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152W0306.TXT

Pl. BINCHE 152W
R.MARLIERE

306 (I)

Sondage du Charbonnage de Bray, no 11 (1939)

Annales de la Soc.géologique de Belgique,t.63 (1939-1940) no 4,pp.B.178-182.

Poursuivant l'étude méthodique des morts-terrains de sa concèssion houillère de
Bray-lez-Binche, la Société anonyme d'Ougrée-Marihaye a fait exécuter en 1939 le
sondage no 11. Ce dernier est situé 11.559 mètres à l'Est et 1.993 mètres au Sud
du Beffroi de Mons, soit dans l'angle Nord-Est de la concession, dans la plaine
alluviale du ruisseau d'Estinne (I). L'altitude du sol y est de + 54 mètres.

Je sais gré à la Société anonyme d'Ougrée de m'avoir confié l'étude du sondage
et d'avoir pennis la présente publication.

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(I) Par rapport au croisement de la grand'route de Binche et de la route de
Mont-Saint-Jean, on comptera 1570 mètres Nord et 650m Ouest.
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Coupe géologique reconstituée.

Le forage s'est effectué à la cuiller à clapet et au trépan normal jusqu'à la
profondeur de 24,80m, puis entièrement à la couronne, sauf dans les "Rabots" et
une partie des "Fortes Toises" (entre 103,60m et 116,50m). Dans la craie
sénonienne, le pourcentage des carottes extraites est de 60,5%; il est un peu
plus élevé dans les terrains turoniens et dans le Houiller.

Epaisseur Base à

Alluvions (7,25m)

Limons argilo-sableux, roux, calcarifères 4,40 4,40
Troube et alluvions tourbeuses 1,20 5,60
Limons argilo-sableux, légèrement calcarifères.
A la base, quelques blocs de grès et de quartzite d'origine
landénienne (grès de Bray) 1,65 7,25

Sénonien (93,95m)

Craie plus ou moins jaunie, fine, compacte, à cassure
conchoïdale, sans fossiles et sans silex
(Craie d'Obourg)? 29,75 37,00
Craie de Trivières (sommet indéterminé)
(env. 40m):
Craie grisâtre, présentant encore des bandes et trainées
jaunâtre dues à l'oxydation; quelques tubes de vers et
granules pyriteux 5,50 42,50
Craie grossière, jaunie, parcourue de nombreux tubes de
vers à remplissage granuleux et bréchoïde (fragments de
craie, dents de poissons) 0,50 43,00
Craie grisâtre, pyriteuse, renfermant de nombreux tubes
de vers disposés par niveaux. Une éponge pyritisée et
quelques nodules phosphatés épars, à 63,50m. Terebella
fréquente. Cette zone est relativement fossilifère :
Actinocamax quadratus Blainv. (47m)
Pteria (Oxytoma) tenuicostata Roem (52m-56m,-58m)
Ostrea semiplana Sow. de grande taille (65m) 23,50 66,50
Conglomérat à nodules phosphatés; nombreuses traces de vers 0.80 67.30
Craie grisâtre, souvent tenace et compacte.
Térebelles et éponges pyritisées assez fréquentes.
Quelques nodules phosphatés épars, à 74,50m 9.20 76.50
Conglomérat à nodules phosphatés (contact "par racines"
très net) 0.25 76.75
Craie de Saint-Vaast (24,45m) :
Craie plus blanche et moins tenace, renfermant des éponges
pyritisées et plusieurs nodules de pyrite Cf.Cardium,
Cf.Lucina 6.25 83.00
Craie renfermant peu de silex noirs qui se situent quelque
part entre 85m. et 92m. (il n'est pas possible de preciser
davantage, le pourcentage de carottes étant particulièrement
faible dans cette partie et le carnet du sondage ne
mentionnant pas la présence des silex) 12.00 95.00
Craie blanchâtre, sans silex, très riche en éponges
pyritisées 4.00 99.00
Craie blanchâtre à grisâtre, plus ou moins ponctuée de
glauconie; quelques éponges pyritisées. A la base, plusieurs
galets phosphatés sont observables mais il ne forment pas, à
proprement parler, un conglomérat. Il n'y a pas de
demarcation précise avec la craie sous-jacente 2.20 101.20

Turonien (22,20m)

Craie de Maisières (2,05m.): Calcaire arénacé, très
glauconifère (plus glauconifère vers le haut), vert dans
l'eau, gris sombre à sec, renfermant des granules
phosphatés, Terebella, cf.Spondylus spinosus, écailles de
poissons 2.05 103.25
Rabots (9.50): Couches à silex bruns (battues au trépan) 9.50 112.75
Fortes-toises (3.50m): Marnes durcies, gris-bleuté, peu
glauconifères, renfermant des concrétions siliceuses et
pyriteuses 3.50 116.25
Verts à têtes de chats (5.15m): Sables argileux et
calcarifères, très glauconifères, plus ou moins agglomérés,
renfermant au sommet seulement quelques rares nodules
siliceux 5.15 121.40
Dièves et tourtia (2.00m): Marnes vertes, très glauconifères,
peu plastiques, mais présentant de nombreux joints de
glissements; quelques gros grains de quartz, des granules et
de petits fragments de charbon se trouvent répartis dans la
masse (ce qui tient lieu de tourtia) 2.00 123.40

Houiller (sur 25,98m)

Le sondage a recoupé successivement:

1° Une fausse plateure à 15-25° dans laquelle l'ordre stratigraphique est le
suivant;

A) Schistes gris, fin, renfermant souvent des nodules de carbonate de fer.
On y reconnaît une veinette ayant au moins 0,10m. d'ouverture et il est
probable qu'une couche plus importante prend place vers 127,80m. Au
sommet de cet ensemble schisteux les fougères sont très nombreuses, mais la
pyrite qui couvre tous les joints rend les déterminations spécifiques
difficiles; néanmoins, j'y ai pu reconnaître: Neuropteris rarinervis,
Alethopteris cf. Serli, Mariopteris Sauveuri, Aulocopteris.

b) Schistes très psammitiques, dont les joints de stratification sont
frequemment couverts de débris de végétaux très morcelés.
Vers le milieu, des stratifications entrecroisées ont été observées.

c) Grès gris-blanc, très psammitique à certains endroits, souvent veinés.
Leur inclinaison varie souvent (30°, 40°, 25°, 20°, 35°) mais ceci est à
mettre en relation, je crois, avec la position qu'ils occupent dans le
pli (crochon).

2° Un dressant à 80°, dans lequel le sondage n'a pénétré que de quelques
mètres (4 à 5 mètres); il est ici reconnu par les mêmes grès que ci-dessus,
inclinés régulièrement à 80°.
(Sondage terminé à la profondeur de 149,38m. sous le sol).

Remarques complémentaires

Stratigraphie. - La succession stratigraphique reconnue appelle peu de
commentaires.

Les alluvions du ruisseau d'Estinne recouvrent directement la craie
sénonienne. Celle-ci peut-être décomposée en trois assises: la Craie d'Obourg
est reconnaissable à ses caractères lithologiques, mais le base n'en peut être
définie, le Conglomérat d'Obourg n'ayant pas été observé. La Craie de
Trivières est bien reconnue par sa faune (avec Actinocamax quadratus et Pteria
tenuicostata) et par la présence de plusieurs lits grossiers, pyriteux,
passant même à de véritables conglomérats phosphatés. Dans les récents
sondages de la concession de Bray (depuis 1932), nous avons fréquemment
observé de tels facies (voir sondages nos 5, 6, 8 et 10) (I). La Craie de
St-Vaast débute, je crois, sous le conglomérat de 76m75 et se termine au
contact de la Craie de Maisières; dans cette partie des craies sénoniennes,
quelques silex noirs ont été recueillis, en outre, les éponges pyritisées sont
très abondantes (notamment entre 95 et 99m). Ces observations justifient
l'interprétation stratigraphique proposée.

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(I) Ann.Soc.géol.de Belgique,t.LVIII, mémoires,pp.3-50 (1934).
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Dans le Turonien, il est peu de choses à souligner: remarquons la coexistence
des fortes Toises et des Verts à têtes de chats; cette dernière assise,
fortement sableuse, se trouve séparée du terrain houiller par une couche
marneuse compacte et imperméable atteignant 2 mètres d'épaisseur (Dièves).

Surface du Primaire. - Récemment, le sondage no 10 du charbonnage de Bray (I)
avait touché le terrain houiller environ 20 mètres plus haut qu'on ne l'aurait
pu prévoir. Malgré les retouches qui furent alors imposées aux isohypses du
socle primaire, le sondage no 11 apporte la surprise de montrer le Houiller à
123,40m. sous le sol, alors que les plus optimistes ne l'attendaient guère
avant la profondeur de 150 mètres. Sans doute cette observation fut-elle
agréable, mais il reste que les tracés des isophypses du sous-sol de Bray sont
à reviser.

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(I) Ann.Soc.géol.de Belgique, t.LXII, bulletin,pp.323-326(1939)
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Pour ce faire, nous possédons plus que la cote du Primaire aux récents
sondages no 10 et 11; nous connaissons en effet les coupes géologiques
complètes des morts-terrains, rendues fort instructives par le soin qui fut
apporté à l'exécution des sondages. Du Sud vers le Nord, la surface du
primaire y passe de la cote +40,50m. à la cote +69,40m. (dénivellation de
20 mètres); de même la Craie de Maisières passe de -38,30m à +47,20m.
(dénivellation de 8,70m. et de même sens). Quant à la craie de Trivières,
la base en est bien reconnue grâce à deux niveaux phosphatés (de 74m. et 83m.
au sondage no 10 qui correspondent à ceux de 67,30m. et de 76,75m. au sondage
no 11); elle se relève du Sud vers le Nord, de la cote -28 à la cote -22,70m.
en même temps, la Craie de St Vaast s'épaissit considérablement.

Il sera indispensable de tenir compte de ces faits pour tirer au clair la
question du relief sous-crétacique entre Bray et Maurage.

(Faculté Polytechnique de Mons. Laboratoire de Géologie)

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