152W0307.TXT
Pl. BINCHE 152W
307 (IV)
R.MARLIERE.- Société Géologique de Belgique. Liége,t.62,1938-39, BULLETIN,
Nos 5-6-7.
Le Sondage no 10 du Charbonnage de Bray (1938).
Résumé. - Sondage de reconnaissance de la surface du terrain houiller.
A traversé, sous quelques mètres d'alluvions, 98 mètres de terrains crétacés;
le Turonien supérieur repose directement sur les schistes houillers.
Le charbonnage de Bray-lez-Binche (Société anonyme d'Ougrée-Marihaye)
a fait forer le sondage no 10 pour reconnaître la nature et l'epaisseur
des morts-terrains, 11,398 mètres à l'est et 2,883 mètres au sud du beffroi
de Mons. Plus commodément on placera ce point en comptant, par rapport au
croisement de la grand'route de Mons et de la route de Mont-Saint-Jean
(feuille au 1/20.000, planchette Binche), nord 620 mètres, ouest 820m. Au sol,
l'altitude mesurée est de +55,12m. ce qui correspond aux indications de la
carte topographique.
L'enfoncement s'est effectué au trépan jusqu'au terrain houiller, le curage se
faisant "à la cuiller". De 5 en 5 mètres à partir de le profondeur de 50
mètres des "carottes" ont été prélevées, ainsi que dans le terrain houiller
(ce qui est fort heureux étant connu l'état d'altération dans lequel celui-ci
se présente fréquemment dans la région, sous le crétacé).
Coupe géologique reconstituée
Alluvions (6m50)
Epaisseur Base à
Sable argileux roux 1.50 1.50
Argile sableuse brunâtre avec débris végétaux 2.00 3.50
Argile brunâtre peu sableuse, plastique, avec un lit riche
en débris végétaux (à 5m.) et vers la base quelques
fragments de craie blanche; un silex signalé par le
sondeur, mais non observé 3.00 6.50
Sénonien (87m00)
Craies d'Obourg et de Trivières (76m50):
Craie tendre et fissurée vers le haut, plus compacte à
partir de 16m., sans silex (1), blanche à jaunâtre jusque
vers 47m. (Craie d'Obourg, base indéterminée).
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(1) Les "silex" signalés par le sondeur à 45m. sont des
fragments d'un nodule de pyrite.
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Craie grisâtre ou grise, sans silex, très marneuse à
certains niveaux (52m., 57m., 70m., 78m.), pyriteuse par
endroits et renfermant quelques rares foraminifères
(Nodosaria, Cristellaria).
De 73m. à 75m. existe un niveau de craie rude, grossière,
renfermant des nodules phosphatés gris; débris de coquilles
inocérames, radioles, tubes de vers (Terebella) 76.50 81.00
Base de la craie de Trivières: Craie très grise renfermant
des galets gris phosphatés de plus en plus abondants vers
le bas, associés à de nombreux nodules de pyrite non
altérés; une dent de poisson, fragments d'inocérames;
foraminifères (Nodosaria) 2.00 83.00
Craie de Saint-Vaast (10m50):
Craie blanche à blanchâtre, sans silex reconnus, assez
marneuse, et ne laissant après lavage qu'un résidu presque
nul. Terebratula, Cristellaria, Nodosaria 9.00 92.00
Partie inférieure: Même craie, ponctuée de grains de
glauconie 1.50 93.50
Turonien supérieur (11m00):
Craie de Maisières: Calcaire arénacé, glauconifère, à
gangue crayeuse, rares grains phosphatés 1.00 94.50
Rabots: couches crayeuses et marneuses (1) renfermant de
nombreux silex bruns et gris-bruns, trouvés dès 95m. et
jusqu'au terrains houiller. A la base, quelques rares
petits cailloux roulés en phtanite (Tourtia réduit) 10.00 104.50
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(1) Vers 95m75 on a traversé une couche peu épaisse d'une
roche très argileuse (à peine calcaire). Il n'est pas
étonnant que les sédiments nettement détritiques
apparaissent ici dans les "Rabots", habituellement
entièrement calcaires; ce caractère est à mettre en
relation avec leur origine plus littorale.
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Houiller (altéré)
Argile d'altération, collante, verte, micacée, donnant
des "fleurages" de charbon 0.50 105.00
Schiste psammitique, gris par altération, très pyriteux,
peu incliné (15 à 20°), débris végétaux nombreux,
méconnaissables 3.40 108.40
Même roche, clivée en tous sens et présentant de nombreux
joints de glissement 0.40 108.80
Schiste gris très argileux, toujours altéré mais dans
lequel on trouve des blocs plus compacte; même
inclinaison; débris de plantes méconnaissables; une veine
de houille terreuse à la base de la dernière (mur non percé) 2.00 110.80
(Sondage terminé à la profondeur de 110m80 dans le terrain
houiller).
Observations complémentaires.
1. Les alluvions du ruisseau d'Estinne reposent ici sur la craie sénonienne.
2. La craie d'Obourg peut être reconnue à ses caractères lithologiques mais
la base ne saurait être déterminée. La craie de Trivières, dont nous
connaissons bien les aspects régionaux par les récents sondages dans
l'ouest de la concession (2) présente ici encore des niveaux de craie
grise à nodules phosphatés; il en existe deux au moins: l'un à 73-74
mètres, l'autre à la hbase même de l'assise, vers 82-83 mètres.
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(2) Ann.Soc.géol.de Belgique,tome LVIII, mémoires,pp.3-50 (1934).
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3. La Craie de Saint-Vaast est ici particulièrement mince (10m50 contre
48m. au sondage no 6. On n'y trouve aucun silex. La partie inférieure,
glauconifère, atteint seulement 1m50 d'épaisseur.
4. Le turonien est réduit à la partie supérieure et comporte la Craie de
Maisières (1m.) et les Rabots (10m.), à la base desquels de rares galets
de phtanite tiennent lieu de Tourtia.
5. Nous notons encore avec intérêt que les Rabots reposent directement sur
le terrain houiller, comme probablement à l'ancien sondage no 4 au
Levant de Bray déjà, et d'une manière générale dans la région d'Epinois
et de Binche. A Haulchin, c'est le craie de Maisières qui s'avance sur
le Primaire (Dévonien).
6. Les tracés du relief du socle paléozoïque (Cornet et Stevens) dessinent
un profond sillon sous le ruisseau d'Estinne, mais l'on doit bien
reconnaître que fort peu de données en avaient déterminé l'allure. En
effet, nous ne trouvons sur la dite carte que deux sondages: l'un très
ancien, ayant touché le Dévonien (Binche 4), l'autre (Binche 65),
"abandonné" à la profondeur de 97 mètres (cote -36) sous des bancs de
silex, dans des "sables"; mais le houiller n'est pas mentionné dans la
coupe; toutes les réserves, s'imposaient donc au sujet de l'altitude du
Primaire en cet endroit.
Le sondage no 10 apporte plusieurs éléments nouveaux:
a) Il est exactement situé sur l'axe du sillon d'Estinne et la surface du
houiller s'y reconnait à -49m30 la carte laissant prévoir l'altitude
-70m. Il convient donc de modifier le tracé des courbes ce qui
atténuera d'une manière sensible le relief de la dépression sous-crétacique
d'Estinne; mais - et là est le fait morphologique important - cette
dépression subsiste, il suffit d'en retoucher la configuration.
b) La coupe de l'ancien sondage no 4 au Levant de Bray (Binche 65), s'éclaire.
La craie de Maisières (1m30) y est reconnaissable (base à 93m30), viennent
ensuite quelques mètres de "Rabots" qui selon toute vraisemblance reposent
directement sur le terrain houiller, ce dernier, s'il n'a pas été atteint,
n'était toutefois plus loin.
