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175E0295.TXT

PL. DINANT 175E
M. MOURLON - 17 septembre 1906

295 (V-a)

Un déblai pour la construction d'une maison appartenant à Jean Declerq
pratiqué du côté oriental de la route d'Anseremme à Dinant, à 116 mètres de
la route d'Ardenne et à 214 mètres du ravin de Penant lequel est à 200
mètres de la carrière Lebègue, plus au Sud, qui a 60m, donne la coupe que
voici: croquis

1 Psammite et schiste.
2 Grès.
3 Macigno passant au calcaire à crinoïdes.
4 Grès.
5 Grès mamelonné.

Le 21 septembre 1906, M. Robert Kerr, un jeune touriste de Woolwich Kent
(17 Red Sion Str.) qui, avec un ami, est aussi descendu à son hôtel des
Touristes tenu par la Vve Piérrard et m'a accompagné plusieurs fois avec ce
dernier, a photographié la coupe dont il m'a obligeamment expédié l'exem-
plaire que voici:

Vue panoramique de la Montagne de Froide-Veau, prise en 1903, du plateau de
la rive gauche de la Meuse, par M. Hallut, accompagné par M. Mourlon et à
sa demande.


M. MOURLON, 1908

Sur l'étude du Famennien (Dévonien supérieur) de la Montagne de Froide-Veau
(Dinant) et ses conséquences pour l'exploitation des carrières à pavés.
Bull. Soc. belge Géol., t. XXII, pp. 167-174 (Séance du 12 mai).

Sur l'étude du Famennien (Dévonien supérieur) de la Montagne de Froide-Veau
(Dinant) et ses conséquences pour l'explication des carrières à pavés.

Lorsqu'on se rend de Dinant à Anseremme, par la rive droite de la Meuse, on
observe un peu au Sud de la Roche à Bayard, entre la route d'Ardenne et le
ravin de Penant, qui forme la limite des deux communes, une forte proé-
minence, dite Montagne de Froide-Veau.

Celle-ci présente l'aspect le plus pittoresque et appelle surtout l'atten-
tion, au premier abord, par l'existence, à son sommet, d'immenses carrières
dont on n'aperçoit de la route que celles qui sont ouvertes sur son versant
septentional.

La montagne de Froide-Veau est constituée exclusivement par les roches
psammitiques condrusiennes du Famennien supérieur, formant un superbe pli
anticlinal ondulé plongeant presque verticalement sous le calcaire carbo-
nifère de Dinant et en bancs moins inclinés sous les roches analogues de
Dréhance.

J'en ai publié une première description, en 1876, dans la troisième partie
de ma Monographie du Famennien (1), et l'Explication de la feuille de
Dinant, qui parut en 1883, sous l'ancienne organisation de la Carte géolo-
gique, rattachée au Musée royal d'Histoire naturelle, me fournit l'occasi-
on, en rédigeant la partie relative au Famennien, de décrire à nouveau et
plus complètement (pp. 131-135) la partie faisant l'objet de la présente
communication.

(1) M. MOURLON, Sur l'étage dévonien des psammites du Condroz dans la
vallée de la Meuse, entre Lustin et Hermeton-sur-Meuse. (BULL. de
L'ACAD. ROY. DE BELGIQUE, t. XLII, 1876, pp. 845-884, pl. IV, fig. 4.)

Je ne ferai mention actuellement que des nouvelles observations qu'il m'a
été donné d'effectuer depuis cette époque, soit environ depuis ving-cinq
ans.

Toutes ces observations peuvent être résumées dans la coupe figure 1 des-
tinée à bien fixer les idées sur la position respective des carrières de la
montagne de Froide-Veau et leur interprétation stratigraphique.

COUPE DES CARRIERES DE LA MONTAGNE DE FROIDE-VEAU.

Assise de Comblain-au-Pont (Fa2d).

Psammites et schistes alternant avec des bancs de macigno noduleux, passant
au calcaire, fossilifères avec abondants Euomphalus serpens et se présen-
tant le plus souvent sous la forme de bancs terreux, dont le plus inférieur
(Grosse maille), fort épais et très sableux dans la carrière de Dréhance,
devient de plus en plus grésiforme vers le Nord dans la carrière de la
Ville.

Assise d'Evieux (Fa2c).

Psammites grésiformes et parfois schistoïdes exploités comme pierres à
pavés dans la carrière de Dréhance et dans celle de la Ville.

L'ancien surveillant Fripiat me donna, en septembre 1903, la succession
suivante des bancs de la première de ces carrières, qui était dirigée à ce
moment par M. Dapsens, le maître de carrières bien connu d'Yvoir.

1. Schiste 0.50
2. Bancs de vert 3.00
3. Schiste 0.80
4. Bleu et gris 2.00
5. Schiste 1.00
6. Petit vert 0.30
7. Bancs de grès dont on a fait des dalles 5.00
8. Schiste 0.60
9. Bleu 0.70
10. Gros banc 2.00
11. Schiste 1.50
12. Banc de grès avec parties mamelonnées 0.70
13. Psammite et schiste en petits bancs 1.00
14. Bancs noirs 0.80
15. Granite 0.70
16. schiste 0.30
17. granite 0.60
18. Schiste 0.40
19. Grès gris 0.65
20. Schiste 0.35
21. grès granite 0.70
22. Schiste 0.50
23. Bon banc de bleu 0.70
24. Morimont 0.80
25. Banc noir 0.80
26. Psammite et schiste 2.00
27. Grosse maille 3.00
28. En dessous du plancher de la carrière, le surveillant me
renseigne encore des psammites grésiformes jusqu'au banc noir
qu'on a abandonné, sur 6.60
-----
37.46

Il est à remarquer que les bancs 1 à 11 du niveau Fa2c de la précédente
carrière, de même que ceux du niveau Fa2d qui les surmontent, se retrou-
vent, si l'on en excepte la partie tout à fait supérieure, dans la carrière
contiguë dite carrière de la Ville, exploitée par L.Spinette, où ils don-
nent lieu également à une importante exploitation.

Seulement celle-ci y comprend, en outre, sous les 17m40 de bancs Fa2c et
les 19m50 de bancs Fa2d qui les recouvrent, les couches suivantes, qui
n'ont pas été atteintes dans le première carrière et qui tranchent forte-
ment sur les supérieurs par leur teinte plus foncée. Ce sont, d'après les
données que me remit en août 1900 le surveillant Octave Warzée:

Fig. 1. - Coupe des carrières de la Montagne de Froide-Veau

La figure 2 est un cliché photographique qui, de même que celui de la
figure 3, a été obligeamment pris, à ma demande, en septembre 1906, par un
touriste anglais, M. Robert Kerr. Elle représente la partie septentionale
de ce que l'on pourraît appeler l'étage moyen de la carrière de la Ville.
C'est le point où les bancs sont le plus fortement relevés à l'extrémité
nord pour devenir presque horizontaux du côté opposé où ils sont surtout
exploités.

Assise de Montfort (Fa2b).

La carrière, de Penant, qui appartient à M.Spinette, comprend, en réalité,
deux parties: la plus au Nord est celle décrite dans mes publications
antérieures et qui m'a fourni les Cuculloea Hardingii et trapezium; elle
présente, vers la base, au milieu des éboulis, comme le montre la coupe
figure 1, quelques bancs qui paraissent redressés presque verticalement.
L'autre partie, plus au Sud, qui est exploitée, présente un magnifique
psammite grésiforme gris bleuâtre pâle, très dur, devenant schistoïde dans
quelques bancs, surtout à la partie supérieure, parfois aussi terreux,
carié et fossilifère: Cuculloea Hardingii et Spirifer Verneuili.

Assise de Souverain-Pré (Fa2a).

Le 17 septembre 1906, un déblai pour la construction d'un maison apparte-
nant à Jean Declercq, pratiqué du côté oriental de route de Dinant à Anser-
emme, à 116 mètres de la route d'Ardenne, à près de 200 mètres du ravin de
Penant, donne la coupe (fig. 3):

1. Psammite et schiste;
2. Psammite grésiforme gris bleuâtre, fossilifère;
3. Macigno passant au calcaire à crinoïdes;
4. Psammitre grésiforme gris pâle;

Au point où j'en suis arrivé de mes études sur la constitution détaillée du
Famennien de la montagne de Froide-Veau, il me faut surtout compter, pour
les compléter par la suite, sur quelques heureux hasard, comme celui qui
m'a fourni le déblai figure 3. C'est grâce à ce dernier qu'il m'a été pos-
sible, pour la première fois, d'observer à un niveau inférieur à celui des
roches de Monfort (Fa2b) de la carrière de Penant, des bancs de macigno et
de psammite grésiforme présentant les plus grndes analogies avec ceux de
l'assise de Souverain-Pré (Fa2a) et dont l'allure méritait d'être fixée par
la photographie.

Il faut espérer que sur tout l'espace, recouvert en majeure partie par les
éboulis de carrières, qui sépare ce déblai des derniers affleurements de
Famennien au Nord, à l'entrée du ravin de la route d'Ardenne ou fond de
Froide-Veau, comme on l'appele dans le pays, il se produira encore quelques
autre déblai permettant de se rendre compte s'il existe dans l'espace en
question une faille ou si les bancs fortement redressés de la carrière de
la Ville (fig.2) finissent par plonger dans ledit ravin.

En tout cas, il est hors de doute que les roches famenniennes, avec macigno
passant au calcaire, qui, à l'entrée de la route d'Ardenne (284), s'obser-
vent au contact du calcaire carbonifère sous lequel elles plongent presque
verticalement, m'ont fourni le Phaeops granulosus, le Productus proelongus
et autres fossiles caractéristiques de l'assise de Comblain-au-Pont (Fa2d).

D'autre part, la coupe figure 1 montre que les bancs de cette dernière
assise, qui recouvrent les psammites grésiformes (Fa2a) à Aviculopecten
Juliae de la carrière de la Ville, plongent au sud dans la carrière de
Dréhance sous le calcaire carbonifère qui apparaît à peu de distance vers
cette dernière localité.

Conséquences industrielles de l'étude du Famennien.

Lorsque la Société tint sa session extraordinaire annuelle, en août 1906, à
Dinant et à Couvin, j'eus l'occasion de la guider aux grandes carrières de
pierres à pavés de la montagne de Froide-Veau qui font l'objet de cette
communication. Et je me suis attaché à montrer qu'elles fournissent un
exemple des plus remarquables de la grande utilité, si pas de la nécessité
absolue, pour la bonne exploitation des carrières, d'une étude stratigra-
phique détaillée du terrain auquel elles se rapportent.

Et, en effet, les grandes profondes carrières en question sont ouvertes
dans la partie supérieure du terrain dévonien, dite des psammites du Cond-
roz, qui a pu être subdivisée en un certain nombre d'assises. Or, il se
trouve que ce sont précisément les roches se rapportant à la plus importan-
te de ces dernières, sous le rapport de l'exploitation, celles de l'assise
de Monfort (Fa2b), qui ont été sacrifiées et qui se trouvent maintenant
recouvertes par les éboulis des carrières situées à des niveaux supérieurs
se rapportant aux assises d'Evieux et de Comblain-au-Pont.

Après avoir parcouru de la façon la plus pittoresque, par le tunnel de la
carrière de Dréhance et par des sentiers escarpés, les différentes car-
rières de la montagne de Froide-Veau, les excursionnistes ont pu constater,
à toute évidence, le bien fondé de ce qui précède.

Et, en effet, sur le flanc et au bas de la montagne, à une cinquantaine de
mètres au-dessus de la route d'Anseremme, ils se sont trouvés en présence
d'une carrière à pavés ne présentant plus l'aspect noirâtre des pavés
observés jusque-là, mais bien l'aspect gris bleuâtre pâle des vrais pavés
de Monfort sur l'Ourthe.

C'est l'ancienne petite carrière dite de Penant, aujoud'hui agrandie grâce
à l'intelligente direction qui s'étend maintenant sur toutes les carrières
de la montagne de Froide-Veau et qui, tenant compte des données scientifi-
ques exposées ci-dessus, à établi, à côté de cette dernière carrière, un
concasseur.

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