Skip to content. | Skip to navigation

Personal tools

You are here: Home / arch / 166W / 166W0095.TXT

166W0095.TXT

PL. BIOUL 166W

95 (VII)

EXTRAIT DU BULLETIN DE LA SOCIETE BELGE DE GEOLOGIE
DE PALEONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE

Tome XXV. - Année 1911. - Procès-verbaux, séance du 21 mars 1911,
pp. 115-119

A.SALEE.- Sur un polypier du Waulsortien de Sosoye (7)

Sur le "Tienne de Sosoye", plateau qui couronne le récif waulsortien de
Sosoye, dom Grégoire Fournier a recueilli un polypier d'un aspect assez
étrange, qu'il a bien voulu nous demander d'étudier.

A première vue, on croit avoir sous les yeux un Zoanthaire massif dont les
polypiérites se serrent les uns contre les autres (fig.1).

En y regardant de plus près, on reconnaît qu'il s'agit d'un Syringopora
dont les polypiérites sont tous entourés d'une auréole cristalline fibro-
radiée.

Nous ferons d'abord l'étude du polypier, puis nous dirons un mot de ce
curieux phénomène de cristallisation.

POLYPIER.

CARACTERES EXTERNES: Tubes allongés d'environ 1mm5 de diamètre.
Sauf aux points de bifurcation, ces tubes sont parallèles et très distants
(environ 5 millimètres mesurés de paroi à paroi).

Ces polypiérites se multiplient par dichotomie, les deux branches de la
fourche étant sensiblement aussi larges que la branche mère, et faisant
chacune le même angle de divergence avec la direction primitive du poly-
piérite.

Ces dichotomies ne sont pas nombreuses. Les tubes verticaux sont réunis
par des connexions tubuleuses de moindre diamètre (1 millimètre) réparties
irrégulièrement et un peu obliques.

CARACTERES INTERNES:

a) Section verticale (fig.2):

Muraille épaisse: 1/10 du diamètre.

Les planchers en forme d'entonnoir sont régulièrement échelonnés de part et
d'autre. Ils descendent obliquement à partir de la muraille en dessinant
une courbe convexe vers le haut et vers l'intérieur. Certains de ces enton-
noirs successifs se ferment vers le bas; mais un bon nombre restent large-
ment ouverts, leur paroi latérale allant rejoindre celle de l'entonnoir
immédiatement inférieur; cette disposition, se continuant pour un certain
nombre de planchers successifs, détermine la formation d'une sorte de
canal, s'étendant parfois sur une longueur assez considérable, large de 1/3
du diamètre total, et dont le fond est occupé par un entonnoir fermé. Les
entonnoirs sont assez espacés.

b) Section horizontale (fig. 3).

Au milieu de la section circulaire, faite perpendiculairement à l'axe d'un
tube vertical, on voit généralement la coupe de deux ou trois entonnoirs
emboîtés; ces coupes ne sont pas circulaires, mais elliptiques; les grands
axes de ces ellipses ont la même orientation.

Nous rapportons cette espèce à la forme décrite par M. A.Vaughan sous
le nom de Syringopora cf. ramulosa goldfuss (Quart. Journ. Geol. Soc.,
vol. LXI, 1905, p. 268).

Les caractères de l'échantillon que nous avons décrits sont bien ceux qui
appartiennent aux Syringopora du type ramulosa, tels qu'ils ressortent de
la redescription de M'Coy (Brit. Palaeoz. Foss., 1851, p. 83) (1).

(1) On ne peut se rapporter à la description de De Koninck, comme le montre
la récente discussion du genre Synringopora dans A. WILMORE. On the
Carboniferous Limestone of the Craven Fault. (QUART. JOURN. GEOL. SOC.,
vol. LXVI, 1910, pp. 576 et seq.)

Or, le circulus du type ramulosa appartient au Viséen, d'après M. A.Vaughan
(loc.cit., p.261), et de fait Syr. cf. ramulosa Vaughan n'est signalé en
Angleterre que dans la zone S et au-dessus.

Déjà dom Grégoire Fournier avait fait ressortir l'affinité de la faune du
récif de Sosoye avec la faune viséenne (2), et M. Vaughan, après examen des
fossiles recueillis au même endroit et conservés au Musée de l'Ecole abba-
tiale de Maredsous, a placé ce récif dans sa zone C2 (3).

(2) G.FOURNIER? Ann. Soc. géol. de Belgique. t. XXIII, 1895, p. XLIV. - Cf.
IDEM, Ibid., t. XIX, 1892, Bull., p. 77.
(3) A.Vaughan, Faunal Corelation of the Dinantian of Belgium with the
Avonian of Britain. (REPORT OF THE BRITISH ASSOCIATION, Sheffield.)
1910.

Rappelons aussi que G.Soreil (4), dans son levé de la feuille Bioul-Yvoir
de la Carte géologique, place le récif de Sosoye à un niveau intermédiaire
entre le marbre noir V1a et le calcaire de Neffe V2a.

(4) Carte géologique de la Belgique au 40 000e dressée par ordre du
Gouvernement. Feuille Biooul-Yvoir. - Cf. DE DORLODOT, Bull.Soc. belge
de Géol., t. XXIV (1910), p. 571, note 2.

CRISTALLISATION.

Chaque tube est entouré d'un manchon de fibres de calcite cristallines,
prismatiques, disposées perpendiculairement au long axe du tube et affec-
tant une disposition nettement radiée (fig.2).

Ces fibres prismatiques sont nettement visibles macroscopiquement.

Les tubes de connexion ont également leur manchon fibroradié.

Le manchon est ordinairement d'épaisseur un peu plus forte que le diamètre
du tube.

Une coupe suivant le grand axe d'un tube montre que les différents prismes
superposés n'ont pas tous la même orientation cirstallographique; il y a
une alternance assez régulière de prismes possédant sensiblement la même
orientation avec des prismes s'écartant notablement de cette orientation.
Dans une coupe perpendiculaire au grand axe des tubes, chaque tube est
entouré d'une auréole de prismes ayant leurs axes disposés de la même façon
par rapport à l'axe du tube.

En nicols croisés, les prismes présentent l'extinction droite: il en résul-
te la formation d'une crois noire (fig.3) qui va s'élargissant vers
l'extérieur.

Quelques cristaux situés à l'intérieur de la muraille du polypiérite possè-
dent la même orientation que les prismes extérieurs; en s'éteignant en même
temps que ces derniers, ils prolongent la croix noire vers l'intérieur. Les
prismes des manchons adjacents s'engrègent à leur partie distale.

Nous pensons que cette disposition très spéciale méritait d'être signalée;
elle n'est pas dépourvue d'internêt pour l'étude lithologique des roches
waulsortiennes.

Insert the GSB number to search all associated content