152E0005.TXT
PL. MORLANWELZ 152E
M.MOURLON
5 (V)
Le 18 juillet 1873, je relève la coupe suivante de la petite tranchée et
de l'excavation qui la termine au Nord (Charbonnage d'Anderlues dit le
Viernoy).
Croquis A.
q 1. Limon (terre à briques).
2. Argile d'un bleu pâle ou grisâtre, parfois jaunâtre se con-
fondant avec le limon et renfermant des espèces de lentilles
plus foncées ayant l'aspect d'un dépôt tourbeux (2').
B 3*. Sables jaunes verdâtres avec concrétions très abondantes et
se présentant sous forme de plaquettes le plus souvent ta-
chant les doigts.
4. Dépôt de 1 mètre environ formé en majeure partie de débris
de grès (grès fistuleux, pierres de grottes) semblables à
ceux de 3.
Yd 5*. Argile sableuse jaune brunâtre renfermant, à la partie
supérieure, des lentilles de sables graveleux verdâtres (5')
et dans toute la masse d'autres lentilles plus puissantes
d'argile bleuâtre légèrement pailletée (5*").
N.B. - Cette argile jaune brunâtre renferme peu de concrétions
siliceuses mais, vers le bas, se montre un banc de grès
fossilifère (3*"') avec "modiole" (d'après M. NYST).
---------------------------
Coupe des terrains tertiaires traversés dans les puits N° 1 et N° 2 du
Charbonnage "Le Viernoy".
Croquis B.
Ils atteignent 46m20 d'épaisseur dans le premier et 50m18 dans le 2°.
---------------------------------------------------------------------------
5 (V)(Suite)
Puits d'extraction No 1 de la Société du Viernoy à Anderlues.
Sable et cailloux 8m00
Argile jaune 6m00
Argile bleue 8m93
Sable mouvant 3m70
Argile bleue 5m42
Sable noir 3m42
Sable vert 5m75
Sable gris 7m40
Limonite, gypse et silex 1m11
Argile bleue 0m45
Silex et craie 8m80
Marne verte 6m45
Silex 1m50
Grès 0m65
Silex 0m40
Grès 0m45
Silex 2m07
Argile bleue 0m80
Grès vert 8m00
Marne verte 6m85
Argile bleue 8m80
Marne verte 3m50
Sable noir 2m45
Sable mouvant 0m55
Grès 0m30
Sable 0m40
Grès 0m25
Rabot 1m65
Tourtia 0m25
Sable gris 0m30
------
109m30
Terrain houiller.
------------------------------------------------------------------------------
PL. MORLANWELZ 152E
A.GROSJEAN
5 (suite)
1°) Jules Smeysters a plublié une coupe des morts-terrains du "puits no 4
dit de Viernoy" (Ann.des Mines de Belgique, t.V,1900,pp.91-92) qui est
la copie presque exacte de celle de Bayet reproduite ci-dessus.
Cependant, d'après Smeysters, la profondeur du terrain houiller serait
de 104m60, total des épaisseurs des différantes couches décrites dans la
coupe, tandis que la profondeur indiquée par Bayet, savoir 109m30,
est supérieure à ce total. Cornet et Briart indiquent d'autre part 106m40
2°) Extrait de F.L.Cornet et A.Briart, Description minéralogique,
paléontologique et géologique du Terrain Crétacé de la province de
Hainaut, Mons 1866, pp.88-89.
"Au puits creusé en 1859 et 1860 au Nord du village d'Anderlues par la
compagnie houillère du Viernoy, on a traversé après avoir rencontré 54m82, de
terrain tertiaire et 8m86 de craie banche
63m68
1° Craie glauconifère grossière, sableuse (gris des
mineurs) 6m45
2° Marne blanchâtre avec quelques points de glauconie et
de gros silex en rognons (rabots) 10m52
3° Marne bleue avec concrétions siliceuses (fortes toises) 16m65
4° Marne bleue alternant avec des bancs à concrétions
siliceuses et les fossiles caractéristiques des dièves 3m50
5° Calcaire glauconifère, caverneux, avec de minces
couches de marne glauconifère, et des couches
calcaro-sableuses. On y a rencontré l'Ostrea columba et
le Janira quinquecostata. Cette assise, aui correspond
au toutia de Mons, présente à sa base une partie
poudingiforme formée de cailloux de phtanite et de
quartz elpâtes dans un ciment glauconifère et
ferrugineux 5m60
-----
6° Terrain houiller." 42m72
------
106m40
3° Extrait de R.Marlière (La Transgeression albienne et cénomanienne
dans le Hainaut, Mém.Mus.roy.Hist.Nat.de Belgique, no 89, 1939, p.337).
Immédiatement sous l'assise des Dièves à Inoceramus labiatus et Mammites
nodosoides, Briart et F-L Cornet avaient déjà signalé en 1864, la présence
d'un "Calcaire glauconifère, caverneux, avec de minces couches de marne
glauconifère et des couches calcaro-sableuses" renfermant Ostrea columba et
Janira quinquecostata (2). A la base de ces formations existe un cailloutis de
phtanite et de quartz, qui repose directement sur le terrain houiller, à la
profondeur de 106m40. Ces couches comprises entre les Dièves turoniennes et le
Houiller, atteignent 5m60 d'épaisseur et ont été, dès l'abord, attribuées au
Tourtia. Rien n'indique d'une façon certaine la présence de la Meule au puits
du Viernoy, bien que l'épaisseur attribuée au tourtia seul puisse paraître
exagérée.
-------------------
(2) Ces déterminations sont de BRIART et F-L.CORNET.
-------------------
C'est, au fond, le seul argument qui résiste à la critique et qui permette
de croire à l'existence d'un témoin de la Meule en ce point. JULES CORNET,
dans des commentaires judicieux, a parfaitement traduit cette façon de voir
(op.cit.,p.260); mais des réserves s'imposent en ce qui concerne l'âge
cénomanien attribué au Tourtia du puits du Viernoy. Jules Cornet à d'ailleurs
varié beaucoup dans ses interprétations: en 1928,il attribuait le "calcaire
caverneux" du Viernoy, soit au Tourtia de Mons, soit à la Meule cénomanienne,
en 1928 (op.cit),il en faisait le "Tourtia d'Anderlues" qu'il considérait
comme la base de l'assise à Inoceramus labiatus (Turonien).
"En fait, ce qui a fait découvrir(?) la Meule au Puits du Viernoy,
c'est un sondage situé à 7 kilomètres à l'Ouest."
(Suivant des commentaires sur le sondage des Marnières (= Binche no 272).
--------------------------------------------------------------------------
PL. MORLANWELZ 152E
5 (suite)
J.CORNET.- Ann.Soc.Géol.Belgique.t.46,1922-1923,pp.B 259-260.
Dans leur Description du terrain Crétacé du Hainaut. F.-L.CORNET et A.BRIART
donnent (p.89), la coupe du puits du Charbonnage du Viernoy (1859-1860) au
Nord d'Anderlues. Nous croyons intéressant de reproduire ici la partie de
cette coupe qui est inférieure au turonien:
Epaisseur Base à
mètres mètres
Base du TURONIEN (Marnes à Inoceramus labiatus et
Mammites nodosoides) 100.80
Calcaire glauconifère, caverneux, avec de minces couches de
marne glauconifère et des couches calcaro-sableuse. On y a
rencontré l'Ostrea columba et la Janira quinquescostata.
Cette assise, qui correspond au tourtia de Mons, présente
à la base une partie poudingiforme formée de cailloux de
phtanite et de quartz empâtés dans un ciment glauconifère
et ferriguneux 5.60 106.40
Terrain houiller à 104m40.
La collection Briart, qui est à l'Ecole des Mines du Hainaut, renferme une
boîte d'échantillons du puits du Viernoy. On y trouve des fragments d'un grès
très glauconieux et calcarifère qui ressemble d'une façon frappante à
certaines des roches que le Sondage des Marnières à traversées à partir de la
profondeur de 79m50.
Le rapport du sondeur accuse, à la traversée de ces couches, des inégalités
de résistance qui peuvent correspondre à l'alternance de grès durs et de
couches de marnes glauconifères.
Le lot du Viernoy de la collection Briart renferme aussi des échantillons
d'une roche qui rappelle beaucoup le curieux conglomérat à petits éléments
que nous avons rencontré au sondage, immédiatement sous les marnes
turoniennes et à qoui nous avons donné, dans la coupe ci-dessus, le nom de
tourtia (75m50 à 79m50).
Ce tourtia du Sondage des Marnières, calcareux et glauconifère, renferme
Actinocamax plenus. Nous avons donc le droit de l'assimiler au Tourtia de
Mons.
A la rigueur, on pourrait laisser le nom de tourtia de Mons à l'ensemble du
Cénomanien du puits du Viernoy, où il n'a que 5m60 d'épaisseur. Mais
l'épaisseur qu'atteignent au sondage les grès calcareux glauconifères,
inférieure au Tourtia, montre bien qu'il y a là un terme stratigraphique
spécial, puissant de 20m à Péronnes et n'ayant que quelques mètres au Viernoy.
Etant sous-jacent au Tourtia de Mons à Actinocamax plenus, ce terme peut être
assimilé, grosso modo, à la partie cénomanienne de la "Meule" du Couchant de
Mons. Nous attendrons que des sondages faits dans d'autres conditions nous le
fassent mieux connaître et nous l'appellerons provisoirement le Grès
glauconifère de Péronnes.
Dans le texte reproduit ci-dessus, F-L.Cornet et A.Briart ne signalent, dans
leur Tourtia d'Anderlues, que Ostrea columba et Janira quinquecostata. Mais,
dans le même ouvrage (pp.106 à 111), ils y ajoutent:
Janira aequicostata, Pecten orbicularis, Terebratula obesa, Ter. semi-globosa,
Rhynchonella Lamarckiana.
--------------------------------------------------------------------------
PL. MORLANWELZ 152E
5 (suite)
J.CORNET.- Ann.soc.Géol.Belgique.t.51,1927-1928,p.B 83.
Fosse du Viernoy, à Anderlues, creusée en 1859 et 1860.
La collection Briart, qui est à l'Ecole des Mines de Mons, renferme un lot de
fossiles provenant de ce puits et qui apportent beaucoup de clarté dans la
coupe.
En dessous du Turonien supérieur, qui a sa base à 97m30 de profondeur, le
puits du Viernoy a traversé, d'après Cornet et Briart (op.cit.,89):
1. "Marne bleue (.........) avec les fossiles caractéristiques des
Dièves (3m50)".
Les auteurs ne citent pas de fossiles à ce niveau. Mais, dans la
collection Briart, le lot du Viernoy renferme, inclus dans une diève
bleuâtre, de beaux échantillons d'Inoceramus labiatus et de Mammites
nodosoides.
Cette marne représente donc nos Dièves moyennes, sous leur faciès
ordinaire. La coupe continue:
2. "Calcaire glauconifère, caverneux, avec de minces couches de marne
glauconifère, et des couches calcaro-sableuses. On y a rencontré
l'Ostrea columba et la Janira quinquecostata. Cette assise, aui
correspond au Tourtia de Mons, présente à sa base une partie poudingiforme
formée de cailloux de phtanite et de quartz, empâtés dans un ciment
glauconifère et ferrugineux (5m60)".
La collection Briart renferme, provenant de ce niveau, des échantillons
typiques d'Ostrea columba. Mais Cornet et Briart n'y citent pas Pecten
asper, ni Actinocamax plenus, les fossiles caractéristiques du véritable
Tourtia de Mons. Ces espèces ne sont pas représentées dans le lot du
Viernoy de la collection Briart.
Il est visible, d'après les citations qui précèdent, que c'est dans ce
calcaire glauconifère caverneux du Viernoy que Cornet et Briart voyaient
le type de leur tourtia oriental qu'ils assimilaient au Tourtia de Mons.
A notre avis, ce calcaire glauconifère caverneux, renfermant Ostrea
columba, fossile turonien, doit être considéré comme la base de la zone à
Inoceramus labiatus.
Nous proposons de l'appeler le Tourtia d'Anderlues.