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151W0072.TXT

PL. MONS 151W

72 (I)

J.CORNET.- Ann. Soc. Géol. Belgique, t.XLVIII, pp. B 239-240.

Sondage des Produits (1914)

Ce sondage est situé dans le fond de la vallée de la Haine, entre Jemappes
en Ghlin, à 1200m au Nord et à 165m à l'Est du clocher de Jemappes. J'en ai
déjà publié la coupe d'ensemble (1). Je reproduis ici la partie de cette
coupe qui nous intéresse.

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(1) Ann. Soc. Géol. Belgique, t.XLIV, 1921, pp. M.14-26.
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Entre le Maestrichtien (sensu belgico) et le Turonien, on trouve

SENONIEN

Epaisseur Base à

5. Craie phosphatée de Ciply. Absente 00.00 0.00

4. Craie de Spiennes. Craie grossière avec silex brunâtres 16.72 109.00

3. Craie de Nouvelles et d'Obourg. Craie blanche, sans
silex. A la base, couche à cailloux phosphatés roulés.
(Conglomérat d'Obourg) 71.00 180.00

2. Craie de Trivières. Craie blanche ou plus ou moins
grisâtre, sans silex, se terminant à la base par une
couche de craie phosphatée en contact par faille avec
la Craie de Saint-Vaast 79.88 259.88
1. Craie de Saint-Vaast. Craie blanche ou plus ou moins
grisâtre. Gros grains de glauconie et concrétions
phosphatées à la base 24.33 284.11

La Craie de Trivières, traversée de 180m à 259m88, renferme Actinocamax
quadratus, Inoceramus balticus, etc. C'est donc bien la craie campanienne.

Le niveau de craie phosphatée de la base est épais de 1m50 environ
(représenté dans les carottes de 258m42 à 259m88). Il se présente comme une
roche grossière, cohérente, gris bleuâtre foncé, même à l'état sec, formée
de petits grains phosphatés entourés d'un ciment crayeux et renfermant,
surtout dans la partie inférieure, de nombreux nodules phosphatés à surface
irrégulière, ayant en moyenne le volume d'un pois.

La roche rappelle beaucoup la Craie phosphatée de Ciply, sous son faciès
gris bleu de Saint-Symphorien et du bois d'Havré. Vers le haut, elle passe
à la craie blanche par intercalations et tubulations.

Elle repose sur la Craie de Saint-Vaast par une surface nette oblique qui
correspond à une cassure avec déplacement. Par conséquent, il est probable
non seulement que toute l'épaisseur de la craie phosphatée n'est pas visi-
ble, mais aussi que la partie inférieure de la Craie de Trivières a été
écartée par la faille. Et en effet, vu la situation, la Craie de Trivières
paraît assez mince dans ce sondage (moins de 80 mètres, en un point où le
sommet du Turonien est à la cote - 256.60).

Retenons seulement qu'au sondage des Produits (1914), le niveau de craie
phosphatée est à 78m environ sous le sommet de la Craie de Trivières.

La craie phosphatée, qui vient d'être décrite, renferme 34 pour cent de
phosphate tricalcique.

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72 (suite)

R.MARLIERE.- Ann. Soc. Géol. Belgique, t.LVI, pp. B 292-293.

Sondage des Produits (1914) (1)

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(1) J.CORNET.- Etudes sur la structure du bassin crétacique du Hainaut
entre Jemappes et Ghlin. Ann. Soc. Géol. de Belg., t.XLIV, Mémoires,
pp. M 14-26.

Sur des bancs de craie phosphatée intercalés dans la craie à
Actinocamax quadratus des environs de Mons. Ann. Soc. Géol. de Belg.,
t.XLVIII, 1926, pp. B 237-241; spécialement p. B 240.
-------------------

D'apeès J.Cornet: "La Craie de Trivières, traversée de 180m à 259m88,
renferme Actinocamax quadratus, Inoceramus balticus, etc. C'est donc bien
la craie campanienne.

Le niveau de craie phosphatée de la base est épais de 1m50 environ
(représenté dans les carottes de 258m42 à 259m88). Il se présente comme une
roche grossière, cohérente, gris bleuâtre foncé, même à l'état sec, formée
de petits grains phosphatés entourés d'un ciment crayeux et renfermant,
surtout dans la partie inférieure, de nombreux nodules phosphatés à surface
irrégulière, ayant en moyenne le volume d'un pois.

Elle repose sur la Craie de St.Vaast par une surface nette oblique qui
correspond à une cassure avec déplacement. Par conséquent, il est probable
non seulement que toute l'épaiseur de la craie phosphatée n'est pas visi-
ble, mais aussi que la partie inférieure de la craie phosphatée a été
écartée par la faille. Et en effet, vu la situation, la Craie de Trivières
paraît assez mince dans ce sondage (moins de 80m en un point où le sommet
du Turonien est à la cote -256m60). La craie phosphatée qui vient d'être
décrite renferme 34 pour cent de phosphate tricalcique."

Croquis SA: Profils des forages Pl. Mons nos 72 et 451 et Pl. Obourg
no 163.

Par rapport au conglomérat d'Obourg, on a situé les niveaux phosphatés de
la Craie de Trivières. Les différents points d'observation sont distants
respectivement et de gauche à droite, de 3 à 6 km. A gauche de chaque
colonne sont indiquées les profondeurs en mètres. Les lettres A, B, C
correspondent au croquis de la carrière Denuit.

Echelle des hauteurs: 1 mm par mètre.

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72 (suite)

J.CORNET.- Ann. Soc. géol. de Belgique.- Liège, 1921-1922, t.XLIV,
pp. M. 35-39.

Croquis SB: Coupe Nord-Sud d'après J.Cornet (Ann. Soc. géol. de Belgique,
t.XLIV, 1921, pp. M. 12).

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72 (I) (suite)

A.GROSJEAN - Août 1941

SONDAGE DES PRODUITS (1914) (= no 156 de la Carte du relief du socle
paléozoïque par JULES CORNET et CH. STEVENS.)

1°) Extrait de JULES CORNET, Etudes sur la structure du Bassin crétacique
du Hainaut. I. Région entre Jemappes et Ghlin (Ann. Soc. géol. de
Belgique, ,t.44, 1920-1921, pp.,M.,14-26):

"Ce sondage est situé à 1200m au Nord et 165m à l'Est du clocher de Jemap-
pes; l'orifice est à la cote +27,50 environ, d'après les cartes de l'In-
stitut cartographique militaire.

Ce sondage a été commencé le 16 mars 1914 et a atteint le terrain houiller,
à la profondeur de 344m19, le Ier juillet de la même année. J'ai fait le
débit des carottes sur les lieux mêmes avec le concours intelligent et
dévoué de M. J.Heupgen, que je remercie vivement ici. Les matériaux mis à
part ont été transportés à l'Ecole des Mines de Mons, et, par suite des
loisirs forcés de la période de guerre, minutieusement étudiés, les fossi-
les dégagés et déterminés autant que possible.

Les notes prises pendant ce travail constituent un document très volumineux
dont je ne puis, dans le circonstances présentes, encombrer nos annales. Je
me bornerai à donner en une coupe sommaire les résultats généraux du son-
dage, puis j'ajouterai certains détails sur les assises traversées.

a) Coupe sommaire
Epaisseur Base à
Moderne

Limon alluvial, tourbeux vers la base 0m80 0m80
Tourbe 2,85 3,65

Pléistocène

Sables gris, à cailloux de craie vers le bas 1,35 5,00
Sable avec cailloux de silex, etc 0,30 5,30
Sable limoneux, calcareux, sanc cailloux 1,70 7,00
Sable à grain moyen, avec cailloux 1,00 8,00
Sable limoneux, calcareux, brunâtre, sans cailloux 1,00 9,00
Sable avec gros cailloux de silex, etc 0,50 9,50

Landenien

Absent 0,00 0,00

Montien supérieur, lacustre

Marne lacustres, généralement friables, présentant quelques
bancs cohérents 10,50 20,00
Lignite 2,50 22,50
Marne comme ci-dessous 6,50 29,00
Marne argileuse à concrétions dures 3,00 32,00
Marne argileuse, avec menus cailloux 3,26 35,26

Montien inférieur, marin (calcaire de Mons)

Calcaire du type tuffeau, avec bancs de calcaire cohérent
plus ou moins cristallin.
Menus cailloux vers la base 21,74 57,00

Danien (Tuffeau de Ciply)

Absent 00,00 00,00

Maestrichtien (tuffeau de St-Symphorien)

Calcaire grenu et friable, sans silex, sauf à la base,
sur 1m. Quelques cailloux phosphatés à la base 35,28 92,28

Sénonien

5. Craie phosphatée de Ciply. Absente 00,00 000,00
4. Craie de Spiennes. Craie grossière avec silex brunâtres 16,72 109,00
3. Craies de Nouvelles et d'Obourg. Craie blanche sans
silex, avec cailloux phosphatés à la base 71,00 180,00
2. Craie de Trivières. Craie blanche ou plus moins
grisâtre, sans silex, avec couche de craie phosphatée
grossière à la base 79,88 259,88
1. Craie de St-Vaast. Craie blanche ou plus ou moins
grisâtre, schistoïde par places et avec enduits noirs
et traces de végétaux et d'éponges. Gros grains de
glauconie et concrétions phosphatées à la base 24,23 284,11

Turonien

5. Craie de Maisières. Craie très glauconieuse, vert foncé
compacte 4,16 288,27
4. Rabots ou Craie à cornus. Craie marneuse avec silex
abondant gris foncé 7,03 295,30
3. Fortes-toises. Marne crayeuse, compacte, à concrétions
siliceuses irrégulières 17,00 312,30
2. Dièves supérieures. Marnes cohérentes plus ou moins
glauconifères, à Terebratulina rigida 7,12 319,42
1. Dièves moyennes. Marnes argileuses, plus ou moins
plastiques et glauconifères, avec Inoceramus labiatus
et Mammites nodosoides 9,16 328,58

Cénomanien

3. Dièves inférieures, à Actinocamax plenus.
Absentes 00,00 000,00
2. Tourtia de Mons, à Pecten asper. Marne glauconifère,
très glauconieuse vers le bas, avec quelques menus
cailloux roulés. Pecten asper, etc 5,57 334,15
1. Couches dites "Meule". D'après les carottes:
calcaires cohérents, en grande partie très durs,
cristallins, avec parties marneuses moins cohérentes;
généralement glauconifères 10,04 344,19

Terrain houiller

Atteint à 344m19.

b) Détails sur les assises traversées.

Moderne.- Le limon alluvial moderne est fortement tourbeux dans les prai-
ries basses et humides qui entourent le sondage. Mais ce limon tourbeux est
nettement distinct de la tourbe qui vient en dessous.

Pléistocène.- Le sable gris de 3m65 à 4m renferme des coquilles de mol-
lusques fluviatiles : planorbes et limnées. Le gravier de 5m à 5m30 com-
prend des cailloux roulés de silex abondants et quelques cailloux de cal-
caire grenu et de calcaire compact provenant vraisemblablent du Montien
inférieur. Le sable trversé de 7m à 8m contient des petits cailloux de
calcaire grenu et quelques débris végétaux carbonisés. A 9m50, nombreux et
gros cailloux de silex de deux sortes, les uns bruns, les autres gris blanc
(silex du tuffeau), corrodés, verdis à la surface. Ces derniers sont mani-
festement des cailloux de la base du Landenien, remaniés ici à la base du
pléistocène.

Landénien.- Cet étage fait complètement défaut; le cailloutis précédent
repose directement sur les marnes montiennes.

Montien supérieur lacustre (Mn2).- Les marnes lacustres montiennes sont
d'abord de consistance sableuse, fines, non plastiques, gris foncé à l'état
humide, gris bleu clair à sec et alors très friables. C'est, plutôt qu'une
marne, un limon lacustre calcareux, car ce sédiment est peu argileux. De
12m à 14m, la roche est cohérente et à l'aspect d'un calcaire. Sous 14m,
elle a plus ou moins de cohérence, suivant les bancs traversés; entre 18m
et 20m elle est friable et plus calcareuse.

Le lignite traversé de 20m à 22m50 est compact, brillant, très beau.

Sous le lignite on rencontre, jusque 25m, la même marne ou limon lacustre
que plus haut; elle est assez cohérente. En dessous est une couche de 20cm
de marne très calcareuse, gris clair à l'état humide, blanc grisâtre à sec,
ne laissant qu'un très faible résidu par l'action de l'acide chlorhydrique.
Puis jusque 26m70, on traverse cette même marne avec parties très cohéren-
tes, dures; de 26m70 à 28m est une couche de marne peu cohérente et très
blanche, très calcareuse, d'aspect crayeux; elle redevient plus grise
jusque 29m et, de 29m à 30m, on est dans une vraie marne argileuse, plas-
tique, gris foncé, luisante dans la coupure. De 30m à 32m, cette marne
renferme des parties cohérentes ou concrétions de calcaire gris foncé, très
tenace, de texture très compacte. Un échantillon, gros comme une pomme,
montre une surface extérieure arrondie, non clastique, et dans la section
une sorte de structure concrétionnée. De 32m à 35m36, on est dans une marne
argileuse gris foncé, avec petites concrétions calcaires, mêlée d'un fin
gravier quartzeux et de petits cailloux de phtanite et de silex. A 34m, et
devenant de plus en plus abondants jusqu'à la base de l'assise (à 35m26),
la marne renferme des cailloux plus ou moins arrondis dans l'ensemble, mais
à la surface accidentée, comme corrodée, d'un calcaire gris bleu, grenu, un
peu cristallin, très cohérent, montrant des coupes de foraminifères. Ce
sont des roches du Montien inférieur marin, remaniées par les eaux du lac à
physes et constituant ici le gravier-base du Montien supérieur.

Nous avons récolté, dans ces couches lacustres, une grande quantité
d'oogones silicifiées de Chara et, en outre, Physa montensis et Paludina
Lamberti. Nous avons des échantillons bien repérés de la physe, provenant
de 17m, et des concrétions calcaires de 30m à 32m.

L'épaisseur totale du Montien supérieur est donc ici de 26m76. C'est une
des plus grandes puissances qu'on lui connaisse (I)

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(I) Au puits artésien de la Chaussée de Binche, on en a traversé 29 mètres
sans arriver à la base (J.Cornet: Ann. Soc. géol. de Belgique, t.XLII,
1919, p. B 70).
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Montien inférieur marin (Calcaire de Mons, MnI).- Le travail à la couronne
à diamant à commencé dès l'entrée dans le Calcaire de Mons. Cette assise a
ici 21m74 d'épaisseur. Elle débute, au sommet, par un calcaire grenu, fria-
ble, à aspect de tuffeau, d'abord d'un blanc légèrement jaunâtre, puis
prenant (à 37m), une teinte gris bleu clair. On y voit des foraminifères
abondants. A 45m, l'aspect change; le calcaire est grenu, gris bleu très
clair, très cohérent, cristallin, sonore sous le choc du marteau. Puis,
jusqu'à la base, on traverse des alternances de calcaire cristallin plus ou
moins cohérent, dominant, et de calcaire tuffeau plus ou moins friable. Les
foraminifères sont généralement abondants et à plusieurs niveaux (notamment
vers 48m et vers 52m), la roche présente une structure concrétionnée,
rappelant beaucoup celle du Calcaire pisolithique du bassin de Paris, et
due à des algues calcaires (Lithothamnium). Vers le bas, le calcaire est
tendre, mais reprend de la cohérence tout à la base, où il renferme quel-
ques petits cailloux roulés de phtanite noir et de craie blanche.

Le Calcaire de Mons s'est montré assez riche en fossiles; à part les Li-
thothamnium (2), les foraminifères et les bryozoaires, nous y avons trouvé:
Turritella montensis, Corbis transversaria, Ostrea montensis, Trochocyathus
Konincki, en bons exemplaires, sans compter des fragments de fossiles peu
déterminables, dont le calcaire est rempli à certains niveaux.

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(2) G.Dewalque a signalé la présence de Lithothamnium dans le Calcaire de
Mons de la tranchée de Hainin (Ann. Soc. géol. de Belgique, t.XV, 1888,
p.LXXX).
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Danien (Tuffeau de Ciply).- Je n'ai rien constaté qui puisse faire admettre
la présence du Tuffeau de Ciply; le tuffeau qui gît sous le calcaire de
Mons renferme dès le sommet une faune maestrichtienne.

Maestrichtien (Tuffeau de St-Symphorien).- Cet étage a ici 35m28 d'épais-
seur. Il est représenté par un calcaire tuffeau blanc brunâtre clair,
jaunâtre ou blanchâtre, grenu friable ou plus ou moins cohérent, par bancs.
Vers 64m, il renferme de rares cailloux phosphatés très petits. On trouve
vers la base quelques silex gris clair. Tout à fait à la base, quelques
nodules phosphatés. Les fossiles en bons exemplaires récoltés dans ce
tuffeau sont:

Belemnitella mucronata Crania ignabergensis
Pecten pulchellus Crania antiqua
Neithea quadricostata Crania spinulosa
Lima semisulcata Ditrupa Ciplyana
Pectunculus Lunulites Goldfussi
Cardium Hemipneustes striato-radiatus
Ostrea (c.c.)
Dentalium (espèce lisse) Hemipneustes oculatus
Trigonosemus pectiniformus (c.c.) Catopygus fenestratus
Thecidea papillata (c.c.) Bourgueticrinus ellipticus

Craie phosphatée de Ciply (Cp4b).- Cette partie supérieure de l'assise de
Spiennes n'est pas représentée.

Craie de Spiennes (Cp4a).- Cette assise a ici 16m72 (de 92m28 à 109m). Elle
est à l'état de craie grossière, blanc grisâtre, à grains de phosphate très
rares, avec silex bruns ou gris brun foncé. Par suite de la crainte qu'in-
spirent les silex en rognons aux sondeurs usant de la couronne à diamants,
la Craie de Spiennes a été traversée au trépan. Aucun fossile n'a été
recueilli, mais l'assise est aisément reconnaissable à ses caractères
lithologiques.

Craies de Nouvelles (Cp3b) et d'Obourg (Cp3a).- Sous la profondeur de 109m,
la craie change de nature, devient blanche et plus fine; mais les échantil-
lons ramenés par le courant d'eau renferment encore du silex brunâtre, en
fragments devenant de plus en plus fin à mesure qu'on decend. Je considère
ce silex comme provenant de la Craie de Spiennes et éboulé dans le trou de
sondage. Dès que reprend le travail à la couronne (à 164m), la craie est
sans silex.

La base de la Craie d'Obourg a été atteinte à 180m.

Les échantillons au trépan montrent, de 109m jusqu'un peu au-dessus de
164m, une craie assez fine, blanche à l'état sec, mais grisâtre à l'état
humide. En dessous:

Carotte à 170m93 (I).- Craie blanche à grain fin, avec nombreux enduits
grisâtres, et, par place, des enduits pyriteux.

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(I) Ces chiffres se rapportent à la base des carottes.
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Fossiles: Belemnitella mucronata, Aptychus, Pecten cretosus, Gryphaea vesi-
cularis, Neithea, Terebratulina striata, Cidaris sceptrifera (?).

Carotte à 175m03.- Craie blanche à grain fin, plus cohérente que ci-dessus,
plus grise par place vers le milieu, redevenant blanche vers le bas. En-
duits gris. Quelques boules de marcasite vers le bas.

Fossiles : Gastropodes, Inoceramus Cuvieri, Pecten cretosus, Neithea quin-
quaecostata, Crania cf. ignabergensis, Echinocorys vulgaris, Cidaris scep-
trifera, gros spongiaire (Coscinopora (?)).

Carotte à 181m19.- Craie blanche, peu traçante, avec nombreux nodules
phosphatés roulés; nodules friables d'oxyde de manganèse. Renferme: Actino-
camax quadratus (3 beaux exemplaires), Gryphaea vesicularis, débris d'ino-
cérames, Terebratulina striata, Spongiaire (Craticularia).

Ce conglomérat à cailloux phosphatés correspond à la base de la Craie
d'Obourg; il est dans la partie supérieure de la carotte. Je le place à
180m, en tenant compte de la longueur de la carotte et du niveau de la
base.

Craie de Trivières (Cp2).- De 180 à 260m, (plus exactement 259m88) on a
traversé une assise que je rapporte à la Craie de Trivières. Elle est
formée d'une craie blanche plus ou moins grise présentant une série de
particularités lithologiques décrites dans mes notes, mais dont le détail
est trop long pour prendre place ici.

La base, cependant, mérite une description à cause de ses caractères
spéciaux, qui n'ont été observés nulle part ailleurs. Sur une épaisseur de
1m50, environ (dans les carottes : de 258m42 à 259m88), elle se présente
comme une roche très grossière, assez cohérente, gris bleuâtre foncé même à
l'état sec, formée de petits grains phosphatés entourés d'un ciment cray-
eux, et renfermant, surtout dans sa partie inférieure, de nombreux nodules
phosphatés à surface irrégulière ayant en moyenne le volume d'un pois. A
part ces nodules, la roche rappelle beaucoup la craie phosphatée de Ciply
sous son facies gris bleu de Saint-Symphorien. Vers le haut, elle passe à
la Craie de Trivières par intercalation et tubulations. Elle repose sur la
Craie de Saint-Vaast par l'intermédiaire d'une surface nette oblique qui
correspond à une cassure avec déplacement.

Au-dessus de cette couche remarquable, la Craie de Trivières présente, sous
la profondeur de 200m, de zones portant sur le plat des lits des enduits
noirs ou noirs brunâtre, parmi lesquels on distingue souvent des empreintes
d'algues.

J'ai trouvé dans l'assise de Trivières: Actinocamax quadratus (à 181m90,
203m, 208m, 222m, et 224m), Inoceramus balticus (à 244m), Inoceramus tuber-
culatus Woods (à 225m), Avicula tenuicosta (à 222m), qui suffisent à
établir que nous avons affaire de haut en bas à la craie à Actinocamax
quadratus. J'y ai récolté en outre:

Dent de reptile Rhynchonella plicatilis
Dents et écailles de poissons Rhynchonella spec.
Coprolithes Terebratula carnea
Crioceras ? Terebratulina striata
Pecten cretosus Echinocorys vulgaris
Pecten spec. Caratomus striato-radiatus
Fragments d'inocérames Micraster
Spondylus latus Cidaris sceptrifera
Spondylus spec. Cidarides indéterm.
Ostrea canaliculata Serpula ampullacea
Ostrea spec. Coscinopora ?
Ostrea spec. Craticularia ?
Cardium Traces de vers
Neithea Traces d'algues
Dentalium

Craie de Saint-Vaast (CpI).- De 259m88 à 284m11. Craie fine, très blanche
ou légèrement bleuâtre à l'état sec, mais très grise à l'état humide,
souvent à cassure conchoïde. On y trouve intercallées de nombreuses zones
d'une craie stratifiée en plaques horizontales se séparant aisément et
souvent assez minces pour donner à la roche une sorte de structure schis-
toïde. Ces plaques ou ces feuillets sont tapissés d'un enduit noir, de
nature organique, ordinairement sans aspect défini, mais présentant à
divers niveaux comme de vagues empreintes organiques, où l'on reconnaît des
traces d'algues et de spongiaires.

Vers 276-279m, une carotte montre une craie d'aspect congloméroïde, formée
de parties blanches et de parties grises irrégulières, avec grandes
concrétions phosphatées irrégulières, perforées, non roulées et enduits
noirs.

A la base (de 283m à 284m11) la craie, un peu grisâtre avec enduits noirs,
est pointillée de gros grains de glauconie, généralement épars mais accu-
mulés par place, par traînées; quelques concrétions phosphatées gris jaune.

La Craie de Saint-Vaast na s'est pas montrée très fossilifère. A part les
traces d'algues et de spongiaires, j'y ai rencontré:
Pecten cretosus, Pecten Nilssoni, Inoceramus tuberculatus (?), un petit
inocérame indéterminé, des fragments de grand inocérame indiquant une forme
fortement bombée (I.involutus ?), Spondylus latus?, Ostrea, Neithea, Tere-
bratula carnea, des radioles de cidarides et des débris divers de poissons,
habituellement agglomérés en sortes de boudins paraissant être des copro-
lithes désagrégés.

Craie de Maisières (Tr2c).- De 284m11 à 288m27. La craie de la base de
l'assise de Saint-Vaast devient de plus en plus glauconieuse et passe
graduellement à la Craie de Maisières, sans qu'aucun indice de ravinement
soit visible dans la carotte. Toutefois, à partir de 284m11, le grain fin
de la craie sénonienne de Saint-Vaast fait place au grain plus grossier de
la craie turonienne. C'est là que j'ai placé la limite des deux étages.
La Craie de Maisières est très glauconieuse, gris vert foncé, assez
cohérente. J'y ai trouvé Ostrea semiplana, Ostrea canaliculata, Pecten
Nilssoni, Neithea quinquecostata.

Rabots ou Craie à cornus (Tr2b).- Cette assise à été traversée au trépan,
de 288m27 à 295m30. Elle se présente à l'état de craie marneuse grossière,
grenue, gris bleu, avec silex abondant gris foncé noirâtre.

Fortes-Toises (Tr2a).- Cette assise présente de haut en bas les deux par-
ties suivantes:

Partie supérieure (13m70). Marne crayeuse compacte, très cohérente, gris
bleu, avec concrétions siliceuses irrégulières.
Partie inférieure (3m30). Marne crayeuse grossière, grenue, très cohérente,
à noyaux irréguliers plus durs et plus foncés, passant graduellement, vers
le haut, aux concrétions des Fortes-Toises. La Marne des Fortes-Toises, ne
se délite pas dans l'eau. Dans les fragments de carottes abondonnées en
plein air, elle a résisté lontemps aux intempéries. je n'ai trouvé dans ces
Fortes-Toises qu'un spongiaire indéterminable.

Dièves supérieures (TrIb). - De 312m30 à 319m42. Marne cohérente, pierreuse
par place et même cristalline et veinée de calcite, gris bleu ou
blanchâtre, plus ou moins glauconifère, surtout vers le bas, présentant
dans la partie inférieure quelques petits cailloux épars de phtanite noir,
disparaissant graduellement vers le haut. Ostrea canaliculata, Ostrea coni-
ca, Ostrea vesicularis (forme dite O.Hippopodium), Pecten Dujardini, Tere-
bratulina rigida, débris de poissons.

Ces dièves, dans leur partie supérieure peu glauconifère, ressemblent
aussez bien à la marne des Fortes-Toises; mais elle se désargrègent dans
l'eau et se réduisent rapidement en une masse boueuse lorsqu'elles sont
exposées à la pluie (I).

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(I) Les Dièves supérieures sont à certains niveaux traversées de joints de
glissement.
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Dièves moyennes (TrIa, pars). - De 319m42 à 328m58. Marne argileuse gris
bleu, plus ou moins plastique, avec intercalations assez cohérentes; glau-
conifère, très glauconieuse vers le bas et renfermant à la base des nodules
phosphatés et quelques petits cailloux de quarts. Nous avons rencontré
Inoceramus labiatus en abondance en une série de niveau répartis sur toute
la hauteur; dans une carotte de 1m50 non exactement repérée, mais se
plaçant vers le milieu de l'épaisseur comprise de 321m59 et 328m58, soit
vers 325m nous avons rencontré plusieurs exemplaires de Mammites nodosoi-
des, ammonite caractéristique de la zone à In.labiatus.

Dièves inférieures (Tr1a, pars). - La marne à Actinocamax Labiatus semble
faire défaut (2)

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(2) Dans un travail antérieur (Le Turonien entre Mons et l'Escaut,
Ann. Soc. géol. de Belg., t.XIII, 1919, p. M. 147), j'ai rapporté à
cette assise la marne glauconifère comprise de 328m58 à 330m43. Mais
n'y ayant pas rencontré Actinocamax plenus et n'y ayant trouvé que des
fossiles existant aussi bien dans le Tourtia de Mons, je crois n'avoir
aucune raison de la séparer du Tourtia.
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Tourtia de Mons(Cn3).- De 328m58 à 334l15. Marne d'abord simplement riche
en glauconie, mais devenant bientôt fortement glauconieuse, d'un beau vert
très foncé, cohérente, pierreuse par place; quelques cailloux de phtanite
épars, pisaires, ou plus petits. Pecten asper abondant, Pecten orbicularis,
Ostrea conica, Ostrea vesiculosa abondante, Ditrupa deformis. Cette réunion
d'espèces caractérise le Tourtia de Mons proprement dit.

Une carotte nous montre, à un niveau que nous plaçons à 334m15, le contact
du tourtia de Mons avec l'assise sous-jacente. On voit la marne glauco-
nieuse vert noirâtre du Tourtia en contact, par une surface accidentée
indiquant un ravinement avec un grès calcareux ou calcaire gréseux, cris-
tallin, formant le sommet de la "Meule". Cette dernière roche présente des
veines verticales de calcite qui s'arrêtent à la surface du ravinement sans
pénétrer dans le Tourtia.

Couches dites "Meule" (Cn2).- Entre la base du Tourtia (334m15) et le
contact du terrain houiller (344m19), on a extrait une série de tronçons de
carottes d'une longueur totale de 3m60 et un grand nombre de fragments plus
ou moins volumineux, provenant des parties intercallées entre ces tronçons.
Comme ces tronçons et fragments ne comblent pas l'intervalle de 10m04
compris entre le Tourtia et le terrain houiller, il semble que les roches
présentaient dans cette épaisseur des régions meubles qui ne sont pas
représentées dans les carottes et les morceaux séparés.

I. Quoi qu'il en soit, voici le signalement lithologique des roches des
carottes en procédant de haut en bas et en dessous de celle qui est décrite
plus haut, en contact avec le Tourtia de Mons.

1) Calcaire marneux gris vert, à nombreux grains de glauconie assez volu-
mineux. Dans l'acide chlorhydrique, la roche se désagrège complètement et
laisse un résidu abondant de glauconie et d'argile, avec un peu de pyrite.

2) Roche gris clair, gris blanc à sec, finement grenue, imprégnée de silice
(calcédoine), sans glauconie apparente, présentant de minces veinules de
calcédoine. Par HCl, la roche donne une effervescence vive, mais ne se
désagrège pas et reste presque entièrement insoluble. Il s'en sépare quel-
ques grains siliceux.

3) Calcaire gris bleu, finement grenu, cristallin, sans glauconie visible.
Par HCl, il se dissout en laissant comme résidu de la silice, très peu de
matière argileuse et un peu de glauconie.

4) Marne cohérente, gris vert foncé, à nombreux grains de glauconie assez
volumineux. Un fragment plongé dans HCl reste cohérent et abondonne un
résidu séparé de silice, de glauconie, d'un peu d'argile et quelques grains
pyriteux. La roche renferme des noyaux très durs à ciment siliceux
(calcédonieux).

5) Calcaire gris plus ou moins grenu, cristallin, avec quelques veines de
calcite; grains de glauconie épars, abondants par place; assez volumineux.
Dans HCl, dissolution avec abondon d'un faible résidu de glauconie, d'un
peu de silice et d'un peu d'argile.

6) Roche gris bleu clair, dure et très compacte, imprégnée de silice, à
grains de glauconie assez gros, disséminés ou plus ou moins serrés et à
spicules d'éponges. Dans HCl, les fragments donnent une vive effervescence
mais ne se désagrègent pas; il s'en sépare un peu de silice et de glauco-
nie.

7) Calcaire gris bleu très grenu, cristallin, à grains de glauconie assez
abondants et assez volumineux. Dans HCl, dissolution avec résidu de glau-
conie, de silice et d'un peu d'argile.

8) Marne cohérente, gris vert foncé, à grains de glauconie abondants et
rapprochés, assez volumineux. Dans HCl, la roche ne se désagrège, mais
abondonne en abondance des grains de glauconie, du sable et un peu d'argi-
le.

9) Calcaire gris bleu, grenu, cristallin, veiné de calcite, à grains de
glauconie assez abondants et assez volumineux. Par HCl, la roche se dissout
en laissant un abondant un abondant résidu de glauconie, de silice et d'un
peu d'argile.

10) Calcaire gris bleu, grenu, cristallin, avec rares grains de glauconie
visible; dans HCl, dissolution avec très faible résidu et sable fin et de
glauconie.

11) Calcaire gris bleu, finement grenu, cristallin, veiné de calcite, sans
glauconie visible. Dans HCl, dissolution avec résidu peu abondant de silice
avec très peu de glauconie et d'argile?

12) Roche gris bleu clair, compacte, dure, à ciment siliceux, présentant
des noyaux cherteux; nombreuses spicules d'éponges, pas de glauconie visi-
ble. Par HCl, la roche donne une effervescence passagère, mais ne se
désagrège pas et n'abondonne aucun grain.

13) Roche analogue à la précédente, mais glauconifère et présentant des
parties friables, sans ciment siliceux.

14) Roche analogue à la précédente, avec noyaux de chert.

II. Ces différentes roches sont très fossilifères; mais les fossiles sont
difficiles à dégager des parties à ciment calcédonieux et des calcaires
cristallins. Parmi les fossiles dégagés, j'ai reconnu:

Pecten orbicularis (c.c.) Lima canalifera
Neithea aequicostata Rhynchonella Lamarckiana
Neithea quinquaecostata Rhynchonella compressa
Ostrea concica (ordinaire) Rhynchonella depressa
Ostrea conica (var. petite, ridée) Serpula plexus
Ostrea vesiculosa (c.c.) Serpula sp.
Ostrea frons(= O.carinata) Spicules d'éponges
Lima Fittoni Frondicularia

Cette faune est nettement cénomanienne."

Une coupe Nord-Sud et une coupe Est-Ouest avec commentaires (pp. 35-36 et
43-47) accompagnent ce travail.


2°) Sur le Turonien du sondage des Produits (1914), Jules CORNET avait
donné précédemment quelques renseignements: cf. Le Turonien entre Mons et
l'Escaut (Ann. Soc. Géol. de belgique, tome 42, 1918-1919, p. M. 146-148).


3°) Sur la Meule du sondage des Produits (1914), Jules CORNET a publié dans
la suite quelques remarques: cf. Le Cénomanien entre Mons et l'Escaut (Ann.
Soc. géol. de Belgique, tome 46, 1922-1923, pp. M. 53).


4°) Sur les caractères des bancs phosphatés de la Craie de Trivières, Jules
CORNET a publié dans la suite les renseignements suivants (Jules CORNET,
Sur des bancs de craie phosphatée intercalés dans la craie à Actinocamax
quadratus des environs de Mons, Ann. Soc. géol. de Belgique, t.48, 1924-
1925, p. B. 240):

"La Craie de Trivières, traversée de 180m à 259m88, renferme Actinocamax
quadratus, Inoceramus balticus, etc. C'est donc bien la craie campanienne.

Le niveau de craie phosphatée de la base est épais de 1m50 environ
(représenté dans les carottes de 258m42 à 259m88). Il se présente comme une
roche grossière, cohérente, gris bleuâtre foncé, même à l'état sec, formée
de petits grains phosphatés entourés d'un ciment crayeux et renfermant,
surtout dans la partie inférieure, de nombreux nodules phosphatés à surface
irrégulière, ayant en moyenne le volume d'un pois.

La roche rappelle beaucoup la craie phosphatée de Ciply, sous son facies
gris bleu de Saint-symphorien et du bois d'Havré. Vers le haut, elle passe
à la craie blanche par intercalations et tubulation.

Elle repose sur la Craie de Saint-Vaast par une surface nette oblique qui
correspond à une cassure avec déplacement. Par conséquent, il est probable
non seulement que toute l'épaisseur de la craie phosphatée n'est pas visi-
ble, mais aussi que la partie inférieur de la Craie de Trivières a été
écartée par la faille. Et en effet, vu la situation, la Craie de Trivières
paraît assez mince dans ce sondage (moins de 80 mètres, en un point où le
sommet du Turonien est à la cote -256,60).

Retenons seulement qu'au sondage des Produits (1914), le niveau de craie
phosphatée est à 78m environ sous le sommet de la Craie de Trivières.

La craie phosphatée, qui vient d'être décrite, renferme 34 pour cent de
phosphate tricalcique."


5°) Figure extraite de René MARLIERE, De nombreux bancs phosphatés dans la
Craie à Actinocamax quadratus du Bassin de Mons (Ann. Soc. géol. de Belgi-
que, tome 56, p. B. 295).

Croquis SC: Profils des forages Pl. Mons nos 72 et 451 et Pl. Obourg
no 163.

Par rapport au Conglomérat d'Obourg, on a situé les niveaux phosphatés de
la Craie de Trivières. Les différents points d'observation sont distants
respectivement et de gauche à droite, de 3 et 6km. A gauche de chaque
colonne sont indiquées les profondeurs en mètres. Les lettres A, B, C
correspondent au croquis de la carrière Denuit inséré dans la note de
R.Marlière.

Echelle des hauteurs: 1mm par mètre.


6°) Sur la base d'une révision des échantillons conservés dans la collec-
tion Jules CORNET à l'Ecole des Mines de Mons, René MARLIERE a plublié une
coupe géologique modifiée de la base des morts-terrains (La transgression
albienne et cénomanienne dans le Hainaut, Mém. no 89, Musée royal d'His-
toire Naturelle de Belgique, Bruxelles, 1939, p. 284).

Epaisseur Base à
en m. en m.

Base des "Dièves" 328m58

TOURTIA à Pecten asper:

MARNE GLAUCONIFERE cohérente, dans laquelle J.CORNET cite
Pecten orbicularis, Exogyra conica, Ditrupa deformis 1,85 330,43

Couches à Pecten asper (abondant, d'après J.Cornet) 1,57 332,00

MEULE

Carotte à 332m60: calcaire marneux très compact (dur comme pierre) avec de
très gros et abondants grains de glauconie; très rares petits cailloux de
phtanite très disséminés; nombreuses traces d'annélides. Ostréidés abon-
dants. Cf. Exogyra conica.

Carotte à 333m: Glauconite à ciment d'opale (gaizo-glauconite) bleu-vert à
vert malachite, très poreuse. Nombreux cristaux de pyrite mouchetant la
roche. Aucun galet.

Carottes entre 334m15 et 334m19: René Marlière reproduit ici les discrip-
tions de Jules Cornet recopiées ci-dessus sub. I°, en faisant remarquer que
les roches gris-bleu clair no 6 et no 12 sont des gaizes véritables.

Il ajoute: (pp. 286 et 287)

Les couches atribuées à la Meule ont livré dans leur ensemble les fossiles
suivants:

Flabellina sp.
Serpula gordialis Schloth.
Lima (Limatula) fittoni d'Orb.
Lima (Plagiostoma) semiornata d'Orb.
Pecten (Syncyclonema) orbicularis var.ind.
Cf. Pecten (Camptonectes) curvatus Gein.
Pecten (Neithea) aequicostatus (petite taille)
Exogyra conica undata.
Exogyra conica cf. conica.
Rhynchonella sp. (non Lamarcki).
Moule de gastéropode (Turritelle).

Observations

Sur plusieurs points, je ne puis admettre les interprétations proposées par
JULES CORNET en 1921 et en 1923 au sujet de la Meule du Sondage des Pro-
duits.

1° JULES CORNET attribue une épaisseur de 5m57 au Tourtia de Mons, entre
328m58 et 334m15. Cela est énorme; mais je m'inclinerais devant le fait
s'il était établi. Or, les roches de 332m60 et de 333m n'ont pas les ca-
ractères du Tourtia de Mons: ni le ciment marneux, ni les galets; elles ne
renferment pas le Pecten asper. J'en ai acquis la certitude en débitant
très finement les tronçons prélevés à ces profondeurs: la roche de 333m est
une glauconite a ciment d'opale, à spicules d'éponges, sans le moindre
caillou roulé.

Les marnes à grains de glauconie bien visibles et à Ditrupa deformis, com-
prises entre 328m58 et 330m43, indiquent la proximité immédiate du Tourtia
à Pecten asper dont je situe la base vers 332m.

2° A propos du contact du Tourtia et de la Meule, JULES CORNET écrit: "Une
carotte nous montre, à un niveau que nous plaçons à 334m15, le contact du
Tourtia de Mons avec l'assise sous-jacente. On voit la marne glauconieuse
vert noirâtre du Tourtia en contact, par une surface accidentée indiquant
un ravinement, avec un grès calcareux ou calcaire gréseux, cristallin,
formant le sommet de la Meule. Cette dernière roche présente des veines
verticales de calcite qui s'arrêtent à la surface de ravinement sans
pénétrer dans le Toutia" (op.cit. 1921, p.24)

J'ai examiné ce tronçon de carotte, mais je n'ai pu me convaincre de
l'existence d'un ravinement. Au contraire, les couches marneuses semblent
faire corps avec les couches dures.

Il est fréquent dans les couches marno-calcaires de la Meule d'observer des
nodules calcaires compacts envahissant la roche et simulant des ravinements
sur les cassures qu'on y produit. C'est le cas des roches de 334m15.

3° Dans la Meule du Sondage de Produits on ne trouve ni les fossiles les
plus caractéristiques de la partie cénomanienne, soit les ammonites, soit
encore certains lamellibranches (Cyprines-Neithea de grande taille), ni les
roches.

La présence des facies gaizeux, l'abondance des spicules d'éponges dans
presque toutes les roches, l'imprégnation par la silice avec production
d'un ciment d'opale sont des caractères qui rapprochent beaucoup la Meule
du sondage des roches albienne de la région. Quant à la faune, bien que
pauvre, elle renferme néanmoins des éléments tels que:

Lima (Limatula) fittoni d'Orb.
Lima (Plagiostoma) semiornata d'Orb.
Pecten (Neithea) aequicostatus (petite taille).

dont l'association marque de fortes présomptions en faveur de l'âge
antécénomanien.

Je ne vois nullement comment JULES CORNET peut affirmer que "la Meule de ce
sondage a un caractère sensiblement plus récent que les couches supérieures
d'Harchies et les couches d'Hensies (I) où l'on trouve des ammonites
cénomaniennes. Au contraire, les roches et les quelques fossiles qui s'y
trouvent en font des couches plus anciennes, vraisemblablement à ranger
dans l'assise de Catillon."

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(I) J.CORNET, op.cit. 1923, p.55

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