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169W0242.TXT

PL. DURBUY 169W

242

SESSION EXTRAORDINAIRE DE 1932
tenue à Barvaux du 16 au 19 septembre et organisée par la
Société Géologique de Belgique.

Compte rendu par I. de Magnée. - Ann. Soc. Géologique de Belgique, t.LV.

(Nos 193 à 242)

p. 62

Croquis Fig. XV.

Au point 85 le talus de la route de Ny à Oppagne offre une coupe d'un très
grand intérêt, susceptible de nous fixer sur l'inerprétation à donner à la
Faille de Soy-Mormont. Du Nord au Sud affleurent dans le talus 30m. de
schistes à gros nodules plongeant à 60° vers le Sud, suivis sur 70m. de
schistes olive non fossilifères à rares bancs de calcaire noduleux (Allure
chiffonnée par endroits, plongeant vers le Sud).

Vers l'éxtrémité sud du talus, ces schistes sont surmontés, suivant une
surface de faille, par des calcaires argileux en petits bancs à pente nord
(voir fig. XVI, coupe 85). Ces calcaires sont eux-mêmes surmontés par des
schistes suivant une seconde surface de faille.

Ces deux failles sont incontextablement des failles plates cisaillantes
délimitant un petit lambeau de poussée calcaire complètement isolé dans les
schistes.

Les deux failles décrivent des ondulations et plongent vers le Sud. Elles
semblent se rejoindre au niveau de la route, mais à cet endroit le talus
est éboulé et l'allure mal visible.

Immédiatement au Sud de ce point réapparaissent sur 20m. des calcaires
argileux en petits bands à pente moyenne 30° E (recoupés à peu près en
direction).

Tout cet ensemble n'est malheureusement pas fossilifère, de sorte qu'il
n'est pas possible d'assigner aux couches un niveau stratigraphique exact.

Il est probable que les calcaires appartiennent à la zone calcareuse exis-
tant dans l'assise F2e.

Nous sommes dans le prolongement de la Faille de Mormont-Soy que nous
venons de suivre sur le terrain. Les accidents observés ici doivent être
interprétés comme marquant le passage d'une branche de la grande faille.

Cette branche étant du type des failles de charriage cisaillantes et ayant
pied sud, il est logique de considérer la Faille de Mormont-Soy comme étant
de même type.

L'allure ondulante de la trace de faille, indépendante de l'allure des plis
secondaires, confirme cette hypothèse. Sur la planchette de Mormont, M. Van
Tuyn a d'ailleurs figuré deux petits lambeaux de poussée pincés dans la
même faille (1).

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(1) M. VAN TUYN (loc. cit.) ne se prononce pas expressément sur l'allure de
la faille de Mormont, qu'il figure dans ses coupes comme inclinant à
60°SE.
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Les coupes AB et Cd (fig. XVI), répérées sur la carte fig. XV, figurent
l'interprétation à donner au Synclinal faillé de Soy. Comme nous l'avons
constaté, le bord sud de ce synclinal est fortement renversé, l'inclinaison
moyenne étant de 30°S. D'autre part, la lèvre sud de la faille est formée
de terrains plus récents que la lèvre nord : cela implique que la faille
cisaille en profondeur le flanc sud du synclinal et que sa pente moyenne
vers le Sud est donc de moins de 30°. La faille est dont tyrès plate.

Nous avons fait remarquer qu'à la pointe calcaire orientale du synclinal de
Soy, entre les points 69 et 70, les calcaires changent très brusquement de
direction (tournent de plus de 90° sans transition). Nous avions conclu à
la probabilité de l'existence d'une faille passant entre ces deux points.

Cette faille serait manifestement une branche de la Faille de Mormont-Soy
(voir carte fig. XV). Nous avons fait remarquer également que le Synclinal
de Soy était "étranglé", son flanc sud inclinant en moyenne 30°S et son
flanc nord 45°S. L'existence d'une faille séparant les deux flancs permet
de donner une explication mécanique satisfaisante de cette curieuse dispo-
sition.

Il est très probable que cette faille se prolonge le long des calcaires F1
du flanc sud renversé, faisant remonter ces calcaires sur le noyau schis-
teux du synclinal (voir coupes fig. XVI AB et CD).

Vers l'Ouest, au point 83, cette branche de faille se rapproche fort de la
branche principale et la rejoint sans doute, du moins en profondeur. Les
deux branches de la faille de Mormont délimitent donc un lambeau de poussée
assez étendu (voir fig. XV).

Plus vers l'Ouest encore, au point 87 où nous sommes, la faille possède
aussi au moins deux branches qui vont se perdre dans les schistes du Fras-
nien moyen.

Il n'est malheureusement pas possible de cartographier exactement la zone
schisteuse affectée par les failles : les affleurements sont trop rares et
la plupart ne sont pas fossilifères. Généralement, il n'est même pas pos-
sible d'établir les relations réciproques de deux affleurements voisins.
aussi les tracés de la carte fig. XV sont-ils plutôt hypothétiques dans
cette petite zone tourmentée.

M. RENIER fait remarquer qu'il est probable que dans cette zone les traces
des failles s'incurvent fortement vers le Sud. En effet, une ondulation de
la faille épouse plus ou moins la courbe de "l'anticlinal retourné" tra-
versé au début de la matinée. Il est donc probable que la faille est
plissée et qu'elle continue donc à longer, vers le Sud la bordure calcaire
du Synclinal de la Famenne.

Le conducteur de l'excursion fait remarquer que cette hypothèse explique-
rait le fait que l'on ne retrouve plus trace de la faille à quelque distan-
ce à l'Ouest du point où nous sommes : la trace de faille en se recourbant
viendrait se placer, en effet, en direction des bancs. Une faille très
plate affectant en direction le Synclinorium schisteux de la Famenne, lui-
même à fond plat (voir p.16), a chance d'avoir un rejet apparent faible et
d'échapper de la sorte à l'observation dans une région à affleurements
clairsemés.

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PL. DURBUY 169W
P.FOURMARIER

242 (suite)

P.FOURMARIER.- Etude du Givétien et de la partie inférieure du Frasnien au
bord oriental du bassin de Dinant. Société Géologique de Belgique. Liége,
1900,t. XXVII, Mémoires, pp.104-105.

Si l'on suit maintenant la route de Ny à Oppagne, on voit une coupe intér-
essante, dans les schistes frasniens (fig. 17); les schistes à gros nodules
reposent sur des schistes fins, par discordance de stratification.

Fig. 17. - Route de Ny à Oppagne.

A. Schistes à gros nodules.
B. Schistes fins.
C. Schistes grossiers.

De tout cela, je conclus que la disposition actuelle est due à un effort de
poussée très énergique, qui a rejeté le bord sud de la cuvette sur les
schistes frasniens, en produisant un fort renversement des couches.

Ce sont ces considérations qui m'ont amené au tracé de la faille de Soy. Je
considère qu'elle est en relation avec la région tourmentée qui se trouve
plus au Nord.

J'ai encore à signaler, pour achever la description de cette partie, un
petit massif de calcaire, indiqué sur la carte comme Couvinien (Cobm), à
l'est du village d'Aisne.

Ce calcaire se trouve sous les schistes grossiers, fossilifères (Cobn),
intermédiaires entre le Couvinien et le Givétien.

Ces schistes se montrent, à Aisne, sur la nouvelle route qui conduit à
villers-Ste Gertrude et sur la route de Heyd. J'ai été amené à une allure
assez singulière, mais qui peut s'expliquer par le fait que, sur le dernier
chemin, les couches sont à peu près verticales, au point où la carte indi-
que un étranglement du Givétien, tandis qu'au Nord et au Sud de ce point,
les couches ont une inclinaison beaucoup plus faible.

Tout le long du massif, il y a encore plusieurs lambeaux de calcaire
couvinien, indiqués sur la carte de M. Ed.Dupont. Ne m'occupant que du
Givétien et du Frasnien, je ne les ai pas tracés. Je n'ai indiqué
le précédent, que parce qu'il est très important et qu'il suit
immédiatement le calcaire givétien. Le lambeau indiqué entre Ferrières
et Izier a été tracé à cause de l'allure tourmentée des couches,
en ce point, ce qui pourrait faire hésiter sur sa véritable signification.

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