Skip to content. | Skip to navigation

Personal tools

You are here: Home / arch / 151W / 151W0409.TXT

151W0409.TXT

PL. MONS 151W
A.Rutot - Lundi 30 juin 1884

409 (VI) = N° 18765

Grande carrière de craie et four à chaux.

Craie blanche visible sur 10 à 11m, avec un seul banc de silex noir situé
vers le haut. Tout au haut la craie est durcie fortement et est recouverte
par le quaternaire remanié.
Plus bas la craie est sans silex.
Le banc de silex est sensiblement incliné du SO vers le NO.

Dans cette carrière on trouve Magas pumilus du haut en bas, avec l'Annan-
chytes ovata, Belemnites mucronata très abondantes, O. vesicularis, Petite
Rhynchonelle, Micraster corangium, Janira (petite), Spondylus et une co-
quille ressemblant au grand Magas et une moule de Lucina.

--------------------------------------------------------------------------

PL. MONS 151W
R. Marlière

409 (suite)

René MARLIERE. - Nouvelles observations à l'escarpement boisé de Cuesmes
(près Mons). Société Géologique de Belgique. Liège, tome 64, 1940-41,
pp. B 178-181.

RESUME. - Nouvelle description d'un affleurement des terrains crétacés
supérieure tendant à montrer la part qu'ont prise les influences tectoni-
ques. Deplacements horizontaux.

Aux confins des territoires des communes de Cuesmes, Ciply, Frameries et
Noirchain (planchette Mons, au 1/20.000), la carte figure un escarpement
dirigé Est-Ouest, à proximité de la route de Bavai; depuis plus d'un demi-
siècle, la littérature géologique le désigne sous le nom d'"escarpement
boisé", la partie occidentale étant couverte d'éboulis et plantée d'arbres
ou d'arbustes (1).

A l'escarpement boisé s'attache un intérêt historique: c'est ici que vers
1866, Gendebien et Decuyper firent les premiers essais d'exploitation du
phosphate de chaux en Belgique (1). Dans le poudingue de base du tuffeau de
Ciply, la présence du phosphate de chaux avait été soupçonnée dès 1861 par
Charles le Hardy de Beaulieu (2), alors Professeur de Géologie à l'Ecole
des Mines de Mons, puis confirmée en 1866 par F.L. Cornet et A. Briart (3).
Nivoit (4) que les parties dures du poudingue étaient laissées de côté; les
parties désagréables étaient battues avec des battoirs en bois, puis ta-
misées de manière à éliminer la plus grande partie de la craie, on faisait
sècher sur un four les fragments restés sur le tamis, puis on les passait
dans un trummel.

Les observations géologiques rendues possibles par l'exploitation sus-
citèrent un vif intérêt. La coupe fut décrite et figurée par F.L.Cornet et
A.Briart en 1866 (op.cit. p.144, pl.IV, (fig.2) puis avec une interpréta-
tion différente, par Rutot et van den Broeck en 1866 (op.cit., p.249); elle
fut fréquemment visitée jusqu'à ces dernières années par les excursion-
nistes (5). On y voit le tuffeau de Ciply en contact avec la craie blanche
à Magas pumilus (Craie de Nouvelles) par l'intermédiaire de formations
conglomératiques phosphatées plus ou moins développées.

Le désaccord des auteurs porte sur la nature et le nombre des couches de
poudingue et sur leurs relations avec la craie blanche sous-jacente. J'ap-
porte quelques faits non encore aperçus et qui sont, je pense, de nature à
réaliser un accord sur le dernier point.

--------------------
(1) A. RUTOT et E. VAN DEN BROECK. - La Géologie de Mesvin-Ciply.
Ann. Soc. Géol. de Belg., t.XIII, Mémoires, pp.197-260, spécialement
p.248 (1886).
(2) Ch. Le HARDY DE BEAULIEU. - Guide minéralogique et paléontologique dans
le Hainaut et l'Entre-Sambre-et-Meuse. Mém. et Public. de la Soc. des
Sc. du Hainaut, 2° Série, t.VII, 120 pages, spéc. pp. 88 et 89 (1861).
(3) F.L.CORNET et A.BRIART. - Description minéralogique, paléontologique et
géologique du Terrain crétacé de la province de Hainaut. Mém. couronnés
par la Soc. des Sc. des Arts et des Lettres du Hainaut, concours de
1863-1864. Mons, 1866. Voyez p.145.
(4) NIVOIT. - Sur les phosphates de chaux de Ciply, en Belgique. C.R.As.Sc.
de Paris, t.LXXXIX, pp. 256-259, spéc. p.259 (1874).
(5) Mentionnons:
Réunion extraordinaire de la Soc. géol. de France à Mons (Belgique) et
à Avesnes (Nord) du 30 août au 6 sept. 1874. Bull. Soc. géol. de
France, 3° série, t.II, pp. 529-696, spéc. pp. 570-571 (1874).
Excursion de la Société géologique de Belgique aux environs de Mons,
les 3, 4 et 5 sept. 1882. Ann. Soc. géol. de Belgique, t.IX, pp.CLXI-
CCXVI, spéc. p.C1XVIII (1884).
Congrès géologique international. XIII° Session. Excursion C1 (1922).
Excursion de la Soc. belge de Géologie, Paléontologie et d'Hydrologie,
à Ciply et à Cuesmes, le 20 juillet 1924. Bull. de la Soc. belge de
Géol., de Paléont. et d'Hydrologie, t.XXXIV, pp. 102-107 (1925).
-----------------------

Pour Briart et Cornet (1866), comme pour l'auteur du compte rendu de l'ex-
cursion de 1884, "au-dessus de la craie blanche on trouve un poudingue
formé de blocs quelquefois assez gros, de craie blanche durcie, de fossiles
roulés à l'état de moules ou bien conservés, et de galets à surface per-
forée, de la grosseur d'un pois à celle du poing, le tout empâté dans une
roche blanche au grisâtre, très cohérente" (1).

Mais dès 1874 Nivoit (op.cit., 1874) reconnaissait deux couches de poudin-
gue, l'une de 40cm et l'autre de 60cm d'épaisseur séparées par une épais-
seur de 1m50 de craie grise (craie phosphatée).

De même Rutot et Van den Broeck (op.cit. p.250) écrivent:

"Le poudingue épais qui se développe à la base du tuffeau de Ciply ne forme
nullement une seule masse; il se laisse au contraire subdiviser en deux
parties d'inégale importance, séparées par de la craie brune phosphatée et
graveleuse le long de la paroi même de l'escarpement, mais qui devient
bientôt pure et typique lorsqu'on suit sur quelques mètres les deux petites
galeries perpendiculaires à la paroi et qui ont été creusées depuis peu."

Quant au contact entre les poudingues et la craie blanche il est décrit par
Briart et Cornet comme très irrégulier, la surface de la craie blanche
présentant des dénudations, des fissures, des tubulures et étant durcie en
une véritable pierre. Rutot et Van den Broeck (op.cit. p.249) considèrent
la ligne de contact comme "bien singulièrement figurée" et proposent une
autre représentation, non moins singulière à mon avis.

Jules Cornet s'est borné à décrire le Poudingue de La Malogne comme très
épais, logé dans les dépressions du substratum, manquant par place, la
craie blanche (de Nouvelles) présentant une surface très accidentée
(Livret-guide de l'excursion C1 de 1922, p.17).

La partie orientale de l'escarpement boisé montre encore aujourd'hui une
coupe très instructive, longue de 40 mètres environ, dirigée N.93°. Trois
galeries y sont creusées; deux d'entre elles permettent d'observer en
affleurement et souterrainement la superposition de deux poudingues phos-
phatés, confondus à d'autres endroits, mais séparés localement par des
paquets de craie phosphatée plus ou moins remaniée sans doute. Cette simple
constatation montre avec quelle circonspection il faut considérer les
fossiles en provenant de "l'escarpement boisé".

Là n'est pas le fait nouveau (voir le croquis).

Deux failles apparaissent, l'une très nette (F2), l'autre moins évidente,
mais non moins certaine (F1).

A droite de la faille F2, le Tuffeau de Ciply est accompagné par un poudin-
gue épais de 0.80 à 1m50, dédoublé vers l'Est. La craie blanche y est
durcie au sommet, divisée par des cassures presque verticales, lissées par
la circulation d'eau, je crois. (Ces derniers caractères apparaissent dans
la figure que publièrent Briant et Cornet). Contre la faille, le banc
unique de poudingue se relève, comme ployé au voisinage de la cassure.

La faille F2 est très oblique sur le front de l'escarpement; elle est
dirigée N 99° et montre des stries nettes, profondés et nombreuses, in-
clinées vers l'Est-Sud-Ouest, et faisant avec l'horizontale un angle de 25°
seulement.

---------------------
(1) BRIART et CORNET, 1866, p.145.
---------------------

Les deux failles limitent un petit horst de 13 mètres de large. Le poudin-
gue de base du Tuffeau n'est plus représenté que par un mince lit de galets
phosphatés, sans véritables connexions avec les amas de droite ou de gau-
che. La craie blanche, durcie au sommet, est coupée de cassures subverti-
cales, lissée par place, corrodée par de petites cupules sur la surface de
contact.

A l'Ouest de la faille F1 les poudingues phosphatés deviennent subitement
plus épais et reproduisent avec symétrie l'aspect de la partie Est de
l'escarpement.

Croquis. Escarpement boisé. Coupe observée en mars 1941.

Commentaires dans le texte. Longueurs et hauteurs à l'échelle approximative
de 1cm pour 4 mètres.

La figure qui accompagne ce texte dispense de plus longs commentaires.

Il devient évident que:

1. Les épaisseurs anormales des conglomérats phosphatés de l'escarpement
boisé sont dues à la fusion de deux poudingues vraisemblablement
distincts au point de vue stratigraphique.

2. Les variations brusques des épaisseurs ne sont pas réalisées par
l'accumulation des galets dans les dépressions ou les ravins creusés
à la surface de la craie par des agents d'érosion, mais plutôt par
leur conservation dans des petits fossés tectoniques (l'intérêt
pratique de cette conclusion n'échappe pas).

3. Un mouvement horizontal est clairement mis en évidence non seulement
par la direction et l'inclinaison des stries de glissement, mais
encore par le rapprochement des facies, réalis par les failles. (Je
rappelle ici les faits relatés et les considérations émises en 1936
au sujet de la région qui s'étend de Cuesmes à Frameries (1).

------------------------
(1) RENE MARLIERE. - Session extraordinaire de la Société géologique de
Belgique et de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et
d'Hydrologie, tenue à Mons les 18,19,20 et 21 septembre 1936. Annales
de la Société Géologique de Belgique, t.LX, Bulletin, pp.45-105, spéc.
pp. 81-87 (1937).

Insert the GSB number to search all associated content