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152E0165.txt

PL. MORLANWELZ 152E
A.Rutot

165 (IV)

Bull. 1903

De la seconde exploitation d'argile montienne (1), nous nous sommes rendus par le chemin le plus direct aux grandes sablières de la courte. Notons d'abord que la base de l'Ypresien, au Trieu de Leval, se trouve à la cote 130. La base du Montien supérieur, reposant directement sur la craie blanche, est à la cote 120 environ. A la Courte, la surface du sol est à la cote 115 maximum.
Nous serions donc en droit de croire que nous devons nous trouver en plein terrain crétacé. Il n'en est rien; nous nous trouvons devant trois sablières, dont la plus importante a 15 mètres de profondeur et est constituée presque complètement de sable landenien supérieur.

Fig.5 - COUPE D UNE SABLIERE A LA COURTE (LEVAL-TRAHEGNIES) (1)'

A. Sable blanchâtre, assez régulièrement stratifié vers le bas, très irrégulièrement stratifié à la partie médiane et plus régulièrement stratifé à la partie supérieure. Au contact de la partie médiane et de la partie supérieure, il y a des cailloux de silex épars 12m00
B. Cailloutis de concrétions gréseuses provenant de l'Ypresien et du Bruxellien, base du Moséen, avec rares silex utilisés éolithiques (Reutelien) (2) 0.50
C. Moséen. Vers le bas, sable, plus haut glaise verdâtre stratifiée avec lits tourbeux à la partie supérieure. 2.00
D. Cailloutis sommet du Moséen, formé de concrétions gréseuses de l'Ypresien et renfermant d'assez nombreux silex des industries mesvinienne et chelléenne, rès bien caractérisés. 0.50
E. Traces de limon hesbayen dénudé 0.30

La figure 5 reproduit la coupe relevée dans la principale exploitation. Nous nous trouvons donc en présence d'une coupe d'environ 400 mètres de longueur, montrant une superposition très intéressante de Quaternaire inférieur moséen sur le Landenien supérieur, presque uniquement sableux, à allure irrégulière, à stratification oblique et entrecroisée

(1)' Depuis l'époque de l'excursion, de nouveaux travaux ont été effectués à la sablière et l'ont complètement transformée. Voir à ce sujet l'Annexe à la première journée ci-après.
(1) Ces argiles sont exploitées pour la fabrication du ciment hydraulique.
(2) Le cailloutis de base du Quaternaire inférieur ou Moséen renferme aussi assez bien de fragments de bois silicifié, provenant évidemment du ravinement de couches landeniennes supérieures plus élevées que celles visibles ici.

165 (suite)

Bull.1903.

Nous nous trouvons donc en présence d'une coupe d'environ 400 mètres de longueur, montrant une superposition très intéressante de Quaternaire inférieur moséen sur le Landenien supérieur, presque uniquement sableux, à allure irrégulière, à stratification oblique et entrecroisée(2), avec rares lits caillouteux, argileux et ligniteux; le sommet de ces couches épaisses se trouvant à 15 mètres en contre-bas de la cote à laquelle il devrait se placer, tandis qu'au Trieu de Leval, à un peu plus de 1 kilomètre à l'Est, l'Yprésien repose directement sur le Montien, Sans apparence de ravinement sensible et sans trace de Landenien.
On voit donc que le Landenien de la Courte, qui ne paraît nullement dérangé ni bouleversé, se trouve bien en dehors de la position normale qu'il devrait occuper si c'était un dépôt marin ou simplement régulier.
Quittant la sablière pour nous diriger vers la gare de Leval, M.Rutot montre, à 300 mètres au Nord des sablières, et à la cotre 117, donc un peu plus haut que le sommet des sablières (cote 115), un puits de briqueterie qu'il a vu creuser et qui a atteint, sous 3 mètres de limon quaternaire (Ergeron), directement la craie blanche, dans laquelle il a pénétré de 20 mètres. Le caractère de ravinement fluvial des sables du Landenien supérieur se montre par conséquent ici en toute évidence. Un bras du fleuve landenien, parfaitement délimité en largeur, puisqu'il ne passe pas au Trieu de Leval, a donc, un peu au Sud, creusé un sillon à pente assez raide, d'au moins 20 mètres de profondeur, sillon qu'il a rempli de sédiments sableux.Cette trainée de sable, dont la direction est Ouest-Nord-Ouest-Est-Sud-Est, se trouve donc comme insérée dans le massif de craie; c'est ce que j'ai essayé de représenter schématiquement dans la figure suivante, qui ne tient pas comptre du relief actuel du sol.

Fig.6. COUPE SCHEMATIQUE, MONTRANT LA DISPOSITION DES COUCHES LE LONG D UNE LIGNE SO-NE. ET PASSANT PAR LES SABLIERES DE LA COURTE;

B. Etage bruxellien;
Y. Etage ypresien;
L2. Landenien supérieur fluvial;
L1. Landenien inférieur marin;
M. Argile montienne à végétaux;
C. Craie blanche (Saint-Vaast);
T. Turonien;
P. Terrain primaire.

Annexe au compte rendu de la première journée (1)

1.- transformations de la coupe de la sablière de la Courte, à Leval-Trahegnies. - Argile à lignites avec résine fossile à insectes.

Depuis l'époque à laquelle a lieu la course à Erquelinnes, Grand-Reng et Leval-Trahegnies, la grande sablière de la Courte, qui seule subsiste, - les deux autres voisines ayant été été fermées, - a subi des modifications considérables qu'il est nécessaire de faire connaître sans tarder.

(1) Annexe ajoutée pendant l'impression, en octobre 1903.
(2) Dans le fond de l'exploitation, il existe des couches moins tourmentées, qui semblent avoir subi certaines influences marines, indiquées par la présence de tubes d'annélides. Il existe aussi dans ces couches des traces rougeâtres de lamellibranches indéterminables.

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Jusque fin 1902, cette sablière était exploitée selon un front d'abatage long d'une centaine de mètres, rectiligne et dirigé Nors-Ouest-Sud-Est, qui montrait une magnifique coupe représentée figure 6 du présent compte rendu.
Je ne sais pour quelle raison le front d'abatage a été modifié, mais passant en juillet 1905, en compagnie de M. le Dr Capitan, de Paris, puis en août avec M. Mac Curdy, anthropologue américain, j'ai pu constater que le nouveau front d'abatage était dirigé perpendiculairement au précédent, ce qui transforme ou plutôt complète de la plus heureuse façon la coupe déjà connue.
Si l'on s'en rapporte à la figure 5 du compte rendu, nous y constatons simplement un contact du Moséen sur une puissante masse uniquement sableuse, qui constitue le Landenien supérieur fluvial.
Or, la nouvelle coupe nous montre la disposition indiquée à la figure 5bis ci-après, le pland de l'ancien front étant dirigé selonla ligne MN. C'est donc vers le Nord-Est que se développe maintenant l'exploitation. Or, si nous nous reportons à la coupe schématique n°7 di compte-rendu, passant par la sablière, nous voyons que l'extension de l'exploitation ayant lieu vers le Nord-Est, entame le bord du courant fluvial du côté de la pente rapide et nous montre ainsi la constitution du bord,qui ne nous était pas connue. A diverses reprises, dans le cours de l'excursion, nous avions dit que vers les bords se développent les argiles et les lignites, et le fait vient encore donner une complètre confirmation à nos prévisons.

Fig. 5bis NOUVELLE COUPE PRISE EN 1903 A MA GRANDE SABLIERE DE LA COURTE A LEVAL-TRAHEGNIES.

A. Masse du sable landenien supérieur fluvial, montrant les mêmes détails que ceux observés le long de l'ancienne coupe selon MN.
B.Argile grise, très dure, très plastique, gris foncé, avec gros lit noir de lignite argileux, discontinu, renfermant de nombreux fragments de lingite xyloïde et d'abondants petits rognons de résine fossile diversement colorés et renfermant de rares insectes 2m00 à 3m00.
C. Cailloutis de base du Moséen, constitué d'un amas de petits grès blanchâtres provenant de la dénudation de la partie inférieure de l'Ypresien local. 0.10 à 1.00.
D. Sable stratifié et glaise verte panachée moséenne. Lits minces, tourbeux à la partie supérieure. 0.50 à 2.00
E. Cailloutis supérieur du Moséen, constitué de petits grès de l'Ypresien, et présentant actuellement à la surface une magnifique et riche industrie chelléenne, représentée par de splendides spécimens. 0.50
F. Limon hesbayen, argileux, stratifié, très bien développé et caractérisé 1.00 à 3.00


Nous pouvons donc actuellement fournir un schéma du bord Nord du courant fluvial qui a creusé son profond sillon dans la craie blanche:

Fig. 6bis - SCHEMA DU BORD NORD DU COURANT FLUVIAL LANDENIEN SUPERIEUR PASSANT A LA COURTE (LEVAL TRAHEGIES).

Creusé dans la masse de la craie blanche, nous voyons donc le courant fluvial landenien constitué vers le bas par les sables blancs purs ou moins irrégulièrement stratifiés A, puis, sur une sorte de terrasse, nous voyons s'étendre la couche argileuse B, traversée de lits noirs ligniteux avec résine fossile. Au-dessus de ces couches A et B; onstituant le Landenien supérieur, nous trouvons le Quaternaire moséen représenté par son cailloutis de base C, par ses dépôts normaux de sable et de glaise panachée D et par son cailloutis supérieur, renfermant une admirable industrie chelléenne. Enfi, au-dessus de tout cet ensemble s'étend le manteau de limon hesbayen qui s'épaissit rapidement vers le Nord. Nous voici donc à la Courte en présence d'un véritable représentant de l'argile à lignites du Soissonnais, dépendant absolument et directement du fleuve landenien supérieur dont il constitue les dépôts riverains, les sables s'étant spécialement déposés en plein courant. Le lit ligniteux peut avoir jusque 40 centimètres d'épaisseur; on y voit de nombreux fragments de bois ayant conservé leur structure organique et, répartis irrégulièrement dan sla masse ligniteuse, on rencontre d'abondants rognons mamelonnés de forme, et de volume divers, de résine fossile tantôt d'un beau jaune d'or d'une limpidité parfaite, tantôt d'un rouge-grenat très foncé, tantôt jaune plus ou moins foncé traversé de stries d'un blanc laiteux translucide. Ces petits rognons mamelonnés, à surface craquelée et souvent recouverte d'un enduit résineux noir opaque, mais qui s'écaille et tombe en séchant, varient en volume de 1cm cube à 20cm cubes. Ayant examiné à la loupe les quelques centaines de rognons recueillis depuis trois mois, j'y ai découvert jusqu'ici un seul insecte très bien conservé. Cet insecte, sorte de petite mouche ailée de 3 1/2 millimètres de longueur, étudié rapidement par M.Severin, conservateur de la Section d'Entomologie au Musée royal d'Histoire naturelle, a été reconnu comme étant un Hémiptère homoptère de la famille des Jassides et ayant déjà de très grandes ressemblances avec les formes actuelles. L'argile avec ses lits ligniteux du Landenien supérieur ressemble absolument à l'argile du Montien supérieur exploitée au Trieu de Leval. On sait que le lit ligniteux du Montien supérieur renferme également beaucoup de fragments de bois et de résine fossile. L'argile renferme de belles empreintes de feuilles et, dans la résine, un insecte vient également d'être découvert.

Voir aussi la note de M.J.Cornet: "Sur l'âge des sables blancs de Leval-trahegnies" dans les annales de la Soc.géol.de Belgique, Liège, t.XXXV, 1907, pp.81-84. (reproduite pages suivantes)

J.Cornet

165 (suite)

Extrait des Annales de la Société géologique de Belgique, 1907-08;XXXV, Bulletin. pp 81-84.

SUR L AGE DES SABLES BLANCS DE LEVAL-TRAHEGNIES, par J.Cornet.

Un peu au Nord de la Fosse de La Courte du Charbonnage de Leval-Trahegnies, à 1100-1200 mètres au Sud de la gare de cette localité (entre Binche et Haine St-Pierre), on exploite, depuis de longues années, des sables blancs à stratidivation ondulée ou entrecroisée avec bois silicifié, visibles sur environ 15 mètres d'épaisseur. On sait, par des puits voisins, qu'ils reposent sur la craie blanche, dont ils remplissent une dépression. Ces sables ont été rapportés au Landenien supérieurpar Dumon (1), par Briart (2) et par M.Rutot (3).
Je suis d'avis qu'ils sont plus anciens et qu'ils doivent se placer en-dessous du Landénien inférieur, et je base mon opinion sur les faits suivants. Dans des exploitations qui se trouvent à 280 mètres environ au Sud-Est de la gare de Leval-Trahegnies, on voit le Landénien inférieur ou marin, représenté par un tufeau glauconifère analogue à celui d'Angre et de Cuesmes, reposer sur la craie blanche de l'assise de Saint-Vaast. Mais une série de sondages et de puits de mines pratiqués plus à l'Est, sur les hauteurs de Mont-ste-Aldegonde et d'Anderlues (4), montrent que dans cette région, le Crétacé est séparé du Landénien marin par une épaisseur, atteignant 20 mètres d'argiles noires ou grises, souvent ligniteuses, renfermant de gros cristaux de gypse et des morceaux de résine fossile, et accompagnées de sables gris ou blancs. Ces argiles et sables, d'origine évidemment lacustre ou fluviale, étaient connus de DUMONT, qui les plaçait dans le Landénien supérieur (5). Briart, après les avoir considérés comme des dépôts poldériens correspondant au commencement de l'époque du Landénien inférieur (6) les a, sur la feuille Binche-Morlanwelz de la Carte géologique, rangés dans le Heersien. - M.Rutot, se basant sur les analogies que présentent les argiles de Leval avec les argiles noires ligniteuses de Hainin, les classe avec ces dernières dans le Montien supérieur ou d'eau douce. Je suis convaincu que c'est là la meilleure interprétation. Ces dépôts affleurent sur une assez grande étendue, à Leval et au hameau de Trahegnies, et on exploite les argiles en plusieurs points pour la fabrication du ciment, etc. On y trouve, à certains niveaux,

(1) Mémoires sur les terrains crétacés et tertiaires, édités par M.Mourlon, t. III, pp.62 et s.
(2) Feuille n°152 (Binche-Morlanwelz) de la Carte géologique au 40,000e.
(3) Bull. de la Soc. belge de Géol., t. XVII, 1903, Mémoires, pp.417 et s.
(4) Puits des Dunes; sondages n°1,3,4 d'Anderlues; Puits du Viernoy; Puits n°2 du Bois de la Haye; Puits du Trieu de Leval.
(5) Loc.cit.,p.65.
(6) Ann. de la Soc.géol.de Belgique, t.V, 1880, ^; CXXII; t. xI, 1884, p. CLXXX, etc.


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Ces dépôts affleurent sur une assez grande étendue, à Leval et au hameau de Trahegnies, et on exploite les argiles en plusieurs points pour la fabrication du ciment, etc. On y trouve, à certains niveaux, une grande quantié de feuilles de dicotylées et, en outre, on y a découvert des débris de tortues et d'autre reptiles, de poissons et de mollusques d'eau douce. (V.Rutot, loc.cit.). Les rognons de résine y sont assez communs, de même que les cristaux de gypse. Or, dans ces dernières années; les exploitations de sable blanc, réputé landénien supérieur, de La Courte, ont mis à découvert une argile analogue à la précédente et nettement superposée au sable blanc à stratification entrecroisée. Les deux dépôts s'exploitent aujourd'hui dans une même carrière et il est devenu évident qu'il y a identité absolue entre l'argile noire surmontant le prétendu Landénien supérieur de La Courte et l'argile Landénienne inférieure, Heersienne ou Montienne supérieure de Leval et de Trahegnies. Les caractères sont absolument les mêmes des deux côtés et on trouve de part et d'autre les mêmes débris végétaux, rognons de résine et cristaux de gypse. Les deux argiles se rencontrent à des cotes comparables et il saute aux yeux qu'elles sont en continuité et ne forment qu'une seule assise. Ainsi donc, les sables blancs de La Courte sont surmontés par les argiles noires de Leval-Trahegnies, lesquelles, d'après les données de puits et de sondages creusés sur les hauteurs situées un peu plus à l'Est, sont intercalées entre le Crétacé et le Landénien inférieur (tel qu'on l'entend aujourd'hui). Les sables de La Courte ne peuvent donc appartenir au Landénien supérieur. Ils appartienne, comme les argiles à végétaux, à un étage continental plus ancien que le Landénien inférieur ou marin. L'étude de la flore et de la faune des argiles de Leval, entreprise sous les auspices du Musée Royal d'Histoire naturelle, nous dira sans doute si elles sont plutôt heersiennes que montiennes. J'ai montré récemment que, dans la vallée de la Haine, à Mons et aux environs, le Montien supérieur, comprenant des argiles noires ligniteuses analogues à celles de Leval, est surmonté par des marnes glauconifères,inférieures au Landénien marin et qui représentent vraisemblablement le Heersien. La stratigraphie semblerait donc nous porter à ranger les argiles noires de Leval dans le Montien supérieur plutôt que dans le Heersien. Je me propose de revenir prochainement sur cette question et d'exposer toutes les observations de surface et les documents fournis par les puits et les sondages, qui établissent la position des argiles et sables de Leval-Trahegnies, entre le Crétacé et le Landénien marin. Je me bornerai pour le moment à dire que, dans une récente excursion en compagnie de M.V.Brien, nous avons constaté, au Trieu de Leval, la superposition des sables glauconifères du Landénien inférieur sur les argiles noires à végétaux.

L'exploitation portant les n° 18 et 165 est actuellement abandonnée et en partie remblayée par les éboulements, en n'ayant plus que les argiles lignitifères éboulées et un peu de quaternaire ravenient.

F.HALET - 29-4-14

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