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166E0305.TXT

PL. YVOIR 166E

F.DEMANET
1924

305 (IV)

T1ch Calcschistes de Maredsous en plaquettes, alternant avec les bancs
peu épais de calcaire crinoïdique, puis homogène, formant une
séparation entre la carrière à T1c et la carrière suivante. Nom-
breux fossiles déformés: Zaphrentis Omaliusi, Zaphrentis Konincki,
Spirifer tornacensis, Chonetes hardrensis, Leptaena, Orthis
Michelini.


E.GROESSENS, 1996

302 à 306 (suite)

Carrières de la gare d'Yvoir (ou Carrière BORSUT & FANOY)

BULLETIN de la SOCIETE BELGE DE GEOLOGIE
de paléontologie et d'hydrologie (Bruxelles)
Tome LXIX, fascicule 2, année 1960.

Le Tournaisien de la gare d'Yvoir par R. CONIL

I. - INTRODUCTION.

La grande coupe située derrière la gare d'Yvoir, sur la rive droite de la
Meuse, a déjà fait l'objet de plusieurs travaux. Nous retiendrons ceux de
C. DE LA VALLEE-POUSSIN (1890), H. DE DORLODOT (1895), G. DELEPINE (1911),
F. KAISIN Sr (1922), F. DEMANET (1924 et 1958), F. KAISIN Jr (1942) et A.
VANDERCAMMEN (1955), qui se sont spécialement attachés à la description
stratigraphique et paléontologique de ce site devenu classique.

Le choix de localités-types parfois très distantes a rendu difficile la
délimitation exacte des diverses unités dans les coupes de référence. La
revision des types et les essais de corrélation et de synthèse rencontrent
de ce fait de sérieux obstacles et le cas d'Yvoir se pose avec une acuité
toute particulière.

Faut-il respecter la formation-type originale, consacrée par l'usage et les
récoltes paléontologiques? Faut-il au contraire adapter les limites en se
guidant sur la comparaison et la compréhension plus générale des diverses
unités?

Si nous entendons reviser dans le but de clarifier la stratigraphie et
d'aboutir à la synthèse de toutes les observations et descriptions, la
seconde solution s'impose.

Sans prétendre résoudre définitivement le problème d'Yvoir, il s'en faut
de beaucoup, je proposerai ici un réajustement des limites du Tn3a.

Croquis en plan des principaux affleurements et de l'étage moyen des
carrières.

II. - DESCRIPTION DE LA COUPE.
Tn3c. Calcaire de Leffe (12m environ).

1. - Calcaire dolomitique bréchiforme à foraminifères (1).
2. - Calcaire compact ou subcompact, gris pâle violacé, à cherts foncés
vers le haut, pâlissant vers le bas.
Au sommet, quelques bancs plus foncés.
3. - Calcaire violacé, géodique et dolomie gris perle, assez fine.

La description de ces roches est reprise à H. DE DORLODOT (1895, p.
256). Seuls sont encore visibles quelques bancs de calcaire à environ
6m sur les dolomies de la sous-assise inférieure.

La limite supérieure que H. DE DORLODOT avait placée sur la dolomie
bréchiforme conserve toute sa valeur (F. DEMANET, 1958, p. 83).

Tn3b. Petit-granit (17,65m).

4. - 2,50m. Dolomie plus foncée, grain plus gros.
5. - 2,50m. Dolomie se chargeant de lamelles de crinoïdes.
6. - 8,80m. Calcaire gris, grenu, pétri de débris de crinoïdes et de
menus fragments de brachiopodes.
La stratification est peu apparente.
7. - 3,85m. Calcaire finement grenu, gris à gris foncé.
Le passage au faciès petit-granit se fait par l'intermédiaire
d'un calcaire gris brunâtre d'aspect cristallin, à cassure
esquilleuse.

La description des 5m supérieurs, toujours visibles d'ailleurs, est
reprise à H. DE DORLODOT (op. cit.). Le passage du petit-granit à la
dolomie se fait rapidement dans le banc inférieur, épais de 1,10m. La
dolomie venant immédiatement au-dessus est très géodique. La limite
supérieure du faciès caractéristique a été placée par F. KAISIN Sr
sur les dolomies de transition (1922, p. 9).

(1) Dans les couches équivalentes de la vallée de la Molignée, le
long de la route de Salct, j'ai pu rencontrer:
Girvanella ducii WETH.;
Glomspira, Hyperammina, Plectogyra (petites formes), Spiroplectammina;
Nombreuses petites calcisphères.

Fossiles recueillis dans le Tn3b.

A. SALEE, 1910, p.36:
Caninia cylindrica SCOULER.
G. DELEPINE, 1911, p.309:
Caninia cylindrica SCOULER;
Caninia cornucopiae MICH.;
Concordium herculeum DE KON.;
Spirifer cinctus DE KONINCK.
F. DEMANET, 1958, p.69:
Syringopora reticulata GOLDFUSS;
Caninia patula MICH.;
Siphonophyllia cylindrica (SCOULER);
Productus (Dictyoclostus) vaughani MUIR-WOOD;
Spirifer konincki DOUGLAS;
Spirifer suavis DE KONINCK;
Conocardium herculeum DE KONINCK;
Conocardium phillipsi DE KONINCK.

Tn3a. Calcaire d'Yvoir (42,60m).

8. - 0,55m. Banc de calcaire gris foncé, légèrement crinoïdique avec
cherts.
9. - 14,40m. Calcaire argileux gris foncé, noirâtre dans la partie moyen
ne, finement grenu et renfermant quelques crinoïdes et débris
coquilliers.
L'épaisseur des bancs oscille entre 0,30 et 1,70m.
10. - 13,25m. Calcaire argileux gris à gris foncé, subcompact à finement
grenu, généralement peu crinoïdique, avec quelques horizons
très coquilliers. Des rognons de cherts sont localisés à 3
niveaux dont le supérieur atteint environ 2,25m. Les bancs
inférieurs de cette formation, très fossilifères (brachiopo
des, bryozoaires, trilobites,...) et exempts de cherts,
soutiennent la grand paroi de calcschistes au Nord de la
carrière de "petit granit".
11. - 5,00m. Calcschistes et calcaire très argileux, très fossilifères.
12. - 5,70m. Calcaire argileux noirâtre, pyriteux, bourré de traînées de
brachiopodes, de bryozoaires et de crinoïdes.
Le niveau inférieur, massif, mesure 4,30m.
13. - 3,70m. Sept petits bancs de calcaire argileux, gris foncé à
noirâtre, finement grenu, peu crinoïdique mais assez riche en
polypiers cornus.
Le banc inférieur, refendu en deux, est surmonté par 0,75m de
calcschiste noir où abondent brachiopodes et petits polypiers
cornus, dont Caninia cornucopiae. MICH. et Zaphrentoides
konincki M. E. et H.

Les corrélations au niveau des termes 13 et 14 sont excellentes jusqu'à
Spontin (8,8km eb direction Est). Je n'ai découvert ni algues ni forami-
nifères dans l'ensemble de ces roches.

Fossiles recueille dans le Tn3a.

Termes 8 à 10.
A. SALEE, 1910, pp. 22 et 36; in DE DORLODOT, 1910, p. 260:
Caninia cornuccopiae MICH.;
Caninia cylindrica SCOULER;
Zaphrentis konincki M. E. et H.
G. DELEPINE, 1911, p. 309:
Gastéropodes.
F. DEMANET, 1958, p. 67:
Syringopora cf. reticulata GOLDFUSS;
Syringopora O VAUGHAN;
Michelinia favosa GOLDFUSS;
Michelinia koninck VAUGHAN;
Synhomophyllia cylindrica (SOULER);
Athyris royssi LEV.;
Athyris lamellosa LEV.

Ajoutons y :
Cyathaxonia cornu MICHELIN;
Zaphrentoides omaliusi (M. E. et H.)

Termes 11 à 13.

A. SALEE, 1910, p. 22; in DE DORLODOT, 1910, p. 259:
Caninia cornucopiae MICH.;
Zaphrentis omaliusi M. E. et H.
Zaphrentis konincki M. E. et H.

G. DELEPINE, 1911, p. 309 :
Spirifer tornacensis DE KON.;
Syr. laminosa MC COY;
Athyris glabristria PHILL.;
Orthys michelini LEV.;
Chonetes hardrensis PHILL.;
Leptaena sp.

F. KAISIN Jr, 1942 :
Fencstrellina rudis ULRICH;
Fenestrellina aff. radis ULRICH;
Fenestrellina aff. compressa ULRICH;
Fenestrellina aff. compressa nododorsalis ULRICH;
Fenestrellina cf. triscrialis ULRICH;
Fenestrellina aff. triserialis NEKHOROSHEV;
Fenestrellina multispinosa ULRICH;
Polypora tornacensis nov. sp.;
Fenestrellina ? scaldisiana nov. sp..
Penniretepora cf. conferta ULRICH;
Penniretepora cf. retroflexa YOUNG et YOUNG;
Ptilopora laticarinata nov. sp. (Locus typicus);
Diploporaria cf. distans nov. sp.

A. VANDERCAMMEN, 1955 :
Septosyringothyris demaneti nov. sp. (1)

F. DEMANET, 1958, p. 63 (2) :
Syringopora cf. reticulata GOLDFUSS;
Michelinia favosa GOLDFUSS;
Syringopora O VAUGHAN;
Cyathaxonia cornu MICHELIN;
Chonetes (Chonetes) hemisphaericus (VON SEMENEV);
Productus (Pustula) interruptus THOMAS;
Productus (Dictyclostus) vaughani MUIR-WOOD;
Schuchertella portlockiana (VON SEMENEV);
Rhipidonnella michelini (LEVEILLE);
Leptaena analoga (PHILLIPS);
Schellwienella aspis radialiformis DEMANET;
Spirifer suavis DE KONINCK;
Spirifer biplicatus HALL;
Spirifer tornacensis DE KONINCK;
Spiriferellina peracuta (DE KONINCK);
Syringothyris cuspidata var. exoleta NORTH;
Spinocyrtia laminosa (Mac Coy);
Athyris lamellosa (LEVEILLE);
Athyris glabistria (PHILLIPS);
Cleiothyridina royssii (DAVIDSON);
Camarotoechia pleurodon (PHILLIPS);
Dielasma corrugatum DE KONINCK;
Dielasma insigne DE KONINCK;
Lithodomus carbonarius HIND;
Concordium herculeum DE KONINCK;
Sanguinolites walciodorensis DE KONINCK.

(1) Les types proviennent du terme 11, comme me l'a précisé M. A.VANDER-
CAMMEN.
(2) M. le Chanoine F. DEMANET m'a signalé que ces fossiles avaient été
recueillis dans les calcschistes du terme 11, et particulièrement dans
la grande paroi nord de la carrière C (fig. 1).

Signalons en plus la présence de Chonetes (Chonetes) elegans DE KON. dans
le terme 12.

Je mentionnerai la liste de nombreux fossiles recueillis à Yvoir par
P. DESTINEZ et H. FORIR et publiée par G. DEWALQUE (1896, pp. 21-23).
Ils proviennent des calcschistes que CH. DE LA VALLEE POUSSIN avait
présentés en 1888 comme T1d. G. DEWALQUE les compara à une faune recueillie
par G. SORELL à Maredsous, à un niveau qui paraît bien être d'âge Tn2a
plutôt que Tn2c. Il concluait à "une légère prédominance en faveur de
Maredsous, pour le placer au-dessus d'Yvoir" et remarquait aussitôt avec
prudence: "Mais qui voudrait se contenter de ces résultats pour distinguer
l'âge relatif des couches de ces deux localités?".

Si nos conclusions nous amènent à considérer désormais comme normale l'ap-
parition de quelques polypiers, brachiopodes et lamellibranchs reconnus
dans les calcschistes à Yvoir exclusivement, nous devons reconnaître la
possibilité d'une extension verticale encore plus grande à la Spiriferel-
lina peracuta (DE KON.)

Tn2c. Calcschistes de Maredsous (14,75m).

14. - 14,75m. Bancs de calcaire impur, siliceux, argileux, micacé et quel
ques bancs de calcaire franc.
Huit gros joints schisteux principaux interrompent cette
formation. Les 3,10m inférieurs, reposant presque sans trans
ition sur les calcaires purs du Tn2b, peuvent être franche
ment gréseux.
Ces roches renferment quelques traînées de brachiopodes ainsi
que des horizons faiblement crinoïdiques. Le sommet argileux
contient des petits polypiers cornus.

Ces calcaires ne m'ont montré ni algues, ni foraminifères.
Signalons-y : Zaphrentoides konincki (M. E. et H.), Chonetes (Chonetes)
hemisphaericus VON SEMENEV, Productus sp., Spirifer sp., Camarotoechia sp.

Tn2b. Calcaire de Landelies (33,15m).

15. - 0,30m. Banc de calcaire gris à gris foncé, finement grenu, non
crinoïdique, renfermant de grands Orthotetinae. Ce banc forme
la transition entre le Tn2b et le Tn2c.
16. - 12,80m. Calcaire pur, gris, localement bourré de débris de crinoïdes
étalés en traînées.
Des lentilles et passées irrégulières de calcaire grenu
alternant avec des lits de crinoïdes donnent à la roche une
structure assez irrégulière.
Cette formation est stratifiée en gros bancs : 3 au-dessus du
joint très apparent dans la paroi ouest, 1 au-dessous.
17. - 9,55m. Calcaire gris foncé, stratifié en bancs de 1,15 à 0,25m. A 2m
environ de la base, la roche s'enrichit en crinoïdes. Ceux-ci
forment bien-tôt des traînées de grands articles et donnent à
la roche le même aspect que dans le terme supérieur, mise à
part la tonalité un peu plus sombre.
Polypiers et brachiopodes sont assez abondants.
18. - 6,00m. Calcaire argileux gris noirâtre, grenu, parsemé de menus
débris de crinoïdes et très riches en Caninia. Les bancs
mesurant de 0,30 à 0,65m, sont séparés par des joints
calcschisteux ou nodulaires à polypiers.
19. - 4,50m. Même type de calcaire en stratification plus massive.

Les calcaires argileux grenus et peu crinoïdiques des termes 17, 18 et 19
contiennent d'innombrables filaments de girvanelles (G. wetheredi CHAP.,
G. ducii WETH.), des foraminifères (notamment des Tournayellidae), des
calcisphères et des ostracodes.

Les algues et foraminifères se raréfient et disparaissent dans les faciès
crinoïdiques du sommet.

Les calcaires de Landelies ont une remarquable uniformité dans le bassin de
Dinant; les calcaires bien stratifiés à grandes Caninia de la base, les
calcaires crinoïdiques en gros bancs du sommet sont des éléments constants.
Avec cette formation disparaissent momentanément toutes les girvanelles si
répandues depuis le Strunien (R. CONIL, 1960) ainsi que les foraminifères.
Ces modifications jointes à l'apparition soudaine des faciès terrigènes du
Tn2c sur les calcaires purs du Tn2b, tout au moins dans le centre du bas-
sin, dénotent de profonds changements géographiques intervenus au Tn2c.

Fossiles recueillis dans le Tn2b.

A. SALEE, 1910, p. 22; in DE DORLODOT, 1910, p. 258:
Caninia cornucopiae MICHELIN;
Zaphrentis delanouei M. E. et H.
G. DELEPINE, 1911, p. 308 :
Spirifer tornacensis DE KON.
A. SALEE, 1912, p. 47 :
Caninia dorlodoti nov. sp.
F. KAISIN Jr, 1942, pp. 104 et 111 :
Fenestrellina rudis ULRICH;
Fenestrellina aperta HALL.
F. DEMANET, 1958, p. 61 :
Caninia dorlodoti SALEE.

Signalons en outre dans le terme 18 :
Lophophyllum konincki M. E. et H., emend. LECOMPTE;
Siphonophyllia cylindrica (SCOULER) (1);
Leptaena analoga (PHILIPS).

Tn2a. Schistes à Spiriférellina peracuta (10,95m).

Ces schistes ainsi que le Tournaisien inférieur sont visibles dans la
propriété de G. DEFLEUR, au sommet de la carrière nord, ouverte dans le
calcaire de Landelies.
20. - 2,61m. Schistes et calcschistes avec 3 bancs principaux de calcaire
argileux, gris, plus ou moins grenu et peu crinoïdique. Le
banc moyen très fossilifère forme la paroi septentrionale à
l'entrée de la carrière.
Le niveau schisteux inférieur est entrecoupé de minces bancs
de grès zonaire avec stratifications croisées.
21. - 2,74m. Schistes avec passées gréseuses et calcaires.
Deux minces bancs de calcaire à la base.
22. - 3,70m. Schistes renfermant d'assez nombreuses et minces passées
schisto-gréseuses, parfois calcareuses.
23. - 1,90m. Schistes fins.

(1) S. cylindrica a été signalé au même niveau à Lesves par F. DEMANET
(1958, p. 61); il abonde également à Maurenne.

Fossiles recueillis dans le Tn2a.

G. DELEPINE, 1911, p. 308 :
Spirifer tornacensis DE KON.;
Syringothyris laminosa;
Spriferina cf. octoplicata Sow (1);
Leptaena sp.
F. KAISIN Jr. 1942, p. 125 :
Ptilopora laticarinata nov. sp.

Ajoutons à ces listes Zaphrentoides delepini (VAUGHAN), Caninia sp.,
Michelinia sp. et Leptaena analoga (PHILIPS) recueillis dans le terme 20.

(1) = Spiriferellina peracuta (DE KONINCK).

Tn1b. Calcaire et schistes d'Hastière (15,99m).

24. - 5,02m. Schiste avec nombreux petits bancs de calcaire.
25. - 1,45m. Banc de calcaire.
26. - 4,82m. Alternances de bancs de calcaire et de lits de schiste.
27. - 4,70m. Quatre bancs de calcaire dont l'un atteint 3,45m d'épaisseur.

Ces calcaires sont de teinte gris foncé, nettement ou finement grenus.
Ils renferment des traînées plus ou moins fournies de petits crinoïdes.
Le gros banc du terme 27 est localement plus compact et contient de belles
oolithes.

Contrairement aux calcaires inférieurs de Landelies et aux calcaires stru-
niens, les calcaires d'Hastière sont plus cristallins et bien moins riches
en microorganismes tels que calcisphères, algues et foraminifères; ils
contiennent davantage des débris plus grossiers de brachiopodes, de mollus-
ques et de crinoïdes.

Les ostracodes sont abondants (ici comme dans de nombreux gîtes étudiés
jusqu'à présent, je n'ai pu découvrir de Cryptophyllus plus haut que le
Strunien).

Signalons encore Girvanella ducii WETH., de petites calcisphères, quelques
Tournayellidae et des trépostomates.

Les termes 25 et 27 constituent deux bons repères parmi les schistes et
calcaires d'Hastière (1). Comme l'ensemble de la formation d'ailleurs,
le premier croît en épaisseur vers le Sud pour atteindre 3,65m à Anseremme;
on le retrouve avec netteté à Hastière, à la gare de Gendron-Celles, à
Custinne, à Leignon, etc.

Le second, quoique interrompu par plusieurs joints parfois schisteux, reste
net surtout à la base, au contact des calcaires et schistes à Phacops.
Citons notamment les coupes de Maredsous, d'Anseremme, de Gendron-Celles et
de Custinne.

Tn1a. Strunien (5,42m...).

28. - 1,53m. Schiste avec 3 bancs de calcaire ne dépassant pas 0,35m.
29. - 1,50m. Grès psammitique gris, schisteux dans sa partie inférieure.
30. - 1,69m. Trois petits bancs de calcaire plus ou moins crinoïdique
surmontant 1m de schiste.
31. - 0,70m. Banc de calcaire très impur au sommet.

Ces calcaires sont de teinte gris foncé, finement grenus, parfois légère-
ment siliceux et micacés. Ils sont bourrés de petits débris coquilliers
et de microorganismes:
des algues : Girvanella wetheredi CHAP., G. moorei JOHN., G. ducii WETH.,
des calcisphères,
des foraminifères : Quasiendothyra, Glomospiranella, etc.,
des bryozoaires (trépostomates),
des ostracodes (dont le genre Cryptophyllus).

Le Strunien supérieur d'Yvoir est nettement plus siliceux que celui de
Maredsous, d'Anseremme et des autres localités plus méridionales.

(1) Je préciserai dans une note actuellement en préparation les limites de
cette sous-assise.

III. - LE CALCAIRE D'YVOIR (Tn3a).

La limite entre les calcschistes de Maredsous et le calcaire d'Yvoir n'a
jamais été clairement déterminée à Yvoir même.

D'après H. DE DORLODOT, le calcaire à cherts serait puissant de 15m (1895,
p. 257). Cette même valeur a été reprise par G. DELEPINE (1911, p. 305) et
F. KAISIN Sr (1922, p. 9°. Or comme nous venons de le voir, il existe sous
le "petit-granit" d'Yvoir une formation puissante de 42,60m caractérisée
par la présence de 3 niveaux de cherts. C'est là que réside tout le
problème de l'extension et de la validité de la sous-assise type.
Il ne peut être résolu qu'en revoyant les motifs qui incitèrent les anciens
à créer cette subdivision.

E. DUPONT désignait par le symbole T1c la première formation avec cherts du
Tournaisien. Il lui appliquait en 1882-1883 la désignation de "calcaire
d'Yvoir" dans la légende de sa carte.

Cette sous-assise fut définie lors de la session extraordinaire de la
Société géologique de Belgique tenue à Dinant en 1888. Les participants
observèrent une formation de caractère constant, renfermant des cherts,
comprise entre une série calcaréoschisteuse et du calcaire massif criblé
d'encrines. C.DE LA VALLEE POUSSIN décrit de la façon suivante cette sub-
division du Tournaisien : "Elle est composée ici de calcaires compacts
noirs, où les lamelles crinoïdiques sont généralement fort disséminées, et
certains bancs enveloppent des rognons ou des bandes plus ou moins con-
tinues de cherts noirs...." (1890, p. CXII).

La même définition était bientôt consacrée par les travaux de H. DE
DORLODOT (1895).

Dans son récent mémoire, F. DEMANET exprime clairement la superposition,
dans les régions centrales, de calcaire à cherts (Tn3a), de calcschistes
noirâtres (Tn2c) et de calcaire crinoïdique dépourvu de cherts (Tn2b)
(1958, pp. 61, 62 et 67).

Il faut présumer que seuls les niveaux à cherts moyens et supérieurs
étaient connus à Yvoir, car F. KAISIN Sr signale des cherts "localisés à
la base et au sommet de l'horizon". Le niveau supérieur sépare approxima-
tivement les calcaires noirâtres des calcaires à crinoïdes, et le niveau
moyen, le plus développé, surmonte les calcschistes formant la paroi sud
de la plus grande carrière. D'après toutes les descriptions, il s'agit bien
de ces deux niveaux qui encadrent toutefois un ensemble de 25,75m, les
limites étant prises aux extrémités des derniers bancs à cherts.

Le niveau inférieur observé à Yvoir est situé sous les calcschistes et les
lumachelles unanimement rapportés aux calcschistes de Maredsous. L'on est
tenté de se demander si la présence de ces cherts peut constituer un
critère décisif pour distinguer le Tn3a.

En 1892, M. LOHEST rapportait avec doute aux calcschistes de tournai (Td)
le banc de calcschiste interrompant les calcaires à cherts dans la vallée
de l'Ourthe (p.CXXVII). En 1895, H. DE DORLODOT présentait sous réserve une
hypothèse selon laquelle "le niveau inférieur des calcschistes de Maredsous
est remplacé sur le Hoyoux par les couches à phtanites..." (p. 221).
En 1909, il inclut toujours dans l'assise d'Hastière ces "calcaires res-
semblant beaucoup au calcaire d'Yvoir et contenant des cherts noirs comme
ce dernier".

G. MORTELMANS et P. BOURGUIGNON ont repris dans le Prodome (1954, pp. 246,
258) cette interprétation qui les amène à adopter une puissance très con-
sidérable pour le Tn2b et inversement pour le Tn3a.

F. DEMANET exprime l'opinion opposée en écrivant : "Vers l'Est, dans le
bassin de Dinant... le calcaire de Landelies sans cherts et le calcaire
d'Yvoir avec cherts en rognons se succèdent directement l'un à l'autre"
(1958, p. 63). Il semble ainsi reconnaître implicitement que le niveau de
calcschistes du Hoyoux appartient au Tn3a.

Fig.2.- Distribution des cherts dans le Tn3a.

La comparaison des coupes depuis Maredsous jusqu'à Modave (Pont-de-Bonn) ne
manque pas d'intérêt (fig. 2). Le passage du Tn2b au Tn2c se fait de façon
très brusque ou avec une transition extrêmement réduite. Il en est ainsi à
Gendron-Celles, Maurenne, Hastière, Maredsous, Yvoir, Spontin, et H. DE
DORLODOT n'avait pas manqué d'y attirer l'attention (1895, p. 218).

Dans les quatre premières localités, le Tn2c est franchement calcschisteux.
A Dinant, il contient quelques niveaux schistogréseux et de minces bancs de
grès; à Yvoir et à Spontin, les bancs inférieurs sont nettement gréseux,
tandis qu'ils sont représentés à Achet par des bancs de calcaire argilo-
siliceux très impur avec lits coquilliers.

F. KAISIN Sr estimait à 30m la puissance du T1ch à Yvoir (1922, p. 8);
c'est à quelques décimètres près l'épaisseur cumulée de notre Tn2c et Tn3a
calcschisteux.

A Yvoir, Spontin et Modave, nous retrouvons les 3 niveaux de cherts et
l'interruption calcschisteuse. Celle-ci revêt le faciès de Maredsous dans
les deux premières localités, tandis qu'elle est schisto-dolomitique à
Modave. S'agit-il du déplacement d'un faciès d'âge Tn2c à Maredsous, Di-
nant, Hastière, Gendron-Celles, interrompant hâtivement à Yvoir la sédimen-
tation des calcaires caractéristiques avec cherts, se manifestant ensuite
de plus en plus tardivement et avec moins d'intensité en direction centri-
fuge, par rapport aux récifs naissants?

S'agit-il au contraire d'un changement de sédimentation relativement syn-
chrone, intervenant avec une intensité différente dans une assez grande
partie du bassin et interrompant des dépôts à cherts en formation plus ou
moins active selon les sites?

Le problème soulevé par le lever et la comparaison de ces coupes n'est pas
résolu. Nous espérons toutefois que l'achèvement des profils nord-sud en
cours d'exécution y apportera bientôt une solution satisfaisante. Mais
d'ores et déjà, il apparaît que le faciès "calcschistes de Maredsous" s'est
établi à des âges différents et que les caractères lithologiques du Tn2c
sont très variables.

Il me paraît ainsi préférable de me guider sur des niveaux de cherts d'ap-
parence bien constante et sur une modification sédimentaire trop nette et
étendue que pour se refuser à y voir un caractère très satisfaisant de
synchronisme.

Sous peine de ne plus jamais savoir à quelle assise rapporter les premiers
niveaux à cherts du tournaisien, il me semble plus indiqué de les inclure
tous dans le Tn3a. L'on respecte ainsi la pensée de ceux qui créèrent cette
coupure géologique, après avoir ma reconnu à Yvoir l'équivalent des
calcschistes de Maredsous et sans se douter que 2 des 5 subdivisions de T1,
"toujours reconnaissables dans les affleurements des environs de Dinant",
avaient un faciès aussi variable (DE LA VALLEE POUSSIN, 1890, p. CXII).
Nous rejoignons en cela la pensée de F. DEMANET (1958, p. 63) quant à l'âge
des calcaires à cherts du Hoyoux.

Notons enfin une grande ressemblance existant, en dépit de la distance,
entre la coupe d'Yvoir et celle des Ecaussinnes (R. CONIL, 1959, pp. 27 et
28). Trois niveaux de cherts s'y retrouvent avec les mêmes développements,
les deux inférieurs limitant des calcaires argileux, des calcschistes et
des lumachelles.

En 1911 (p. 317), G. DELEPINE avait comparé la coupe de la Samme avec celle
d'Yvoir et émettait déjà en ces termes l'hypothèse que nos recherches ne
font que confirmer :

"Les calcaires à crinoïdes qui forment le sommet du terme 3 de la coupe que
nous avons donnée (fig. 2), sont peut-être l'équivalent du calcaire dit de
Landelies (T1c) de la coupe d'Yvoir.

"Les calcaires avec phtanites (terme 4) représenteraient à la fois le
faciès calcschiste et le faciès calcaire à crinoïdes avec phtanites qui
surmontent les calcschistes à Yvoir : la faune de ces calcaires en plaquet-
tes et leur position stratigraphique semblent autoriser cette interpréta-
tion."

Je tiens à exprimer ici toute ma reconnaissance aux auteurs que j'ai con-
sultés au cours de ce travail, Mgr. G. DELEPINE, M. le Chanoine F. DEMANET,
M. le Profr F. KAISIN Jr et M. A. VANDERCAMMEN, ainsi qu'à MM. P. DAPSENS,
G. DEFLEUR et P. TASIAUX qui m'ont réservé le plus aimable accueil dans
leurs propriétés.
UNIVERSITE DE LOUVAIN.
LABORATOIRE DE GEOLOGIE GENERALE.
LABORATOIRE DE PLAEONTOLOGIE.
10, rue Saint-Michel.

BIBLIOGRAPHIE.

CONIL, R., 1959, Rcherches stratigraphiques sur les terrains dinantiens
dans le bord nord du bassin de Namur. (Mém. Acad. roy. Belg., coll.
in-4°, 2e sér., t. XIV, fasc. 5.)
- 1960, Les gîtes à Stromatopores du Strunien de la Belgique. (Mém. Inst.
géol. Univ. Louvain, t. XXII).
DELEPINE, G., 1911, Recherches sur le Calcaire carbonifère de la Belgique.
DEMANET, F., 1924, Archives de la Carte géologique de Belgique. Planchette
d'Yvoir, n°s 303-306.
- 1958, Contribution à l'étude du Dinantien de la Belgique. (Inst. roy. Sc.
nat. Belg. Mém. 141.)
DEWALQUE, G., 1896, Sur la faune des calcschistes de Tournai, tournaisien
d. (Ann. Soc. géol. Belg., t. XXIII, pp. 19-27).
DORLODOT, H. DE, 1895, Le Calcaire carbonifère de la Belgique et ses rela
tions stratigraphiques avec celui du Hainaut français. (Ann. Soc. Géol.
Nord, t. XXIII, pp.201-313).
- 1909, Description succincte des assises du Calcaire carbonifère de la
Belgique et de leurs principaux faciès lithologiques. (Bull. Soc. belge
Géol., t.XXIII,Mém.)
- 1910, Relations entre l'échelle stratigraphique du Calcaire carbonifère
de la Belgique et les zones paléontologiques d'Arthur Vaughan, d'après
les recherches les plus récentes. (Ibid., t. XXIV, pp. 247-290.)
KAISIN Sr, F., 1922, Les faciès du Dinantien de la Belgique. (Congr. géol.
internat., Livret-guide, exc. C3.)
KAISIN Jr, F., 1942, Les bryozoaires Fenestrellinidés et Acanthocladités du
Tournaisien de la Belgique. (Mèm. Inst. géol. Univ. Louvain, t. XIII,
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in-4°, fasc.3.)
- 1912, Formes nouvelles du genre Caninia. (Bull.Soc. belge Géol. t.XXVI,
pp. 41-49.)
VALLEE POUSSIN, CH. DE LA, 1880, Compte rendu de la Session extraordinaire
de la Société géologique de Belgique tenue à Dinant les 1, 2, 3 et 4
septembre 1888. (Ann. Soc. géol. Belg., t. XVI, B, pp. CIII-CLVII.)
VANDERCAMMEN, A., 1955, Septosyringothyris demaneti nov. gen., nov. sp.,
un Syringothyride nouveau du Dinantien de la Belgique. (Bull. Inst. roy.
Sc. nat. Belg. t.XXXI, n°30.)

EXPLICATION DE LA FIGURE.

Fig. 1. - Le Tournaisien de la gare d'Yvoir.

Croquis en plan des principaux affleurements et de l'étage moyen des car-
rières.

A. - Coupe située dans la propriété de M. G.DEFLEUR (étage supérieur).
B. - Carrière de calcaire de Landelies.
C. - Carrière de "petit-granit" et de calcaire d'Yvoir.
D. - Pont roulant des Etablissements Tasfaux.

N°305 (suite)

Feuille : 166E - YVOIR - 53/4
secteur : IV-c
numéro : 305
code : 166E0305 - 5340305
X :
Y :
Z :
commune : Yvoir (Yvoir)
auteur : B .Delcambre & J.L. Pingot
références :
date : 24-06-2002
roche : Calcaire, calcschiste
formation : Hun, Yvoir
localisation : Espace entre les deux grandes carrières entaillant le versant est de la vallée de la Meuse au nord
de la gare d'Yvoir
nature : Affleurement

description :

z. Au nord de la carrière la plus au sud, calcschiste noir terne alternant avec des calcaires argileux gris foncé.
Formation de Hun /Formation d'Yvoir.

aa. Petite entaille à l'ouest de la carrière sud, 5 m au nord de z, calcaire gréseux.
Formation de Hun.

ab. 5 m au nord de aa, nouvel épisode calcschisteux.
Formation de Hun.

ac. Au nord de ac, gros bancs gris brunâtres de calcaire gréseux, à fines straticulations claires.
Formation de Hun.

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