157E0045.TXT

Feuille : 157E - CLAVIER - 488
secteur :
numéro : 45
code : 157E0045 - 4880045
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auteur : J. BOUCKAERT
références : DELMER, A. & GRAULICH, J.M., 1958. Solution de quelques problèmes de stratigraphie houillère par la découverte de niveaux à goniatites. Bulletin dela Société belge de Géologie, etc., LXVII/3: 442-445.

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Extrait du Bulletin de la Société belge de Géologie, etc., LXVII/3: 442-445.

DELMER, A. & GRAULICH, J.M., 1958. Solution de quelques problèmes de stratigraphie houillère par la découverte de niveaux à goniatites.


§ 3. Bassin houiller de Bois-et-Borsu

Grâce à l'aimable invitaiton de notre collègue et ami, M. P. Ronchesne, nous avons pu étudier avec lui une fouille provisoire ouverte à Bois-et-Borsu.

Au point noté 45 sur le croquis de situation (fig. 7), une tranchée, préparatoire à la pose de la distribution d'au, a été creusée sur un mètre de profondeur environ, entre la route et une ferme désignée sous le nom de ferme d'Argenteau sur les vieux
plans.

Sous une faible couverture, la tranchée entame des schistes dont les allures ne sont pas discernables bien qu'ils soient certainement en place. Contre la ferme et sur une dizaine de mètres à partir de celle-ci, on reconnaît dans les déblais des roches
de Mur, de la houille terreuse qu'on devine même dans le fond de la tranchée et des schistes doux, pyriteux, renfermant une abondante faune marine. Nous y avons déterminé :
Eumorphoceras bisulcatum Girty (deux empreintes),
Cravenoceras holmesi Bisat (très nombreux),
Anthracoceras sp. vel Dimorphoceras sp. (nombreux),
cf. Dimorphoceras ribblense Moore [Nous devons cette intéressante détermination à M. F. Hodson que nous remercions encore une fois ici - voir pl., fig. 2]
Cycloceras rugosum (Flaming),
Chonetes (Pliochonetes) crassistrius minimus Paeck,
Posidoniella sp.,
Crinoïdes.

D'après les vieux plans d'exploitation, cette tranchée se trouve au coeur du synclinal houiller de Bois-et-Borsu et par conséquent au toit des trois veinettes exploitées jadis et auxquelles on a donné des noms différents suivant leur position sur le
flanc Nord ou sur le flanc Sud du synclinal (voir coupe figure 8).




Figure 8. Coupe Nord-Sud (tracé A-B sur la figure 7) à travers le synclinal namurien de Bois-et-Borsu.

Cette découverte nous invitait à revoir la faune que P. Destinez [15] et M. A. Vandercammen (in F. Stockmans - [36]) désigne sous le nom de terril intermédiaire.

L'âge des roches déversées sur ce terril est donc le même que celui des schistes en place du point 45. On se trouve dans la zone E2, à Eumorphoceras bisulcatum, partie moyenne à Cravenoceratoides nitidus. Cette faune s'apparente à celle que M. F.
Demanet [10, p. 37] signale dansla tranchée du tram non utilisé à Borsu.

Les conséquences de ces déterminations sont intéressantes à divers titres :

1. L'ensemble du terrain houiller du bassin de Clavier, Bois-et-Borsu, appartient à l'étage namurien, zone E1 [F. Demanet, 10] et zone E2, sans que le sommet de cette dernière zone ne soit apparemment atteint nulle part. On sait cependant que le train
des quatre veinettes ou couches de houille se trouve à quelque 250-300 m au-dessus de la base de l'étage. On comprend mieux maintenant l'embarras de M. F. Stockmans lorsqu'il maintient et comme à regret certains des gisements de Bois-et-Borsu dans la
zone H.

C'est donc que le phénomène "houille" a débuté dans le bassin de Dinant bien plus tôt que dans la partie actuellement accessible du bassin de Namur. L'aire de subsidence maximum avait donc lieu dans le Sud du bassin de sédimentation, à l'aurore des
temps namuriens. C'est une donnée intéresante pour la paléogéographie de nos bassins houillers.

Il n'y a donc pas lieu de rechercher des comparaisons entre les veines exploitées ici et celles du bassin d'Andenne. A titre d'information nous extrayons d'un rapport de Léon Lebens, daté de 1921, les résultats d'une analyse des houilles recoupées par
une descenderie dans Grande-Veine (train Nord) creusée pour recherches en 1920 à 300 m environ à l'Ouest du clocher de Borsu :

Matières volatiles 18,75 %
Cendres 8,97 %
Soufre 1,64 %

2. Le long et patient travail de cartographie auquel s'est attaché notre collègue M. P. ronchesne nous vaudra sans doute une stratigraphie détaillée de ces quelques 250 m de Namurien inférieur dans lesquels cet auteur peut suivre des bancs de grès clair
qu'il s'agira de situer par rapport à la limite des zones E1 et E2.

3. Pour déterminer, signalons une difficulté. A. Bioul, M. F. Demanet (1943) [11] signale (gisements 36, 22349 et 57) Nuculoceras nuculum. Cette forme, plus récente que Cravenoceras holmesi, caractérise une sous-zone que d'aucuns (G.J. Stubblefield
[38]) placent à la base de la zone H, tandis que d'autres (F. Demanet [10]) en font le sommet de la zone E2. Peu importe d'ailleurs, mais on peuyt s'étonner de rencontrer dans le bassin d'Anhée une forme plus récente qu'à Clavier, Bois-et-Borsu,
puisqu'à Anhée, on n'a jamis retrouvé le train des trois couches de houille exploitées à Clavier.

Note. Sur le plan de situation (figure 7), les traces des veines de houille et celles de la limite du calcaire ont été dessinées à l'affleurement d'après un plan en demande de concession fait et dressé en décembre 1816. A cette date, les crêtes des
couches exploitables avaient été déhouillées partout jusqu'à la profondeur de 20 à 25 m. D'après les plans d'exploitation, le synclinal est dissymétrique. Le train Nord tout autant que le train Sud s'enfonce pied Nord, très redressé (voir coupe figure
8). Ce n'est qu'à partir de la profondeur de 30 m environ que le train Nord après s'être redressé à la verticale prend une inclinaison Sud. Il se pourrait donc que la veinette affleurant au point n° 45 soit précisément Petite Hierchisse, couche
supérieure du train Nord.