Skip to content. | Skip to navigation

Personal tools

You are here: Home / arch / 155w / 155W0688.TXT

155W0688.TXT

Feuille : 155W - MALONNE - 477
secteur : 3
numéro : 688
code : 155W0688 - 4770688
X :
Y :
Z :
commune :
auteur : F. KAISIN, J. BOUCKAERT
références : BOUCKAERT, J., 1961. Le Namurien à Namur. Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie, LXX/3: 360-365

date :

roche :

formation :

localisation :
nature : Affleurement

description :

La coupe de la citadelle à Namur

La citadelle de Namur construite sur des couches plissées et disloquées appartenant à l'assise d'Andenne (H1c), se dresse sur un promontoire étroit et escarpé, dont les flancs sont constitués, à l'Ouest et au Nord, par la rive droite de la Sembre, à
l'Est par la rive gauche de la Meuse.

Les deux versants qui regardent l'Est et l'Ouest présentent à peu près la même courbure. Orientés sensiblement du Sud au Nord, à La Plante et à la Gueule-du-Loup, ils s'infléchissent tous deux vers l'Est à l'aval, de manière à regarder vers le
Sud-Ouest.

Du côté de la ville, au Nord, c'est la vallée de la Sambre qui a entamé le plateau. Le bel escarpement qui domine l'agglomération a une orientation sensiblement Est-Ouest et regarde le Nord.

Le sous-sol, constitué par des couches de schiste, de psammite et de grès, avec quelques minces lits de houille maigre et terreuse, affleure en de nombreux points des versants. Les travaux d'aménagement du vaste parc créé après le déclassement de la
forteresse ont nécessité l'établissement de chemin d'accès au plateau, le long desquels se voient des coupes intéressantes. Enfin, il existe, sous la citadelle, même et plus loin vers le Sud, de petites exploitations charbonnières qui ont fourni de très
utiles renseignements.

On voit donc que cette pointe extrême de l'Entre-Sambre-et-Meuse se prête particulièrement bien, pas sa configuration, à l'étude de la structure du terrain houiller des environs de Namur, sur laquelle de récents travaux de tectonique ont ramené
l'attention.

Comme j'avais eu l'occasion de faire, avec mes élèves de nombreuses observations en cet endroit, la Société belge de Géologie m'a fait l'honneur de me prier d'y conduire uen excursion qui a eu lieu le 5 juillet 1924 et à laquelle MM. Asselberghs,
Bellière, Camerman, le R.P. de Greeff, De Slagmulder, Doyen, Halet, Maillieux, Babozée, Salée et Stevens ont assisté. Plusieurs d'entre ces confrères ont aimablement insisté pour que les faits qui leur avaient été mis sous les yeux durant cette journée
soient consignés sans retard dans les publications de la Société : j'en donne ci-après une description aussi précise que possible, sans attendre les résultats d'une étude pus complète, à laquelle procèdent en ce moment en liaison avec moi, deux de mes
anciens élèves, MM. De Slagmulder et Robert Delvaux de Fenffe.


Les points visités au cours de l'excursion du 9 juillet 1924 sont tous situés sur la rive gauche de la Meuse, le long de la ligne électrique qui dessert le plateau.

Cette ligne décrit un circuit fermé, que les trains parcourent tous dans le même sens, montant par la vallée de la Sambre et descendant par la vallée de la Meuse, après avoir passé en tunnel sous le Stade des Jeux. La ligne, étant à trolley, est
surmontée d'un câble conducteur, supporté par des poteaux métalliques numérotés de manière apparente, qui forment une série de jalons très commodes, bien que les courbes de la voie aient obligé les constructeurs à les espacer fort inégalement.

Le coupe visible le long de cette ligne a un développement total de près de deux kilomètres, à cause des lacets de la voie. Mais, elle comporte de nombreuses interruptions dues à la présence de murailles, constructions anciennes ou murs de soutènement,
qui masquent le terrain.

Entre le Stade des Jeux et la Grande Arche du donjon, la coupe a une longueur d'un peu plus de 400 mètres et est orientée, dans l'ensemble, du Sud-Ouest au Nord-Est. Sa partie la plus intéressante est comprise entre le poteau 208 et le poteau 217 de la
ligne.

Elle débute au sud du gigantesque mur de soutènement qui assure, du côté du Sud-Est, la stabilité du théâtre de plein air. On peut observer en ce point des couches en plateure dont l'inclinaison est de 20° Sud. Ce sont des schistes à gros nodules
présentant la structure écailleuse ; au milieu des schistes apparaissent quelques bancs de psammites.

L'extrémité nord-est de cet affleurement est à une cinquantaine de mètres de la clef de voûte du portail du tunnel regardant au Sud-Est (voir la coupe pl. V, portail V).

A 150 mètres de l'axe du tunnel dans la direction du Nord-Est, on voit affleurer, sur une dizaine de mètres de longueur, des bancs de schistes alternant avec des grès psammitiques, en dressants inclinés de 70° au Midi.

Entre le premier et le second affleurement, on remarque, entre la voie du tram et la route, la cheminée d'aérage du charbonnage du château, à laquelle on a donné l'aspect d'une tourelle crénelée.

Au-delà des dressants inclinés au Sud, le terrain est masqué sur une centaine de mètres par des murs de soutènement. A 20 mètres au nord-est du poteau n° 208 débute un segment sans aucune interruption sur environ 200 mètres, jusqu'au poteau n° 217.

Entre les poteaux n° 208 et 209 apparaît tout d'abord, dans la partie inférieure de la tranchée, un pli d'apparence synclinale (voir pl. v) dont le flanc sud, presque horizontal, n'a qu'une inclinaison de 6° Nord, tandis que son flanc nrod, à peu près
verticale, plonge de 24° Nord. Les couches qui le constituent sont des schistes plus ou moins psammitiques. Ce pli, s'il est bien un synclinal, se vérifie partout aux alentours. Pour le faire rentrer dans la norme, il faut admettre que sous une
apparence synclinale, c'est un anticlinal couché et en partie retourné.

Au nord-est de la charnière, la stratification, très nette jusque-là, devient confuse, embrouillée et présente de très rapides variations de pendages sur de très petits espaces. Dans la masse des schistes à feuillets contournés se voient quelques
pointements de grès qui ont l'apparence de blocs erratiques plutôt que de lentilles.

Ces caractères sont ceux d'une zone dérangée et indiquant le passage d'une faille inclinant au Sud.

Plus loin, à environ 4 mètres au Nord-Est du poteau 205, affleure une veinette de houille terreuse plongeant de 23° au Sud. Au cours de l'excursion du 5 juillet, M. Bellière a constaté que cette couche est recouverte par un mur. Sa position renversée
ne peut donc faire aucun doute. Pour arriver à plonger de 23° au Sud, elle a dû tourner de 157° autour d'un axe horizontal. L'observation de M. Bellière confirme pleinement l'opinion émise plus haut ; nous nous trouvons en présence d'un anticlinal
retourné et son déversement vers le Nord est normal.

La partie supérieure de la tranchée, entre les poteaux 208 et 209 et plus loin, jusqu'à 10 mètres de celui-ci vers le Nord-Est, montre une remarquable discordance d'allures. Des bancs de grès quasi-horizontaux, présentant une très légère inclinaison
vers le Nord-Est, recouvrent les couches plissées, qui, sur le flanc nrod du pseudo-synclinal, les rencontrent à peu près à angle droit (voir pl. V). En ce point l'aspect est celui d'une discordance très accentuée (fig. 1).

De l'autre côté de la coupe, vers le Sud-Ouest, les allures sont à peu près exactement horizontales de part et d'autre, de telle sorte que dans un chemin d'accès conduisant à une caserne qui domine la Route merveilleuse, une tranchée regardant au
Sud-Ouest offre l'aspect de couches en parfaite concordance de haut en bas.

Le long de la ligne électrique, au contraire, on voit, entre les couches plissées et les couches en plateure, un minuscule lambeau de poussée (pl. V).

Il ne peut être question de voir dans cette partie de la coupe autre chose qu'un contact anormal d'origine tectonique. Une faille très plate sépare les schistes plissés des grès en plateure et montre sur un très petit espace, les caractères essentiels
des surfaces de charriage, y compris la présence de lambeaux de poussée, et la grande variabilité du rejet apparent.

Au-delà de la veinette renversée, en continuant à descendre vers le donjon, on rencontre une série de couches plongeant au Sud, sous un angle compris entre 20° et 40°.

Ce complexe est principalement formé par des schistes. On y reconnaît aisément le passage de plusieurs failles. La première se voit à quelques mètres au-delà de la veinette renversée, une autre se voit à proximité immédiate du poteau 210, une troisième
à quelques pas au sud-ouest du poteau 211.

Entre les poteaux 211 et 212, les couches décrivent un double pli nettement déversé vers le Nord et rompu par une faille cisaillant son flanc moyen, avec production d'un embryon de lambeau de poussée (voir pl. V).

Toutes ces failles paraissent avoir un rejet minime, encore qu'il ne puisse êre exactement déterminé.

Au droit du poteau 212 apparaît une masse lenticulaire de grès noyée dans des schistes argileux dont la stratification est embrouillée et les feuillets ployés ou rompus. On ne peut s'empêcher de penser à un lambeau de poussée plutôt qu'à une véritable
lentille.

Si cette manière de voir peut, à première vue, sembler excessive, il paraît cependant impossible de considérer ce grès autrement que comme une lentille déplacée au sein de la masse plastique des schistes, par des sollicitations comparables à celles qui
ont déterminé l'expulsion du noyau des plis diapiriques.

A partir du poteau 212, on voit des couches de schiste, plongeant de 26° au Sud, se succéder jusqu'à une belle voûte anticlinale dont le flanc Sud, en plateure, a une inclinaison de 26° Sud, tandis que son flanc nord, au niveau de la voie, montre I = 22°
Nord. La charnière de cet anticlinal se soit à une vingtaine de mètres au nord-est du poteau n° 214.

Ce pli anticlinal est suivi d'une masse de schistes affectés d'un clivage très prononcé, recoupant la stratification, qui'l rend quelque peu malaisée à déchiffrer.

On peut cependant y reconnaître une allure synclinale bien nette, dont la charnière se voit un peu avant le poteau 215. Au droit de ce poteau, l'inclinaison des joints de clivage est de 69° Sud, tandis que derrière le poteau 217, 6 à 7 mètres plus loin,
elle est de 64° Sud.

Le synclinal qui vient d'être décrit est surmoné de couches de grès d'allures tout à fait discordantes, bien qu'elles paraissent également dessiner un synclinal. Il est visible (pl. V et fig. 2) que le contact entre grès et schiste est tout à fait
anormal et correspond à une faille plissée avec lambeau de poussée et couches rebroussées.

Le flanc sud du pli dessiné par les grès a une inclinaison de 26° Nord, tandis que le flanc nord, en plateure, plonge de 23° au Sud.

Plus loin, jusqu'au donjon, les constructions masquent entièrement la tranchée, sauf en un point situé à proximité du poteau 218, où l'on peut voir un minuscule affleurement de couches plongeant d'environ 25° au Sud.

L'ensemble de cette belle coupe ne s'étend pas sur plus de 200 mètres.

Après avoir décrit uen boucle autour du donjon, la voie électrique passe sous la grande arche et descend en lacets vers la Meuse. A proximité de la grande arche, on voit affleurer, ainsi d'ailleurs que sous le donjon, de grandes plateures plongeant de
15° Sud. L'arche franchie, la voie prend une direction Sud 40° Ouest, qu'elle garde sur environ 300 mètres jusqu'au portail II (pl. V). Il y avait autrefois, le long de cette partie de la coupe, une tranchée à peu près continue où se voyaient plusieurs
lits qui ont été, sauf un seul, impitoyablement emmurés lors de la construction de la ligne. Le R.P.G. Schmitz avait heureusement photographié les allures les plus intéressantes, notamment un pli complet formé par un synclinale en formed e V, déversé
vers le Nord, et suivi dans cette direction par un anticlinal en voûte très surbaissée, rompue par une faille dmoins d'un mètre de rejet.

Le pli, qui a échappé aux constructeurs de la ligne électrique, est un anticlinal qui se voit entre le portail II et le portail II (pl. V). Il est également très surbaissé : son flanc méridional montre I = 28° Sud, tandis que son aile nord plonge de 36°
au Nord.

L'axe de cette voûte affleure au Nord du tournant que décrit la voie, au sortir du portail III, pour reprendre la direction du Nord-Est qu'elle suit jusqu'au portail IV, soit sur deux bonne centaines de mètres.

Sur ce trajet, on voit les couches plonger de 22° au Nord-Nord-Est, jusqu'au pied droit sud du portail IV, où elles prennent une allure sensiblement horizontale.

Au Nord du portail IV, on voit se relever jusqu'à montrer I = 38° Sud-Sud-Ouest.

La voie pénètre ensutie par le portail IV dans un tunnel dont la sortie est au portail V (voir pl. V).

Entre ces deux ouvrages se voit un pli complet formé d'un magnifique anticlinal que suit, au Nord, un synclinal en forme de V assez aigu.

Le flanc sud de l'anticlinal plonge de 36° au Midi ; le flanc nord montre I = 84° Nord, tandis que les deux flancs du synclinal ont respectivement les inclinaisons 70° Nord et 62° Sud.

La coupe étant, en ce point, étagée par plusieurs plans, l'ennoyage des plis vers la Meuse est visible. L'axe de l'anticlinal plonge de 14° dans la direction Est 28° Sud.

Au sortir du portail V, la voie reprend la direction du Sud (exactement Sud 26° Ouest), pour atteindre, derrière le Kursaal, l'ancienne chaussée de Dinant. Dans le tournant de la route carrossable, situé immédiatement au-dessous du portail V, on
distingue une charnière anticlinale qui se trouve exactement sur le prolongement de celle qui se voit entre les deux orifices du tunnel. Avant la construction du mur de soutènement, on revoyait ce pli au-dessus du portail V, le long de la route menant à
la Grande Arche.

Les indications recueillies le long de la ligne électrique peuvent être utilement complétées par l'étude du sentier qui monte en lacets de l'ancienne chaussée de Dinant, par le Tienne des Biches ; vers la Route merveilleuse, qu'il atteint entre les
poteaux 208 et 209.

Parmi les environs de l'orifice de la galerie du charbonnage du Château, ce sentier décrit quatre tournants avant de rejoindre la route. Entre le deuxième et le troisième tournant, derrière un bâtiment abritant des pompes, on voit des couches en
plateure plongeant de 30° au Sud. Entre le troisième et le quatrième tournant, des couches de schiste ondulent faiblement de manière à former un synclinal très plat, suivi au Sud d'une amorce d'anticlinal.

Les inclinaisons sur les flancs sud et nord de ce petit bassin sont respectivement de 20° Nord et 16° Sud. Ces allures, remarquablement tranquilles, sont à peu près exactement au-dessus de la partie de la coupe où l'on voit des dressants quasi-verticaux
rencontrer à angle droit des couches sensiblement horizontales.

Il semble donc qu'on eût ici deux régions superposées l'une à l'autre, dont le stylo tectonique soit tout à fait différent. Cette conclusion vaut également, de façon moins évidente, il est vrai, pour d'autres parties de la coupe. Elle semble, en outre,
confirmée de la manière de la plus décisive par les coupes des travaux miniers où n'apparaissent que des plus remarquablement réguliers, déjetés vers le Nord, mais non déversés, de telle sorte qu'il n'y a, dans les parties reconnues, aucun dressant
renversé.


Sans avoir, en aucune manière, épuisé le sujet, on peut, dès à présent, formuler certaines conclusions.

Tout d'abord, si l'existence d'une différence de style nettement marquée entre la partie supérieure et la partie inférieure de l'éperon qui porte la citadelle de Namur n'est pas une illusion produite par la discontinuité des affleurements, il faut
admettre q'une faille importante les sépare l'une de l'autre. Cette faille ne peut être qu'une faille de charriage.

D'autre part, la discordance tectonique visible entre les poteaux 208 et 209 est évidemment due à une faille du même type, presque horizontale, et plongeant localement de 5 à 6° vers le Nord.

Il en est de même de la surface courbe qui met en contact entre les poteaux 216 et 217 deux synclinaux superposés. Ces deux failles pincent entre leurs lèvres de menus lambeaux de poussée. Il se peut qu'elles constituent un seul accident tectonique.

Il existe donc à la citadelle de Namur pour le moins deux bancs de charriage.


Ces conclusions n'ont rien qui doive nous étonner : la caserne en contrebas de laquelle passe le segment supérieur de la Route merveilleuse (du poteau 192 au poteau 217), est à environ deux kilomètres à l'Est du méridien qui coupe en deux le lambeau de
poussée de Belgrade et le lambeau dinantien de Salzinnes décrits par M. Stainier.

Le parallèle qui coupe ce dernier passe à un kilomètre au Nord du poteau n° 209. Une droite menée, à partir du lambeau viséen de Salzinnes, parallèlement à la direction générale des couches, qui est Est 30° Sud environ, aboutirait à la Route
merveilleuse en un point situé à moins de 200 mètres au Nord-Est du poteau n° 208.

Je suis qu'il faut se méfier de constructions géométriques de ce genre et n'attendre d'elles qu'une approximation assez grossière. Mais, elles fournissent en matière de tectonique des lueurs qu'il n'est pas possible de négliger.

La coupe de la citadelle de Namur apporte donc des éléments précieux à la connaissance de la structure du bassin de Namur à Namur. Elle peut en outre nous conduire à modifier certaines opinions trop schématiques sur la tectonique générale de nos
terrains paléozoïques. Si le pseudo-synclinal, visible entre les poteauxs 208 et 209, est bien un anticlinal couché, et si la masse schisteuse qui lui fait suite vers le Nord est bien une zone brouillée, la coupe réalise toutes les apparences d'un
minuscule front de nappe, fiché dans une masse flysch virtuellement plastique.


688 - suite - J. BOUCKAERT - 1961

BOUCKAERT, J., 1961. Le Namurien à Namur. Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie, LXX/3: 360-365

II. La Citadelle de Namur (fig. 1, [2]).

Si F. Kaisin Sr a effectué un levé admirable de la coupe de la tranchée de Ronet, il en est de même en ce qui concerne la position géométrique des affleurements à la Citadelle de Namur.

Je me bornerai à décrire leur position stratigraphique en reprenant l'itinéraire de F. Kaisin Sr et en conservant sa numérotation tout en y faisant quelques ajoutes géologiques :

Description des affleurements (fig. 4)

30. Grès en gros bancs, assez grossier, feldspathiques.
23. Grès en gros bancs, assez grossier, feldspathiques.
22. Schiste straticulé à paille hachée devenant plus doux vers la base.
31. Il ne peut être tenu compte de cet affleurement car la présence des nombreux éboulis
sous le pont de la "Tienne qui rotte" laisse supposer que l'affleurement décrit est constitué
par un gros bloc éboulé.
G Ce point indique l'emplacement d'une tranchée de l'ancien chemin de fver du funiculaire.
D'intéressantes trouvailles de fossiles y ont été faites. Quelques échantillons provenant
de ce point, prélevés par X. Stainier, figurent dans le collections de l'Institut royal
d'Histoire naturelle. Il s'agit de débris de "nodules" où nous avons pu reconnaître :
Spirifer sp.
Chonetes sp.
Pr. carbonarius
H. henkei
Ht. prereticulatus
21-20. Coupe de la route Merveille (fig. 5).
Du Sud vers le Nord :
- de 0 à 60 m : ensemble composé de schiste gréseux micacé à paille hachée,
surmonté par des bancs de grès avec intercalation de schiste. Le schiste est
très plissoté entre 20 et 50 m et montre de légères cassures. Le grès repose
en discordance sur la partie plissotée. Il s'agit ici simplement d'un phénomène
de disharmonie, dû à la constitution différente des roches et qui a été provoqué
par la formation d'un synclinal, repéré lors de l'exploitation de la veine Fort d'Orange.
Il ne s'agit en aucun cas du passage d'une grande faille de charriage. Comme
nous le démontrerons plus loin, il est impossible de faire passer une pareille
faille dans cette partie de la Citadelle de Namur.
A 60 m : Veinette de 0,02 m de charbon escailleux.
Le toit est composé d'un schiste micacé à paille hachée, complètement glissé.
A 70 cm au-dessus de la veinette, on observe trois grosses lentilles de
grès, encadrées de schiste doux. En-dessous de la veinette, le mur est
composé de &,20 m de grès à radicelles. Sous ce mur, le grès devient
straticulé. On y trouve une lentille de 1 cm d'épaisseur sur 1,50 m de longueur
de terroule, dû probablement à un tronc flotté. Par compaction, le grès qui
l'entoure montre une stratification en biseau.
- de 72 à 79 m : schiste finement micacé, straticulé.
- de 79 à 93 m : schiste micacé.
- de 94 m : passée de veine. Le toit immédiat est composé d'un
grès calcareux contenant une faune marine abondante :
Productus carbonarius,
Cruyrithyris sp.
Lamellibranche,
Ostracode.
Ce banc a 0,15 m d'épaisseur. Immédiatement au-dessus, sur
une épaisseur de 0,10 m, vient un schiste foncé, bitumineux, gras
contenant :
Reticuloceras todmordenense,
Reticuloceras gulincki
(niveau R1a3).
Le mur de la passé est composé de grès straticulé passant
rapidement au schiste gréseux, micacé, puis au schiste très doux
à la base (105 m).
- de 105 à 109 m : banc de grès.
- de 109 à 129 m : grès straticulé.
- de 129 à 130 m : schiste micacé.
- de 130 à 153 m : grès straticulé à paille hachée.
- à 153 m : passée de veine. Le toit est un schiste micacé de +- 0,05 m
d'épaisseur, tandis que le mur est composé d'un grès à radicelles.
La passée est légèrement dérangée vers le bas. Le banc de grès
formant un mur semble s'épaissir vers le haut de la coupe.
- de 155 à 210 m : schiste micacé à paille hachée à nombreux lits de
sidérose. Un anticlinal se forme vers 190 m passant à un synclinal
vers 208 m.
- à la cumulée de 210 m, le haut de la coupe est formé par un synclinal
de grès en gros bancs : il s'agit sans aucun doute de la réapparition du
grès du mur rencontré à 158 m.
32. Grès straticulé.
33. Passée de veine avec toit de 0,05 cm de schiste doux à Calamites sp.,
passant sans transition au grès straticulé. Le mur est un grès à grains
fins avec rares radicelles. A l'angle du chemin de la Tienne des Biches,
la passée forme un dôme anticlinal. En montant le chemin vers le
point 32, on remarque que la passée de veine se remet en synclinal
vers 40.
34. A 18 m au Sud-Ouest de l'angle d'un mur de soutènement se situe
un affleurement qui montre la succession suivante, du bas vers
le haut :
En mètres
Schiste gréseux micacé à paille hachée ---
Grès 0,40
Calcaire 0,10
contenant :
Crurithyris urei (Fleming)
Productus carbonarius De Koninck
Ctenodonta
Homoceratoides prereticulatus Bisat
Homoceras henkei Schmidt
Crinoïdes
Conodontes.
Schiste doux, argileux, feuilleté à 3,00
Pterinopecten sp.
Productus carbonarius
Ht. prereticulatus
Schiste doux argileux foncé à 0,10
H. magistrorum Hodson.
Schiste bleu, finement micacé --
33-34. Affleurements de grès straticulé et de schiste gréseux micacé.
10. Vers le Nord-Est, la coupe est levée à partir du mur du tunnel de
l'ancien funiculaire. En allant vers le Sud-Est, on observe :
- à 0 m : passée de veine, dont le toit est un schiste gréseux micacé.
Le mru est composé d'un banc de quartzite du type "ganister"
d'un mètre d'épaisseur. Immédiatement en-dessous vient du
grès straticulé, légèrement plissoté vers 14 m.
- à 16 m : passée de eine dont le mur est composé de grès straticulé.
- de 18 à 50 m : schiste straticulé.
- à 28 m : axe d'un pli anticlinal.

En continuant vers le Sud-Est, la coupe laisse voir encore deux anticlinaux séparés par un synclinal. On y retrouve aisément le mur à radicelles de la passée de veine mentionné à 16 m.
Il s'agit ici des deux passées de veine qui se trouvent entre le niveau marin à Ht. prereticulatus et la couche dénommée Fort d'Orange, exploitée jadis sous la Citadelle.

Entre le tunnel mentionné au n° 10 et la "Tour Joyeuse" (13), un muraillement dissimule entièrement la roche sauf à un petit affleurement. Celui-ci est composé du Nord-Est vers le Sud-Ouest, de schiste doux, faiblement micacé, passant vers son
extrémité sud à un banc de grès pétri de radicelles.

En tenant compte d'une photographie prise jadis par le R.P. Schmitz S.J. et reproduite par F. Kaisin Sr (F. Kaisin, pl. 6), on peut constater qu'il s'agit d'un anticlinal et d'un synclinal "formé par un mur sans veine".

Il n'y a pas de doute qu'il s'agit ici de mur de la couche Fort d'Orange, dont une partie du mur subsiste à l'affleurement "12".

X. Stainier (1901, p. 35) nous renseigne que le mur de la veine Fort d'Orange, dans la concession du château, est toujours constitué d'un banc de grès. Ce banc, qui a environ 0,50 m d'épaisseur, accompagne la veine de façon constante.

De plus, les plis dont il est question constituent le prolongement exact, vers le haut, des plis connus à l'affleurement n° 9, qui est composé de schiste micacé à Planolites ophtalmoides reposant sur des bancs de grès straticulé.

Ce schiste à Pl. ophtalmoides se retrouve également au Sud-Ouest du donjon, des deux côtés de la grande arche. Au Nord-Ouest de la grande arche, on observe un paquet, épais de plus ou moins 17 m, de ce même schiste reposer sur du grès straticulé à
faible inclinaison Sud.

Le sommet de ces grès straticulés se prolonge régulièrement dans la même direction. Puis, vers le Sud-Est, le grès s'arrête brusquement pour faire place à des schistes qui normalement les surmontent. Il s'agit là du passage d'une faille transversale
traversant de part en part, du Nord-Est vers le Sud-Ouest tout le massif de la Citadelle. Un autre passage de cette faille s'observe dans le tournant de la route situé au Nord du donjon et qui mène vers la route Merveilleuse.

Cette faille transversale était connue par les exploitants de jadis et elle figure sur les coupes minières.

D'après les plans miniers et la stratigraphie connue à la Citadelle, son rejet doit être évalué à une vingtaine de mètres. La partie Nord est donc relevvée par rapport à la partie Sud. Comme nous l'avons déjà signalé plus haut, les schistes à
Planolites ophtalmoides, reposent sur une épaisse masse de grès straticulé. Cette masse affleure sur tout l'éperon Nord-Est de la Citadelle et est affectée de plusieurs plis (affleurements 15 et 5).

Les cassures qui la traversent ont tous un très faible rejet et sont la conséquence d'un plissement intense affectant des roches de constitution différente (alternance de banc de grès et de schiste).

Toutefois, une cassure plus importante passe derrière la chapelle Saint-Materne : au sommet de l'affleurement n° 2, on retrouve le toit des grès straticulés, c'est à dire les schistes à Pl. ophtalmoides. Les affleurements situés aux n° 3,16 et 2 se
trouvent donc sous la faille.

Du côté de la vallée de la Sambre, donc le versant Nord de l'éperon, tous les affleurements sous les n° 28, 1, 17 sont composés de grès straticulé dont ni la base ni le sommet ne sont visibles. La masse est affectée de plusieurs plis et cassures, de
faible importance toutefois, car le rejet est chaque fois minime.

C'est la même masse de grès straticulés qui constitue la partie Nord-Est du versant Sud, relevée à cause de la faille transversale.

La stampe normale des affleurements de la Citadelle de Namur est reproduite sur la figure 3.

Une seconde recoupe de l'horizon H2c a été retrouvée le long du chemin de "Trois canons" (fig. 1 [3]).


Feuille : 155W - Malonne - 477
N°SGB : 155W0688
Secteur : III-b


X :
Y :

Commune : Namur (Namur)

Description lithologique : J.L. Pingot
Date : 25-02-2005

Nature : Affleurement
Roche : Grès, siltite, schiste, houille
Formation : Houiller
Localisation : Flanc ouest de la Route Merveilleuse entre l'extrémité nord de l'esplanade et le bâtiment aux nombreuses cheminées appelé Terra Nova et abritant le Relais de la Caponnière.


Références :




Description :

688 - suite - J.L. Pingot - 25.02.2005


n. La partie supérieure de la coupe sur une hauteur de 2,5 m, sous le treillis, montre des couches de grès pratiquement à l'horizontale qui tronque nettement la série inférieure décrivant un synforme entre p et q.
Groupe Houiller

p. Plus bas, sous le treillis, en-dessous de la faille supportant les couches décrites en n, série principalement schisteuse surmontée de grès fins à "honeycombs".
Groupe Houiller
Coord. UTM : 06 32 135 - 55 91 299 (+/- 12 m)

q. 13 m en aval, au début du piétonnier vers l'esplanade, les couches se redressent vers le SSO. Elles s'adossent sur une série schisteuse. Ce pli est déversé vers le sud, ce qui est inhabituel dans le domaine de la citadelle.
Groupe Houiller

r. 18 m en aval, veinette de houille supportée par un banc de grès épais d'une cinquantaine de cm. Mur en-dessous de la veinette indiquant que la série est normale. Au-dessus de la veinette, schiste très "chiffonné". Faille au niveau de la veinette.
Groupe Houiller

s. 25 m en aval, alternance de schiste gris, bien feuilleté et de siltite plus massive inclinés régulièrement vers le sud. De petits niveaux gréseux s'insèrent dans la série au sommet de la coupe. Faille probable entre r et s.
Groupe Houiller
Coord. UTM : 06 32 170 - 55 91 345 (+/- 11 m)

t. 21 m en aval, sous l'angle de la muraille percée de meurtrières, la série s'enrichit en bancs de grès séparés par des schistes gris très feuilletés. Faille probable dans la partie supérieure de la coupe.
Groupe Houiller
Coord. UTM : 06 32 183 - 55 91 362 (+/- 10 m)

u. 15 m en aval, passage d'une faille . Un banc de grès est nettement cassé par une petite faille, qui se trouve sous la faille principale. Sous cette faille, un banc de grès se redresse, puis, dans le haut de la coupe, s'infléchit à l'horizontale. Un
peu plus haut, ce banc de grès (ou un autre) est peu incliné au sud-ouest.
Groupe Houiller
Coord. UTM : 06 32 187 - 55 91 376 (+/- 14 m)

v. 10,5 m en aval, joint bien net correspondant à un léger décalage oblique sur les couches. Flanc sud d'un anticlinal dans des schistes et siltites à fines laminations et légèrement micacée. Plus haut, joint de glissement banc sur banc bien net.
Groupe Houiller
Coord. UTM : 06 32 190 - 55 91 383 (+/- 12 m)

w. 2 m en aval, au-delà du joint oblique bien net, flanc nord de l'anticlinal formant naturellement le flanc sud du synclinal suivant.
Groupe Houiller

x. 6 m en aval, toujours la même série schisto-silteuse formant le flanc nord d'un synclinal ouvert.
Groupe Houiller

y. 9 m en aval, dans une série plus gréseuse, couches inférieures tronquées par une faille ou plus probablement par des grès formant un chenal.
Groupe Houiller

z. 50 cm en aval, au-dessus de y, couches formant probablement le flanc d'un chenal. Plus haut dans le versant, elles se redressent plus que les siltites qui les supportent.
Groupe Houiller
Coord. UTM : 06 32 188 - 55 91 402 (+/- 12 m)

aa. 25,50 m en aval, face au pylône du téléphérique, série silto-schisteuse renfermant de rares petits bancs de grès fins affectés par des "honeycombs".
Groupe Houiller
Coord. UTM : 06 32 210 - 55 91 421 (+/- 13 m)

ah. (28-02-2005). 10 m en aval, série de schiste gris, très feuilleté, assez altéré, formant le flanc nord d'un anticlinal. L'allure du synclinal suivant dont ah constitue le flanc sud se marque bien au sommet de la paroi.
Groupe Houiller

ab. 2 m en aval, mesure de la schistosité dans cette même série schisteuse.

ai. (28-02-2005). Couches schistosées quasi verticales.
Groupe houiller

ac. 4 m au sud de ab, gros bancs de grès grenu redressé vers le nord.
Groupe Houiller

ad. 1,5 m au sud de ac, flanc nord du synclinal déversé vers le nord, épaississement net des couches dans la zone charnière. Bancs lenticulaires de grès gris, assez fin, à micas épars. En dessus, siltite dont la stratification est indéchiffrable. Fin de
la coupe masquée sous un mur de fortification.
Groupe Houiller
Coord. UTM : 06 32 223 - 55 91 451 (+/- 6 m)



p. S0 16-025
q. S0 48-206
r. S0 22-194
s. S0 20-196
t. S0 21-186
u. S0 33-190
v. S0 19-197
w. S0 45-062
x. S0 29-167
y. S0 31-195
z. S0 18-189
aa. S0 36-197
ah. S0 61-001
ab. S1 87-209
ai. S0 81-198
ac. S0 68-008
ad. S0 32-207
p. S0 16-025
q. S0 48-206
r. S0 22-194
s. S0 20-196
t. S0 21-186
u. S0 33-190
v. S0 19-197
w. S0 45-062
x. S0 29-167
y. S0 31-195
z. S0 18-189
aa. S0 36-197
ah. S0 61-001
ab. S1 87-209
ai. S0 81-198
ac. S0 68-008
ad. S0 32-207



Insert the GSB number to search all associated content