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169W0196.TXT

PL. DURBUY 169W

196 (II)

SESSION EXTRAORDINAIRE DE 1932
tenue à Barvaux du 16 au 19 septembre et organisée par la
Société Géologique de Belgique.

Compte rendu par I. de Magnée.- Ann. Soc. Géologique de Belgique, t.LV.

(Nos 193 à 242)

p. 19

Croquis Fig. II.
Croquis Fig. III A et B.
Croquis Fig. IV.

Le récif F2j de marbre rouge de la Jastrée (point 4) s'allonge en allure
redressée dans l'axe du petit sentier suivi, donc suivant la limite F2i-F3.

Cependant, à l'entrée de la carrière sud (vieille carrière) on peut con-
stater que les schistes violets sont séparés du sommet du récif par une
stampe de 4 mètres de schistes grossiers jaunes contenant une faune F2i:

Spirifer pachyrhynchus M.V.K.
Spirifer Verneuili Murchison
Hypothyridina cuboïdes Sow.
Stropheodonta sp.
Phacellophyllum caespitosum (très abondant)
Acervularia Davidsoni M. Edw. et H.
Acervularia Goldfussi Vern. et H.
Favosites sp.
Aulopora repens K. et W.
Crinoïdes (très abondants)

Ces schistes d'envasement du récif ayant une inclinaison de 75° NW,
comme d'ailleurs le récif lui-même, l'allure générale est renversée (voir
fig. III).

On trouve en grand nombre dans ces schistes de très longues tiges de cri-
noïdes bien conservées malgré leur fragilité : l'affaissement du fond de la
mer marquant la fin du stade corallien a donc dû être assez rapide, puisque
dans les sédiments d'envasement l'action destructrice des vagues ne s'est
plus fait sentir.

La nouvelle carrière nous livre une bonne coupe du récif. Les schistes
d'envasement surmontent (stratigraphiquement parlant), dans la partie
centrale du récif, une quinzaine de mètres de marbre griotte contenant de
très nombreuses terrasses schisteuses et bancs de calcaire noir crinoïdi-
que, le rendant inexploitable (voir fig. III). Ce marbre griotte est ca-
ractérisé par l'abondance des grandes colonies discoïdes d'Acervularia en
calcite blanche ou rosée; ces colonies sont souvent déformées, et générale-
ment coupées ou rongées par des terrasses d'apparence stylolithique Cette
partie du récif représente le quatrième stade dans l'évolution complète des
récifs F2j, telle qu'elle a été établie par M. F.Delhaye (1).

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(1) F.DELHAYE. - Etude de la formation des récifs de calcaires rouges à
Rhynchonella cuboïdes. Ann. Soc. G. de B., t. XLV, 1908.
ID. - Etude de la formation des récifs à Acervularia et Hypothyris
cuboïdes. 2me note, Ann. Soc. G. de B., 1913.
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Ce stade griotte (supérieur) est ici relativement développé comme dans les
récifs du Massif de Philippeville et caractérisé par l'interstratification
grossièrement lenticulaire de bancs de calcaire noir grossier, formé sur-
tout de débris plus ou moins roulés de crinoïdes et accessoirement de
débris de coraux. Ce calcaire détritique est bien stratifié et alterne avec
des lits schisteux.

D'autre part, le marbre griotte ne contient guère de Stromatactis typiques,
ce qui différencie nettement le récif de La Jastrée de ceux de la région de
Humain-Rochefort.

Le marbre griotte passe insensiblement au marbre rose plus ou moins veiné
de gris du 3me stade, seul intéressant ici au point de vue marbrier. Il
atteint une épaisseur de 20 mètres mais sa partie supérieure, faciès de
passage à la griotte, est inexploitable à cause de la présence de très
nombreuses terrasses irrégulières.

Le marbre rose exploité est caractérisé par le développement de brachiopo-
des et de polypiers branchus remplaçant en partie les colonies d'Acervu-
laria si abondantes au quatrième stade. Le marbre à pâte grise et le marbre
"byzantin" ne sont pas développés.

Quant à la griotte du deuxième stade, si elle existe ici, elle n'est pas
visible actuellement, bien que l'exploitation ait atteint les schistes
formant soubassement du récif. Cette partie basale étant visiblement af-
fectée par de petites failles, on ne peut conclure à l'inexistence complète
de ce stade. En tout cas, il ne possède pas de loin l'influence qu'il a
dans la plupart des récifs F2j du Massif de Philippeville.

Dans le fond de la carrière (voir fig. III A) on remarque une très faible
épaisseur de marbre d'un rouge plus foncé, suivi par un banc de schistes à
petits lits lenticulaires de calcaire crinoïdique noir. Ces schistes sont
froissés et plus ou moins laminés par une faille, comme le montre la coupe
d'ensemble fig. III A. Cette faille sépare le marbre rose d'un ensemble de
gros bancs bien stratifiés et très continus de calcaire grossier noir
crinoïdique, qui constituent le soubassement du récif (stade I).

De part et d'autre de la nouvelle carrière, la lentille de marbre diminue
rapidement d'épaisseur et passe latéralement à des calcaires noirs ou bleus
à crinoïdes et débris de polypiers. Par voie d'augmentation d'épaisseur des
intercalations schisteuses, ces calcaires passent progressivement à des
schistes grossiers analogues à ceux qui envasent le récif.

La composition et la tectonique du récif sont figurées par la coupe verti-
cla fig. III A, normale à la stratification et passant par la paroi ouest
de la nouvelle carrière, c'est-à-dire par la partie centrale du récif. la
fig. III B donne l'allure d'ensemble probable.

M. P.Fourmarier a attiré l'attention sur l'intérêt que présentent les
petits failles inclinant à 30°-45° au Nord, que l'on peut observer nette-
ment dans cette carrière de marbre (1). Depuis sa visite à la Jastrée, les
travaux ont mis à découvert au sommet de la carrière une faille de même
allure que celles qu'il a figurées (voir fig. III A).

*

La carrière est dominée au NW par une plateforme taillée dans un ensemble
puissant de calcaires foncés bien stratifiés dirigés N-50°-E et plongeant à
45° vers le NW. Plusieurs bancs contiennent des colonies de Stromatopores,
d'autres de polypiers branchus.

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(1) P.Fourmarier. - La faille de la Jastrée, loc. cit.

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