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151E0269.TXT

PL. GIVRY 151E

269 (III)

R.MARLIERE. - Ann. Soc. Géol. de Belgique, t.58, 1934-1935, M pp. 4-11.

Sondage no 9, Bray 1933

La firme Foraky a été chargée de l'exécution de ce sondage, situé 679,82m
au Nord et 1046,57m à l'Ouest du puits no 1 du charbonnage de Bray. Alti-
tude: +75m50. L'enfoncement s'est effectué à la tarière jusqu'à 10m75, puis
à la couronne jusqu'à la profondeur de 122m30, qui correspond au sommet des
"rabots"; pour la traversée de ceux-ci, on a utilisé le trépan, et à 132m60
on a repris le forage à la couronne jusqu'à 156m. Au delà de cette profon-
deur, et avant d'atreindre le terrain houiller, on a dû forer, tantôt au
trépan, tantôt à la couronne en prélevant les échantillons "à la soupape".
Dans le terrain houiller, on a pu prendre quelques carottes. Le sondage
s'est arrêté à la profondeur de 178m, après avoir pénétré de plusieurs
mètres dans les schistes houillers.

La coupe géologique reconstituée ci-dessous nous paraît assez précise, sauf
en ce qui concerne les formations comprises entre les marnes à Inoceramus
labiatus et le terrain houiller. Nous y reviendrons plus loin à la suite de
la description de la coupe géologique.

Epaisseur Base à

Pléistocène (6m50)

Sable argileux, roux, peu micacé, renfermant quelques
rares grains de glauconie oxydés en surface 4m50 4.50

Sable roux, très peu argileux, sans glauconie, avec gros
cailloux de silex gris et noir, cariés 2.00 6.50

Sénonien (112m50)

Craies d'Obourg ? et de Trivières:
Craie blanche plus ou moins jaunie (échantillons
fragmentaires) 15.50 22.00

Craie blanche, très douce, très tendre, plus ou moins
jaunie, surtout à la partie supérieure; ponctuations de
bioxyde de manganèse; rares traces de vers. Lima sp. 12.00 34.00

Craie blanche, un peu grisâtre, renfermant assez bien de
petits granules pyriteux; quelques taches de teinte
rouille marquent une oxydation plus ou moins intense.
Ecailles de poissons. Traces de vers. Rares petits débris
de spongiaires pyritisés 6.00 40.00

Même craie grisâtre, plus ou moins rugueuse, plus ou moins
ponctuée de granules pyriteux, sans trace d'oxydation. Cf.
Actinocamax quadratus (à 42m) 5.00 45.00

Craie grisâtre grossière, tenace à l'état humide.
Abondantes traces de vers; Spongiaires pyritisés abondants;
débris d'ammonoïde; nombreuses Terebella Lewesiensis 4.50 49.50

Même craie grisâtre, tenace, assez homogène, avec traces
de vers et Terebella, mais pas de spongiaires 5.50 55.00

Même craie grisâtre avec traces de vers; Terebella et
spongiaires pyritisés abondants. Pecten cretosus fréquent,
cf. Kingena lima, Echinocorys 9.00 64.00

Craie grisâtre, franchement grise à l'état humide,
rugueuse, surtout par endroits. Quelques tubulations
occupées par une craie grossière. Traces de vers assez
abondantes. Très rares spongiaires pyritisés. Pecten
cretosus (à 68m). Actinocamax quadratus (à 74m) 11.00 75.00

Craie blanche alternant au sommet avec une craie grise à
tubulations 2.00 77.00

Belle craie blanche, tendre, homogène, renfermant quelques
spongiaires, renfermant quelques spongiaires pyritisés et
Terebella lewesiensis, quelques limets marneux gris à
l'extrême base 4.50 81.50

Craie grisâtre avec quelques tubulations occupées par une
craie plus grise; un seul nodule phosphaté. Rhynchonella
sp., Inoceramus balticus 1.50 83.00

Craie grisâtre avec traces de vers et limets marneux.
Terebella. Gastrochaena amphisbaena. A la base, sur 20m,
quelques gros nodules phosphatés 2.70 85.70

Craie grisâtre et craie grise avec traces de vers.
Spongiaires pyritisés et phosphatisés Terebella 3.80 89.50

Craie grise, dense, grossière, phosphaté, avec spongiaires
phosphatisés abondants et quelques galets phosphatés et
manganésés. Pas de "racines" nettes. Quelques gros nodules
de marcassite 0.50 90.00

Craie grisâtre à spongiaires, passant vers 92m à une craie
très grise, dense, compacte, renfemant de nombreux galets
phosphatés et manganésés. Nombreuses tubulations
entremêlées 3.00 93.00

Craie de St.Vaast (partie supérieure):

Craie grisâtre alternant irrégulièrement avec des bancs
de craie blanche, pure, tendre. Traces de vers plus ou
moins abondantes. Limets marneux à 105m. Spongiaires
pyritisés et phosphatés, abondants vers la bas. Un lit
de silex noir à 103m. Terebella lewesiensis 19.00 112.00

Craie de St.Vaast (partie inférieure):

Craie grisâtre, oncturée de glauconie au sommet, devenant
très grise et très glauconieuse vers la base. Spongiaires
pyritisés. A l'extrême base (119m environ) une concrétion
siliceuxe grise à été traversée 7.00 119.00

Turonien (35m35)

Craie de Maisières.

Craie grise, grossière, très glauconifère, puis gris vert
avec quelques granules phosphatés. Rares débris de fossiles 3m00 122m00

Rabots (et vraisemblablement zone de passage aux
fortes-toises). (Aucun échantillon ne m'a été soumis) 10.00 132.60

Fortes-toises:

Craie marneuse et sableuse, compacte, grise, très peu
glauconieuse, renfermant de grosses concrétions siliceuses
grises, opaques (concrétions typiques des fortes-toises) 3.40 136.00

Lit de marne gris vert, un peu sableuse, très glauconieuse,
délitant lentement dans l'eau. Quelques petits nodules
siliceux 0.25 136.25

Craie marneuse et sableuse identique à celle du sommet de
l'assise 0.75 137.00

Marne gris-vert, peu sableuse, glauconieuse, concrétions
siliceuses gris-vert, renfermant de gros grains de
glauconie 1.50 138.50

Marne crayeuse grise, très sableuse, très glauconieuse,
renfermant des concrétions siliceuses vertes à contours
irréguliers et à gros grains de glauconie 2.20 140.70

Craie marneuse, sableuse et glauconieuse, grise, à
concrétions compactes, gris-vert sombre 2.05 142.75

Verts à têtes de chats:

Marne sableuse très glauconieuse, verte. Concrétions
glauconieuses, dimunuant en nombre et en volume vers le
bas 5.10 147.85

Marne verte très ableuse, très riche en gros grains de
glauconie. Concrétions vert foncé devenant très rares et
mal définies. Quelques petits galets de schiste houiller,
de quartz, de charbon, répartis dans toute la masse 3.65 151.50

Dièves:

Assise marneuse comprenant tantôt des marnes vertes et
finement sableuses et glauconieuses, tantôt des marnes
très sableuses criblées de petits galets (quelques
millimètres à 2cm) disposés en plusieurs niveaux et
constitués par du quartz et des phtanites plus ou moins
oxydés et veinés de rouille (tourtia). Cf. Inoceramus
labiatus à 152m10. A l'extrême base, quelques gros galets
de plusieurs centimètres (6 à 12cm) uniformément
constitués par un grès gris-noir, très fin, micacé, très
compact, à cassure esquilleuse, plus ou moins pénétré de
pyrite (doit être d'origine dévonienne) 2.85 154.35

(Entre 154m35 et 169m, la coupe est indéchiffrable. Je me
bornerai à la description objective des échantillons en
notant entre crochets les observations qui ne me
paraissent pas devoir être prises en considération).

Argile sableuse noire très ligniteuse (auelques fragments
de lignite avec pyrite); quelques îlots de sable très
blanc, fin. [Retombage: quelques galets de même nature
que ceux de la base des Dièves] ? 154.35

[Lacune] 1.00 155.35

[Retombage: galets énormes de grès gris-noir et d'un grès
gris-vert fin, perforés par une marne verte glauconieuse
et sableuse. Absolument aucun galet de quartz ou de
phtanite] 0.25 155.60

[Retombage: Sorte de sable om abondent les mêmes galets
que ci-dessus, des éclats de silex (rabots, de concrétions
siliceuses (fortes-toises et verts à têtes de chats), de
craie blanche. Glauconie. Quartz en petits grains] 1.25 156.85

[Retombage: Sorte de sable ligniteux, un peu argileux, où
sont mêlés les grains de quartz, la glauconie
(en abondance), les grains des craie blanche, les fragments
de silex (rabots) et de concrétions siliceuses
(fortes-toises)] (1) 2.15 159.00

-----------------------
(1) Différentes difficultés d'ordre technique expliquent le maivais état
des échantillons. Entre les profondeurs de 155m35 et de 159m00 se sont
succédées les opérations suivantes: sauvetage de la couronne, alésage
du trou de sonde à partir de la base des rabots, et enfin tubage
jusqu'à 159m.
-----------------------

Sable gris-vert, fin ou très fin, très homométrique, bourré
de petits grains de glauconie; quelques spicules bleutés
siliceux. [Retombage: grains de craie blanche fréquents
au sommet, devenant vite très rares] (2) 2.00 161.00

-----------------------
(2) On pousse alors le tubage jusqu'au fond du trou de sonde, c'est-à-dire
jusqu'à 161m00.
-----------------------

[Retombage: Sorte de sable grossier constitué par de la
craie blanche, des éclats de silex et de concrétions
siliceuses. Gros grains de quartz. Glauconie] 1.00 162.00

Argile sableuse roussâtre ou jaunâtre qui, par lavage,
abondonne une abondante matière argileuse, et laisse comme
résidu un sable très fin à grains de quartz hyalin, mélangé
de petits corpuscules de phtanite la plupart entièrement
oxydés. Pas de mica. [Retombage ? très peu de glauconie] 1.50 163.50

Sable légèrement jaunâtre très fin, à minuscules grains de
roches houillères (phtanites surtout). Pas de mica 0.20 163.70

Argile sableuse rousse, laissant un résidu très faible de
sable extrêmement fin, sans glauconie, non micacé 2.30 166.00

Argile vert-foncé plastique, donnant des eaux de lavage
vertes, laissant un faible résidu de fins grtains de quartz
hyalin, hompmétriques [avec grains de glauconie très peu
nombreux. Retombage de 161m ?)] 3.00 169.00

Houiller certain (sur 9m)

Argile plastique, peu sableuse, gris bleuâtre, avec noyaux
plus cohérents (moins altérés). Paillettes de mica blanc 0m80 169.80

Schiste psammitique gris-bleuâtre à gris-bleu foncé,
cohérent, à débris végétaux hachés; quelques rares nodules
de carbonate de fer souvent très oxydés 3.20 173.00

Schiste gris-bleu foncé, fin, à Nevropteris; schiste
bleu-noir plus ou moins psammitique à Stigmaria; vers
157m, un niveau de 0m50 environ, bourré de nodules de
sidérose; schiste psammitique à végétaux hachés.
Inclinaison faible (quelques degrés) 5.00 178.00

Observations complémentaires

La coupe du sondage no 9 appelle très peu de commentaires en ce qui concer-
ne les formations supérieures aux marnes à Inoceramus labiatus. Nous notons
seulement l'absence de vrais silex dans la craie de St.Vaast inférieure, la
présence de petits galets dans une grande partie des Verts à têtes de
chats, l'impossibilité où nous sommes de distinguer les deux assises des
dièves, si elles existent toutes deux ici.

La chose plus curieuse est certainement la base de la coupe. Les marnes
turoniennes et leur conglomérat de base (tourtia) sont séparés du terrain
houiller par des formations meubles atteignant près de 15m d'épaisseur (de
154m35 à 169m). Nous avons tenu ci-dessus à décrire les témoins avec
quelque détail, et nous voudrions maintenant proposer une interprétation.
En rejetant délibérément les éléments douteux, on peut retenir les obser-
vations certaines suivantes et proposer quelques opinions parmi les moins
hasardeuses:

(1) Marnes à Inoceramus labiatus ) TURONIEN
Tourtia jusqu'à 154m35)

(2) Argile sableuse ligniteuse (peu épaisse) à 154m85

(3) 2m sable fin très glauconieus 159 à 161m00

(4) 4m argile sableuse roussâtre et sable
fin jaunâtre 162 à 166m00

(5) 3m argile vert foncé 166 à 169m00

(6) Argile plastique micacée passant à un
psammite pourri 169 à 173m00

Interprétations possibles:

(1) (2) (3) (4) (5) (6)

(a) Turonien -----------------Formation marine----------------- Houiller

(b) Turonien ----Formation marine---- --------Houiller Wealdien----------

(c) Turonien ----Formation marine---- ---------Houiller altéré-----------

(d) Turonien ----Formation marine---- ------Houiller altéré Wealdien-----

(e) Turonien -----------------Formation marine----------------- Houiller
altéré

La pratique de l'étude des sondages enseigne qu'il faut toujours beaucoup
se réserver dans l'interprétation d'une série meuble traversée au trépan,
même lorsque l'échantillonnage s'est fait dans de bonne conditions. D'autre
part, la distinction entre roches wealdiennes du Hainaut et terrain houil-
ler altéré est parfois impossible même dans les puits (1); il ne faut donc
pas prétendre la trouver à toutes fins dans un sondage. Déclarons que le
problème reste entier.

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(1) J.CORNET écrit à ce sujet: "Il arrive fréquemment, dans les sondages au
trépan, que la limite entre le Wealdien et le Houiller altéré soit
difficile à établir. J'ai eu un exemple de ce fait dans les deux
sondages préparatoires du siège de St.Vaast des Charbonnages de
La Louvière et Sars-Longchamp, en 1906. Je comptais éclaircir la
question lors du creusement des deux puits du siège; mais, là aussi la
séparation était peu nette.
Pendant la longue période d'émersion qui a précédé l'arrivée des mers
crétaciques, les roches houillères ont subi une profonde altération
sous la surface d'affleurement. Là où, plus tard, la mer a balayé les
dépôts wealdiens, elle a aussi, généralement décapé la surface
houillère, enlevé la croûte d'altération; c'est pourqoui les roches
houillères, au contact du Crétacique marin, sont généralement peu
modifiées ou même tout à fait normales.
Mais, là où le Wealdien a subsisté, reposant sur cette croûte
d'altération qui doit encore porter le nom de Houiller, la séparation
des deux terrains manque souvent de netteté."
(Ann. Soc. Géol. de Belg., t.XLVI, 1923, pp. B 260-261).
------------------

Cependant je ne cache pas ma préférence pour l'explication conforme au cas
(c), pour plusieurs raisons:

1° De 154m35 à 161m, c'est-à-dire sur 6m65 l'ensemble est très glauconieux
et par conséquent d'origine marine, la présence d'un petit lit d'argile
ligniteuse n'étant pas exceptionnellement rare dans les sables marins du
crétacé inférieur hennuyer, et me paraissant tout à fait compatible avec le
facies sub-littoral du dépôt.

2° Aucun des éléments clastiques normalement si abondants dans les roches
wealdiennes ne sont représentés ici (graviers et galets de quartz laiteux
et de phtanite, lignite xyloide, etc...). Par contre, les sables se mon-
trent parfaitement homométriques et ne renferment que du quartz hyalin en
grains fins.

3° Enfin, certains aspects des "argiles sableuses roussâtres" de 162m
rappellent tout à fait une sorte de limon, de terre à briques; nous y
voyons une forme de l'altération superficielle sur place des schistes
houillers.

Quant à la roche verte de 166m, elle doit sa teinte à une sorte de pigment
vert, et elle est tout à fait analogue à celle du sondage no 7 (174m25 à
174m50) qui renfermait, en outre, de petits noyaux de psammite gris, pour-
ri, mais bien reconnaissable. C'est une forme de l'altération des roches
houillères.

Ainsi le terrain houiller aurait été atteint à la profondeur de 162m
environ, soit à la cote: -86.50m environ.

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PL. GIVRY 151E
R.MARLIERE

269-270-272

Diagramme (Forages Nos 269, 270, 272 & PL. BINCHE Nos 296, 297, 298).

Diagramme montrant les variations d'épaisseur de la Craie de St.Vaast et la
position des niveaux de craie grise plus ou moins phospatée dans la Craie
de Trivières.

Les parties forées au trépan sont indiquées entre traits interrompus.

A gauche des colonnes sont notées les profondeurs les plus faibles d'entre
elles correspondant à l'entrée dans la craie sénonienne.

Hauteurs: 1mm par mètre.

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PL. GIVRY 151E
R.MARLIERE

269-270-272

Coupe Est-Ouest réunissant 6 sondages de la nouvelle série du Charbonnage
de Bray.

Les limites d'étages sont notées par des traits pleins ou interrompus; les
traits pointillés joignent les repères stratigraphiques reconnus.

Hauteurs multipliées par 10.

14. Pléistocène. 9. Craie de Trivières 4. Dièves & tourtia
13. Yprésien 8. Craie de St.Vaast. 3. Meule.
12. Landénien supérieur. 7. Craie de Maisières. 2. Wealdien.
11. Landénien marin. 6. Rabots. 1. Houiller.
10. Craie d'Obourg ? 5. Fortes-toises et Verts
à têtes de chats.

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