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165E0180.TXT

PL. METTET 165E

Salée A.

180

Bulletin de la Société belge de géologie, Bruxelles, tome XXV (1911),
procès-verbaux, pp.133-135.

A.Salée.-Sur le mode d'écrasement de polypiers du Marbre noir de Denée (6).

Dom Grégoire Fournier nous a remis, pour les étudier, quelques échantillons
du Marbre noir de Denée renfermant des polypiers.

L'état de conservation de ces fossiles n'en permet pas une détermination
spécifique bien précise, mais les rend intéressants à un autre point de
vue.

Fig.1.

Ces polypiers, que leur zone vésiculaire externe, encore fort bien con-
servée, paraît devoir faire rapporter aux Caninia du type patula, présen-
tent cette particularité d'avoir subi un fort aplatissement, qui dénote une
compression considérable.

La structure la plus interne du polypier est complètement détruite: on en
voit les débris, sous forme de fragments de septa, jonchant la partie
centrale des coupes, et reposant pour la plupart dans le sens du grand axe
actuel du polypier.

On sait que c'est généralement la zone périphérique qui a le plus souffert
chez les polypiers fossiles.

Ici la zone vésiculaire externe a résisté: les septa et dissépiments ont
conservé leurs relations mutuelles; il y a eu cependant deux ou trois
ruptures nettes, partageant la tunique vésiculaire phériphérique en deux
portions principales, l'une débordant l'autre.

Remarquons qu'on n'observe aucun déplacement latéral d'une portion par
rapport à l'autre.

Fig.2.

Tous ces caractères dénotent un écrasement lent, et non un broiement
brutal.

Une telle structure évoque un processus du genre de celui-ci:

Le polypier est noyé dans une masse sédimentaire qui subit une forte
contraction dans le sens de la hauteur.

Cette contraction presse lentement sur le polypier couché au sein de la
masse; il s'aplatit et s'allonge latéralement jusqu'à la limite que lui
assigne sa propre plasticité; dès que cette limite est dépassée, les
parties internes, d'ailleurs plus délicates chez les Caninia, éclatent;
la zone vésiculaire robuste résiste jusqu'au moment où, la pression con-
tinuant, elle se scinde en tronçons qui se rapprochent, le trançon supér-
ieur débordant des deux côtés celui qui git sous lui.

Les figures illustrent d'ailleurs remarquablement ce processus.

M. A.Renier (1) a émis récemment l'opinion que les calcaires noirs,
exploités autrefois dans une carrière située entre Rouillon et Anhée,
et présentant une structure lithologique semblable à celle du marbre noir,
sont dérives de calcaires bitumineux de type sapropélien.

M. F.Kaisin (2) a énoncé la même idée pour les véritables marbres noirs
de Dinant.

Le caractère fortement écrasé des brachiopodes observés par M. A.Renier
peut être invoqué en faveur de cette hypothèse. Nos échantillons de poly-
piers mettent en outre en évidence le mode d'écrasement.

Rappelons que les études de M. Potonié (3) sur les boues de putréfaction
qui se forment dans les étangs du Nord de l'Allemagne, et auxquelles
il a donné le nom de sapropel, subissent, par élimintation de l'eau
d'imprégnation, une contraction lente et extraordinairement énergique dans
le sens vertical. Cette contraction se poursuit même lorsque les boues ont
atteint déjà la consistance solide qui leur a valu le nom de saprocolle.
Ces propriétés sont communes à tous les dépôts sapropéliens, même quand la
proportion de matières minérales, et notamment de calcaire, mélangées à la
boue organique est très considérable.

Notre observation nous paraît de nature à confirmer complètement
l'hypothèse de MM. Renier et Kaisin sur l'origine sapropélienne des marbres
noirs de notre Calcaire carbonifère.

(1) A. Renier, Note sur quelques végétaux fossiles du Dinantien moyen de
Belgique.
(ANN. SOC. GEOL. DE BELGIQUE, Mém. in-4°, t.II, 1910, p.85.)
(2) F. KAISIN, Sur quelques caractéres lithologiques du marbre noir de
Dinant.
(ANN. SOC. SCIENTIFIQUE DE BRUXELLES, 1910, p.207).
(3) H. POTONIE, Die rezenten Kaustobiolithe und ihre Lagerstäten. (ABH.
KON. PREUSS. GEOL.LANDESANSTALT., N.F., Heft 53, 1908). - IDEM, Die
Entstehung der Steinhohle und der Kaustobiolithe überhaupt. Berlin,
Bornhaeger, 1910.

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