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151E0287.TXT

PL. GIVRY 151E
A.BRIART

287 (I) = No 186 de Briart (carnet des sondages).

Puits Goffint, sur le territoire et au N-E de la ville de Mons.

Profondeurs
mètres
de à

Sable gris à débris de silex 0.00 1.25
Débris de silex et de phtanite 1.25 1.40
Sable ferrugineux jaunâtre renfermant de nombreux grains de
glauconie 1.40 1.65
Débris de silex et de phtanite 1.65 1.80
Sable très glauconifère, très vert, un peu argileux à la base 1.80 6.45
Sable rouge très ferrugineux avec blocs de grès, ravinant
profondément la suivante, irrégulière 6.45 6.70
Calcaire grossier de Mons 6.70 21.20

Abandonné à cause des eaux.

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PL. GIVRY 151E

287 (suite)

Notes introduites par M. A.GROSJEAN, janvier 1946.

1°) EXTRAIT de: F.L.CORNET & A.BRIART: Note sur la découverte dans le
Hainaut, en dessous des sables rapportés par Dumont au système Landénien,
d'un calcaire grossier avec faune tertiaire (Bull. Acad. R. des Sciences,
des Lettres et des Beaux Arts de Belgique, 34ème année - 2ème série,
t.XX (1865), pp. 757-776. P1.)

"M.Goffint, voulant rechercher de l'eau pour les irrigations de la
propriété qu'il possède, aux confins de la ville de Mons, à proximité de
la station d'Obourg, fit creuser, au commencement du mois de juin de cette
année, un puits domestique situé dans l'angle NO. de son parc, à 1m020 au
Nord et 3m020 à l'Est du beffroi de Mons. Ce puits a atteint l'eau à la
profondeur de 21m00 et n'a pas été creusé plus bas. Il nous a fourni la
coupe suivante à partir de la surface (voir figure 1)

Croquis A: Fig.1

1° 1m10 à 1m25 de sable gris, renfermant de nombreux débris de silex, plus
ou moins altérés. Ce sable semble être identique à celui qui recouvre
partout le plateau et les versants de la colline vers Obourg, Nimy et
Mons.
2° Une couche irrégulière de 0m10 à 0m20 formée de débris de silex et de
phtanite houiller;
3° 0m20 à 0m30 de sable ferrugineux, jaunâtre, renfermant de nombreux
grains de glauconie.
4° 0m10 à 0m15 de débris de silex et de phtanite houiller.
5° 4m65 de sable très glauconifère, très verts et un peu argileux à la
partie inférieure; moins coloré et meuble à la partie supérieure. Il
renferme quelques fragments de phtanite.
6° Une couche irrégulière de 0m20 à 0m30 formée de sable rouge très
ferrugineux, renfermant de la limonite géodique et en plaquettes, et des
blocs nombreux et assez gros d'une roche à texture de grès, peu ou point
calcaire, colorée en rouge à l'extérieur des blocs, mais d'un blanc-gris
dans les cassures fraîches. Cette roche renferme de menus fragments de
fossiles indéterminables. Sa position actuelle nous semble être le
résultat d'un remaniement; mais nous n'en connaissons le gisement dans
aucune des formations du pays.
La couche no 6 ravine assez profondément la suivante.
7° Une épaisseur de 14m50 de calcaire à texture grossière, jaunâtre ou
blanc. Certains bancs sont assez résistants, d'autres sont très
friables. On a rencontré quelques lits de 0m02 à 0m15 et des rognons
isolés constitués par une roche blanche, très dure et très tenace, à
cassure brillante, soluble entièrement dans les acides. Quelques-uns de
ces lits ou rognons renferment de nombreux vides remplis d'une matière
ligniteuse pulvérulente.

Quelques bancs du calcaire grossier rencontrés dans le puits rappellent par
leur aspect le tuffeau de Ciply et de Maestricht. Cependant la différence
dans la texture des deux roches permet de les distinguer facilement si l'on
en rapproche les échantillons. Aucune roche comparable à celle des lits
minces et des rognons isolés dont nous venons de parler n'a jamais été
rencontrée dans les assises de Ciply, ni dans celles de Maestricht.

Le caractère minéralogique seul suffirait pour différencier le tuffeau du
système Maestrichtien et la calcaire grossier du puits de M. Goffint. Mais
le caractère paléontologique ne laisse aucun doute à cet égard, comme nous
le verrons plus loin.

Le puits n'a été creusé qu'au diamètre d'un mètre. Cependant les déblais
provenant d'une aussi petite excavation nous ont procuré une énorme quan-
tité de fossiles d'une conservation parfaite. Tous les bancs composant la
couche no 7 sont fossilifères, mêmes les lits et les rognons de calcaire
dur. Mais c'est principalement dans les assises friables que nous avons
rencontré la plus grande abondance de coquilles.

Le travail d'enfoncement a été arrêté à la profondeur de 21 mètres, dans
une assise éminemment fossilifère. La partie supérieure au calcaire a
ensuite été muraillée de sorte qu'il serait actuellement impossible de
constater la superposition des sables supérieurs sans démolir la maçonne-
rie. Mais avant même que le creusement fut terminé, M. Dewalque, professeur
de géologie à l'Université de Liège et membre de l'Académie, a bien voulu,
sur nore demande, venir faire cette constatation sur les lieux.

Parmi les nombreux exemplaires que nous avons réunis, nous distinguons
environ 140 à 150 espèces, dont une grande partie nous paraissent nouvel-
les. Des expèces connues, aucune n'est crétacée; toutes appartiennent à des
assises tertiaires supérieures à la Glauconie inférieure de M. d'Archiac,
et aux sables de Bracheux des géologues français. Voici la liste de celles
que nous sommes parvenus à déterminer jusqu'à ce jour:

GASTEROPODES. LAMELLIBRANCHES.

Turritella intermedia, Desh Cytherea multisulcata, Desh.
Turritella imbricataria, Lmk. Cardita planicosta, Lmk.
Voluta spinosa, Lmk. Crassatella compressa, Lmk.
Ancillaria buccinoides, Lmk. Corbula striata, Lmk.
Mitra terebellum, Lmk. Corbis lamellosa, Lmk.
Cerithium unisulcatum, Lmk. Arca biangula, Lmk.
Melanopsis buccinoides, Fér. Arca modioliformis, Desh.
Buccinum Stromboides, Lmk. Tellina rostralis, Lmk.
Natica perforata, Lmk Lucina mitis, Sow.
Natica epiglottina, Lmk.
Lonodonta Cerberi, Brong.

Parmi les espcèes qui nous paraissent nouvelles, la plus grande partie des
exemplaires appartiennent au genre Nematura, quelques autres aux genres
Ancillaria et Auricula.

Il ne peut donc y avoir aucun doute sur la place à assigner au calcaire
grossier du puits de M. Goffint. Il appartient à la formation tertiaire et
est supérieur à la glauconie inférieure et aux sables de Bracheux des
géologues français. Il semble correspondre par ses caractères paléontolo-
giques à quelques parties des sables supérieurs du Soissonnais et du cal-
caire grossier du bassin de Paris.

Quant à la couche de sable glauconifère traversée au-dessus du calcaire par
le puits de M. Gofint, elle représente la base du Landénien inférieur et
correspond aux couches d'Angres et de Tournay, avec Pholadomya Koninckii.

Pour le prouver, nous nous sommes livrés, dans les environs de Mons, à de
nombreuses recherches stratigraphiques dont nous allons parler."

NOTE DU SERVICE GEOLOGIQUE: Voir aussi la coupe insérée ainsi que le texte
inséré au no 229 du dossier JURBISE.



2°) EXTRAIT du rapport de G.DEWALQUE, au sujet du travail précédent
(Ibidem, pp. 721-730).

Parlant du calcaire grossier du puits Goffint, G.Dewalque écrit: (p.724)

"J'ajouterai que M. Bosquet ayant bien voulu examiner une poignée de débris
de cette roche que je lui avais envoyée pour qu'il y recherchat les ento-
mostracés et les foraminifères fossiles presque microscopiques dont il a
fait, comme on sait, une étude spéciale, ce savant paléontologiste, qui
n'avait aucun renseignement sur leur provenance, a bien voulu me faire
savoir qu'il n'y a reconnu jusqu'aujourd'hui que des espèces tertiaires. Je
crois donc pouvoir considérer comme bien établi que la calcaire grossier de
Mons possède une faune tertiaire qui le rapproche du calcaire grossier du
bassin de Paris."

3°) EXTRAIT: F.L.CORNET & A.BRIART: Notice sur l'extension du calcaire
grossier de Mons dans la vallée de la Haine (Bull. Acad. R. des
Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 35ème année,
2ème série, t.XXII (1866), pp. 523-538).

"Le nombre d'espèces que nous nous sommes procurées dans les déblais du
puits Goffint s'élevait, lors de notre première communication à l'Académie,
à environ cent cinquante. Nous possédons maintenant plus de trois cents
mollusques gastéropodes et lamellibranches, dix bryozoaires, quatre
échinodernes, sept polypiers et environ vingt-cinq entomostracés et fora-
minifères." (pp. 523-524).

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"Lors du creusement de ce dernier (NOTE DU SERVICE GEOLOGIQUE: il s'agit du
puits Goffint, no 287), un joint de stratification régulier existant dans
le masse nous a permis d'en mesurer la direction et l'inclinaison, aussi
exactement qu'il est possible de le faire dans un puits d'un mètre de
diamètre. La pente est d'environ 4 à 5 centimètres par mètre, et elle
plonge à peu près exactement vers l'ouest." (p.525).

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Croquis A: Fig.1.- Coupe du puits de Mr. Goffint.
Croquis B: Fig.5.- Coupe de l'ouest à l'est suivant un plan passant par le
sondage de M. Lebreton et le puits Goffint.

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