement anticlinal du Tournaisien inférieur, signalé
par M. Dupont dans la coupe de la Meuse, et dont les tranchées du chemin de
fer montrent le prolongement jusqu'à la vallée de la Lesse.

Le coude sud de la vallée empiète ensuite sur la partie nord du synclinal;
mais quand on voit reparaître la limite nord de celui-ci dans l'escarpement
qui s'étend de la sortie du tunnel au ravin, on constate que les couches
ont repris l'inclinaison normale vers le Sud et que leur direction oblique
de plus en plus vers le S-E. à mesure qu'on s'approche du ravin. A une
soixantaine de mètres avant le ravin, nous avons relevé : Dir. E.36°S.,
Incl. S. = 65°; et, dans le ravin même : Dir.E. 41°S., Incl.S.=50°

Ce changement d'allure a pour effet de rétrécir le synclinal qui, dans le
ravin même, n'a plus guère qu'une largeur d'une bonne quarantaine de
mètres. La cause de l'obliquité du bord nord vers le S-E., paraît être la
présence de la masse construite, qui occupe le grand coude du ravin. En
effet, plus à l'Est, la direction redevient N-E., et, comme conséquence, le
synclinal s'élargit de nouveau. Près du chemin de Haut à Pont-à-Lesse, nous
avons relevé: Dir.E.18°N., Incl. presque verticale; le long de la Lesse, en
face du château de Pont-à-Lesse, l'obliquité s'est réduite à E.6° N., l'in-
clinaison restant, comme nous l'avons dit plus haut, à peu près verticale.

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(1) Il y a cinq ans, lors de l'excursion préparatoire que je fis avec M. de
la Vallée Poussin, je lui montrai cet affleurement, en lui demandant sim-
plement son avis sur la roche que M. Dupont rapportait au marbre noir de
Dinant. M. de la Vallée, après examen, me répondit, sans hésiter, que cette
roche ne pouvait appartenir au niveau du marbre noir, mais qu'elle devait
être rapportée aux calschistes tournaisiens. Comme, dans la crainte d'in-
fluencer son jugement, je lui avais caché jusque là le prolongement, jus-
qu'à la vallée de la Lesse, du relèvement du Tournaisien inférieur de la
Meuse, prolongement que venait de révéler la tranchée du chemin de fer, il
s'étonnait de la présence, en cet endroit, du Tournaisien inférieur; mais
le fait ne lui paraissait pas moins incontestable. Lorsque, quelques in-
stants plus tard, je lui fais voir la tranchée du chemin de fer, il in-
terpréts la chose comme je l'avais fait moi-même.