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151W0028.TXT

PL. MONS 151W
A.Rutot.

28 (2)

Compte rendu des Excursions de la session extraordinaire de la
Société belge de géologie, de paléontologie et d'hydrologie dans
le Hainaut et aux environs de Bruxelles, du 23 au 27 août 1902.
(Bull. de la Soc. belge de géol. XVII, 1903, pp. 431-450)

DEUXIEME JOURNEE - Lundi 25 août

Matinée : Course à Cuesmes et à Ciply

I. Briqueterie de l'Eribut

Partis de Mons par train à 7h20, nous avons débarqué à
Cuesmes-Etat quelques minutes après.

De la gare de Cuesmes, nous nous sommes rendus immédiatement
vers le Sud, après avoir parcouru 500 mètres, nous sommes entrés
dans la grande excavation des briqueteries et des sablières de
l'Eribut (2).

Il y a une vingtaine d'années, l'exploitation dans laquelle
nous nous sommes rendus, plus d'autres ouvertes des deux côtés de
la route de Maubeuge, étaient en pleine activité; de nos jours,
seule, celle dans laquelle nous nous trouvons reste ouverte, bien
moins belle qu'on pouvait la voir autrefois.

M. A.Rutot, qui donne les explications, a visité presque chaque
année, depuis vingt ans, cette exploitation; il donne un aperçu
de l'ensemble des observations qu'il a pu faire pendant cette
période.

La figure 9 reproduit la coupe notée au moment le plus favorable.

Cette coupe, dit M. Rutot, offre un magnifique contact de
l'Ypresien des géologues belges sur le Landenien.

Fig. 9 - Coupe prise dans l'excavation des briqueteries et
sablières de l'Eribut, à Cuesmes.

A. Limon quaternaire avec cailloux à la base 0M60
B. Argile sableuse brunâtre 1.00
C. Alternance de sable argileux stratoïde et de lits
d'argile grise 2.00
D. Argile grise, schistoïde, plastique 3.00
E. Alternance fines de sable et d'argile grise avec zone
de sable gris grossier à la base. On rencontre communé-
ment, dans cette couche, de gros fragments de lignite
xyloïde 1.00
F. Sable glauconifère, meuble, assez gros, rempli de
tubulations d'annélides 2.00
G. Sable vert, glauconifère, homogène, avec quelques
tubulations éparses 2.50
H. Sable vert, plus glauconifère, homogène, visible sur 1.25

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(1) Bull. Soc. belge de Géol., de Paléontol. et d'Hydrol. Proc.-
verb. Séance du 19 mai 1903.
(2) Eribut est le nom donné à une colline située à 2 km au Sud de
de Mons.
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L'Yprésien, dont la moitié seule est visible, montre des
alternances argilo-sableuses vers le haut, puis une masse
d'argile pure D, stratifiée, grise, que l'orateur croit être
d'origine poldérienne, c'est-à-dire littorale. Au-dessous de
l'argile pure, il y a encore une couche E, formée de fines
alternances de sable gris fin et d'argile, avec gros fragments de
bois ligniteux.

M. Rutot dit qu'il est frappé de la ressemblance complète qui
existe entre les deux termes D et E de la base de l'Ypresien et
les couches modernes, que l'on peut observer partout dans la
plaine maritime, le long du littoral, et qui surmontent directe-
ment la tourbe.

Les fines alternances de la couche E sont identiques à celles
de l'alluvion marine inférieure de l'époque franque (IIIe au VIIe
siècle), notée alr 2 dans la légende de la Carte géologique pu-
bliée à l'échelle du 1/40.000, et l'argile D est en tout sembla-
ble à l'argile inférieure des Polders (VIIIe et IXe siècles),
notée alp 1.

Ce sont des dépôts essentiellement littoraux, jouant exacte-
ment le rôle du gravier de base.

Sous les couches marines de l'Ypresien apparaît le sommet du
Landenien, mais lequel ? Est-ce le Landenien marin ou le Lande-
nien fluvial ?

Il suffit de regarder pour voir qu'il ne peut être un instant
question de couches fluviales; nous sommes en présence de sables
glauconifères régulièrement stratifiés, remplis au sommet de
tubulations d'annélides, ce qui accentue à la fois le caractère
marin et le caractère littoral.

Nous sommes ici en face du sable marin d'émersion L1d, passant
vers le bas à un facies un peu moins littoral.

Donc ici plus rien de semblable à ce que nous avons vu partout
hier; l'Yprésien marin succède immédiatement, sans gravier ni
ravinement, au Landenien marin, et certes on ne peut tirer, de ce
que l'on observe, aucun argument en faveur d'une lacune
considérable.

Si nous ne constatons pas ici de Landenien fluvial ou supé-
rieur, c'est-à-dire de représentant du Sparnacien, c'est que nous
ne sommes plus dans la zone d'action fluviale dont les dernières
manifestations sérieuses sont visibles entre Mons et Binche,
c'est-à-dire à l'Est de Mons.

De plus, au point de vue du delta du fleuve landenien des
environs d'Erquelinnes, la banlieue de Mons se trouve sur le bord
Sud, en dehors de la zone de plein courant qui passait au Nord.

Ce n'est que dans le prolongement de la partie médiane du
courant que nous pourrons encore constater des influences fluvia-
les en décroissance rapide et dont nous verrons la dernière trace
demain vers Stambruges.

Si, en effet, nous nous plaçons au Nord du courant, les coupes
nous montreront partout, comme à l'Eribut, des contacts directs
de l'Ypresien marin sur le Landenien marin, contact aussi
tranquille, aussi dépourvu de gravier et de ravinement que celui
que nous constatons ici.

Hier, entre Erquelinnes et Leval, nous nous trouvions en plein
delta fluvial et la nature aussi bien que la puissance des
couches du Landénien supérieur nous donnaient l'impression qu'au-
dessus du Landénien marin, il existait un ordre de choses tout
différent, de grande importance, qui provoquait l'idée de divi-
sion nette, nécessitant des distinctions de premier ordre.

Il a suffi de s'avancer d'une dizaine de kilomètres vers
l'Ouest pour faire évanouir toutes ces apparences trompeuses et
pour que la régularité marine normale reprenne le dessus sur de
vastes espaces.

A l'Eribut, le Landénien est trop épais pour que nous puis-
sions en observer la base (1), mais grâce à la forte inclinaison
des couches, nous ne tarderons pas à l'atteindre en nous diri-
geant un peu vers le Sud.

Tout ce qu'il était utile de dire ayant été exposé, nous avons
pris le train pour la station d'Hyon-Ciply, très voisine.

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PL. MONS 151W

Nr 28 (suite)

Note introduite par A.GROSJEAN, janvier 1946.

Il semble bien que c'est à ce point que ce rapporte le texte
suivant de F.L. CORNET et A. BRIART (Bull. Acad. R. des Sciences,
des Lettres et des Beaux Arts de Belgique) 34ème année, 2ème
série, t. XX, p. 765).

"A 1000 mètres environ de la route de Maubeuge, deux sablon-
"nières contiguës sont ouvertes le long d'un chemin de terre
"qui conduit de Frameries à Mons; on y remarque la couche d'ar-
"gile C recouverte par le limon. Elle a de 1m à 1m50 d'épaisseur
"et repose sur le sable B, dans lequel les fouilles sont descen-
"dues à environ 6.00."

Voir aussi coupe insérée au n° 616 (suite).

NOTE DU SERVICE GEOLOGIQUE : La lettre C désigne l'argile
yprésienne et la lettre B désigne le sable landénien.

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