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159W0845.TXT

PL. HARZE - 159W
F. FOURMARIER - L. CALEMBERT - Société Géologique de Belgique. Liége, tome 65, 1941 - 1942, pp. B 88-100.


845 (VI-IX)


La Tectonique du Salmien supérieur de la Lienne.

En résumé, l'échelle stratigraphique résultant des observations qui précèdent, peut-être schématisée de la manière suivante, la numérotation étant établie de haut en bas :

SALMIEN SUPERIEUR (épaisseur totale 150-180 mètres) :

1. Phyllades supérieurs rouges et verted avec niveaux plus siliceux Epaisseur : 70 à 90m.

2. Localement, couche de minerai de manganèse Puissance : 0.70 à 1m10

3. Quartzophyllades rouges et verts avec intercalation de phyllades, passant latéralement à une formation phylladeuse qui se confond alors avec l'assise supérieure 1 Epaisseur : 10 à 25m.

4. Phyllades inférieurs rouges à minces lits blanchâtres Epaisseur : 22m.

5. Couche de minerai de manganèse exploitée Puissance : 0m50 à 0m70

6. Quartzophyllades zonaires rouges Epaisseur : 20m.

7. Quartzophyllades alternativement rouges et verts
(assise de transition) Epaisseur : 20m.

SALMIEN INFERIEUR: Quartzophyllades verts avec bancs de quartzite vert
au sommet.

1. COUPE SUIVANT LA VALLEE DE LA LIENNE. - La dépression profonde de la
vallée de la Lienne permet de dresser, suivant l'escarpement de la rive
droite, une coupe très complète du Salmien supérieur (fig.1); nous l'avons utilisée, ainsi qu'il est dit ci-dessus, pour établir l'échelle stratigraphique de ce terrain. Elle montre, sur une distance d'environ 1 km., correspondant à l'extension en largeur du Salmien supérieur, une succession de cinq plis isoclinaux déversées au nord.

Fig.1- Coupe suivant la vallée de la Lienne.

1 FIGURE

Le plus septentrional d'entre eux, large d'environ 500m., est le plus important. Son versant nord est bien visible à flanc de coteau, entre l'ancienne mine de Moët-Fontaine et des fouilles situées au nord du lieu dit "Aux Minières". L'emplacement de la couche inférieure de minerai de manganèse (5*) (1) exploitée dès 1856 par Guillaume Lambert, est marqué par de vieux travaux qui ont dégagé les quartzophyllades (6*) du mur. La direction des couches est N. 80° E. et l'inclinaison est de 55° au sud. Au toit de la couche de minerai, on rencontre successivement avec la même allure, les assises 4*, 3* et 1* de l'échelle définie ci-dessus; les couches phylladeuses avec niveau plus quartzophylladeux de cette assise formant relief sur le versant, occupent la partie centrale du pli; il n'est cependant pas possible de situer avec précision l'endroit de passage de l'axe du pli isoclinal. C'est la raison pour laquelle nous n'avons pu faire qu'une estimation approximative de la puissance de cette assise, car nous ignorons quelle épaisseur de terrain a été enlevée par l'érosion.

(1) Les chiffres entre parenthèses renvoient aux unités stratigraphiques
définies au début de ce travail.

Sur le flanc sud, les couches conservent la même allure sauf peut-être, une très légère accentuation de pandage: on relève, par endroite, des pentes de 60° vers le sud.

Au sud du pli synclinal que nous venons de décrire, les couches quartzophylladeuses (6*) dessinent le pli anticlinal "des Minières" qui correspond à un important abrupt dans le paysage. Malgré nos recherches, nous n'avons pu découvrir le passage en plateure de la couche de minerai (5*) surmontant immédiatement ces quartzophyllades. Cependant J. Libert (2) signale en ce point des traces de manganèse; peut-être la couche minéralisée s'atténue-t-elle localement comme en de nombreux autres affleurements où nous l'avons trouvée réduite à quelques blocs de quartz parcourus de minces veinules de minerai ?

(2) J.LIBERT.- Les gisements ferro-manganésifères de la Lienne. Ann. Soc. géol. Bel., t. XXXII, pp. B 144-154.

Au delà de cet anticlinal, les roches phylladeuses rouges (4*) dessinent un synclinal au flanc sud duquel réapparaît en dressant, avec sa puissance et ses caracteristiques habituelles, la couche inférieure de manganèse. Puis un pli anticlinal amène au jour les roches quartzophylladeuses (6*) et la couche de manganèse inférieure (5*) en plateure. Enfin, les roches de l'assise (4*) affleurent dans l'axe d'un dernier synclinal au flanc sud duquel la couche inférieure de minerai (5*) passe en dressant renversé, suivi vers le sud par les quartzophyllades (6*) et (7*) et les quartzophyllades verts du Salmien inférieur.

Les trois dernies plis décrits sont très serrés et à ennoyage marqué vers l'ouest; ils s'étendent sur une largeur de 250m. suivant la vallée de la Lienne; ils sont d'importance secondaire par rapport au synclinal principal du nord. Les couches appartenant à ces plis ont une direction moyenne N. 80° E. et une inclinaison vers le sud variant entre 50° et 60°.

Tandis que la couche inférieure de minerai (5*) affleure le long de la route de la Lienne dans tous les plis secondaires, la couche supérieure (2*) n'existe que dans la flanc sud du synclinal septentrinal du fait de son allure lenticulaire, de l'érosion et de la moindre profondeur des plis, d'autre part, dans les plis situés au sud du synclinal principal du nord, l'assise supérieure de quartzophyllade s'atténue progressivement au point que les phyllades 1 et 4 forment une suite continue.

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