162E0055.TXT
PL. GRANDRENG 162E
F.HALET
55 (VI)
Puits tubé
exécuté à Grand-Reng, dans un terrain vague,
pour la Société Nationale de distribution d'Eau,
en vue d'alimenter en potable le Borinage,
par M. J.DELECOURT de St.Ghislain.
Repérage par E.Verdin, le 19-11-1935. Croquis.
Echantillons recueillis par le chef sondeur.
Travaux commencés en novembre 1935.
Mode de creusement: à sec.
Diamètres successifs: 450mm.
Diamètre final: 350mm.
Niveau de l'eau sous l'orifice,
au repos: l'eau jaillit depuis le 15 décembre 1935.
Débit: 120.000 litres à l'heure pour les deux puits
avec rabattement de 7m sous la surface du sol.
Cote approximative de l'orifice: 133
Nos NATURE DES TERRAINS Profondeurs
mètres
1 Limon fin, gris-jaunâtre 1.00
2 Limon gris avec traces de végétaux 2.00
3 Limon grisâtre avec traces de matières humiques 3.00
4 Craie blanche tendre 4.00
5 Idem 5.00
6 Idem 6.00
7 Idem 7.00
8 Idem 8.00
9 Idem 9.00
10 Idem 10.00
11 Idem 11.00
12 Idem 12.00
13 Craie blanchâtre, finement glauconifère 13.00
14 Idem 14.00
15 Craie grise légèrement verdâtre, glauconifère 15.00
16 Marne gris foncé, crayeuse, glauconifère 16.00
17 Craie marneuse grise, glauconifère 17.00
18 Idem 18.00
19 Idem 19.00
20 Idem 20.00
21 Silex broyés (Silex de St.Denis) 21.00
22 Idem 22.00
23 Idem 23.00
24 Débris de concrétions siliceuses, glauconifères
(Fortes-Toises) 24.00
25 Idem 25.00
26 Marne verdâtre, très glauconifère 26.00
27 Idem 27.00
28 Idem 28.00
29 Agile noire onctueuse non calcarifère, aspect de roche
schisteuse altérée; l'échantillon renferme quelques
petites éclats de silex 29.00
Interprétation probable (F.Halet, 19-2-1936):
Alluvions modernes: 4m00
Sénonien (Cp2-1): 17m00
Turonien (Tr2b): 3m00
Tr2a: 5m00
Primaire (?)
Un second puits, No II, de 29 mètres de profondeur a été exécuté à 5 mètres
de distance du puits no 1, les échantillons n'ont pas été conservés par le
Service Géologique.
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A.HACARDIAUX
Bulletin des Naturalistes de Mons et du Borinage,
tomes XV et XVI (1932-1933 et 1933-1934), p.122.
La Trouille fait ici, depuis sa Source, la limite entre la France et la
Belgique. Elle a une largeur d'environ 2 bons mètres. Ne la traversons pas
pour le moment et remontons la rive droite pendant environ 200 mètres. Nous
trouvons alors une planche servant de passerelle (dans le pays, la planche
MARQUETTE); nous la traversons et nous voilà en France.
Nous remontons de nouveau la rivière, cette fois sur la rive gauche et nous
arrivons bientôt aux Sources, ou plutôt aux Fontaines, comme on dit dans la
région.
Bien que la rivière soit mitoyenne, dans la première partie de son cours,
les Sources ne le sont cependant pas; elles sont sur France, au hameau de
Lameries, qui fait partie de la commune de Vieux-Rengt. Elles se composent
actuellement de deux bassins réunis par un petit canal. Ces bassins de
forme presque ronde mesurent environ un are et demi. Bordés de hauts Ro-
seaux, ils présentent d'abord une déclivité assez douce que l'on peut
aisément constater, vur la grande transparence de l'eau. Puis brusquement,
vers le centre du bassin, l'eau devient d'un bleu foncé presque noirâtre;
c'est l'abîme. Les gens du pays prétendent qu'on n'a jamais pu en trouver
le fond. Il n'existe à la surface de ces bassins aucun bouillonnement ni
même une ride, bien qu'il en sorte un courant assez violant.
Je dis plus haut qu'il y a actuellement deux bassins. Je l'ai fait avec
intention, car il y a une vingtaine d'année, il y en avait encore trois, le
troisième, disparu aujourd'hui, plus petit que les autres.
En 1925, il me prit envie d'aller revoir ces Sources, dans le voisinage
desquelles j'avais passé mon enfance. Il y avait 15 ans que je n'étais allé
dans le pays. J'eus peine à reconnaître les lieux qui cependant m'étaient
bien familiers. Là où était le troisième bassin s'étalait un pré; en cher-
cant bien, j'y découvris une petite mare d'environ un mètre carré: c'est
tout ce qui restait de la dite fontaine.
L'an dernier, j'eus l'occasion de rencontrer un habitant de Grand-Reng qui
me dit que ce dernier vestige avait également disparu.
J'ai trouvé ce fait digne d'être relaté; car depuis quelques mois, la
France et la Belgique, chacune de leur côté, procèdent à des travaux en vue
de capter les eaux de la Trouille. On pourrait croire plus tard que ces
travaux ont amené la disparition d'un des trois bassins. Comme on le voit,
il n'en est rien, cette disparition étant antérieure au commencement des
travaux. Quelle en est la cause; je soumets la question aux compétences,
n'étant ici qu'un simple profane qui me fait que constater un fait.
A propos du captage de ces Sources, sait-on que naguère ces eaux, que se
disputent maintenant la France et la Belgique, étaient totalement
dédaignées. "On ne boit pas l'eau de la Trouille" était presque axiome dans
le pays. Pourquoi ? personne n'en a jamais rien su. Pour ma part, il m'est
souvent arrivé d'en boire sans en éprouver le moindre inconvénient.
