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166W0094.TXT

PL. BIOUL 166W

F.HALET

94 (VI)

Course dans la vallée de la Molignée faite par M. Halet en compagnie de
M. Deblon au mois de Mars 1909.

Le long de la route qui longe la rive gauche de la Meuse un peu au Sud-Est
du hameau de Hun, on voit une petite carrière, abandonnée en ce moment, où
l'on a exploité le calcaire tournaisien T2b petit granit de l'Ourthe.

A.RENIER

94 (Suite)

RENIER A.- Annales de la Société géologique de Belgique, 1910, t.II,
Mémoires in-4, pp.85-93.


NOTE SUR QUELQUES VEGETAUX FOSSILES
du Dinantien moyen de Belgique,
PAR ARMAND RENIER.
(Planche X).

Travail présenté à la séance du 20 mars 1910, déposé au Sécrétariat
le 20 mars 1910.

Au cours de l'excursion annuelle des Sociétés géologiques belges, qui s'est
déroulée en septembre 1909 dans les environs de Dinant, sous la direction
de MM. les Professeurs Chanoine H. de Dorlodot et F.Kaisin, j'ai découvert
des restes de plantes dans le Dinantien moyen.

Par la suite, sur les conseils de mon professeur, M. Max Lohest, j'ai fait
au même gîte de nouvelles fouilles. Une seule d'entre elles a été réelle-
ment fructueuse. J'avais ce jour-là pour compagnon d'étude, notre excellent
confrère M. Pierre Destinez, préparateur de géologie à l'Université de
Liége.

N'ayant plus actuellement grand espoir de me procurer de nouveaux matéri-
aux, je cède au désir qui m'a été exprimé, en donnant une description
détaillée des échantillons que j'ai ainsi recueillis.

Le gîte nouveau, qui est, sinon le premier, tout au moins le plus remar-
quable de ceux connus en Belgique, est une carrière abandonnée, ouverte
dans les escarpements de la rive gauche de la Meuse, au kilomètre 19 de la
route de Namur à Dinant, entre Rouillon et Anhée (Yvoir).

Une description succincte de la coupe de cette carrière a été donnée jadis
par la Vallée-Poussin [88] (1), à l'occasion d'une excursion de la Société
Géologique de Belgique:

"Après deux ou trois mètres, les calcaires paraissent prédominer dans cette
série hétérogène, où l'on trouve, sur 15 mètres d'épaisseur environ, des
bancs de calcaires compacts ou à grains cristallins, très fins, grisâtres,
gris bleuâtre ou gris violâtre, en un mot présentant les caractères litho-
logiques de la division VIa de la légende. On voit reposer sur ces bancs
appartenant au VIa, des calcaires noirs, compacts, en bancs minces gardant
leur épaisseur, souvent accompagnés de zones de cherts noirs, parfois
dolomitiques et qui se font reconnaître du premier coup d'oeil comme membre
de la division VIb ou des calcaires à carreaux de Dinant."

C'est dans ces calcaires noirs avec bancs de cherts qui couronnent la série
des couches découvertes dans cette carrière, que j'ai recueilli des fossi-
les végétaux.

La description qu'en donne de la Vallée-Poussin est sommaire, car si cert-
ains calcaires noirs sont très compacts, ils passent insensiblement, et au
moins par trois fois, à des calcaires schistoïdes, pyriteux, noirs, à
rayure grasse, qui deviennent gris violacé par altération et se délitent en
feuillets d'une extrême minceur. Dans la paroi de l'escarpement, la trace
de ces couches peu résistantes apparaît sous forme de sillon.

Les végétaux proviennent du lit moyen, en-dessous duquel existent encore
plusieurs bancs de cherts interstratifiés.

---------------
(1) Voir la liste blibliographique.
---------------

Les végétaux se trouvent dans un banc très mince de calcaire sonore, pyri-
teux et bitumineux, de types apropélien. Ce calcaire passe rapidement vers
le haut à un banc de calcaire compact. A quelques centimètres en-dessous du
niveau fossilifère, existe un lit de chert bourré de coquilles.

Le calcaire contient d'ailleurs, entre ce lit de chert et le calcaire
compact, une faune assez riche.

M. Pierre Destinez y a reconnu les espèces suivantes:

Goniatites? sp. Crania quadrata (M'Coy).
Productus longispinus = Pr.Flemingii Sow. Discina nitida Philipps.
Pr. semireticulatus (Martin). Sanguinolites cf. plicatus
(Portlock).
Pr.cf.nystianus de Kon. Pinna flabelliformis (Martin).
Chonetes variolata d'Orb. Glauconome pulcherrima M'Coy.
Spirifer sp. Fenestella oculata M'Coy.
Camarophoria cf. crumena Martin. F.plebeia M'Coy.
Strepthorhynchus crenistria Philipps. Flustra palmata M'Coy.
Strephtorhynchus crenistria var. caduca M'Coy.

Ces fossiles, quoique fortement écrasés, se trouvent remarquablement con-
servés. Leur test se détache en banc sur le fond noir de la roche; de
nombreux échantillons de Productus sont encore munis de leurs tubes cal-
caires, dont la longueur atteint parfois 10 cm.

Nous nous trouvons donc en présence d'une formation sapropélienne qui s'est
déposée avec lenteur en eau très calme. Les Productus paraissent y avoir
été ensevelis sur place. Ce détail précise à la fois le facies marin et le
caractère cotier du dépôt.

Les débris de plantes ne sont pas très rares dans ce banc mince de calcai-
re. Ils sont toujours bien étalés en stratification et doivent d'ailleurs
avoit été très fortement comprimés, étant donné les indications fournies
par les coquilles de brachiopodes.

Ces restes ne sont généralement pas charbonneux. Nous avons, il est vrai,
découvert une grande plaque recouverte de charbon brillant, mais il nous a
été impossible de décider de la nature et de l'origine du charbon, le
débris étant sans forme et sans structure apparente (1).

-----------------
(1) Tout récemment. M. Destinez en a extrait un cylindre pierreux, à
structure conservée. L'examen microscopique montre qu'il s'agit
vraisemblablement d'un os. Le charbon est probablement d'origine
animale.
-----------------

Les échantillons décrits ci-après sont exceptionnels. Les végétaux y ont un
aspect graphiteux. Grâce à cete circonstance, on a pu disposer l'éclairage
de manière à faire apparaître les végétaux en blanc sur le cliché pho-
togrpahique. Les images ainsi obtenues sont plus nettes. La déformation,
résultant de l'obliquité d'orientation, est d'ailleurs insignifiante.

Le plus souvent, on ne trouve que des débris d'axes, larges de 3 à 4 mil-
limètres, qui ne se détachent sur le fond jaune noirâtre de la roche qu'en
lumière oblique. Ces axes sont parfois bifurqués. Nous ne nous en occupe-
rons pas spécialement dans la suite; ils peuvent en effet être rattachés
aux échantillons décrits.

Un seul bloc de roche fraîche nous a fourni cinq échantillons remarquables,
qui se réduisent à trois, si l'on considère comme une unité empreinte
et contre-empreinte. Quatre d'entre eux sont représentés, planche X. Le
cinquième, qui est la contre-empreinte de la figure I, et qui appartient
aux collections de géologie de l'Université de Liége, est plus complet
que l'échantillon figuré, mais ne se prête malheureusement pas à la
photographie.

Ajoutons encore que l'échantillon, fig I, quoique recueilli dans le même
banc, l'a été à une distance assez grande des échantillons fig. 2 et 3, et
fig. 4. pour qu'il y ait lieu de les considérer comme n'ayant pas été
découverts en connexion.

Un examen rapide de la planche X conduit cependant à conclure que les
végétaux recueillis ont selon toute vraisemblance, appartenu à une seule et
même espèce, si l'on fait abstraction du débris marqué A sur les figures 2
et 3. Ce débris se trouve d'ailleurs dans un plan de stratification assez
différent.

La figure I montre la partie inférieure ou moyenne du végétal; les figures
2, 3 et 4 en représentent les extrémités.

Dans son ensemble, la plante est développée sympodiquement, mais, suivant
l'habitude, il y a tendance progressive à la persistance de la dichotomie
simple, à mesure que l'on s'elève vers les extrémités.

Les parties basses ou moyennes, fig I, ne montrent aucune trace vasculaire.
La seule ornementation visible sur l'échantillon non figuré, est une stri-
ation oblique de l'axe principal; il se pourrait que cette stration soit
une déformation mécanique.

A mesure que l'on se rapproche des dernières divisions, celles-ci se font
de plus en plus courtes et de plus en plus grêles. Certaines se terminent
de façon imprécise. Beaucoup ont une tendance à se courber, qui pourrait
bien avoir été produite par dessiccation (fig.1).

Sur les échantillons fig. 2 et 3, et surtout sur l'échantillon fig.4. on
remarque à l'extrémité des plus fines divisions, un élargissement cupuli-
forme. Le groupe c de la figure 4 permet de constater que le bord de ces
cupules est découpé par des incisions profondes. Ce détail s'observe égale-
ment çà et là sur l'autre échantillon, notamment en c (fig.2).

Une des cupules g de la fig. 4 parait renfermer un corps central.
L'extrémité ovoïde émergerait seule de la cupule et posséderait un bec
effilé, qouique raccourci, marqué de deux ou plusieurs côtes.
La cupule g (fig. 3), ainsi qu'une cupule voisine, pourraient être in-
terprétées de semblable façon.

A s'en tenir à l'organographie de ce végétal, on ne peut que difficilement
décider si l'on se trouve en présence des débris d'une algue ou d'une
fronde filicoïde, de fougère ou de phéridospermée.

L'absence d'une côte vasculaire sur l'axe ne peut être considérée comme
décisive, car nous avons la preuve que le tassement a été intense. D'ail-
leurs, certains fossiles végétaux, considérés comme des restes d'algues,
possèdent une côte centrale très développée.

Notre échantillon, fig. I, n'est pas sans analogie avec un échantillon du
Dévonien moyen de la Bohême figuré par M.M.Potonié et Bernard (04, 21, 47)
sous le nom de Hostimella Hostimensis Barr. var. ß. rhodeaeformis. Mais le
genre Hostimella Barr.mnscr., doit être considéré comme transitoire et mal
défini. Si Stur (81, 352) l'a rangé parmi les Floridées dans l'ordre de
Gigartinées, MM. Potonié et Bernard (04, 16) se refusent à considérer les
échantillons décrits sous ce nom comme des algues, et cela pour des raisons
diverses, notamment parce que certains axes présentent une striation trans-
versale analogue à celle de la contre-empreinte, non figurée, de l'un de
nos échantillons (fig.I). Ces auteurs avouent d'ailleurs ignorer la nature
exacte de ces végétaux (04, 22).

Il semble, en outre, que tout comme Stur. MM.Potonié et Bernard ont réuni,
sous le nom de Hostimella Hostimensis, des débris ayant appartenu à des
espèces différentes. Leur port est, en effet, assez variable. Le seul trait
organographique qui leur soit commun, est le développement sympodique. Les
échantillons de Hostimella hostimensis que j'ai vus dans les collections de
paléontologie végétale de l'Université de Liége, grâce à l'obligeance de
M. le Professeur Gilkinet, appartiennent incontestablement à une espèce
autre que celle à laquelle nous avons affaire ici.

Il est d'ailleurs assez naturel d'interpréter comme des organes de fructi-
fication les cupules situées à l'extrémité des dernières divisions du
végétal.

Cette manière de voir écarte l'attribution aux Hostimella, puisque de
l'avis de M. le compte de Solms (95, 88), auquel se sont ralliés M.M.
Potonié et Bernard (04, 13 et 20), Hostimella Hostimensis (var. rhodeaefor-
mis) est très semblable, sinon identique, d'après MM. Potonié et Bernard,
au Sphenopteris (Rhodea) Condrusorum (Crépin), dont la fructification est
toute différente (Cf. Crépin 74, I, 3).

Des Spenopteris portant, à l'extrémité des dernières divisions de leurs
frondes, des expansions profondément incrisées, sont bien connus. Stur a
créé pour eux en 1877 (77, 255*) le genre Calymotheca, ou mieux Calymmatot-
heca, qu'il a par la suite (83, 799) étendu à des types, C.Frenzli, etc.,
assez différents de ceux qu'il avait d'abord rangés dans ce groupe:
C.Stangeri, etc.

Des Calymmatotheca décrits jusqu'à ce jour, deux espèces appartenant,
l'une et l'autre, à la flore de la Calciferous Sandstone Series d'Ecosse,
Sphenopteris bifida Lindley et Hutton et S. affinis Lindley et Hutton,
présentent de remarquables analogies avec la plante du marbre noir.
(Cf. Kidston 87).

Il faut toutefois observer que le groupe des Calymmatotheca Stur a été
reconnu renfermer des types de fructification assez différents.
Chez l'un d'entre eux, les expansions situées à l'extrémité des dernières
divisions ont été reconnues être la trace des cupules qui soutenaient de
petites graines (Lagenostoma williamson: mnser.) Cette opinion est au-
jourd'hui classique pour les Calymmatotheca proprement dits, notamment C.
Stangeri. (Cf. Zeiller 05, 722)

D'autre part, Sphenopteris bifida et S.affinis sont rapportés aujourd'hui
par M. Kidston (06, 430 et 436) au genre Telangium Benson. Chez les Telan-
gium, les expansions sont des groupes de microsporanges, ainsi que l'a
établi l'étude d'échantillons à structure conservée. M. Scott (09, 399) a
toutefois mis en doute l'individualité de ce genre et incline à placer les
échantillons décrits par Miss. M.Benson parmi les Crossotheca, chez les-
quels il s'agit aussi de microsporanges biloculés groupés sur des expansi-
ons peltoïdes. (Cf. Kidston 06).

M. Kidston a en outre distingué sous le nom de Diplotheca des fructificati-
ons en forme d'étoile qu'il considère comme formées par la réunion de
microsporanges, et qui, tout en rappelant certain type range par Stur parmi
les Calymmatotheca: C. Haueri (83, 800, 33, et encore 802, 35c.), présente
des caractères très particuliers de lobation.

M. Kidston avait précédemment (84) créé le nom de Zeilleria pour les
Calymmatotheca du type de C.Frenzli, qui constituent un groupe curieux,
mais encore incomplètement connu.

Enfin, M. Vaffier (01, 124, VII) a décrit sous le nom d'Alcicornopteris
Zeilleri, une espèce nouvelle du genre créé par M. Kidston (87) sur des
frondes stériles, et dont les fructifications rappellent celles des Calym-
matotheca. Ces fructifications, profondément incisées et de très grande
taille, sont encore mal connues. Elles diffèrent toutefois profondément du
type qui nous occupe.

Il semble que nos échantillons soient à rapprocher des Lagenostoma ou des
Telangium.

Pour décider si nous avons affaire ici à un Lagenostoma ou à un Telangium,
il importe de préciser les caractères différentiels de ces "genres".

Les Calymmathotheca du premier groupe, figurés par Stur (77 et 83), ont des
expansions d'assez grande taille. Aucune d'elles ne renferme de graine. Au
contraire M. Arber (05) a décrit une espèce, Lagenostoma Sinclairi Kidson,
chez laquelle les expansions d'assez petite taille, de forme ovoïde et à
bord dentelé, renfermeraient des graines. (Cf. Scott.09, 394, 150).

Nos échantillons s'écartent assez fortement de toux ces types. Si la cupule
g (fig. 4) contient réellement un corps central, nous sommes évidemment en
présence d'une espèce qu'il faut rapprocher des Lagenostoma. Mais l'examen
des petites graines que j'ai trouvées en association avec Sphenopteris
Hoenighausi Brongiart, [au toit de la couche Dure Veine du siège Boverie
des Charbonnages de Marihaye, dans une région om ce toit renferme presque
exclusivement S. Hoeninghausi, ce qui me porte à considérer ces graines
comme des Lagenostoma], me conduit à admettre que leur coque était malgré
tout trop résistante pour ne pas donner une impression plus nette et plus
saillante que celle de la figure 4.

Comme je l'ai déjà dit, nos échantillons présentent les plus grandes ana-
logies avec Sphenopteris (Telangium) bifida et S. (Telangium) affinis.
L'aspect des expansions est sensiblement identique (Cf. Kidston 87).

Les caractères phyllotaxiques des frondes de ces espèces me paraissent
toutefois assez différents de ceux de notre plante, à m'en rapporter aux
croquis, malheureusement peu nombreux, publiés par M.Kidston (87).

Je ne vois ici rien qui rapelle la division en fourche de S.bifida. M. Kid-
ston (87, 140) décrit les fructifications comme se trouvant groupées à la
base de la fourche.

Le port de S.affinis (Kidston 87, IX, 20) est plus gracieux que celui de
notre fronde. (Pl.X.I).

Certes, les frondes fertiles des ptéridospermées pouvaient différer con-
sidérablement des frondes stériles. Mais, faute de mieux, force nous est de
faite état des seuls éléments dont nous disposons.

Je suis ainsi amené à considérer la plante représentée planche X, comme
appartenant à une expèce nouvelle (1), voisine de Sphenopteris affinis et
S.bifida.

(1) L'espèce créée par Stur sous le nom de Calymmatotheca minor (83, 700,
32b.) sur un fragment minuscule, est trop mal définie pour pouvoir être
prise en considération.

Je propose de la dénommer Sphenopteris (Telangium ?) Dorlodoti, en l'hon-
neur du savant organisateur des excursions au cours desquelles elle fut
découverte.

Ses caractères spécifiques ressortent de l'analyse faite ci-dessus, et des
photographies reproduites pl.X.

Le débris indiqué par la lettre A sur les figures 2 et 3 est situé dans un
plan de stratification différent de celui où se trouvent étalés les restes
que nous venons d'étudier.

C'est un corps globuleux de contour elliptique, brisé à son extrémité
antérieure (fig.2-3). Il se trouve fixé à un axe cylindrique assez grêle et
sans ornementation. On y distingue, en lumière réfléchie, quelques stries
longitudinales formant trois côtes peu nettes (fig. 2), les unes margina-
les, la troisième médiane.

Par suite d'un bris survenu après la photogrpahie, il m'a été possible de
constater que l'axe, constituant le pédicelle, se bifurquait en d, selon
toute vraisemblance de façon dichotomique.

Ce débris ne paraît pas appartenir à la même espèce que ceux étudiés ci-
dessus. Le fait qu'il se trouve dans un plan de stratification différent,
plaide en faveur de cette idée. Tous ceux-là qui ont étudié de très près le
mode de fossilification des végétaux dans les schistes bitumineux, dont le
dépôt a été très lent, partageront, je pense, sur ce point ma manière de
voir.

Le débris A n'est pas sans analogie avec des fragments de longs cônes
cylindriques divisés en segments ellipsoïdaux par étranglements réguliers,
qui ont été recueillis dans la Calciferous Sandstone Series d'Ecosse et
qui, décrits primitivement sous le nom de Pothocites Paterson, ont été
rapportés, dans la suite, par M.R.Kidston (83), aux Asterocalamites
(cf.A.crobiculatus (Schlotheim) = Bornia radiata (Brongniart). Certains des
échantillons figurés par M.Kidston (83, X, 8), présentent, eux aussi, une
dichotomie de l'axe à peu de distance en-dessous de la base du cône. Les
cônes eux-mêmes montrent des sillons longitudinaux, qui, quand l'écrasement
est aussi intense qu'il l'est dans notre échantillon, pourraient bien se
réduire à fort peu de chose.

Quant aux sporanges, qui seraient visibles sur certains échantillons an-
glais, on n'en aperçoit par ici la moindre trace.

Notre échantillon est naturellement trop fragmentaire et trop imparfait
pour nous permettre de conclure. Il paraît néanmoins présenter de remar-
quables traits de ressemblance avec les Pothocites. J'ajouterai que l'at-
tribution de ces cônes aux Asterocalamites semble bien démontrée, malgré
les indications en apparence contradictoires publiées sur les fructifica-
tions des Asterocalamites, par M.Grand'Eury (77, 54) et par B.Renault [93-
96, 81, XLII. 6, et 88, 219 f. 17.]. Renault s'est d'ailleurs rallié aux
conclusions de M.Kidston.

La florule du gîte d'Yvoir est ainsi connue par deux espèces qu'il y a lieu
de mentionner provisoirement dans les listes sous les noms de:

Spenopteris (Telangium ?) Dorlodoti Renier.
Cf. Asterocalamites scrobiculatus (Schlotheim).

Le gîte d'Yvoir est le plus important de tous ceux connus en Belgique, mais
il en est d'autres.

Je mentionnerai en premier lieu deux communications inédites.

D'une part, M. F.Kaisin m'a déclaré avoir souvent rencontré dans les
déchets des carrières du marbre noir, des axes assez nets. J'ai, sur ses
conseils, parcouru les terris des exploitations aujourd'hui abandonnées,
qui jalonnent, sur une grande longueur, le flanc sud de l'anticlinal de
Gemmechenne, au nord est de Dinant. Je n'y ai découvert qu'un débris très
altéré d'axe strié longitudinalement.

D'autre part, M.Destinez m'a dit qu'il avait souvenance d'avoir remarqué
des traces de plantes dans les anciennes carrière de Pair (Clavier), au-
jourd'hui remblayées.

A côté de ces indications intéressantes, mais peu concluantes, il en est
d'autres.

Par ordre chronologique, il faut mentionner d'abord ce passage d'un compte
rendu d'excursion à travers le massif de Theux, dû à G.Dewalque (63, 787)
(1).

(1) Ce compte rendu relate des opinions très curieuses sur la tectonique du
massif de Theux. Dewalque y déclare que "le bassin anthraxifère de Theux
est dans une situation tout à fait anormale": et que, "quand on tient
compte de l'identité de ses assises avec celles qu'on observe au nord de
Pépinster dans le massif de la Vesdre, il (nous) semble ne pouvoir être
considéré autrement que comme un démembrement de notre grand bassin
anthraxifère, limité à l'ouest, au nord et à l'est par trois failles;" et
plus loin: "Si ces failles existent, il est probable, par analogie avec la
grande faille de notre terrain houiller, que celles qui sont parallèles à
cette dernière seront inclinées vers le nord".

Il nous reste, pour terminer, à examiner les conclusions de ces découvertes
au point de vue stratigraphique.

Remarquons d'abord que le niveau exact auquel ont été receuillies nos
plantes, s'i!l est parfaitement déterminé dans une coupe classique, ne
l'est pas autant dans l'échelle stratigraphjique générale du calcaire
carbonifère belge.

Ce marbre noir se représente près de la dans le lit de la rivière, et des
travaux de mine récents l'ont fait reconnaiaître dans plusieurs endroits,
intercale dans le calcaire de Visé, vers la partie supérieure duquel il
semble se trouver. Jusqu'a present, on n'en a cité aucun fossile; une
empreinte végétale assez duquel il semble se trouver. Jusqu'a présent, on
n'en cité aucun fossile; une empreinte végétale assez fruste rapportée à un
Lepidodendron, y a été trouv" aujourd'hui par M.Fr.Dewalque.

J'ai retrouvé dans les collections de géologie de l'université de Liége, un
échantillon de marbre noir, provenant des "environs de Theux" catalogué
sous le numéro 9428 (tiroir 67 G.) et qui montre un débris qui me paraît
étre incontestablement d'origine végétale. C'est une trace d'axe complète-
ment écrasé, sans ornementation apparente, et dont la nature ne peut être
autrement précisée.

On ne trouve cependant aucune mention de l'existence de plantes fossiles
dans les roches du Calcaire carbonifère dans les travaux d'ensemble de
Dewalque (68, 81 et 338; 80, 93 et 383) et de M.Mourlon ( 80,III; 81,55)
Mais M.l'abbé Carpentier (09) a découvert, des végétaux dans le Calcaire de
Bravhant du Hainaut français. Jusqu'à présent, les plantes recueillies à
Brachant n'ont été signalées qu'incidemment par M. Carpentier.

Dans les schistes à Crustacés, on remarque des débris de végétaux
référables à des Filicinées et à des Lycopodinées, parmi celles-ci une
Archaeosigillaria Kidston, que d'après l'examen de M.R. Zeiller, on peut
rapprocher de A. Vanuxemi (= Lycopodites Vanuxemi Goeppert sp.). Enfin des
débris d'axes végétaux portent de petits brachiopodes (Athyris) qui sont
fixés sur eux par leur pédoncule (09,30).

Le gîte de Bachant a donc une importance au moins égale, et probablement
plus grande, que celui d'Yvoir. Celui-ci n'est pas moins le plus intéres-
sant des gîtes connus en Belgique.

Il nous reste, pour terminer, à examiner les conclusions de ces découvertes
au point de vue stratigraphique. Remarquons d'abord que le niveau exact ont
été recueuillies nos plantes, s'il est pârfaitement déterminer dans une
coupe classique, ne l'est pas autant l'echelle stratigraphique générale du
calcaire carbonifère belge

Revenant sur l'opinion émise par de la Vallée Poussin (88) et que j'ai
rapportée ci-dessus, M. de Dorlodot écrivait récemment (10, 162): 'Ch. de
la Vallée Poussin qui a, le premier, attiré l'attention sur ces faits et
montré en même temps que le mode de passage du calcaire crinoïdique au
calcaire violacé exclut l'hypothèse d'une lacune, considère les calcaires
noirs à cherts noirs qui reposent sur cette assise peu épaisse de calcaire
violacé, comme correspondant au marbre noir de Dinant. Nos études nous ont
amené à reconnaître qu'il n'en est rien."

Je ne puis insister sur cette question. Qu'il me suffise de dire que M.de
Dorlodot (10, 163) range les calcaires analogues au marbre noir de Dinant,
mais avec cherts, des environs d'Yvoir, au sommet de l'assise des calcaires
de Leffe, terme supérieur de l'étage Tournaisien, et immédiatement in-
férieur à l'assise du marbre noir de Dinant.

M. de Dorlodot considère d'ailleurs ces couches comme synchroniques du
marbre noir de Pair (10, 165), et paraît disposé à ranger au même niveau
les couches de Bachant (10, 161), qui présentent d'ailleurs avec le facies
d'Yvoir des calcaires de Leffe des analogies lithologiques et fauniques
intéressantes. (Cf. Carpentier 09, 28).

Il semble donc que tous les gites signalés ci-dessus, hormis peut-être
celui de Theux, appartiennent au même niveau.

Ce serait un niveau à Végétaux.

Je ne signale cette conclusion que sous les plus expresses réserves, car
s'il se rencontre dans le Dinantien moyen de façon assez constante des
roches du facies du marbre noir, la présence de végétaux me paraît dépendre
avant tout du facies.

Lorsque je vis à la carrière d'Yvoir les calcaires bitumineux altérés du
lit fossilifère que j'ai étudié, je fus frappé de leur étroite ressemblance
avec certains schistes bitumineux ou calcareux du houiller sans houille.
Une même roche peut se présenter à des niveaux bien différents.
Il ne faut donc pas exagérer la valeur de l'argument que l'on peut tirer de
la rencontre de végétaux à Bachant et à Yvoir, voire à Pair.

Les conclusions générales ne peuvent davantage être bien formelles.
Les découvertes d'Yvoir paraissent cependant confirmer celles que M.Carpen-
tier (09, 32) a déduites de ses études sur le calcaire de Bachant, à savoir
qu'il serait homotaxique de la partie supérieure de la Calciferous Sand-
stone Series, conclusions qui concordent d'ailleurs avec l'opinion classi-
que.

Ce sont en effet des échantillons recueillis dans la Calciferous Sandstone
Series qui nous ont fourni les points de comparaison les plus intéressants
dans notre étude des végétaux d'Yvoir.

Spenopteris bifida et Asterocalamites scrobiculatus ont toutefois une
extension verticale importante. On les retrouve au sommet du Dinantien,
dans l'assise Hia du houiller sans houille.

BIBLIOGRAPHIE

Les renvois du texte sont faits en indiquant le nom de l'auteur, puis:

1 en caractères gras, les deux derniers chiffres du millésime de l'année
de publication;
2 en chiffres italiques, le numéro de la page;
3 en chiffres romains, le numéro de la planche;
4 en chifrres arabes, le numéro de la gifure.

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Bernard Ch., 1904. Voyez Potonié H. et Bernard Ch.
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de Dorlodot H., 1910. Les faunes du Dinantien et leur signification stra-
tigraphique. Bull. Soc. belge de géologie. Mémoires XXIII.
de la Vallée-Poussin, 1888. Compte Rendu de la Session extraordinaire de
la Société Géologique de Belgique, tenue a Dinant les 1, 2, 3 et 4
septembre 1888. Ann. Soc. Géol. Belgique. XVI. Bull. CXV-XCVI.
De Solms-Laubach, 1895. Ueber devonische Pflanzenreste aus den Lennen-
schiefern des Gegend von Gräfrath am Niederrhein.
Jahrbuch der Königl. preuss. geolog. Landesanstalt für 1894.
Dewalque G., 1863. Excursions faites en Belgique par la Société Géologique
de France lors de sa réunion à Liége en 1863.
Bull. Soc. géol. France, 2e série XX.
1868. Prodrome d'une description géologique de la Belgique.
1880. Prodrome d'une description géologique de la Belgique. Seconde
édition, conforme à la première.
Grand Eury C., 1877. Flore Carbonifère du département de la Loire et du
Centre de la France.
Mémoires ,présentés par divers savants à l'Académie des Sciences.
Kidston R., 1883. On the Affinities of the Genus Pothocites, Paterson; with
the Description of a Specimen from Glencarthom, Eskdale.
Annales and Magazine of Natural History. Série 5. XI.
1884. On the fructifications of zeilleria (Sphenopteris) delicatula,
Sternb. sp.; with Remarks on Urnatopteris (Spenopteris) tenella.
Brongnt., and Hymenophyllites (Sphenopteris) quadridactylites, Gutbier
sp. Quatrerly Journal Geol.Soc.XL.590-598. XXV.
1887. On the Fructifications of some Ferns from the Carboniferous
Formation. Trans. Royal Soc. Edinburgh. XXXIII.
1906. On the microsporangia of the Pteridospermeae, with remarks on
their relationship to existing Groups.
Phil.Trans.Royal Soc.London. Série B. CXCVIII.
Mourlon M., 1880. Géologie de la Belgique T.I.
1881. Id. T. II.
Potonié H. et Bernard ch., 1904. Flore dévonienne de l'étage H de Barrande.
Suite de l'ouvrage: Système Silurien du Centre de la Bohème, par
Joachim Barrande, édité aux frais du fonds Barrande.
Renault B., 1888. Les Plantes fossiles.
1893-1896. Bassin houiller et permien d'Autun et d'Epinac.
Fascicule IV. Flore Fossile. Deuxième partie.
Etude des Gîtes Minéraux de la France publiés par le Service des
Topographies souterraines.
Scott D. 1909. Studies in Fossil Botany.
Second Edition. II.
Stur D., 1875-1877. Die Culm Flora.
Abh. K.K. Geol. Reichsanstalt. VIII.
1881. Die Silur-Flora der Etage H-h, in Böhmen.
Sitzungb. d.K.akad. d. W.math.naturw.classe. LXXXIV.
1883. Zur Morphologie und systematik der Culm- und Carbonfarne.
K.Akadem.der Wissenschaft. Sitzungb.d.mathem.-naturw. Cl.LXXXVIII.
Vaffier A., 1901. Etude géologique et paléontologique du Carbonifère in-
férieur du Mâconnais.
Ann.Univ.Lyon. Nouvelle série. Fascicule 7.
Zeiller R., 1905. Une nouvelle classe de Gumnospermes: les Ptéridospermées.
Revue générale sciences pures et appliquées. XVI.

[6-IX-1910]


LEGENDE DE LA PLANCHE X.

FIG. 1-4. - Echantillons de calcaire bitumineux, recueillis dans une
carrière abondonnée ouverte sur la rive gauche de la Meuse,
au kilomètre 19 de la route de Namur à Dinant. Collection
A.Renier.

FIG. 1. - Sphenopteris (Telangium ?) Dorlodoti, sp.nov.Fragment de fronde
assez complet, à disposition sympodique. La photographie a été
complétée d'après la contre empreinte, conservé dans les
collections de géologie générale de l'Université de Liége.

FIG. 2. - Sphenopteris (Telangium ?) Dorlodoti, sp.nov. Extrémités de
fronde à développement sympodique.
Les extrémités sont garnies de cupules.
c, une cupule écrasée latéralement et montrant nettement la
lobation.
A, fragment de cône (?) [ Cf.Asterocalamites scrobiculatus
(Schotheim)].
Le prédicelle est bifurqué en d, probablement par dichotomie.
Photographie réduite en hauteur de 1/7 à 1/8.

FIG. 3. - Contre empreinte de la figure 2, dont elle diffère cependant par
certains détails, par suite de la chute d'esquilles de roche.
g, cupule avec corps centrel (graine ??).
A, voir firute 2.
Photographie réduite en hauteur de 1/8 environ.

FIG. 4. - Extrémité de fronde de Sphenopteris (Telangium ?) Dorlodoti,
sp.nov.
c, cupules particulièrement nettes.
g, apparence de corps central (graine ??) à extrtémité effilée
et striée, dans une cupule.
Photographie réduite en hauteur de 1/7 environ.

Photographies de grandeur naturelle, mais légèrement déformées
par exposition oblique. - Reproduction sans retouches.
Clichés de M. Louis Julin.

PLANCHE X
VEGETAUX DU DINANTIEN MOYEN
SPHENOPTERIS (TELANGIUM ?) DORLODOTI RENIER et (A) cf. ASTEROCALAMITES
SCROBICULARIUS (SCHLOTHEIM)


F.DEMANET
1924

367 (VI)

V1ay Faux marbre noir de Dinant légèrement dolomitisé et montrant de
nombreux cherts. Il a été exploité autrefois et le flanc Nord de

94 (Suite)

T2by cette ancienne carrière est constitué par du T2b crinoïdique = niveau
du petit granit.

Celui-ci légèrement dolomitisé se montre encore sur une vingtaine de
mètres jusque même au Nord de la maison, près de laquelle il fut
exploité jadis. Les derniers bancs sont plus compacts et plus foncés
et se rapprochent ainsi du calcaire d'Yvoir T2a.


R.CONIL

367 (suite)

Cfr. Professional Paper 1973 No 5, pp.12-17 "Les Foraminifères du
TOURNAISIEN supérieur"

N°94 (suite)

Feuille : BIOUL - 533
secteur : VI-b
numéro : 94
code : 166W0094 - 5330094
X :
Y :
Z :
commune : Annevoie - Rouillon (Anhée)
auteur : B. Delcambre & J.L. Pingot
références : 166W
date : 05-11-2001
roche : Calcaire
formation : Ourthe, Leffe (Paire).
localisation : Barre rocheuse bordée au sud d’une carrière située le long de la route Namur - Dinant, près du
Km 19,2, au pied du versant ouest de la vallée de la Meuse
nature : Affleurement

description :

t. Un peu au nord de la borne Km 19,2, bancs pluridécimétriques d’encrinite claire surmontant une barre plurimétrique
d’encrinite en partie dolomitisée.
Formation de l’Ourthe.

u. Au sud, au flanc nord de la carrière, grande dalle de dolomie et de dolomie calcaire assez claires dépourvues de
cherts.
Formation de Leffe.

v. Plus haut, dans la partie supérieure de la carrière, gros bancs de 50 cm à 1 m de calcaire gris clair, souvent très
fin, parfois finement bioclastique, renfermant quelques petits cherts noirs.
Formation de Leffe.

w. Au premier palier, à l’ouest des sapins, passage à des gros bancs de calcaire gris foncé ou noir, fin, à nombreux
cherts.
Formation de Leffe (Membre de Paire).

x. Au flanc sud de la carrière, à proximité de la route, gros bancs de calcaire gris foncé, assez finement grenu,
surmontés par 5 m de plaquettes et de calcaire dolomitique lardés de cherts. Banc décimétrique très grenu de calcaire
foncé à crinoïdes abondants. Au-delà, gros blocs et pointement douteux de dolomie grenue pulvérulente et foncée.
Formation de Leffe (Membre de Paire).

t. S0 59-192
u. S0 55-201
v. S0 60-205
w. S0 57-196
x. S0 54-206

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