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151W0453.TXT

PL. MONS 151W

453 (IV)

Coupe des morts-terrains du Puits n° 2 des Charbonnages du Rieu-du-Coeur
à Quaregnon.

R.MARLIERE. - Ann. Soc. Géol. Belgique. Liége, t.53, 1929-1930,
pp. B 179-181.

La coupe des morts terrains du Puits n° 2 des charbonnages du Rieu-du-Coeur
n'avait jamais été levée au cours du "fonçage" ni à l'époque d'un premier
"recarrage", en 1886.

En 1929, ce puits fut recarré à nouveau, et grâce aux échantillons que
M. F.Fontigny, Directeur-Gérant, a fait recueillir avec soin de mètre en
mètre, j'ai pu reconnaître la succession des terrains traversés.

Situé 600m environ au Nord de la station de Paturages, ce puits s'ouvre à
l'altitude +65.7 d'après les indications fournies par le charbonnage. Il
est mentionné sur la planchette MONS de la Carte du Relief sous le no 34.

COUPE GEOLOGIQUE.
Epaisseur Base à
Remanié et Quaternaire (7m50)
(Base à +60)

Terrain remanié et limon argileux, jaune roux dans la
moitié inférieure, présentant à la base un cailloutis
où l'on trouve des morceaux de silex 7m50 7m50

Landénien (5m50)
(Base à +54m50)

Sable argileux vert grisâtre, à grain moyen glauconieux,
non calcaire, peu aggloméré 1m50 9m00
Tuffeau non calcaire, plus riche en gros grains de glau-
conie et plus fortement aggloméré vers la base. Spongiaires
en opale. Quelques galets de phtanite à la base 4m00 13m00

Sénonien (29m50)
(Base à +25m00)

Craie de Trivières (8m); craie très blanche, tachant
fortement les doigts, traçante. Ostrea sp. A la base, un
nodule jaune roux très clair, de la grosseur du poing,
très dur, parcouru de tubulations dans lesquelles sont
des galets noir brunâtre, parfois perforés 8m00 21m00

Craie de St.Vaast (21m50): craie blanche, fine, compacte
et d'aspect homogène. Dès le sommet, plusieurs boules de
limonite (altération du sulfure de fer) 20m00 41m00

Craie blanc jaune, chargée de glauconie; quelques débris
d'inocérames; galets phosphatés. Grains de glauconie
plus nombreux vers la base et groupés en amas de forme
irrégulière 1m50 42m50

Turonien (16m50)
(Base à +6m30)

Craie de Maisières, marneuse, gris verdâtre, pétrie de
gros grains de glauconie 1m50 44m00
Rabots: Silex brun noir caverneux 4m00 48m00
Passage des Rabots aux Fortes-Toises 2m00 50m00
Fortes-Toises: Concrétions siliceuses formées au sein
d'une marne verdâtre 7m00 57m00
Dièves et Tourtia: Marne verdâtre, peu distincte de celle
du dessus; un peu sableuse à la base 1m50 58m50
Marne sableuse verte avec nombreux grains de glauconie
et de phtanite. Pas de fossiles. Gros galets constitués
par un grès très fin psammitique verdâtre 0m70 59m20
Terrain houiller à 59m20

soit à l'altitude +6m30.

Remarques complémentaires

1. Mon attention, tout spécialement attirée sur les couches marneuses de la
base des morts terrains, m'a conduit à y admettre la présence des
Dièves, bien que ces roches y soient peu distinctes des marnes qui les
surmontent.
Le Tourtia existe aussi, mais son épaisseur ne saurait être donnée que
très approximativement.

2. Ce qui est ici tout à fait remarquable c'est l'existence de gros galets
dans le Tourtia. L'un d'eux atteint en centimètres 25 x 12 x 7. Un autre
est plus petit, mais constitué de la même roche. Tous deux sont bien
arrondis et ont manifestement subi un long transport. Il se cassent au
marteau suivant des joints pré-existants.

M. Racheneur rapproche cette roche des Psammites de Cauderloo.

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PL. MONS 151W
A.Renier

453 (suite)

Extrait de: Annales de la Société Scientifique de Bruxelles, tome 59,
Série II, 2° fasc., 1939, pp. 59-63.

Sur un remarquable niveau à lingules de la zone de Genck (Westphalien A)
du couchant de Mons.

C'est un ensemble vraiment curieux que celui qui a été observé au toit
d'une veinette de houille, épaisse de 10cm recoupée à la profondeur de
605,55m, par un forage pratiqué verticalement de haut en bas, d'avril 1938
à janvier 1939, dans les travaux souterrains du charbonnage du Rieu-du-
Coeur, à Quaregnon, en un point situé à la cote -765 et dont les coor-
données par rapport au beffroi de Mons, sont 6140m W et 2214m S.

Cet ensemble est à la base d'une stampe puissante d'environ 20m et d'une
parfaite tranquilité d'allure. Aussi le rendement en carottes y a-t-il été
de 100%, tout au moins sur les derniers mètres et cela malgré la faiblesse
de diamètre des carottes (70mm), qui aurait entrainé une réduction beaucoup
plus importante de la surface observable, si celle-ci, ne s'était trouvée
légèrement accrue en raison de l'inclinaison (moyennement 30°) de la
stratification sur la section droite.

Dans le haut de la stampe en question, à quelques mètres dans le mur de la
veine recoupée à la profondeur de 580,70m, se remarquent des débris de
Neuropteris heterophylla, N.gigantea-abbreviata, Mariopteris muricata,
Alethopteris lonchitica, Calamites undulatus, Lepidophyllum lanceolatum,
Lepidostrobus sp., Cordaites palmaeformis; puis, sous la profondeur de
588m, deux bancs de grès gris clair, compact ou psammitique, épais chacun
de 2m et séparés par du schiste noir; ensuite, jusqu'à la profondeur de
598m, des schistes noirs ou gris, plus ou moins psammitiques, avec joints
couverts de paille hachée.

C'est vers la profondeur d'environ 598m, c'est-à-dire à 7m dans le toit de
la veinette de houille que se délimite supérieurement la masse rocheuse qui
fait spécialement l'objet de cette note.

Elle consiste essentiellement en un schiste argileux, très fin, noirâtre,
de rayure blanche; à certains niveaux, il est carbonaté, mais rarement au
point que bancs ou nodules soient différenciés.

Dès la profondeur de 598m, j'ai recueilli un premier reste organique, une
coquille bivalve de lamellibranche, écrasée en stratification. Longue de
10mm, haute de 6mm, elle est de forme triangulaire avec sommets, en angle
droit, reportés quelque peu vers l'avant dont l'extrémité est à angle
obtus, l'extrémité postérieure étant plutôt acuminée, peut-être même
légèrement rostrée; tandis que le bord palléal est très régulièrement
arrondi. L'ornementation consiste en stries concentriques, fines et
serrées, parallèles au bord palléal. D'où la conclusion qu'on est en
présence des restes d'une forme marine. Parmi toutes celles déjà connues
dans le Houiller de Belgique, Nuculana bellistriata Stevens présente de
telles analogies que c'est à cette espèce qu'il convient, semble-t-il, de
porter l'échantillon en question.

Au surplus, cette coquille est la seule qui ait été rencontrée dans cette
recherche, exception faite de Lingules minuscules, ne dépassent guère 1mm
en longueur, qu'il faut rapporter à l'espèce Lingula mytilloides Sowerby.
Les quelques valves encore entières qui en ont été recueillies, sous la
profondeur de 604m, jusque sur la veinette (qui rogne à son toit dans la
dernière carotte) sont toutes dissociées; mais innombrables sont les débris
que, par places et surtout à la base, on identifie en toute vraisemblance
comme les restes de ces animaux réduits par broyage à l'état de très menues
paillettes brillantes, dont l'examen en lumière directe révèle sans con-
teste la teinte noire caractéristique, qui les différencie nettement des
écailles de muscovite.

Au surplus, les traces d'organismes abondent. A la profondeur de 600m ce
sont, en pleine masse de schiste argileux, de courts tubes de 2mm de di-
amètre, de section plutôt elliptique et à remplissage sableux gris. Ail-
leurs, sur des joints en apparence desséchés, ce sont des empreintes en
creux, les unes - ainsi de 600m50 à 600m70 - plutôt vagues en forme de
sillons rameux, les autres, par exemple à 601m50, profondes de 0,5 à 1mm,
mais sans figure définie, quoique nettement moulées par une reprise plus
sableuse. Ce dernier joint voisine avec d'autres, couverts, ceux-là, de
menus débris végétaux: l'un, où dominent de courtes feuilles aciculaires
très déliées, sans doute des restes de Calamites; d'autres sont au con-
traire couverts de paille hachée où se remarquent une pinnule nevroptéroïde
ou adiantiforme, à nervation rayonnante assez dense, mais dépourvue de
nervure médiane. Tout au bas, quelques très menus débris végétaux fusini-
fiés. D'ailleurs, les apports éoliens manifestes sont rares. En fait de
spores, il n'a été observé qu'une seule macrospore, bien isolée en pleine
masse. En fait de pistes, on relève, en outre, à 603m sur la cassure en
stratification un ruban plat, large de 15mm, coudé en un V dont le sommet
arrondi est dans la section et dont les branches se prolongent en dehors de
la carotte, sa surface se distinguant du fond par des vermiculations qui
résultent de l'accumulation des mille tubes argileux, très grêles, mais
contournés, qui la recouvrent uniformément. Semblables vermiculations moins
nettes se retrouvent sur certaines des plages aux contours capricieux qui
sont comme saupoudrées de ces paillettes noires qu'il semble tout naturel
de considérer comme résultant de la trituration de coquilles de Lingules.
Enfin, peu au-dessous du point le plus haut, où ont été recueillies des
valves identifiables de ce brachiopode, la roche est criblée de fins tubes
pyriteux, assez courts (maximum 15mm) qui sont implantés normalement à la
stratification. Leur diamètre n'est guère supérieur à un demi-millimètre et
leur section paraît circulaire, sauf pour certains d'entre eux conservés,
vers 604m70, dans un mince banc carbonaté épais de 1cm, de formation
postérieure à ces tubes, mais antérieure au tassement, en sorte que la
figure primitive des tubes est conservée. Dans un cas, elle est de section
elliptique et nettement de même type que celle figurée comme terrier de
l'espèce vivante Lingula anatina (1).

Pour achever cette description, il faut noter la présence sur certaines
refentes de la carotte pratiquée en stratification d'empreintes qualifiées
couramment "yeux", c'est-à-dire d'auréoles annulaires de 3 à 4mm de di-
amètre extérieur, dont l'ombilic peu profond mesure environ 2mm de di-
amètre. Cependant je n'ai observé dans cette recoupe aucun de ces tubes
plats à surface noire et comme vernissée qui se rencontrent assez fréquem-
ment dans les schistes argileux à "yeux".
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(1) D'après FRANCOIS. Cf. British Museum (Natural History). Department of
Zoology. A Guide to the Shell and Starfish Galleries. London, 1911,
p.78, fig.4.
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L'interprétation géographique de cette suite stratigraphique semble assez
facile.

Puisqu'il y a soudure entre la veinette et son toit, on doit admettre que
la formation du dépôt végétal a pris fin par suite d'une brusque rentrée de
la mer dans le marécage houiller.

Néanmoins la profondeur d'eau doit être restée assez longtemps peu impor-
tante à l'endroit du sondage puisque tel est, de nos jours, le cas pour les
plages à Lingules. Par instants, il y a même eu des émersions; puis la
profondeur d'eau s'est faite plus grande. Quelques lamellibranches nageurs
qui ont réussi à franchir les barres, témoignent encore de la proximité de
la mer. Puis le comblement s'est poursuivi et a enfin été suffisant pour
permettre l'installation tout à proximité d'un régime continental, dont
témoignent les abondants restes d'une flore terrestre et surtout le sol de
végétation ou "mur" de la veine recoupée à la profondeur de 580m70.

Le niveau à Lingules décrit ci-dessus est au toit de la plus profonde
recoupe effectuée par le sondage du Rieu-du-Coeur, celui-ci ayant été ar-
rêté, par 626m de profondeur, dans les grès très tenaces.

Depuis la profondeur de 280m jusqu'à celle de 626m, la suite reconnue est
sensiblement continue, en plateures d'allure normale, traversées sous un
angle variable, mais sans variations brusques et qui est moyennement de
30°. Dans cette suite, j'assimile à la 21ème veine de Glin qui surmonte
d'ordinaire le schiste à faune marine qui est l'horizon de Quaregnon, la
passée de veine surmontée d'une épaisse stampe stérile, gréseuse et
bréchoïde à sa base, qui a été recoupée à la profondeur de 337m. En effet,
les importantes veines recoupées aux profondeurs de 394 et 413m renferment
dans leurs toits la flore si riche et si typique des 19ème et 18ème veines
de Ghlin ou de la Grande Veine du Parc de Mariemont. Le niveau à Lingules
décrit ci-dessus occuperait donc une position relativement basse dans la
zone supérieure du Westphalien A ou zone de Genck.

D'autre part, le massif profond auquel appartient l'ensemble de cette suite
stratigraphique est, selon toute vraisemblance, le prolongement souterrain
du versant septentrional ou Comble Nord du Couchant de Mons.

Mais il se fait que la stratigraphie de la zone de Genck du dit Comble Nord
est encore très mal connue. Les raccords de fosse à fosse sont loin d'être
complètement élucidés. Jusqu'à présent, seul, M. Stainier y a signalé une
recoupe de niveau marin vers la base de cette zone, et ce niveau, il le
situe au toit de la veine Albert, immédiatement supérieure à la veine Goret
qui, elle-même, serait la plus inférieure de la zone de Genck. Bien que,
dans le sondage des Bruyères de Mons, le toit de la veine en trois laies
assimilée à Albert, où une seule lingule a été découverte par M. Stainier,
présente d'après les descriptions qui ont été publiées (1), de réelles
analogies avec celui qui fait l'objet de la présente note. Il faut cepen-
dant signaler que cette veine y surmonte de 3m une veinette de 25cm, ce qui
n'est pas notre cas. Au surplus, comme au sondage des Bruyères de Mons, la
veine assimilée à Albert a été recoupée à 17m sous une faille que M. Stai-
nier tient pour celle dite du Placard, dans un massif qui, exploré sur une
hauteur de 67m, n'a guère fourni de fossiles, l'assimilation ne paraît pas
établie avec une évidence suffisante.

Le champ reste donc ouvert à une recherche généralisée de ces intéressants
niveaux à faune marine vers la base de la zone de Genck du Comble Nord du
Couchant de Mons. Entretemps, les échantillons les plus typiques du niveau
à Lingules décrit ci-dessus, ont été déposés dans les collections nationa-
les du Musée Royal d'Histoire naturelle de Belgique, à Bruxelles.

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(1) X.STAINIER. - Les niveaux marins du Houiller supérieur du Hainaut.
3ème note. Congrès pour l'Avancement des Etudes de Stratigraphie
carbonifère. Heerlen, 1927. Liége, 1928, pp. 675-696. Niveau marin de
la veine Albert, pp. 686-688. - Charbonnage du Levant du Flénu. Coupe
du Sondage des Bruyères de Mons. Bull. Soc. belge de Géologie, t.XLVII,
pp. 447-485, spécialement p.475.

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PL. MONS 151W

453 (suite)

X.STAINIER.- Bulletin de la Société belge de Géologie, etc. Bruxelles,
tome 45, 1935, pp.48-50.

Charbonnage du Rieu-du-Coeur.

Par suite de la mise à grande section du puits n° 2 (24 actions) en 1929-
1931, j'ai pu, grâce à l'obligeance de M. Fontigny, directeur-gérant,
étudier les terrains au-dessus de la veine Petit-Buisson. Voici la suc-
cession des terrains à partir de 512 mètres, base des grès de Maton.
A 1 mètre au-dessus de cette base, il y avait un lit de brèche à cailloux
schisteux.

512 -515m Schiste psammitique zonaire. Cordaites, Asterophyllites.
515 -515m75 Schiste gris doux parfaitement zonaire.
515m75-517m Schiste psammitique gris séparé du précédent par une
ligne de démarcation brusque mais avec enchevêtrement
des deux roches.
517 -517m15 Lit de sidérose grise siliceuse, micacée.
517m15-522m00 Schiste noir verdâtre sâle, psammitique. Végétaux
hachés.
Cordaites. Il passe au schiste gris verdâtre grossier.
Végétaux hachés. Une Discina minuscule à 521 mètres.
522 -522m50 Schiste zonaire, conchoïdal, noir doux.
522M50-524m00 Schiste psammitique gris verdâtre.
524m00-526m00 Schiste noir doux, délitable. Lits et nodules de
sidérose
526 -526m20 Psammite gris gréseux, sidéritifère.
526m20-531m00 Schiste psammitique noir verdâtre avec cloyats
irréguliers. Plantes pyriteuses. Discina ? Une coquille
ressemblant à une Naiadites, mais dont l'ornementation
indique un fossile marin. Vers le bas lits psammitiques
et sidéritifères.
531m00-533m00 Schiste noir doux à cloyats.
533m00-536m00 Schiste noir doux délitable.
536m00-537m00 Schiste psammitique très dur avec Lingula et débris de
fossiles à têt conservé.
537m00-540m00 Schiste noir doux conchoïdal, d'abord stérile, puis
devenant pailleté, à rayure brune avec débris végétaux
empilés, Calamites surtout. Un lit charbonneux à 539
mètres.
Contre la couche un lit de 0m05 de schiste noir feuil-
leté bondé de végétaux: Cordaites, feuilles de Sigil-
laires.
Brusquement, au-dessus, jusque 539 mètres gros banc de
schiste psammitique sidéritifère. Neuropteris.
540m Veine Petit-Buisson: 0m50. Faux-toit et faux-mur.

Le niveau se présente ici avec une succession de roches variant continuel-
lement et parmi celles-ci, beaucoup de roches à teinte verdâtre peu commu-
ne. Les fossiles sont fort rares, localisés surtout, dans les lits psammi-
tiques, comme cela se voit fréquemment. Pas de grès ni de psammite. Fossi-
les marins surtout au voisinage de la couche.

D'après tout cela la variabilité des caractères du niveau marin saute aux
yeux. Avec les éléments dont nous disposons, il serait impossible de dire
ce qui fait qu'à certains points, le niveau est très fossilifère, alors
qu'à d'autres, très rapproches des premiers points, il ne l'est plus du
tout. La richesse ne dépend donc pas de causes générales, comme le fait
pour les points riches, d'être dans des aires synclinales et pour les
autres, d'être dans des aires anticlinales. La variation tient à des causes
très locales. La plupart de ces restes ne sont probablement pas au lieu où
ils ont vécu. Ce sont des courants qui les ont accumulés, par places. C'est
ce qui se voit sur nos côtes où la même variation s'observe. Les conditions
de milieu, clairement indiquées par les caractères des roches, la tritura-
tion des fossiles et tout cela parle en faveur du voisinage des rivages.

Le cas des deux sondages du Levant du Flénu nous montre, dans le niveau,
l'intercalation, entre la couche et son toit immédiat d'un côté et les
roches à faune marine de l'autre, d'une série assez épaisse de roches
gréseuses ou psammitiques à stratifications entre-croisées. Au premier
abord, l'apparition de pareilles roches à ce niveau précis, semble inex-
plicable. La veine, avec son toit à plantes et souvent à coquilles d'eau
douce, a, certes, été formée en eaux continentales. Pour changer un milieu
continental, il faut évidemment faire intervenir, quand le phénomène d'une
invasion marine, dans ce milieu continental, est général, une sérieuse
descente du sol continental. Or, quand un sol où se déposent des sédiments
aqueux on voit des roches siliceuses à stratifications entre-croisées
succéder à des roches fines, argileuses, bien régulièrement stratifiées, on
considère, d'après les lois des cycles sédimentaires, pareille succession
comme due à un soulèvement du sol en question. Comment concilier des deux
déductions contraires ? Si l'intercalation de ces roches siliceuses était
générale, dans toute la région où le niveau marin de Petit-Buisson est
connu, dans le Hainaut, entre Elouges et Maurage actuellement, certes il y
aurait contradiction. Mais précisément cette intercalation n'est bien
connue et nette, pour le moment, que dans les deux sondages du Levant du
Flénu. Aussi je me hasarde, à titre de simple indication, à émettre l'idée
que la présence de ces roches, dans la région des deux sondages, n'indique
pas une émersion, mais la présence d'un endroit où règnaient des courants
violents capables aussi, on le sait, de produire les stratifications entre-
croisées. N'est-ce pas par cet endroit-là que s'est faite l'invasion de la
cuvette houillère par les eaux marines ? Il nous faudra réunir encore
beaucoup de faits et les coordonner et les interpréter avant que nous
puissions dire avec certitude, comment et par où la mer a envahi le bassin
houiller à l'époque de Petit-Buisson. C'est l'invasion la plus radicale et
c'est donc celle-là qui sera la plus facile à étudier. C'est assez dire
qu'il ne faut perdre aucune occasion d'étudier minutiusement, au plus grand
nombre de points possibles, ce niveau marin.

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