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155E0352.TXT

Feuille :   		155E - NANINNE - 478
secteur :   		5
numéro :    		352
code :     		155E0352 - 4780352
X :     		
Y :      		
Z :      			
commune : 				  	
auteur :    		E. MAILLIEUX
références : 		

date :      		

roche :     		

formation : 		

localisation : 	
nature :    		Affleurement

description :   

MAILLIEUX, E., 1930.  Bulletin du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, t. VI, n° 15: 5-8.

Sur la présence du Ludlowien supérieur dans le Silurien de Sambre et Meuse

La découverte des couches les plus supérieures du Gotlandien dans la bande silurienne de Sambre et Meuse est due à C. Malaise, qui l'a signalée en ces termes, en 1913 [MALAISE, C., 1912-1913.  Communications et rectifications siluriennes.  Annales de la
Société Géologique de Belgique, 40: B. 377 et447] :

"J'ai trouvé au S-E de Naninne, tout contre le bord sud du Silurien, à proximité du chemin de fer du Luxembourg, dans les schistes noirâtres, grossiers, micacés, Spirifer sulcatus Hisinger, espèce que M. Leriche a signalée au niveau des schistes de
Mondrepuits à Macquenoise et que j'ai égalemetn rencontrée au voisinage du massif de Serpont.

J'ai vu à Naninne, ce même temps que Sp. sulcatus, une grosse Rhynchonella un peu déformée, qui pourrait être Rh. stricklandi Sow. également caractéristique  de l'"upper Ludlow" du Pays de Galles.  J'y ai vainement recherché d'autres espèces".

Les matériaux précieux et uniques dont il est fait mention ici, sont actuellement la propriété du Musée Royal d'Histoire Naturelle.

Une erreur s'est glissée dans la rédaction de la note de C. Malaise reproduite ci-dessus : les étiquettes, écrites à la main de cet auteur et qui accompagnent ces fossiles, portent la mention "Bord nord du Silurien, près du contact du Dévonien, côté
sud-est de la tranchée à Naninne".  Du reste, la présence, sur la bordure méridionale de la bande silurienne, de couches appartenant au terme le plus supérieur du Gotlandien, s'expliquerait assez difficilement, car cette bordure est, ici, constituée de
schistes arénigiens et llandeliens.  Il faudrait plutôt admettre dans ce cas, qu'il s'agirait d'un labmeau du Gedinnien inférieur (schistes de Mondrepuits), inconnu jusqu'ici sur la bordure nord du bassin de Dinant.

La partie sud-est de la tranchée dont parle Malaise, est ouverte dans des couches dont les plus septentrionales appartiennent au Couvinien inférieur du bord sud du bassin de Namur (poudingue de Naninne et grauwacke de Rouillon)-.  En marchant vers le
Sud, on rencontre une minime épaisseur des couches dont il est spécialement question dans ces lignes, puis des schistes à Monograptus Nilsoni (base du Ludlowien inférieur) et, enfin les schistes de Naninne à Cyrtograpthus Murchisoni (base du Wenlockien).
Entre des divers niveaux, il existe, soit de nombreuses lacunes dues à des causes imprécises, soit d'autres horizons non encore débrouillés, et correspondant aux zones connues dans les régions classiques de la Grande Bretagne.  C'est exactement près du
contact entre le Silurien et le Couvinien inférieur, à l'Est de la voie ferrée, dans la direction de la ferme de Colibeau, que Malaise a découvert les fossiles dont il s'agit ici.

La roche et particulièrement reconnaissable.  C'est du schiste grossier, gris foncé, brun noirâtre en surface, plus ou moins quartzeux, assez fortement micacé, et, en générale, fortement plissoté.

Ainsi que j'ai pu m'en convaincre récemment, en examinant les fossiles de Liévin au Musée Gosselet, à Lille, les formes du gisement de Naninne sont identiques à certaines espèces de la faune de la grauwacke de Drocourt (sommet du Ludlowien supérieur),
qui ont été décrites par MM. Barbois, Provost et Dubois [Barrois, Pruvost et Dubois.  Description de la faune sulur-dévonienne de Liévin.  Mémoire de la Société Géologique du Nord, t. VI/II, fasc. 2 1920].

Nous avons rappelé que Malaise a signalé un Spirifer, qu'il rapporte à Sp. sulcatus Hisinger, et un Rhynchonellidé, qu'il a rapproché de R. stricklandi (Sowerby).

Le Spirifer consiste en  une valve dorsale (moule interne) et en un fragment de valve ventrale (moule interne et empreinte externe).  Les deux exemplaires appartiennent à des individus de très petite taille.   La valve ventrale et la valve dorsale
portent respectivement 7 et 6 plis latéraux assez robustes, à sommet subarrondi, séparés par des sillons étroits et relativement peu profonds.  Le bourrelet de la valve dorsale est assez large et aplati vers le front.  Le sinus de la valve ventrale est
également assez large, et peu profond.  Les valves sont très faiblement bombées et le crochet de la valve centrale paraît légèrement recourbé.  Les ailes sont assez aiguës à leur extrémité.  L'ornementation externe consiste en lamelles concentriques
assez espacées.

La petite taille, le nombre d eplis et l'ornementation rapprochent cette forme du Spirifer mercuri Gosselet, erronément confondu avec Spirifer sulcatus Hisinger, par Leriche.  Elle s'écarte du Sp. mercuri, notamment, par son contour et par
l'aplatissement du bourrelet de la valve dorsale, qui la rattachent plutôt au Spirifer elevatus Dalman.  Il s'agit vraisemblablement d'individus jeune de cette espèce.  D'ailleurs, les rapports étroits qui unissent Sp. elevatus et Sp. mercuri ont fait
dire MM. Barois, Pruvost et Dubois, avec juste raison, que la seconde espèce semble être q'une simple mutation de la première.

Sp. elevatus est une espèce ludlowienne ; il a été rencontré dans les couches d'Angres (base du Ludlowien supérieur), dans celles de Drocourt (sommet du Ludlowien inférieur) et à la base des schistes de Méricourt (partie inférieure des schistes de
Mondrepuits).

La Rhynchonelle est représentée par un fragment important, mais malheureusement écrasé, d'un individu bivalve, et par quelques empreintes très frustres.  Le seul exemplaire sur lequel on puisse utilement discuter a, comme Malaise l'a justement exposé,
quelques traits de ressemblance avec Dacinulina stricklandi (Sowerby), au point de vue de la morphologie externe, c'est à dire par sa taille, ses côtes rayonnantes et les talus lisses de la région cardinale, mais il s'en écarte par ses caractères
internes.  Il rappelerait quelque peu Wilsonia wilsoni (Sowerby), s'il en possédait les pentes abruptes, la conformation et la commissure frontales.  Malgré son état défectueux, je ne puis séparer cette forme de l'espèce que MM. Barrois, Pruvost et
Dubois ont rapportée à Plethorhyncha dunensis, et qui se rapproche, en effet, beaucoup de l'espèce de Drevermann, mais sans toutefois lui être identique.  Selon E. Asselberghs, dont je partage, en ceci, l'opinion, l'espèce siluro-dévonienne du Pas de
Calais, à laquelle j'identifie aussi celle des schistes de Colibeau (Naninne), n'est autre que la Plethorhyncha percostata [Fuchs, A.  Beitrag zur Kenntniss der Devonfauna der Verse- und der Hobräcker Schichten des sauerlandischen Faciesgebietes.
Jahrb. der preuss-geol. Landesanst., Bd. 39, Teil I, Heft I, 1919, p. 68, pl. 6, fig. 5-9], des schistes gedinniens de Herscheid.  Cete espèce a été rencontrée, en outre dans les couches d'Angres, de Drocourt et de Méricourt.  Elle est représentée dans
le Gedinnien supérieur de l'Ardenne, par la variété gdoumontensis Asselberghs.

Les deux espèces dont il vient d'être parlé pourraient laisser quelque doute quant à l'attribution des couches qui les renferment, au Ludlowien le plus supérieur, ou au Gedinnien inférieur (Passage-Beds).  Une troisième espèce, qui avait échappé à
l'attention de Malaise, vient heureusement compléter les indications qui résultent de l'emplacement du gisement.  Elle consiste en un fragment de la valve ventrale d'un Strophoménidé, qui me paraît bien appartenir à Strophoedonta simulans (Mac Coy),
forme du Ludlowien supérieur, que MM. Barrois, Pruvost et Dubois ont signalée dans les assises d'Angres et de Drocourt.  La présence de cette espèce précise la signification stratigraphique des deux autres, conjointement à la situation des schistes de
Colibeau entre le Ludlowien inférieur et le Dévonien moyen du bord sud du bassin de Namur ; ces schistes correspondent au sommet du Ludlowien de la Grande-Bretagne (partie supérieure des Whitcliffe Flags), et aux couches de Drocourt du Pas de Calais.  Je
propose de les désigner sous le nom de "schistes de Colibeau, à Spirifer elevatus".
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