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175E0108.TXT

PL. DINANT 175E
M. MOURLON - 25 septembre 1877

108 (IV-d) - Fa2

Psammite formant un beau pli anticlinal par ondulations sur la rive gauche
de la Lesse (voir ma monographie, p. 142, pl. IV, fig. 4-17 et 19). Les
bancs supérieurs de psammite grésiforme très épais alternent avec des bancs
également très épais de schiste vert grossier oblique à la stratification
(voir aussi n° 293).


108 - suite - KAISIN, Jr., 1935 - Structure de la bande famenienne
de Moniat (Dinant). Bull. Soc. belge Géologie, tome 45.

Cette excellente coupe est fournie par la tranchée du chemin de fer de
Dinant à Jemelle, dans la station d'Anseremme. On peut en voir le dessin
à la figure 2, planche V.

Exactement au km. 4,0 on observe le dernier affleurement de calcaire
d'Hastière au flanc sud de la bande de Moniat.

Il a D=E-W, I=30°S; à 100 mètres au Sud on mesurait, dans les mêmes
calcaires, D=E 10°N, I=60°S. Les derniers mètres de calcaire d'Hastière
présentent une structure noduleuse à nodules redressés mécaniquement en
travers de la stratification, en allure analogue à ce qui s'observe dans
les calcaires noduleux de l'assise d'Etroeungt à Hastière (1). Le passage
de ces calcaires au Famennien supérieur n'est pas visible, à cause d'une
interruption des affleurements depuis le km 4,0 jusque 3,865.

Là débute un affleurement continu de Famennien supérieur, psammites et grès
avec prédominance de grès, visible sur 400 mètres. On y observe un vaste
anticlinal suivi d'un synclinal, dont les surfaces axiales, à leur inter-
section avec la voie, sont distantes de 150 mètres. Il y a lieu de noter,
comme accidents de rupture, une petite faille au km. 3,854 (pl. V, fig.
2bis) et, au km 3,775, une ondulation qui paraît une simple dysharmonie
(pl. V, fig. 2bis), mais dans laquelle on a l'étonnement de constater qu'un
laminage intense réduit localement à O l'épaisseur de deux bancs de grès
d'environ 20 cm d'épaisseur chacun, réguliers de part et d'autre de
l'étranglement. Les bancs environnants tous constitués d'un grès très
compact et très dur, en bancs d'épaisseur supérieure à 15 cm. Les allures
de cette série sont assez uniformes. On mesure respectivement : dans le
flanc sud de l'anticlinal : D=E 20°S à E 10°S; I=48°S. à 70°S, suivant les
points choisis; dans le flanc nord de l'anticlinal : D=E 14°S; I=60°N; dans
le flanc nord du synclinal : D=E 18°S à E 15°S, I=30°S, au Sud, I=60°S, au
Nord, par variation continue. La coupe montre bien que cette répartition
des inclinaisons est assez régulière, surtout dans une série gréseuses,
tandis que les variations de la direction n'y sont pas assez grandes pour
donner lieu à des conclusions sur la déformation. Il en va tout autrement
dans la partie nord de la coupe. On y voit, de km. 3,390 à km. 3,310, une
série continue de D=E 20°N, I=40°S, formée de roches psammitiques fortement
glissées, à bancs onduleux, quasi boudinés localement. Sur 10 m. la
tranchée est ensuite soutenue par un mur incliné, puis on observe un grand
plat ondulé en synclinal plongeant fortement vers l'Est. Les mesures sont :
flanc sud : D=S 40°W, I=42°S E;
flanc nord : D=E-W, I=42°S; ennoyage ; 40°E. Cette ondulation, d'environ 16
mètres de largeur, est suivie d'un changement de pendage qui ne peut être
avec certitude attribué à une faille ou à un pli. L'impossibilité où je me
suis trouvé de découvrir, dans l'affleurement rocheux de 3m. de hauteur, la
moindre apparence de charnière me fait pencher pour l'hypothèse d'une
faille, les bancs du Sud paraissent surplomber les bancs du Nord, et les
variations d'aspect du grès, très faibles d'ailleurs, ne paraissant pas se
correspondre d'un flanc à l'autre. La partie qui s'étend de cet accident
vers le Nord jusqu'au km. 3,200 prend les allures : D=E 40°N, I=60°S E.

On se trouve donc encore ici, quelque hypothèse que l'on fasse, dans une
série de pendage sud. Si l'on veut admettre que la variation de direction
indique la proximité d'une charnière anticlinale à fort ennoyage, charnière
qui se trouverait au Nord de la route d'Anseremme à Falmignoul; si, d'autre
part, on admet, avec E. Dupont, que la limite nord de la bande famennienne
de Moniat se trouve à la rive gauche de la Meuse, on dispose d'une bande de
150 à 200 m. de largeur pour loger une série dont la puissance, mesurée le
long de la voie ferrée dans la station d'Anseremme, est de plus de 250 m.
(265 m.), ce qui est impossible. Si l'on admet que la limite nord de la
bande de Moniat passe dans le lit de la Meuse ou sous la rive droite,
l'impossibilité devient encore plus manifeste. Il y a donc absence quasi
totale de bordure famennienne en continuité avec le calcaire carbonifère
qui limite, au Nord, la bande de Moniat. A première vue, on serait tenté de
faire passer la faille nécessaire vers le km. 3,300, par analogie avec ce
qui s'observe dans la vallée de la Meuse, à Moniat. Mais le fait que la
série qui se poursuit vers le Nord garde une inclinaison sud tend à faire
adopter un tracé plus septentrional, soit vers la rive droite de la Meuse,
au droit du pont-rail. Il n'est possible d'adopter ici qu'une hypothèse
graphique, car, vers l'Est, on perd toute trace d'accident de ce genre,
faute de pouvoir faire des observations. Une conclusion s'impose toutefois
: la faille de Moniat de Dupont est doublée au Sud d'une dichotomie qui, au
voisinage du confluent de la Meuse et de la Lesse, a encore un rejet impor-
tant. Il peut être utile de remarquer ici que la coupe publiée par M.
Mourlon, en 1876 (1), pourrait faire croire à une régularité que je n'ai pu
constater. La raison en est que, le chemin de fer de la Lesse n'existant
pas, M. Mourlon n'avait pu établir les rapports exacts des affleurements
isolés; sa coupe, orientée S-W - N-E, est d'ailleurs très oblique sur la
direction des couches et donne l'illusion que le flanc nord du "pli" de
Moniat est équivalent en puissance au flanc sud.

La faille de Moniat, dont le prolongement occidental dans la région de
Weillen montre bien l'importance, se subdivise en deux vers le bord du
plateau, entre Onhaye et la Meuse. La dichotomie septentrionale gagne le
pied droit nord de l'anticlinal d'Anseremme, où l'on perd sa trace. La
dichotomie méridionale, entamant largement le Famennien à Moniat, décrit
une ondulation en S qui l'amène finalement aux environs du confluent de la
Meuse et de la Lesse, où elle constitue le contact du Famennien dur le
Dinantien. On perd ensuite sa trace sur le plateau. Ainsi se trouve con-
firmée, pour la bande de Moniat, l'opinion catégorique exprimée par M. F.
Kaisin sur la structure tectonique de cette région (3); la présente note
montre, en effet, que, jusqu'à sa terminaison orientale, la bande famen-
nienne de Moniat et superposée par faille à la bande dinantienne de Dinant.
La bande famennienne d'Anseremme, dans l'état actuel des études publiées
(4), doit être considérée comme étant également superposée au Dinantien par
faille. Peut-être l'avenir permettra-t-il de pousser plus loin à l'Est
l'étude des deux failles de Moniat.

(1) M. MOURLON, Sur l'étage dévonien des psammites du Condroz dans la
vallée de la Meuse, entre Lustin et Hermeton-sur-Meuse, (Bull. de l'Ac.
roy. de Belgique, 2° série, t. XLII, p. 861; pl. IV, fig. 4)

(3) F. KAISIN, op. cit., 1933 (Ann. Soc. sc. Brux., p. 282)

(4) P. FOURMARIER, op, cit., p. M64, pl. XII, pl. VI, fig. 5; F. KAISIN,
op. cit. 1933, p. 282.

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