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154W0261.TXT

PL.TAMINES 154W
G.MORTELMANS

261 (III)

Bulletin de la Société belge de géologie, etc.
Bruxelles,1936 tome XLVI, pp.336-341.

Une fouille dans les alluvions de la Samgre, près d'Auvelais.

Des fouilles sont actuellement en cours dans le lit majeure de la Sambre, un peu en amont d'Auvelais. Elle ont pour but la rectification du cours de la rivière dans cette partie de sa vallée, ainsi que le creusement d'une nouvelle écluse, dite de la
Larronnerie.
Le croquis ci-dessous permet de se rendre compte de la position des travaux.

Croquis à l'échelle du 1/40.000e situant les travaux de la nouvelle écluse d'Auvelais.

E.16; Ecluse no 16, dite écluse de Crognieuw.
Nv.E.: Nouvelle écluse, dite de la Larronnerie.
E 17: Ecluse no17.
Les limites de la plaine alluviale sont indiquées par les lignes en tirets.

Les travaux sont, en majeure partie, effectuée mécaniquement; j'ai cependant pu, en plusieurs points, relever des coupes intéressantes et recueillir un abondant matériel d'étude.
Qu'il me soit permis à ce propos de remercier très vivement M.Martin, fonctionnaire des Ponts et Chaussées, qui m'a largement fait participer à ses trouvailles et à ses observations.
Les alluvions étudiées sont comprises entre la cote +92 de la plaine alluviale et la cote +82,00 à +83,50 des schistes houillers redressés, sur lesquels elles viennent reposer. Elles ont donc une puissance de l'ordre de 9 mètres.
Quoique toujours semblables dans l'ensemble, ces alluvions varient assez bien dans leur facies; aussi en donnerai-je plusieurs coupes.

Coupe a. - Cette coupe est située dans l'axe de la vallée, sur la paroi Sud de l'excavation, et comporte, du sommet à la base, les formations suivantes

sommet à 92.00

I.- Holocène Epaisseur base à

A. Limon d'inondation assez sableux, rugueux, de teinte
jaune brunâtre, percé de multiples traces de
radicelles 2,50 89,50
Vers la base, il passe assez insensiblement à la couche
suivante.

B. Argile sableuse, rugueuse, non plastique, de teinte
gris foncé, gris brunâtre ou noitâtre.
Les perforations végétales, de même que les fissures,
en sont couvertes de vivianite en enduits pulvérulents 0,30 89,20
C. Gravier assez fin de roches primaires et de menus silex,
passant en certains points à un tuf calcaire sableux,
gris sale, non cohérent. Ce gravier renferme de
petites concrétions calcaires, de petites concrétions
de vivianite, et tous ces éléments sont tachetés par
ce dernier minéral. Il abonde en menus fragments
végétaux, fruits ramilles, etc., épigénisés
partiellement en vivianite. Des coquilles, parmi
lesquelles j'ai reconnu les genres Unio, Pysidium,
Cyclas, Neritina, Physa Lymnea, Planorbis, Helix et
Clausilia interviennent pour une bonne part dans sa
constitution. Il faut enfin citer des ossements
nombreux, parmi lesquels sont représentés des bovidés,
Sus scrofa et Cervus elaphus. Bon nombre de cornes
de ce dernier animal ont été travaillées par les
populations contemporaines 0,20 89,00

D. Couche d'argile sableuse, non plastique, de teinte
brune, parsemée de linéoles noires 0,20 88,80

E. Gravier de roches primaires, surtout infra-dévoniennes,
famenniennes et houillères, accompagnées de silex
plutôt rares. Les galets volumineux y sont plutôt
accidentels. Leds coquilles et les menus débris
végétaux (noisettes, etc), n'y sont pas rares. Au sommet
de cette formation s'observent avec assez d'abondance
des troncs volumineux, généralement allongés dans le
sens du courant 2,00 86,80

F. Gravier avec gros galets abondants et énormes blocs
erratiques, de forme anguleuse, à arêtes à peine
émoussées. La majeure partie de ces blocs sont en
poudingue de burnot. Ce niveau a fourni deux dents
de Mammouth 0,00 86,00

G. Lentilles plus ou moins discontinues de sable graveleux,
bien stratifié, empâté dans une argile grossière,
de teinte gris sombre 0,15 85,85

H. Niveau de graviers et de cailloux avec gros galets
localisés 0,20 85,65

I. Lentilles assez continues de sable graveleux, bien
stratifiés, ampâté dans une argile grossièrere,
de teinte gris sombre 0,15 85,50

J. Complexe de graviers, de sables et de galets, dont le
sommet était seul visible, lors de ma visite. D'après
M.Martin, cette couche est surtout constituée par de
gros graviers. Epaisseur variable, de 2 à 3m 3,00 82,50
----
Epaisseur totale des alluvions 9,50

K. Substratum primaire constitué par des schistes houillers,
inclinant en moytenne de 60° en direction N.45°E.
Je dois ce renseignement à l'obligeance de M.Martin.

Coupe B. Cette coupe, pependiculaire à la première, et donc à al vallée, n'affecte qu'une partie des formations étiduées ci-dessus.
Située dans l'angle N-W de l'excavation, elle montre comment se fait ici le passage du Pléistocène à l'Holocène
Elle comporte, du sommet à la base, les formations suivantes :

Epaiss. Base à

A. Limon argileux, gris jaunâtre, moucheté de traces
charbonneuses. Visibles sur 0.30 88.02
B. Argile gris-noir, assez plastique 0.03 87.99
C. Sable argileux, fin, de teinte sombre, chargé de
fins débris coquilliers 0.02 87.97
D. Argile gris foncé, assez plastique, englobant une
lentille de sable identique au sable C 0.21 87.76
E. Sable argileux, sombre, avec quelques linéoles
d'argile 0.12 87.64
F. Fines alternances de sable et de tourbe sableuse,
Menus débris végétaux 0.05 87.59
G. Fine couche d'argile gris sombre, assez plastique 0.02 87.57
H. Fines alternances de sable, de sable tourbeux et de
tourbe sableuse 0.02 87.45
I. Argile sableuse, sombre, rude au toucher 0.10 87.45
J. Sable graveleux, de teinte sombre, passant latéralement
à un véritable gravier. Poupées calcaires, vivianite,
débris végétaux. Coquilles fluviatiles et terrestres
abondantes 0.28 87.17
K. Fines alternances de sable jaunâtre, tantôt argileux,
tantôt graveleux. Coquilles et débris, végétaux 0.10 87.07
L. Complexe de cailloutis, graviers et galets accompagné
de sable grossier, de teinte sombre, à nombreuses
coquilles fluvialites. Visible sur 0.90 86.17
----
2.15

L'altitude relative des diverses couches a pu être prise très exactement, grâce à des travaux cotés, situés dans le voisinage immédiat. outre les variations de facies, sensibles surtout dans la zone de passage du Pléistocène à l'Holocène, cette coupe
montre que les limons d'inondation atteignent ici une puissance de l'ordre de 4 mètres.

Coupe C. Cette coupe, due à l'obligeance de M.Martin, se situe quelque peu en aval de celles étudiées par moi.

Sommes des alluvions 92.00

Holocène. Epaiss. Base à

A. Limon alluvial avec, à la base, dépôt local d'argile
bleue 4,50 87.50
B. Sable fin, rempli de coquilles, de débris végétaux,
et riche en ossements 1,00 86,50

Pleistocène supérieur.

C. Gravier mobile 1,50 85,00
D. Argile compacte, stratoïde, de teinte gris-vert 0,50 84,50
E. Gros gravier 2,00 82,50
----
Epaisseur totale 9,50

F. Substratum primaire, constitue par des schistes
houillers, fortment redressés

Conclusions

Cet ensemble de données, montre l'extrême variabilité de facies et d'épaisseur présentée par ces formations alluviales.
Ceci me paraît en accord avec la caractère divagant de la vallée fluviale.
Un autre point à souligner est l'absence quasi totale de formations tourbeuses à la bse de l'Holocène, de même que l'absence de la "glaise" par laquelle se termine habituellement notre Pléistocène. En ce qui concerne la "glaise", c'est là un fait à peu
près constant dans la vallée de la Sambre.
Un dernier point, enfin, est intéressant à considérer, c'est la présence de volumineux blocs erratiques dans les graviers pléistocènes. Je ne m'explique leur volume, leur absence quasi totale d'usure, que par le gel grofond du lit d'amont de la Sambre ou
de ses affluents, là om ces roches en place en constitiaient le fond.
Lors de la débâcle, ces blocs ont pu être e^mportés par les glaces flottantes, et, lors de la fonte, déposés là où nous les observons actuellement.

Laboratoire de Minéralogie de l'Université de Bruxelles.
Janvier 1937.

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