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159W0459.TXT

PL. HARZE - 159W
Et. ASSELBERGS

11 septembre 1912

459 (IX)

Haut escarpement formé de phyllades et de quartzophyllades rouges, incl. 60° S.; il se trouve devant la borne 4.4.
M. Lohest et Forir ont observé des débris de phyllades rouges dans le talus de la route, immédiatement au Sud du quartzite vert, soit à 262 mètres au Sud de la 4° borne kilométrique (loc. cit. p. B.141).


459 (Suite)

Annales de la Société géologique de Belgique, Liège, t. XXXII, 1904-1905, (Bull.) page 141.

A partir de 262m au sud de la 4e B.K., on aperçoit d'abord de nombreux débris de phyllade rouge dans le talus de la route, puis un affleurement continu de la même roche, allant jusque la première exploitation de manganèse, connue sous le nom de mine des Ardennes, située au hameau de Bierleux (Rahier).



459 (Suite)

Annales de la Société géologique de Belgique. Liège, t. XXXII, 1904-1905 (Bull.), pp. 144-154.

Les gisements ferro-manganésifères de la Lienne,
par JOSEPH LIBERT.

Planches XIV à XVI.

Préliminaires.

Dans deux notes publiées en 1878 et 1879, dans les Annales de la Société géologique de Belgique (Tome V, Mémoires, p. 33 et Tome VI, Bulletin, p. CLIII). Adolphe Firket a appelé l'attention sur les gisements ferro-manganésifères de la Lienne, dont il avait eu l'occasion de suivre les recherches y pratiquées par les concessionnaires, en vue de leur mise à fruit, aussitôt que la section de Comblain à Stoumont du chemin de fer de l'Amblève aurait été livrée à l'exploitation et que la partie de route de Stoumont à Rahier, dans la vallée de la Lienne, auraît été terminée, travaux nécessaires pour tirer la région considérée de l'isolement complet dans lequel elle se trouvait et permettre ainsi l'expédition des minerais extraits, dans des conditions suffisamment économiques pour leur permettre de faire la concurrence aux minerais étrangers.

A partir de la fin de l'année 1886 et du commencement de 1887, les diverses concessions minières de manganèse de La Lienne furent successivement mises en exploitation. Dans l'une d'entr'elles, Meuville, appartenant à la Société Cockerill, les travaux n'eurent jamais qu'une très minime importance; dans les deux autres, l'exploitation se poursuivit pendant une dizaine d'années pour la mine de Moët-Fontaine et pendant près de dix-sept ans pour celle de Bierleux-Werbomont. L'arrêt de ces travaux est principalement dû à des considérations d'ordre économique.

L'escursion faite en septembre 1905, dans la partie inférieure de la vallée de la Lienne, m'a amené à réunir les notes que je possédais sur ces gisements et que j'ai complétées d'après les archives administratives et les renseignements fournis par les concessionnaires.

Le but de cette note est la mise au point des notices prérappelées de notre savant et regretté confrère et de mon honorable précécesseur, Adolphe Firket.
Sur la Carte militaire à l'échelle de 1:20.000 (pl. XIV), j'ai fait figurer les limites des trois concessions minières de manganèse de la région, les limites des affleurements des diverses assises géologiques, d'après les levés et les tracés du professeur G. Dewalque, représentés sur la carte officielle au 1:40.000, ainsi que l'allure et les affleurements des couches de manganèse, d'après les plans des travaux d'exploitation et de recherche effectués et d'après mes constatations personnelles. Une coupe verticale nord-sud (pl. XV complète les indications de la carte.

Concessions minières.

Trois concessions minières ont été accordées par le Gouvernement, en vue de l'exploitation de ce gisement. Au Nord-Est, (périmètre ABCDEA de la carte ci-jointe) se trouve la concession de Moët-Fontaine, d'une superficie de 153 hectares; au Sud-Est (périmètre AEFGA) est la concession de Meuville, d'une superficie de 163 hectares. Une légère modification est intervenue entre les deux dits territoires concédés; mais elle ne figure pas sur la carte pour plus de simplicité. Ces deux concessions ont pour limite ouest, le bord, rive droite, de la rivière la Lienne.

A l'ouest du bord, rive gauche, de cette rivière, se trouve la concession de Bierleux-Werbomont (périmètre ABHIKLGA), d'une étendue superficielle de 1385 hectares. les deux premières concessions sont séparées de la troisième par le lit de la Lienne, territoire conséquement non concédé et destiné à servir d'esponte entre les exploitations voisines.

Formation géologique.

Au point de vue géologique, on constate, dans la région considérée, les affleurements des roches primaires ci-après :

1° l'étage salmien supérieur (Sm2), constitue par des phyllades oligisteux, avec couches managnésifères:
2° l'étage salmien inférieur (Sm1), caractérisé minéralogiquement par des quartzophyllades et des phyllades;
3° l'étage revinien, constitué par des quartzites gris bleu et des phyllades noirs.

Ces roches forment un grand bassin dont l'ennoyage plonge vers l'Ouest; on les rencontre successivement, en sens contraire de celui qui vient d'être indiqué, en remontant le cours de la Lienne à partie de Stoumont; le centre du bassin doit se trouver un peu au sud de la limite séparative des concessions de Moët-Fontaine et de Meuville, tout au moins pour l'affleurement superficiel, puis les versants sud se rencontrent, mais avec le même pendage que dans le comble nord, en continuant à remonter la rivière.

L'allure qui précède est surtout caractérisée à l'est de la Lienne, mais à l'ouest, on constate l'affleurement de roches primaires plus récentes que celle du Cambrien ci-dessus renseignées et notamment de celles de l'étage gedinnien (G) et de l'assise inférieure (Cbr) de l'étage coblencien, l'un et l'autre appartenant au Dévonien inférieur.

Le territoire de la concession de Moët-Fontaine se trouve, en grande partie, dans la région où affleure le Salmien supérieur, toutefois, la partie orientale, s'étendant jusqu'à l'Amblève, se trouve dans le Salmien inférieur, soit dans une région où le gisement manganésifère n'existe pas. Il en est de même du territoire de la concession de Meuville; vers la partie sud du territoire susdit, affleurent aussi des roches du Salmien inférieur; il n'est cependant pas impossible que le Salmien supérieur et notamment le gisement manganésifère plonge en dessous du Salmien inférieur, à la faveur de l'inclinaison vers le Sud du versant méridional des strates et du relèvement du niveau du sol vers l'Ouest; mais il ne peut en être de même vers l'Est, sens dans lequel le développement de l'axe du bassin à partir de la Lienne mesure environ 1.800 mètres dans le Salmien supérieur, tandis que la limite est de la concession de Meuville s'étend à environ 2.500 mètres et celle de la concession de Moët-Fontaine plus loin encore.

Dans la région située à l'ouest de la rivière, à une distance d'environ 2.000 mètres du point limite A et selon l'axe du bassin, le terrain cambrien est recouvert par les roches dévoniennes prémentionnées, sauf dans le polygone abcdefgha, situé dans la partie sud-ouest de la concession de Bierleux-Werbomont, où le Salmien réapparaît en son assise supérieure et au sud, en son assise inférieure; le professeur G. Dewalque y a constaté deux affleurements de manganèse, l'un dans la partie nord-est du dit polygone, l'autre vers le centre, contre la route. Ces affleurements sont représentés sur notre carte.

Importance du gisement.

D'après l'examen de la carte, il semble résulter que la très grande partie de la concession de Bierleux-Werbomont se trouve en dehors du Salmien supérieur, lequel est seul métallifère, mais il n'est pas impossible que le gisement se poursuivre, partiellement du moins, en dessous des roches des étages plus récents et quelque peu vers le Sud en dessous du Salmien inférieur. Quant au petit polygone situé dans la partie sud-ouest de la concession, il doit évidemment être séparé du gisement principal par des failles et il nous paraît avoir fort peu d'importance.

De ce qui précède, on doit considérer que toute la richesse métallifère de la région est localisée sur un espace assez restreint suivant le cours de la Lienne et sur un développement de 3.000 mètres environ, partagé en deux parties à peu près égales par la dite rivière dans la section nord-sud partant du point A.

Comme le montre la coupe (pl. XV), ce bassin s'enfoncerait profondément et la couche principale ou inférieure atteindrait, dans la partie centrale, une profondeur de plus de 400 mètres en-dessous du niveau de la vallée. Cette couche a été exploitée en partie, en profondeur, dans le comble nord, tant à l'est qu'à l'ouest de la Lienne; à l'est, on a atteint la profondeur d'une soixantaine de mètres sans rencontrer aucune trace de plissement.

Dans le comble sud, les travaux n'ont pas été poussés en-dessous du niveau de la rivère.

En admettant un développement moyen, suivant la pente, de 1.200 mètres pour l'ensemble des deux versants, en-dessous de la rivière, une puissance moyenne de 0m70 et une densité de 3.5, on trouverait une quantité de plusieurs millions de tonnes de minerai, pour l'importance du gisement, même constitué par une seule couche. En pratique, il y aurait certainement lieu d'affecter ce résultat d'un très fort coéfficient de réduction, pour obtenir la quantité de minerai utilement exploitable. le but de la présente note étant purement scientifique, je ne m'arrêterai pas davantage sur ce point et je me bornerai à tirer la conclusion que le gisement minier dont il s'agit, même réduit dans une notable mesure par suite des conditions géologiques ci-dessus exposées et par les dérangements nombreux qui affectent la couche métallifère principale, paraît encore posséder une importance assez considérable pour retenir l'attention du monde industriel et donner lieu à une reprise, le jour où les conditions du marché des minerais de manganèse et les besoins de la sidérurgie permettront d'utiliser ceux que contient le gisement de la Lienne.

La carte ci-annexée (pl. XIV) donne l'indication de la position de tous les affleurements relevés. Des diverses constatations et études effectuées, il paraît résulter qu'il n'existe, dans la région, qu'une seule couche bien importante, au point de vue industriel, d'ailleurs tant comme puissance, que comme qualité de minerai et comme développement; c'est la couche inférieure, dans laquelle se sont concentrés pour ainsi dire tous les travaux d'exploitation effectués jusqu'à ce jour. C'est à cette couche que les études de Ad. Firket se rapportent exclusivement, ainsi que les analyses auxquelles elles ont donné lieu, et encore ne concernent-elles que le comble nord, seul exploité sérieusement à cette époque. Toutefois, une autre couche gît à un niveau beaucoup plus élevé que celui de la précédente, mais son développement est incomparablement moins important; j'y reviendrai dans le paragraphe consacré à la description du gisement.

Nature du minerai.

Les nombreuses analyses effectuées sur des échantillons de ce minerai, provenant d'un grand nombre de points, ont fourni des résultats assez variables, notamment en ce qui concerne la teneur en manganèse, le seul élément présentant un interêt au point de vue métallurgique et donnant conséquemment de la valeur au produit.
Je rappellerai d'abord celles signalées par Ad. Firket dans sa première notice; trois échantillons ont donné respectivement des teneurs de 14,15 et 18,6% de manganèse et 20, 18.3 et 19% de fer et des gangues insolubles dans l'acide chlorhydrique, variant de 28.5 à 38%, dans lesquelles la silice prédomine. Il a été reconnu, dans la suite, que ces résudis insolubles contiennent encore du manganèse qui a été retiré dans les analyses suivantes, en les soumettant à l'action de la chaleur en présence des carbonates alcalins; cette opération donne lieu à la formation d'un silicate double, dans la solution aqueuse duquel on peut doser le manganèse.

Dans la suite, Ad. Firket fit procéder à de nouvelles analyses, en tenant compte du manganèse contenu dans les résidus insolubles, sur des échantillons extraits des travaux d'exploration en cours dans le comble nord de la couche principale; les résultats détaillés de ces analses sont consignés dans la seconde notice prémentionnée.

La teneur en manganèse a été trouvée variant de 16.75 à 21.25% et celle en fer de 15.6 à 20.75%, la plus forte teneur en manganèse correspondant à la plus faible en fer et vice-versa. En additionnant les teneurs de ces deux métaux, on trouve, pour les cinq échantillons examinés, les teneurs totales ci-après: 36.85, 38.95, 37.30, 37.50 et 40.30% soit une moyenne de 38% environ.

La teneur en silice et alumine a varié comme il suit, dans les échantillon analysés: 34.50, 22.35, 36.35, 34.05 et 25.70%, soit une moyenne de 30.6%, ce qui est très élevé pour le traîtement aux hauts-fourneaux.

La chaux intervient généralement pour un peu plus de 3%, associée au soufre et au phosphore.

En réalité, le minerai est un mélange d'oxydes, de carbonate et de silicate double de fer et de manganèse; les oxydes se remarquent surtout dans les parties superficielles, par suite des altérations dues aux influences atmosphériques, ce qui donne une teinte noirâtre à la masse. En pénétrant dans la profondeur, on trouve un minerai brun foncé, dans lequel la quantité d'oxydes diminue. On rencontre la carbonate double de manganèse et de fer à l'était subcristallin dans les veinules blanc rosé, traversant la masse du minerai. D'après Ad. Firket, ce carbonate double contient le fer et le manganèse au minimum d'oxydation et serait représenté par la formule chimique : FeO, MnO) CO2, espèce connue en minéralogie, indifféremment sous les noms de sidérite manganésifère ou de diallogite ferrifère.

Le minerai est assez fréquemment traversé par des veinules de quartz blanc, assez épaisses; on effectuait un scheidage du minerai pour les enlever dans la mesure du possible et enrichir ainsi la masse restante, opération d'autant plus importante industriellement, que des primes étaient accordées ou des retenues effectuées, selon que le minerai fourni aux usines contenaît plus ou moins que la teneur de base, soit 16% en manganèse.

Je retrouve, dans mes notes datant de 1889, les renseignements ci-après, relatifs à la composition du minerai scheidé, à la suite d'un assez grand nombre d'analyses de prises d'essai, effectuées sur le minerai expédié aux usines. Ces résultats présentent plus d'intérêt que les précédents, parce qu'ils sont relatifs non à des échantillons choisis, mais au produit courant de l'exploitation :

Manganèse métallique ........... 16 à 18%.
Fer métallique ....................... 19 à 22%.
Silice ..................................... 28 à 30%
Alumine.................................. 3 à 5%.
Chaux..................................... 2 à 4%.
Soufre.................................... 0.01 à 0.03%.
Phosphore.............................. 0.1 à 0.25%.
Matières volatiles.................. 8 à 11%.

Je donnerai encore, dans la suite, quelques autres renseignements recueillis au sujet de la richesse en manganèse du minerai extrait de la couche principale ou provenant des travaux de recherche pratiqués dans la couche supérieure.

Description du gisement.

Il n'est plus discutable actuellement que le minerai manganésifère de la Lienne gît en couches et non en amas ou en filons.

On distingue assez nettement le toit du mur des couches; le premier est constitué par un phyllade très régulier, très feuilleté, à grains violets, très fins; le mur, au contraire, comprend une série de lits phylladeux et de minces couches de manganèse, le tout analogue à un quartzophyllade; le grains du phyllade est plus grossier, les feuillets moins réguliers et plus épais.

A la suite des premières explorations, Ad. Firket concluait déjà que le gîte manganésifère nord est formé par une couche à laquelle il attribuant une puissance de 0m75, accompagnée par une série de petites couches de même nature, alternant avec dés phyllades et des quartzophyllades.

Des constatations ultérieures effectuées, il résulte que le gisement métallifère de la Lienne est constitué par un grand bassin formé par la couche principale et dont le comble sud est affecté de deux plissements sans importance; la pente moyenne du comble nord est de 53° dans le voisinage de la rivière, c'est-à-dire vers le milieu de la longueur du bassin. En avançant vers l'Ouest, on trouve des pentes beaucoup moindres et une coupe faite à 1.500 mètres du point A, dans cette direction, donne une pente moyenne de 35° seulement.

Quand à la branche principale du comble sud, elle plonge vers le Sud de 65°.

Ad. Firket attribuant à la couche principale, comme il est dit plus haut, une épaisseur de 0m75 pour le lit exploitable. Comme dans tous les gisements de l'espèce, on a constaté, avec l'avancement des travaux, des variations de la composition de cette couche.

Dans des notes recueillies pendant les premières années d'exploitation, on lit que la dite couche, exploitée de part et d'autre de la Lienne, dans son versant nord, est formée par un lit d'une puissance moyenne de 0m70; dans le mur, se trouvait une veinette inexploitable de 0m30, séparée du lit supérieur par un peu de phyllade; le manganèse contenu dans cette veinette ne dépassait pas 8 à 10%. La figure I de la planche XVI indique une composition relevée à l'endroit de la rive gauche appelé "Heid Cossin"; elle a été reconnue en de nombreux autres points de la même région.

La dite composition, en deux lits, dont celui du mur inexploitable, mais séparé de celui du toit seulement par 2 à 3 centimètres de phyllade, a été relevée sur la rive droite, mais cette composition s'est modifiée par le développement des travaux vers l'Est et la couche, affectée de nombreux rejets, a diminué jusqu'à ne plus atteindre que 0m40, 0m30 et même 0m20 de puissance, c'est-à-dire dans des conditions tout à fait inexploitables. Sur la rive droite, elle ne s'est guère montrée exploitable que sur un développement d'environ 300 mètres. Sur la rive gauche, les travaux d'exploitation se sont développés sur environ 1.300 mètres et ont été arrêtés à un important dérangement qui doit provenir de la rencontre du terrain gedinnien.

Voici, à mesure de la progression des travaux vers l'Ouest, une série de compositions relevées pour la couche en question et en montrant les variations :

Dans la galerie dite de Bierleux, au niveau de la route de la Lienne, la couche avait une puissance de 0m70 et une pente de 45°, le lit du mur restant en place.

Plus loin, je note que la couche était épaisse de 0m75; mais, dans un gradin, elle atteignait 1m20, non-compris le lit du mur, épais de 0m30 et qu'on n'exploitait que rarement.

Je note ensuite des puissances du lit enlevé de 0m80 et de 0m90 et même de 1m50 au lieu dit "Heid Cossin", de 0m60, 0m65 à 0m70 à la "Heid Julien".

Plus tard, je note que la couche a une puissance très variable d'un gradin à l'autre d'une même taille, allant de 0m40 à 0m70 avec une pente de 30° à 40°. Je relève, en un autre point, une puissance de 0m60 pour le lit du toit, séparé du lit du mur, épais de 0m20, par une intercalation phylladeuse de 4 centimètres. Dans la partie occidentale, on relève des compositions inverses des précédentes, c'est-à-dire dans lesquelles le lit du toit est moins épais que celui de mur, respectivement 0m30 et 0m60 avec une intercalation phylladeuse de 0m05 et une autre dans laquelle le lit du mur atteint 0m70; le lit du toit est de qualité supérieure à celui du mur; tous deux étaient enlevés par l'exploitation. Le teneur en minerai variait de 14 à 16% et même davantage pour l'ensemble, avec 20% de fer.

Les travaux en défoncement ont atteint une hauteur verticale d'environ 45 mètres, entre le Gedinnien à l'Ouest et un grand dérangement rencontré par la galerie de Bierleux. Parmi les différentes compositions relevées, je note la suivante : lit du toit 0m35; lit du mur 0m90 avec intercalation de phyllade dur de 0m03; en certains endroits, les deux lits se séparent à une distance de 1 à 3 mètres, rendant inexploitable le lit du toit.

Par les renseignements qui précèdent, on constate que cette couche gît dans des conditions très variables; elle est, en outre, affectée de nombreux dérangements : étreintes et rejets de nature à contrairier beaucoup l'exploitation; le minerai est, de plus, d'une dureté rendant l'abatage difficile et coûteux.

Le comble sud n'a été exploité et quelque peu exploité qu'à l'est de la Lienne. Par suite d'un petit mouvement de selle et de bassin, on a reconnu trois branches de couche, dont les deux méridionales n'ont qu'une très minime importance, à moins que l'ennoyage du petit bassin formé par ce plissement ne plonge profondement vers l'Ouest, ce qu'on ignore totalement.

Le versant nord du comble sud, qui est constitué par un dressant, avait, dans les travaux du début, une puissance de 1m10 à 1m40 en deux ou trois lits; l'inférieur accusait une assez forte teneur en manganèse, se rapprochant de celle du toit de la couche du comble nord, ce qui contribuerait à identifier ces deux versants. la figure 2 de la pl. XVI renseigne une com-position que j'ai relevée.

Quant à la fausse plateure, intermédiaire entre les deux dressants, la figure 3 de la pl. XVI donne une composition relevée, analogue à la précédente et surtout à la couche du comble nord.

Enfin, le dressant sud a été aussi exploité, mais seulement par simple galerie; la composition a été trouvée aussi très irrégulière; on peut lui attribuer celle figurée au croquis 4 de la planche XVI; la teneur en manganèse y a été trouvée notablement moindre que dans le grand dressant et dans le plat nord; cette situation a été attribuée à la grande irrégularité du gisement.

Indépendamment de cette couche principale, on a constaté l'existence d'une seconde couche, beaucoup supérieure à la précédente et qu'on a surtout exploitée dans son dressant, sur la rive droite de la Lienne, notamment par une galerie de près de 200 mètres de développement; on y a aussi pratiqué une très petite exploitation. On y a constaté une composition variable. La fig. 5 de la pl. XVI renseigne celle que j'ai relevée à l'affleurement voisin de la rivière.


FIGURE 1 - Tome XXXII, PLANCHE XIV

FIGURE 2 - Tome XXXII, PLANCHE XV

FIGURE 3 - Tome XXXII, PLANCHE XVI



459 (suite) de J.-M. GRAULICH

Au sujet de la concession de MOET-FONTAINE, voir J. MELON :
"La clinoclase de MOET-FONTAINE" - (Ann. Soc. géologique de Belgique, t. LXXVII, pp. B 163-164).

Les cristaux que je décris dans cette note ont été trouvés par Monsieur Tomballe dans une ancienne galerie à manganèse de la vallée de la Lienne (concession de Moêt-fontaine, au sud de Xhierfomont).

La clinoclase est un arséniate de cuivre, de formule Cu3AsO4(OH)3. C'est un minéral rare qui n'avait pas encore été signalé dans un gîte belge.

A Moët-Fontaine, il se présente sous forme de cristaux remarquablement nets pouvant atteindre 3 millimètres de longueur sur un millimètre de largeur. Ces cristaux sont d'un bleu-verdâtre très foncé avec poussière bleu-verdâtre clair. Ils possèdent un clivage p parfait et très facile, à éclat nacré.

1 FIGURE


Le minéral est monoclinique et les lamelles de clivage sont un peu obliques à la bissectrice aiguë négative; elles montrent une extinction droite avec allongement parallèle à nm; leur pléochroïsme est net dans les tons bleus, plus ou moins verdâtres.

Enfin, la réfringence et la biréfringence sont très élevées (nm est supérieur à 1,80).

Les mesures gonimétriques sont excellentes pour les faces principales, mais il est difficile de détacher un cristal entier à cause de l'extrême facilité du clivage et de la grande fragilité du minéral.

La figure montre le faciès principal des cristaux. Ils sont allongé suivant l'axe binaire et souvent, mais pas toujours, un peu aplatis parallèlement à p. La face h1 est parfois striée parallèlement à l'arête ph1 (010).

La formes observées, classées par ordre d'importance, sont :
p{001}, h1{100}; m{110, d1/2{111}, a1/2{201}. Enfin b1/6{331} est douteuse.

On voit, par le tableau suivant, que les angles mesurés sont généralement en parfait accord avec les valeurs admises par Palache et Berry (1).

Mesurés Calculés

ph1 (001)(100) 80?40' 80?38'
mh1 (110)(100) 63?9' 63?4'
pa1/2 (001)(201) 54?37' 55?5'
pd1/2 (001)(111) 48?45' 48?46'
h1d1/2 (100)(111) 63?11' 63?10'

Le minéral est accompagné de malachite et minuscules stalactites et de barytine en petits masses clivables.

(1) C.PALACHE et L.G.BERRY. -) Clinoclsite, Am.Miner, 31, 243, 1946.



459 (Suite) - complément non trouvé.

Vers 60m. de sa longueur, j'y ai mesuré une puissance de 0m80 avec une pente vers le Sud de 42°; le lit du mur, toit géologique, était quelque fois séparé de celui du toit, plus épais, par une faible intercalation phylladeuse. Vers la fin, la couche s'est montrée très irrégulière; on y avait constaté, dans une passe, une puissance de 0m95 en 2 lits sans phyllade intermédiaire, mais le banc de mur ne renfermait que 11.5% de manganèse, alors que celui du toit en renfermait 15.5%, ce qui n'était pas considéré comme suffisant pour opérer l'exploitation de la couche. Vers les deux tiers de la longueur de la galerie, j'y ai relevé la composition suivante: lit supérieur 0m33, minerai phylladeux 0m28 et lit inférieur 0m14; ouverture 0m75.
Une tenta tive d'exploitation, ci-dessus signalée, a fait reconnaître, pour la dite couche, une épaisseur de 1m20; elle était silonnée d'intercalations schisteuses et de veinules de quartz.
La conclusion à tirer des travaux de recherches effectués jusqu'à présent dans cette couche, est qu'elle est inexploitable.
Cette branche de couche a été retrouvée dans une fouille pratiquée sur la rive gauche, avec la composition indiquée à la fig. 6 de la pl. XVI.
Quant à la plateure de cette couche, elle n'a pas été retrouvée sur la rive droite, mais paraît avoir été constatée, sur la rive gauche, à l'endroit dit "Vieux Sart". On y a reconnu une couche présentant la composition de la fig. 7, pl. XVI, gisant manifestement en plateure. Sa teneur en maganèse est également trop faible pour en permettre l'exploitation, mais je ne possède aucun chiffre précis à cet égard.
A la cote 341 mètres, sur la rive droite, j'ai relevé, dans une fouille, une couche inclinée vers le Sud de 85° et qui doit être le dressant de la deuxième couche explorée, comme il est rapporté ci-dessus; sa composition est figurée au croquis n° 8 de la pl. XVI.
Une série d'autres affleurements ont encore été constatés et figurent sur notre carte, mais la composition n'en a pas été on n'en a pu être relevée, par suite de l'insuffisance des fouilles.
Il convient encore de signaler le passage de deux veinettes, l'une au nord de la couche inférieure et constatée dans le comble nord, dans la tranchée de la route de la Lienne, avec une épaisseur de 0m26, gisant entre deux murs, fig. 9, pl. XVI.
Enfin au sud du dressant de la couche supérieure, j'ai relevé, sur la rive droite, l'affleurement d'une seconde veinette, de composition figurée au croquis 10 pl. XVI; cette veinette n'a pas été explorée et ne paraît d'ailleurs présenter aucune importance.

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