152W0297.TXT

PL. BINCHE 152W

297 (I)

R.MARLIERE.- Ann.Soc.Géol.Belgique,t.58,1934-35,pp.M 25-30.

Sondage no 6, Bray 1932

Par rapport au puits no 1 du charbonnage de Bray, ce sondage est situé :

Nord 7371m16
Ouest 358m91

Croquis A: plan.

Il est à l'altitude: +84m85 d'après l'administration du charbonnage.

Comme le précédent, il a été confié à la société Foraky. Ont été
successivement utilisés: la tarière jusqu'à 23m., le trépan de 23m. à 30m.,
puis la couronne jusque 5m. dans le Houiller, sauf pour la traversée des
Rabots, qui a été extrêmement difficile.

Bien que les carottes recueillies soient en bien moins grande proportion que
dans le sondage no 5, la coupe reconstituée ci-dessous offre une assez grande
certitude.

Pléistocène (3m50)

Terre végétale et argile sableuse brun-roux, non calcaire,
formant avec l'eau une pâte liante 2.50 2.50

Limon argilo-sableux, calcarifère, roux-clair à petits
grains de craie blanche 1.00 3.50

Landénien supérieur (6m00)

Sable blond-roux, très fin, légèrement argileux, sans
glauconie, non calcareux, légèrement verdâtre vers le
bas, surtout losqu'il est mouillé; lavé et décanté,
il perd entièrement cette coloration 5.50 9.00

Sable jaune-verdâtre, très fin, légèrement argileux, sans
glauconie; franchement vert à l'état humide, il perd cette
coloration par lévigation 0.50 9.50

Landénien marin (1m10)

Argile sableuse très verte, à gros grains de quartz,
glauconieuse, enrobant de gros morceaux de silex noirs,
gris et rouille, très contournés, plus ou moins verdis sur
les cassures; l'argile sableuse renferme aussi de petits
galets de quartz et de craie silicifiée 1.10 10.60

Sénonien (131m90)

Craies d'Obourg (?) et de Trivières:
Craie blanc-jaunâtre. Aucun silex signalé 4.90 15.50
Argile sableuse, verdâtre, faiblement glauconieuse, et
sable argileux, très fin, jaune-verdâtre, peu glauconieux 1.05 16.55

Craie marneuse jaunâtre, très fine, très douce au toucher;
diaclases; joints recouverts de dendrites d'oxydes de
manganèse. (De 23m. à 40m., aucun échantillon n'a pu
être recueilli; le sondeur ne signale aucun silex) 25.95 42.50

Craie rousse, très grossière, phosphatée et limonitique,
à nombreuses coquilles brisées. Un fragment de bélemnite;
un galet pohosphaté perforé; nodules de pyrite; Scalpellum 0.50(?)43.00

Craie blanche, légèrement jaunâtre un peu rugueuse, sans
fossiles 5.00 48.00

Craie blanche, très légèrement grisâtre, plus ou moins
rugueuse, franchement grise, quand elle est mouillée,
très peu fossilifère. Quelques tubes de vers occupés par
une craie plus grise. Terebella lewesiensis, Kingena lima
(à 62m. et 63m) 15.00 63.00

Craie blanche, légèrement grisâtre, grossière, très
rugueuse, sableuse, à nombreux fragments de coquilles;
quelques nodules crayeux, gris, perforés; un nodule
pyriteux Cf. Belemnitella mucronata 1.00 64.00

Craie blanche, légèrement grisâtre (franchement grise à
l'état humide), assez douce au toucher, peu fossilifère.
Cependant abondantes traces de vers et quelques
spongiaires, Terebella lewesiensis à 76m. 13.00 77.00

Même craie, devenant plus grise, peu sableuse, et
renfermant, à la base, quelques galets bruns perforés,
perdus au milieu de pistes de vers comblées une craie
grossière grise 2.00 79.00

Craie grise, peu rugueuse, tenace 4.00 83.00

Craie grise, faiblement rugueuse, avec quelques galets
phosphatés, jaunes et bruns, perforés; gros nodules de
pyrite 1.00 84.00

Craie blanche, légèrement grisâtre; belles perforations
comblées de craie grise. Terebella lewesiensis abondant 3.00 87.00

Craie grisâtre (franchement grise à l'état humide),
rugueuse, finement sableuse. Traces de vers abondantes;
niveau de craie grossière à 89m50 6.00 93.00

Craie grise rugueuse, finement sableuse, englobant des
galets phosphatés et manganésés de plus en plus volumineux
et abondants vers le bas 2.00 95.00

Craie de St.Vaast (partie supérieure):
Craie banche, légèrement grisâtre, tendre, renfermant
d'abondants spongiair(es et de nombreuses traces de
vers; quelques fragments de lignite à 99m., dont un
xyloide atteignant 3cm. Un seul silex noir à 104m.
Terebella lewesiensis très abondant au sommet. Pteria
(Pseudopteria) sp. (à 98m50) 20.00 115.00

Même craie avec parties plus compactes, quelques lits très
serrés, épais de quelques millimètres, de nature
argileuse, confusément stratifiés 1.00 116.00

Craie blanche, légèrement grisâtre, très compacte, à
cassure conchoïdale; traces de vers, fragments de lignite.
Spongiaires abondants. Terebella lewesiensis 6.00 122.00

Craie de St.Vaast (partie inférieure):
Craie blanc-grisâtre, assez grossière, ponctuée de
glauconie, sans silex. Quelques fragments de lignite à
123m. Nombreuses traces de vers. Spongiaires abondants.
Terrebella Lewesiensis, Terebratula sp., cf.Tracia sp. 4.00 126.00

Même craie avec concrétions siliceuses grises et parfois
un peu de silex gris-noir. Spongiaires 2.50 128.50

Craie sableuse, très glauconieuse, très grossière, grise,
avec concrétions siliceuses grises, en petits rognons peu
abondants 3.50 132.00

Craie sableuse, rugueuse, glauconieuse, gris-blanc, avec
petites concrétions grises peu abondantes 2.00 134.00

Craie sableuse, grise, très glauconieuse, renfermant des
concrétions siliceuses grises, glauconieuses, devenant
volumineuses et abondantes vers le bas. Nombreuses traces
de vers 8.00 142.50

Turonien (41m00)

Craie de Maisières (aucun échantillon) 3.00 146.00

Rabots: très durs (aucun échantillin) 11.00 157.00

Fortes-Toises:
Craie finement sableuse et glauconieuse, dure; puis
marne crayeuse et glauconieuse vers le bas; concrétions
siliceuses gris-bleu, bien délimitées, sans noyau de
silex 11.50 168.50

Verts à têtes de chats:
Marne verte sableuse, très glauconieuse, dure, renfermant
des concrétions siliceuses mal formées, mal délimitées,
peu denses, faisant corps avec la roche encaissante, et
montrant de gros grains de glauconie. Fissures et géodes
avec calcite. Roches criblées de tubes de vers.
Spicules siliceux bleutés abondants 11.50 180.50

Dièves:
Marne verte sableuse, très glauconieuse, grossière, durcie
par places 1.50 181.50
Marne verte, compacte à foraminifères et débris de
coquilles; très sableuse par places et renferment alors
des fragments de charbon, de gros grains roulés de quartz
et de phtanite (Tourtia). Inoceramus labiatus en
fragments abondants 2.00 183.50

Houiller (sur 5m90)

Schiste gris, compact, avec plantes. Inclinaison: 70°
environ, Sigillaria sp. jusqu'à 189m40

N.B. - Le terrain houiller a donc été atteint à la cote -98m65.

Remarques complémentaires.

LANDENIEN. - Les assises traversées de 3m50 à 10m60 sont certainement
post-sénoniennes; mais pour préciser leur âge, il faut chercher à les
comparer à des formations voisines se présentant avec les mêmes aspects
lithologiques et le même mode de gisement. C'est ainsi que nous attribuons
au Pléistocène les limons argileux et les limons argilo-sableux (de 0 à 3m50)
dont nous avons trouvé ailleurs la si constante superposition. D'autre part,
malgré l'absence de lignite et la grande régularité des caractères
lithologiques, les sables traversés de 3m50 à 9m. sont attribués au Landénien
supérieur, à cause de l'absence complète de glauconie, et en raison de ce que
M. Stevens a pu voir à Haine St.Paul "dans une excavation au milieu des
champs, un sable verdâtre que son aspect lithologique placerait dans le
Landénien marin, mais que sa stratification ondulée décèle comme Landénien
supérieur faciès lagunaire". (1)

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(1) Ch.STEVENS. Etude du Landénien supérieur dans le Hainaut.
Ann.Soc.Géol.de Belgique,t.XLI,1914,p.M 26.
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Enfin, une argile sableuse, glauconieuse, à cailloux de silex arrondis, sépare
les sables de la craie sénonienne. Nous attribuons cette formation, épaisse de
1m., au Landénien marin, orginellement représenté par un sable glauconieux qui
aurait été enrichi secondairement d'une matière argileuse, résidu de la
dissolution de la craie sous-jacente; des sables marins argileux sont
d'ailleurs descendus dans une poche de dissolution où ils présentent un mode
de gisement indiqué par le

croquis B ci-joint (fig.1.).

Après un battage long et difficile au travers des Rabots, la poche s'est vidée
dans le trou de sonde et on a remonté de beaux sables gris-vert, glauconieux,
identiques à ceux que nous connaissons dans le Landénien marin environnant.

Sénonien. - Après avoir pénétré de 5m. dans la craie, la sonde a retrouvé des
sables et des argiles verdâtres très analogues aux formations sableuses
supérieures; puis la craie est réapparue. L'explication la plus vraisemblable
consiste à admette qu'une poche de dissolution s'est développée obliquement à
la verticale, comme la chose s'observe facilement dans les carrières de craie,
à Havré et Obourg, par exemple.

Le schéma ci-dessous résume d'ailleurs cette interprétation:
Interprétation du sommet du sondage no 6, inspirée par l'observation de poches
de dissolution visibles en affleurement.

1. Limons.
2. Sables landénien supérieur.
3. Sable argileux et argile verte sableuse du Landénien marin.
4. Craie plus ou moins fissurée.

A la profondeur de 43m., la base de la craie d'Obourg paraît bien soulignée
par la présence d'un conglomérat phosphaté à belemnites, qui rappelle
exactement le poudingue visible dans la carrière Denuit à Obourg; mais ce
caractère isolé est insuffisant.

L'entrée dans la Craie de St.Vaast est, d'autre part, très bien caractérisée
par l'abondance des spongiaires et de Terebella lewesiensis.

Le TURONIEN offre une superposition devenue classique depuis les sondages du
charbonnage de Bray (1), et révélant notamment la superpositon des Fortes-
Toises aux Verts à têtes de chats. Les dièves et leur Tourtia sont, ici
encore, très mal représentés.

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(1) DE GROX, G. - Note sur le sondage no 1 (nouvelle série) du charbonnage
de Bray, Bray (1927-1928).
Ann.Soc.Géol.de Belgique,t.LI,1928, pp.B 187-193.
DUMON, P. - Coupe du sondage de Bray, no 4 (nouvelle série).
Ann.Soc.Géol.de Belgique,t.LI,1928,pp.B 187-193.
MARLIERE, R. - Le sondage de la route de Maurage des Charbonnages de Bray
(1931).- Ann.Soc.Géol.de Belgique,t.LV,1931,pp.B 61.65.

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Diagramme (Nos 296-297-298) montrant les variations d'épaisseur de la Craie
de St.Vaast et la position des niveux de craie grise plus ou moins phosphatée
dans la Craie de Trivières.

Les parties forées au trépan sont indiquées entre traits interrompus.

A gauche des colonnes sont notées les profondeurs les plus faibles, d'entre
elles correspondant à l'entrée dans la craie sénonienne.

Hauteurs: 1mm. par mètre.

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PL. BINCHE 152W
R.MARLIERE

297-298-296

Coupe Est-Ouest (Nos Binche 296-297-298 & Givry 271-272-274) réunissant
6 sondages de la nouvelle série du Charbonnage de Bray.

Les limites d'étages sont notées par des traits pleins ou interrompus;
les traits pointillés joignent les repères stratigraphiques reconnus.
Hauteurs multipliés par 10.

14. Pléistocène 9. Craie de Trivières. 4. Dièves et tourtia.
13. Yprésien 8. Craie de St.Vaast. 3. Meule.
12. Landénien supérieur. 7. Craie de Maisières. 2. Wealdien.
11. Landénien marin. 6. Rabots. 1. Houiller.
10. Craie d'Obourg ? 5. Fortes-toises et
Verts à tête de chats.