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165E0253.TXT

PL. METTET 165E

F. KAISIN JR.

253 (VI)

Bulletin de la Société belge de Géologie, etc. Bruxelles, tome 50,
1940 et 1941, pp.138-140.

Points d'absorption dans les roches dolomitiques du Dinantien
de Saint-Gérard,
par F. KAISIN Jr.

La commune de Saint-Gérard a fait aménager en route le chemin qui relie
son centre à la commune de Graux. Une tranchée nouvelle, située à 350m au
N.-E. de la limite du territoire de Saint-Gérard, montre des affleurements
de dolomie attribuables au sommet du Tournaisien (faciès de Responnette-
Saint-Gérard du chanoine de Dorlodot (1).

La route entame le flanc sud d'un synclinal dinantien dont le noyau est
constitué ici par du Viséen inférieur, tandis qu'à l'Ouest on y trouve du
Viséen moyen et supérieur. L'axe du synclinal coïncide à peu près avec un
vallon dans lequel débouchent deux venues d'eau importantes : la fontaine
de Burnot, résurgence du Viséen, à la limite supérieure du marbre noir de
Dinant (V1a), et la fontaine Saint-Laurent, exutoire des eaux du Tournai-
sien supérieur, qui sont ici de bonne qualité et potables.

La tranchée de la route montre, sur une longueur de 130m, des couches du
Tournaisien supérieur et du Viséen inférieur, inclinées de 35° N.-W. au
Sud, à 25° N.-W. au Nord. La direction varie progresivement de S. 40° W.
au Sud, à S. 55° W. au Nord. La route est presque parallèle à la direction,
grâce à quoi on rencontre, malgré la grande longueur d'affleurement, dans
la moitié nord de la coupe, les couches décrites par H. de Dorlodot
(op.cit., termes g à i). Toutefois, la dolomitisation est ici beaucoup plus
avancée qu'au N.-E. de Saint-Gérard, où se situe la coupe de Responnette,
avec les types lithologiques originaux de cet auteur.

Fig. 1. - A. Perte principale. Excavation sous la route, dont les parois
ne peuvent être atteintes par une sonde de 2 m.
B1, B2, B3. Pertes en entonnoir.
Les bancs sont représentés en trait fort.

Après l'hiver de 1939-1940, dont les deux dégels eurent des effets érosifs
très prononcés, à cause de leur rapidité, nous, avons eu l'occasion de
revoir cette tranchée. Le limon grenu, brun-roux qui recouvrait la dolomie
et remplissait les dépressions et les fissures de celles-ci avait été
enlevé. Les effets mécaniques de l'érosion des fossés par le ruissellement
n'étaient importants que dans la partie sud (amont) de la coupe. Un enton-
noir dans le fossé ouest et trois entonnoirs dans le fossé est avaient
absorbé toutes les eaux de ruissellement, ainsi que le limon et la pier-
aille dont elles étaient chargées. La perte principale du fossé est s'éten-
dait sous la route dont le revêtement et l'encoffrement de moellons étaient
intacts. L'excavation ainsi constituée avait plus de 2 m. de diamètre et
1m50 de profondeur. La pente du fond, d'environ 25° d'inclinaison vers le
Nord, était constituée de pierraille. On peut estimer à plusieurs dizaines
de mètres cube la quantité de limon grenu et de pierrailles absorbée par
cet entonnoir et ses trois satellites.

Il est intéressant de constater que ces pertes, par des fissures très
largement ouvertes, sont situées dans une dolomie franche. Cette roche
ne peut donc, en général, être considérée comme assurant un isolement
filtrant pour les eaux sous-jacentes.

Les méthodes d'étude des eaux souterraines des régions calcaires en vue du
captage comme eaux potables doivent être appliquées, en principe, aux
séries de dolomies même très pures, sinon avec la même rigueur, du moins
avec assez de méticulosité pour s'assurer que des réseaux de fissures
ouvertes largement n'y existent pas. Ce cas doit être plus fréquent qu'on
ne pourrait croire.

(1) H. DE DORLODOT, Le calcaire carbonifère de la Belgique et ses relations
stratigraphiques avec celui du Hainaut français (Ann. Soc. géol. du
Nord, t.XXIII, 1895, p.251).

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