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165W0179.TXT

PL. BIESME 165W

F.DELAHAYE

179 et 180

Carrières de la société anonyme Marmoor (2). Voir No 178.

n°178 =
Carrière de la Société anonyme de Merbes-le-Château (1)

Note sur la présence du Crétacé dans la région de Gougnies
(Entre-Sambre-et-Meuse),
par F.DELHAYE.

Entre Gougnies et Scry, les affleurements des calcaires frasniens sont
jalonnés par de nombreuses carrières ouvertes dans les marbres Ste-Anne
(Frbp) à travers un épais revêtement de limon hesbayen.

Ces calcaires sont très fissurés aux affleurements et, parmi les cassures
(joints) qui les affectent, il en est qui sont particulièrement remarqua-
bles par la constance de leur direction, sensiblement normale à la strati-
fication et par leur continuité, intéressant en même temps les calcaires
construits et les calcaires sédimentaires qui leur sont superposés. Elles
sont bien connues des exploitants qui les utilisent pour l'extraction du
marbre et les désignent sous la dénomination de "bonnes coupes".

Dans une carrière exploitée par la société anonyme de Merbes-le-Château,
située à proximité de la station de Gougnies, ces cassures, très ouvertes,
sont remplies jusqu'à une profondeur d'environ 25 mètres, inférieure au
niveau hydrostatique, par du limon; au-delà de cette profondeur, ce rem-
plissage fait place à une craie marneuse, jaunâtre, très glauconifère et
rugueuse au toucher, qui se transforme, en certains points, surtout lorsque
la fissure devient plus étroite, en une marne verte glauconieuse. Cette
craie est assez peu cohérente, sauf par places, où elle est durcie au
contact des parois de la fente; elle est mélangée à des débris de calcaire
et renferme des petits galets de quartz.

Examinée au microscope, elle se montre très riche en coquilles de forami-
nifères (Textularia, Cristellaria), dont la conservation parfaite témoigne
du peu d'action qu'ont exercé sur ce dépôt les agents atmosphériques. On y
observe de nombreux grains arrondis de glauconie, des fragments anguleux de
quartz et du phosphate de chaux sous la forme de menues esquilles de tissus
osseux.

Cette craie renferme de nombreux débris de coquilles et de minuscules
dents de poissons, mais je ne suis pas encore parvenu jusqu'ici à trouver
un seul fossile déterminable. Quant à ses caractères lithologiques, ils
répondent entièrement à ceux que présente la craire de Maisières (Tr2c).
Ce rapprochement n'a d'ailleurs rien de suprenant, la craie de Maisières
ayant été déjà signalée dans l'entre-Sambre-et-Meuse aux environs de Wal-
court et de Nalinnes (1).

J'ai également constaté la présence de ce même dépôt crayeux dans les
différentes carrières actuellement en exploitation sur le territoire de
Gougnies; j'en ai perdu la trace dans les carrières de Biesmes et de Scry,
le limon pénétrant dans les fissures du calcaire jusqu'à une profondeur
supérieure à 50 mètres, qui est la limite atteinte par les travaux d'ex-
ploitation.

(1) Extrait des annales de la Société géologique de Belgique, t.XXXV,
Bulletin.


179 (Suite) - L.BAYET


Carrière de M. Pirmez-Moncheur au S. de la station de Gougnies.

Croquis.

a) Calcaire stratifié peu visible en tête du plan incliné.
C'est le même calcaire que celui que l'on voit dans la tranchée du
chemin de fer plongeant sous les schistes.

b) Schistes grossiers verts, se délitant en baguettes.
Au contact du calcaire l'allure est peu nette. Il semble qu'il y a un
pli contre le calcaire et que le contact se fait par une faille. C'est
peut net.
S.Verneuili (assez gros à fins plis).
S.Malaisei.

c) Calcaire stratifié, bleu. Dir.125°. Incl.70°S.
Ce sont ces calcaires que les carriers appellent la paroi bleue.

d) Masse de calcaire coralligène bleu, fleuré de blanc.
Diapora. -Favosites.
La partie au N. de la masse contre la paroi bleue donne ce que l'on
nomme commercialement Le Grand Mélange. On y observe des traces de
pyrite.
La partie S. fournit Le Petit Mélange. On y observe parfois d'assez
nombreux Favosites, c'est alors le Petit Mélange poisé.
La partie centrale donne Le Moyen Mélange.
L'épaisseur de la masse de calcaire construit est de 15m. On remarque
que les coupes se font perpendiculairement aux parois.

e) Calcaire stratifié formant ce que les carriers appellent la paroi noire.
Ces calcaires sont peu observables leur accès étant difficile.
Au contact de la masse de marbre on peut cependant s'assurer que c'est
du calcaire sombre.

alpha Le limon des pentes recouvre le tout formant une couverture variant
de 1 à 3m d'épaisseur.

Les têtes des bancs sont fortement altérés et recouverts d'argile
d'altération. M. Briart signale des marnes vertes crétacées dans
certaines poches ou fissures.

Le Saint-Anne est un marbre à fond bleu, fleuré de blanc et renferme des
organismes. Ce qui est principalement recherché c'est un fond très
sombre et les fleurs très blanches.
Le Saint Anne pèse 2800 Kgs le mètre cube.
On a retiré une masse de 180 mètres cubes pesant plus de 500.000 Kgs.

L'exploitation du Saint Anne dans les environs de Gougnies peut ainsi
se répartir:

MM. Puissant: 0
Pirmez )
Sté anonyme de Gougnies ) 50m3
Sté de l'Entre s/M 30m3
Devillers 5m3
Bayot mensuel 15m3
C'est le total de: 100m3
et annuellement 1200m3

L'exportation consomme la majeure partie de cette production. Parmi les
pays qui forment les principaux débouchés on peut citer:

L'Angleterre. Ce pays, il y a 15 ans, demandait des blocs en assez grande
quantité. Depuis lors les maisons belges ont fait le commerce plus en
détail et ont offert la tranche sciée, les cheminées et les dessus de
table.

La France a toujours demandé des Saint-Anne, principalement les cheminées.
Malgré la rigueur des traités de commerce, on parvient encore à exporter de
la table de nuit et du lavabo en 10 mill. d'épaisseur. Ces tranches sont
surtout employées par les fabricants de meuble du faubourg St.Antoine à
Paris. Le commerce de la tranche en 20 mill. et plus a dû être remplacé par
l'exportation des blocs exemps de droits. Ces blocs sont sciés en France
principalement dans le Département du Nord.

Les droits prohibitifs ne permettent plus l'entrée en Allemagne que des
blocs.

L'Autriche-Hongrie demande de la tranche de 24 mill.

On a exporté du Saint-Anne en Australie et dans l'Amérique du S. On en
exporte encore aux Etats-Unis.

L'exploitation des carrières dans les environs de Gougnies occupe environ
300 ouvriers, généralement payés à l'heure à raison de 0fr25 pour les
manoeuvres et de 0fr30 pour les rocteurs et les équarrisseurs.

.
179 (suite) - R.LEGRAND - 14 juillet 1948

En juillet 1948, la seule carrière en exploitation est celle de la
S.A. Marmor.

Depuis les observations de Bayet (voir croquis et légende) l'on voit mieux
le contact des schistes b) et du calcaire c), grâce à l'approfondissement
de la tranchée d'extraction. Vers le bas de celle-ci, les schistes b)
forment dos d'âne par fluage sous les calcaires c).

Dans la description du terme c) faite par Bayet, il faut lire calcaire noir
et non bleu. Ce calcaire est pétri de Disphyllum caespitosum. Il présente
de nombreuses mouchetures de pyrite. (Ech.)

L'épaisseur du gisement de "Sainte Anne" (terme d) de Bayet est comprise
entre 10 et 15m.

Il y a lieu de remplacer, dans la description faite par Bayet du terme e),
le terme de paroi noire par celui de paroi bleu. Les calcaires qui forment
cette paroi ont une puissance de 5 à 6m.

L'avancement de l'exploitation a entamé davantage la paroi sud. En juillet
1948, on observait, sur le calcaire bleu noté e) un banc de schiste vert se
débitant en baguettes puissant de 1.50m à 2m. Sur ces schistes, on voyait
encore plusieurs mètres de calcaire bleu semblable à celui du terme e).
La direction des couches est de N.75°W.; l'inclinaison de 50°Sud.

N°179 (suite)

Feuille : 165W - BIESME - 531
secteur : II-c
numéro : 179
code : 165W0179 - 5310179
X :
Y :
Z :
commune : Gougnies (Gerpinnes)
auteur : B. Delcambre & J.L. Pingot
références :
date : 30-04-1998
roche : Remblais
formation : Remblais
localisation : Ancienne carrière au sud du village de Gougnies, au sud de l’ancienne gare
nature : Affleurement

description :

La carrière indiquée sur le fond topographique est pratiquement comblée de laitiers de haut fourneaux et de cendres de
centrale électrique. Plus d’affleurements visibles.

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