Feuille : 155E - NANINNE - 478
secteur : 5
numéro : 55
code : 155E0055 - 4780055
X :
Y :
Z :
commune :
auteur : C. MALAISE, P. MICHOT
références :
date : 2-28.07.1880
roche :
formation : Dévonien
localisation :
nature : Affleurement
description :
Carrière abandonnée de roches et poudingue de Pairy-Bony.
55 - suite - P. MICHOT
MICHOT, P., 1929-1930. Annales Société Géologique de Belgique, 53: B97-99.
Le mamelon 208 situé à 500 mètres au SSE de la station de Naninne, présente un accident tectonique d'un genre tout spécial.
A l'Ouest du chemin de fer du Luxembourg, s'ouvre dans cette colline une excavation où l'on a exploité le poudingue à ciment vert et à éléments de quartz blanc et de quartzite grisâtre ou bleu foncé, dénommé par Gosselet successivement poudingue de
Pairy-Boni [Gosselet. Mémoire sur les terrains primaires de la Belgique, des environs d'Avesnes et du Boulonnais, Paris, 1860] et plus tard poudingue de Naninne [Gosselet. L'Ardenne, Paris, 1888, p. 439].
Cette roche forme la base des terrains dévoniens du bord S du synclinal de Namur ; elle doit être rapportée, ainsi que l'a démontré M. Stainier [Stainier, X. Etudes sur l'assise de Rouillon. Société géologique de Belgique, t. 18, p. M.25] au Couvinien,
et, plus spécialement au Couvinien inférieur [De Dorlodot, H. Sur l'âge du poudingue de Naninne et sur la présence du Couvinien dans le bassin de Namur. Société géologique de Belgique, t. 22, p. M87] dont elle présente ici le faciès de transgression
sur le sous-bassement schisteux silurien.
L'excavation montre le poudingue inclinant au S de 15° à 20°, et renversé sur un complexe de grès vert. Le front de taille est orienté suivant la direction des couches.
Dans la partie orientale de la carrière et dans la tranchée du chemin de fer, ce poudingue est surmonté par les schistes siluriens.
Dans la partie occidentale, on note la succession suivante, en descendant le long du front de taille, succession correspondant à) l'ordre stratigraphique ascendant :
a. banc de poudingue à ciment schisto-gréseux vert clair, englobant des blocaux parfois très volumineux, pouvant atteindre 10 cm de diamètre, constitués de quartz blanc ou de quartzite bleu noirâtre, verdâtre ou gris clair. Epaisseur : 90 cm.
b. banc de grès vert, grossier, psammitique, un peu schisteux, psammitique, un peu schisteux, passant latéralement dans la partie centrale de l'excavation à un poudingue à éléments moyens, faisant alors corps avec le précédent. Epaisseur : 60 cm.
c. banc de poudingue de constitution identique au premier, la grosseur des éléments étant moindre cependant. Epaisseur : 80 cm.
d. deux bancs de poudingue, d'épaisseur totale égale à 1 mètre.
e. grès psammitiques, verts, grossiers. Ce sont ces mêmes roches qui, en s'élévant sous le poudingue, affleurent au sommet du mamelon où quelques trous les ont mis en évidence.
Cette succession lithologique est exactement celle que l'on constate dans la tranchée du chemin de fer du Luxembourg, sur la paroi orientale.
Dans la partie centrale de la carrière, on observe dans le front de taille la présence des schistes bleu noirâtre ou vert noirâtre, très feuilletés. La cassure d'une lamelle est compacte. Bref, son aspect est en tout point identique à celui qui
affleure dans la partie orientale de l'excavation et dans la tranchée du chemin de fer, au S du poudingue : il est donc d'âge silurien.
Vers l'Ouest de l'excavation centrale, on voit que ce schiste se continue en formant entre les niveaux de poudingue c et d une laie de 25 cm d'épaisseur qui s'amincit et finalement se coince, de sorte que les deux bancs de poudingue viennent directement
en contact.
Dans l'axe de l'excavation centrale, là où le front de taille a été poussé plus loin vers le N dans le sens de l'inclinaison des couches, le schiste est à découvert sur une longueur de 25 mètres suivant le front de taille. Au sommet de celui-ci, on voit
le poudingue a b c inclinant faiblement au S de sorte que, si l'on reconstitue son extension méridionale antérieurement à l'exploitation en le prolongeant par la pensée, on le voit recouvrir le schiste silurien. Là aussi le poudingue c est en contact
avec le poudingue d, de sorte que le schiste se coince aussi à l'amont-pendage.
Dans la partie Est de l'excavation centrale, on constate dans le banc de poudingue d un bombement transversal qui met à l'intercalation schisteuse.
Nous n'avons dans cette carrière aucune donnée quant à l'allure que possède la laie de schiste dans sa partie méridionale.
Il résulte donc des faits, que nous sommes en présence d'une lentille, ou plus exactement d'une demi-lentille de schiste silurien, longue de 25 mètres, large de 5 à 6 mètres, et d'une épaisseur ne dépassant pas 2 mètres, intercalée entre deux bancs du
poudingue de Naninne.
