159E1132.TXT
PL. LA GLEIZE 159E
F. GEUKENS
1132 (IX)
affleurement de phyllades quartzeux, légèrement micacés, quelques bancs de quartzite bleu foncé (de 15 à 20 cm), il y a plusieurs failles secondaires à inclinaison 50 à 70° S.
Dir. N. 55 à 75° E. - Incl. 60 à 85° S.
1132 (Suite) de F. CORIN
L'affleurement n° 1132 résulte d'un élargissement de la route de Trois-Ponts à Aywaille à l'angle qui fait face à la bifurcation vers Coo. Par suite de cet élargissement, il prolonge sans interruption l'affleurement n° 46 du présent dossier.
Exactement à l'angle de l'affleurement, se trouve un banc de poudingue à galet de phosphate, épais de 0.40m (Echantillon)
Cet affleurement a été étudié et décrit par M. J. Michot Jr (Ann. Soc. Géol. de Belgique, T. 82, 1958-1960, pp. B. 175-185) qui en donne la description
suivante :
" Le banc de poudingue à galets de phosphate, d'une épaisseur moyenne de 40 cm, fait partie d'un ensemble sédimentaire, d'âge Revinien (Rv2), composé principalement de bancs de schiste très finement zonaire alternant avec des bancs de psammite et de schiste gréseux zonaires également. Cet ensemble est orienté N. 65° E. et incline de 80° vers le S.-E. Il est affecté d'une texture schisteuse transverse bien marquée.
En dessous du banc de poudingue, à environ 1.70m, on observe un banc de psammite microconglomératique de faible épaisseur. En prenant ce dernier comme point de départ, et en allant du N.-W. au S.-E., on peut relever la coupe suivante, dans l'ordre stratigraphique ascendant :
a) Petit banc de psammite zonaire, de couleur gris noirâtre, épaisseur : 0.15m
1
b) Banc de schiste finement zonaire, de couleur gris noirâtre, épaisseur : 0.40m
c) Banc de schiste gréseux zonaire, de couleur grisâtre, épaisseur : 0.40m
2
d)Banc de schiste finement zonaire, de couleur gris noirâtre, épaisseur : 0.30m
e) Banc de schiste gréseux zonaire, de couleur grisâtre, parfois légèrement rosâtre, épaisseur : 0.40m
3
f) Banc de schiste, de couleur gris brunâtre, épaisseur : 0.10 à 0.15m
g) Gros banc de poudingue à galets de phosphate, de couleur gris-bleu dans la cassure, rosâtre à brunâtre sur les surfaces altérées, épaisseur : 0.40 à 0.50m
4
h) Banc de schiste finement zonaire, de couleur grisâtre, avec à la base, une laiette psammitique passant rapidement à un schiste gréseux, puis au banc
de schiste, épaisseur : 0.40m
i) Banc de schiste gréseux, de couleur grisâtre, épaisseur : 0.25m
5
j) Banc de schiste, de couleur gris noirâtre, épaisseur : 0.50m
L'ordre stratigraphique ascendant (a vers j) est déterminé d'une part, par les structures de ravinement observées à la base du poudingue, d'autre part, par la position de cet ensemble par rapport à un axe synclinal principal visible à 50m environ en amont.
La coupe montre nettement que la disposition des différents types lithologiques n'est pas quelconque. Elle permet de conclure à l'existence, dans cette partie du Revinien, d'une sédimentation généralement fine de caractère rythmique : chaque rythme débute par un sédiment arénacé, exceptionnellement conglomératique, à contact brutal avec le rythme précédent, et se termine par un sédiment argileux. L'épaisseur moyenne des rythmes est de 60 cm environ."
D'après M. Michot, les schistes zonaires sont formés d'une série de zones très fine de péloschiste alternant avec des lits de micropsammoschiste carbonatifère.
Les schistes gréseux zonaires sont de leur côté, constitués de lits alternant de micropsammoschiste et de micropsammite, tous deux carbonatifères.
Des petits amas de sulfure y sont présents.
M. Michot décrit ensuite le rythme n° 4 et le rythme n° 1 de la coupe. Pour le rythme n° 4, lequel contient le banc de poudingue à galets de phosphate, il donne la description suivante :
"Ce rythme débute par le gros banc de poudingue à galets de phosphate. Son contact avec le banc de schiste sous-jacent est extrèmement net et légèrement ravinant.
Il est formé exclusivement de galets de nature diverse, de 2 - 3 mm à 1 cm environ de long, pressés les uns contre les autres et allongés tous parallèlement à une même direction. A sa partie inférieure, il renferme quelques cailloux anguleux de schiste de taille en général plus grand : dans la majorité des cas, de l'ordre de 2 cm, exceptionnellement ils atteignent 10 cm.
L'observation microscopique montre qu'entre les galets, et les englobant légèrement, il existe parfois une matière carbonatée probablement dolomitique, chargée localement de petits grains de quartz; celle-ci semble provenir de l'écrasement de galets dolomitiques ou de psammite à ciment dolomitique dont la matière à flué et s'est coincée, voire infiltrée, entre les galets plus résistants environnants. Quelques galets de schiste, parfois légèrement carbonatifères, semblent remplir le même rôle.
Les autres galets sont de plusieurs types : galets de phosphate cryptocristallin, contenant parfois quelques très petits grains de quartz (5 mm environ), galets de micropsammite à ciment phosphaté dans lesquels les grains de quartz sont bien calibrés, leur diamètre allant de 40 à 70 mm suivant les cas, galets dolomitiques avec, localement, quelques lits riches en grains de quartz de dimensions inférieures à 60 mm, galets de micropsammite à ciment dolomitique, galets de micropsammite carbonatique. Il faut signaler, en outre, la présence de quelques fragments de quartz et de galets de quartz d'origine métaphorique ou filonienne.
Leur forme est quelconque, souvent allongée; les angles sont généralement arrondis. Les galets de phosphate, en particulier, se présentent suivant des formes oblongues très rypiques. Leurs contours sont nets et révèlent par endroits des phénomènes d'impressionnement plus ou moins légers. Seuls les galets dolomitiques, les galets de psammite à ciment dolomitique et les quelques galets de schiste sont fortement déformés, écrasés et présentent des contours flous difficiles à délimiter. Localement, comme je l'ai signalé plus haut, ils n'apparaissent plus que sous la forme d'un ciment enrobant les galets voisins plus résistants : on peut observer tous les stades entre les galets peu ou pas déformés, et ceux qui, déformés, font office de ciment.
Cette déformation, en relation avec la texture schisteuse qui affecte la roche, a permis l'orientation, grossièrement parallèle à une même direction, de tous les galets, et parfois la fracturation de certains d'entre eux.
Il faut noter, qu'à côté de galets d'origine tout à fait étrangère à l'ensemble sédimentaire encaissant (les galets de phosphate et les galets de quartz métamorphique ou filonien), ce poudingue renferme également des galets de roches qui forment les couches sous-jacentes : les galets de micropsammite carbonatique.
Quant aux galets de schiste, la majorité d'entre eux ne semblent pas provenir du remaniement de couches schisteuses sous-jacentes; dans ce cas ils auraient dû se présenter sous forme de cailloux d'argile dont la malléabilité eut permis le sertissage de grains de quartz sur leur périphérie, ce qu'on n'observe pas. En outre, ils ne renferment jamais de pyrite, minéral que l'on rencontre fréquemment dans les schistes reviniens.
Vers le sommet du banc de poudingue, dans les 4 ou 5 cm supérieurs, on observe l'apparition progressive d'une masse interstitielle formée d'un psammite riche en carbonate. Les galets deviennent de moins en moins nombreux et s'isolent de plus en plus les uns des autres. D'abord très peu importante, cette formation psammitique se développe régulièrement vers le haut et finalement forme un lit assez homogène dans lequel n'apparaissent plus que quelques grains grossiers de quartz.
La granularité de ce psammite, mesurée sur la base des corpuscules de quartz, est assez irrégulière à la base; elle varie entre 60 et 300 mm; vers le haut cependant le classement des particules sédimentaires va en s'améliorant et leur taille diminue lentement.
Très progressivement, on passe alors à un micropsammite carbonatique zonaire, à zones de plus en plus serrées de micropsammoschiste, puis à un micropsammoschiste carbonatifère. Enfin au sommet du rythme, on voit apparaître quelques passes de plus en plus marquées de péloschiste."
F. CORIN, 09.09.1962
